« Mieux vaut mourir que reculer, affronte et tu verras la beauté de la vie».
C’est ce que Pete Swanson avait lu dans le journal cet après-midi. Cette simple phrase en disait beaucoup. Cette simple phrase était sans doute devenue la branche qui le retenait de ne pas tomber de l’arbre. Tout juste après la mort de sa femme, il avait besoin de ce genre de phrase, de ce genre de soutien inattendu. Il avait succombé dans un désespoir si sombre qu’il n’arrivait plus à sortir de chez lui, ni de sourire, ni même de se regarder dans un miroir.
Pete était un homme à la fois tendre, attentionné et dévoué aux gens qu’il aimait.
Ce jour-là, il se sentit détruit jusqu’à la racine de son âme.
Ses enfants, la belle Joyce et le petit David, n’avaient que 7 ans. Ils étaient peu conscients de ce qu’il venait d’arrivé. Leur père essayait du mieux qu’il pouvait de cacher ses tristes émotions devant eux. En fait, agir comme si rien ne s’était passé. Il voulait avant tout se montrer fort devant ses enfants, fort d’esprit. Tout ce que fait un parent devant l’enfant est reflété dans sa conscience.
Joyce et David étaient de beaux enfants qui aimaient la vie, ils étaient surtout inséparables. Joyce était né quelques heures avant son frère, c’était l’aînée. Ils étaient déjà très aventureux. Ils aimaient la nature, le son des rivières, les cris des oiseaux.
Bref, des gamins très heureux.

Afin de rendre l’existence de ses enfants meilleurs, c’est deux semaines plus tard que Pete, Joyce et David partirent de Détroit pour Fairbanks en Alaska. Un petit bourg paisible, beau, loin de la ville et de leur passé. « C’est dans un monde fantastique que nous allons!» S’exclama-t-il tout juste avant de partir; ses bambins, eux, ne lui répondirent pas. Ils étaient obnubilés de voir l’ampleur de l’avion.

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