Vous prenez délicatement le fou dans votre main et le placez sur le plateau pour attaquer le Roi blanc. Dès que le feutre de la pièce touche la case noire, un homme entre dans la salle de classe.

Dans la force de l’âge et d’allure austère, il est vêtu de laine blanche. Une croix pectorale orne le devant de sa tunique, une mitre le coiffe et sa main gauche tient fermement une crosse dorée.
— Un évêque ? vous étonnez-vous.
— Hum… logique, puisque tu as joué le fou, répond Alex.
— En quoi c’est logique ?
— Le fou se dit Bishop en anglais. Autre nom pour dire évêque…
— On va dire que c’est de la logique, moui, bougonnez-vous.

L’évêque s’approche du plateau de jeu et réagence les pièces de l’échiquier pour préparer une nouvelle partie.
— Que ceux qui prétendent vouloir quitter ces lieux s’avancent et répondent à mon défi.
— Ça va être trop long, maugrée Matt. Ça peut durer des heures ces machins.

L’évêque sourit et matérialise une horloge de buis à côté de l’échiquier.
— Un blitz, savoure Alex. Je suis prêt.

Bien évidemment, Alex joue avec les noirs. Il se retrouve en position de défense face à son adversaire. Les premiers mouvements sont très rapides, les deux joueurs connaissent bien leurs débuts de partie et se répondent en frappant l’horloge pour économiser au maximum les dix minutes dont chacun dispose.

Vos maigres connaissances ne vous permettent pas d’évaluer la position d’Alex et vous n’osez pas perturber sa concentration. Vous vous contentez de regarder le nombre de pièces prises, et constatez que les deux joueurs semblent à égalité.

Chaque joueur utilise la moitié de son temps, quand l’évêque déplace l’un de ses fous et provoque la surprise chez Alex. La main posée pensivement sur le menton, votre ami semble en proie à un difficile dilemme.

Si Alex est Fort ou mieux, rendez-vous au 176. Sinon, rendez-vous au 177.

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