Le voyage jusqu’à Ménora fut très mouvementé. Sylar, Maïla et Oslo rencontrèrent trois groupes de bandits, deux furent soudoyés et le troisième décimé. Un assassin les attaqua dans un petit village. Il réussit à tenir vingt secondes contre le maître assassin puis il mourut une dague dans le cœur. Le plus difficile fut d’échapper à un dragonnier qui les chassait de nuit, ne voulant pas être découvert. Il les repéra trois jours après qu’ils eurent quittés le territoire des elfes et ne les lâcha pas du voyage sans toute fois réussir à les trouver. Sylar usa de toutes ses connaissances pour passer inaperçu. Il se déguisèrent, voyagèrent de nuit, dormir sous terre, utilisèrent des potions pour cacher leur essence vital à la vision magique du dragonnier. Puis ils arrivèrent enfin à Ménora, à l’heure où le soleil était à son zénith. Les portes de la ville, grandes ouvertes, laissaient entrer des marchands, des paysans et des visiteurs de tous les coin du monde. En passant devant les gardes de la porte, Sylar leurs lança une bourse pleine de pièces. L’un d’eux l’attrapa et fit signe à l’assassin de passer. Maïla qui avait relevé la capuche de sa robe suivit Sylar à travers le dédale de rue menant à l’académie. En arrivant devant cette dernière, la grille de l’entrée s’ouvrit sur Lakir Al Badja qui les attendait le sourire aux lèvres.

– Bien le bonjour, mes amis et soyez les bienvenues à l’académie de Ménora.

Maïla descendit de son cheval et s’avança vers le mage qui lui prit les mains et lui parla dans la langue des elfes. Sylar coupa court à leur conversation.

– Je dois désormais vous laisser, déclara-t-il. Faite livré mon or au conseil, je m’arrangerais avec eux.
– Comme vous voudrez, et encore merci, répondit Lakir.
– Merci maître Sylar, s’exclama Maïla. Même si vos façons de faire diffèrent des miennes, vous m’avez sauvé la vie et je vous suis redevable.
– Tout le plaisir était pour moi, princesse.

Sylar fit un signe de la tête et disparut dans les rues suivi par son énorme chien des montagnes. Après avoir déposé son chien et ses affaires à l’auberge, l’assassin entra dans une boutique de tailleur. Un femme aussi haute qu’un enfant l’accueillit.

– Bonjour, que puis-je pour vous ?
– J’aimerais une tenue simple, élégante et confortable pour une soirée mondaine.
– Avez vous une préférence de couleur et de tissu ?
– Noir ou vert impérial.
– Vous faut-il une cape ?
– Oui, arrivant au niveau des genoux.
– Je vais prendre vos mensurations.

La femme prit un mètre ruban, une ardoise et un morceau de craie sur le comptoir. Elle passa une demi heure à mesurer chaque partie du corps de Sylar. Ensuite, elle lui fit essayer plusieurs tenues jusqu’à ce que l’assassin se décide pour l’un d’elle. La couturière rajusta la tenue avec quelques ourlets et Sylar ressortit de la boutique avec une tenue neuve.
Le soir même, l’assassin se retrouva devant le manoir de sa mère. Il traversa le jardin par l’allée centrale et la porte s’ouvrit sur un majordome d’une soixantaine d’année.

– Bonsoir, Maître Sylar. Je vais vous accompagner dans la salle à manger.
– Merci, Justin.

L’assassin suivit le vieil homme jusqu’à une double porte qui s’ouvrit sur une magnifique salle à manger assez grande pour accueillir au moins cinquante personnes. Une longue table trônait au centre de la pièce où cinq personnes buvait du vin en discutant. Quand l’assassin fit son entrée, tous les visages se tournèrent vers lui et le silence se fit aussitôt.

– Bonsoir à tous, mes amis, s’exclama-t-il.

Sa mère se leva, elle était vêtu d’une jolie robe rouge comme à son habitude.

– Bonsoir Sylar et merci de te joindre à nous.
– Tout le plaisir est pour moi.
– Viens donc t’installer prêt de moi, proposa Jena.

Sylar s’avança et s’installa sur une chaise à la droite de la maîtresse des lieux. En face de l’assassin, un homme ressemblant fortement à Jena était vêtu d’un uniforme militaire et se tenait droit comme un i.

– Bonjour, Sylar, dit-il à l’assassin. Je vois que tu te portes à merveille.
– Général Garius, je te retourne le compliment et je m’en réjouis.

A droite de Sylar se trouvait Saris Gregron , un mage de l’académie. Il y avait aussi Sidal Sharcath , un riche marchand qui contrôlait une grande partie de ce qui entrait et sortait de la ville. C’est lui qui fournissait les vives pour l’armée. Et enfin, Bélavina Runis, la propriétaire de toutes les maisons de plaisir de la ville.

– Que nous vaut le plaisir de cette réunion ? Demanda Sidal Sharcath .
– Comme vous le savez, s’exclama Sylar. Nous sommes proches du but. Nous avons chacun prit le contrôle de l’organisation qui nous était attribué. Garius, où en es-tu ?
– Je suis convoqué demain devant le roi. Il devrait me donner mon bâton de maréchal des armées du roi devant tout le gratin de Ménora. Je deviendrais le plus haut gradé et je serais le plus proche conseiller du roi.
– Fort bien. Saris ?
– L’académie des mages comme vous le savez est contrôlé par trois archimages donc je fais désormais parti.
– Félicitations, s’exclamèrent les cinq autres.
– Avec ton aide, Sylar, je pense pouvoir devenir le seul et unique mais il y a un problème.
– Lequel ? demanda Jena.
– Une elfe qui vient d’arriver et qui ne quitte jamais l’archimage Lakir. Ses pouvoirs sont bien plus puissants que ceux d’un humain. Je ne peux rien contre elle.
– Maïla, je m’en occupe ! S’exclama Sylar. Où dort-elle à l’académie ?
– Elle vit dans une suite mais pas à l’académie. Elle est au palais, dans l’aile des invités d’honneur. L’elfe est aussi bien gardé que le roi. Tu ne pourras rien contre elle, tu te feras tuer avant d’arriver à sa chambre.
– Ne m’insulte pas, s’exclama Sylar. Je ne suis pas un novice.
– Ne t’énerve pas, Sylar. Je ne t’insulte pas, je te mets en garde.
– J’entrerais en contact avec Maïla et elle repartira au pays des elfes dans la semaine. Garius attends toi à devoir la raccompagner.
– Dès que j’aurais pris mes nouvelles fonctions, je me proposerais pour la ramener chez elle.
– Merci mon frère, répondit Sylar. Sidal, nous t’écoutons !
– J’ai pris contact avec les nain et j’ai forgé des alliances avec eux en ton nom comme tu me l’avais demandé. Ils veulent bien nous vendre des armes à une condition.
– Qui est ?
– Si nous arrivons à ce que nous voulons, ils veulent instaurer un traité de paix avec des closes commerciales que nous ne pourrons plus contester après.
– Nous verrons ce qu’ils veulent en temps voulu, assura Sylar. Bélavina ?
– Mes filles sont au point. Nous attendons tes ordres.
– Tout est pour le mieux. De mon côté, je dois mettre un terme à une rébellion qui se prépare. Les dirigeants seront morts dès demain. Le conseil des voleurs sera bientôt dissous et mère tu deviendras la seule à siéger aux conseils. À toi de trouver de nouvelles recrues. Nouvelle réunion dans une semaine.
– Et pour Meryngar ? Demanda Garius
– Le maître arriva quand nous aurons accomplis notre mission. Ne le décevais pas sinon je serais chargé personnellement de vous éliminer et je n’en ai pas envie.

Tous acquiescèrent puis le repas commença. Les conversations dérivèrent sur des sujets moins importants et la soirée se termina sur une note plus gaie.

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