Un manteau de silence emprisonnait la forêt.
Les oiseaux s’étaient tus et même le vent retenait son souffle.
Iria et Loup, allongés derrière leur petit abri, guettaient l’orée du bois.
Le bruit d’une branche cassée brisa l’instant figé. Un oiseau déploya ses ailes bruyamment et s’élança vers la cimes des arbres.
Une silhouette hésitante surgit dans la clairière. Loup le reconnut aussitôt, il s’élança en dégainant sa lame.
Grys ne vit que trop tard son agresseur. Il leva le bras instinctivement pour se protéger.
Acier contre chair. Le combat était perdu d’avance.
Grys hurla de douleur en tenant son poignet, vierge de main. Quelque lambeaux sanguinolents pendouillaient de façon grotesque.
Loup n’hésita pas, il brandit son arme, visant le crâne du meurtrier de sa famille.
Les yeux larmoyant de douleur, Grys cria.
– Arrête! Ou ton fils va mourir!!!
Le père d’Arcis stoppa son geste et se tourna vers Iria, le regard inquiet.
Je ne sais pas. Je ne parviens pas à lire ses pensées.
Loup hurla en serrant le poing.
– C’est pas vrai! Sale crevure!!
Même blessé le cerveau de Grys fonctionnait à toute vitesse et le bluff était sa dernière chance de prolonger son existence.
– Soigne moi! Je me vide de mon sang. Si je meurs tu peux dire adieu à ton fils!
Je suis désolé Loup. Je ne comprends pas, son esprit est verrouillé!
– Ta jeune amie peut toujours essayer de me sonder.
Impossible! Comment sait-il?
– Soigne moi! Tu n’as pas le choix.
Loup contint sa rage. La machoire crispé, il ouvrit son sac violemment et sortit de l’onguent qu’il apposa sans ménagement sur le bras sans main de Grys. Celui-ci hurla de douleur et le saignement s’arrêta immédiatement. Le mercenaire était pâle. Ses yeux devinrent blanc. Il s’évanouit.
Loup ne put se contenir plus longtemps. Il perdit son calme et hurla en frappant de sa lame une souche d’arbre mort.
Calme toi Loup. S’il te plait. Pense à ton fils.
Le père d’Arcis tomba à genoux, laissant son épée choir près de lui. Iria s’approcha, s’agenouilla et enlaça Loup. La tendresse du geste de la jeune femme rompit les barrières qu’il avait construit depuis la mort de sa famille. Il s’abandonna au chagrin dans les bras d’Iria. Ils restèrent longtemps ainsi, le calme revint. La forêt des Larmes écoutait.

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