— Tu crois que je vais te laisser dormir ? fanfaronne Matt. Fais pas ta précieuse et dis-nous comment faire pour battre le Proviseur.
— T’es lourd, tu sais, soupire l’ours. Je t’ai déjà dit que tu ne le trouveras pas, de toute manière.
— Je sens que t’es un gars sympa, ou une nana d’ailleurs pour ce que j’en sais, et que tu vas, au moins, me donner un petit indice.
— Et pourquoi je ferai ça ?
— Pour ma belle gueule, voyons, réplique Matt avec son meilleur sourire émail diamant.

Le plantigrade n’a pas l’air charmé et bâille de plus belle. Ce qui finit par être contagieux et vous donne aussi envie de bâiller, mais Matt s’offense de cette attitude et hausse le ton.
— Bon, la carpette, maintenant fini de rire, tu te mets à table et plus vite que ça.

L’ours rouvre un œil noir.
— C’est à moi que tu parles comme ça ?
— Et comment ! Je vais pas me laisser faire par un tapis de sol, non ? Tu crois m’impressionner ?

La peau du plantigrade se soulève, comme mue par un vent invisible, et se dresse de toute sa hauteur. Elle commence à enfler. Les pattes prennent du volume, son ventre retrouve la troisième dimension et des muscles puissants se font jour sur son corps. Revenu à sa forme originelle, l’ours pousse un puissant hurlement dans votre direction et vous vrille les tympans.
— Ah, ouais, bafouille Matt, là, ça marche déjà mieux, j’avoue.

Êtes-vous armé ? Si oui, rendez-vous au 284. Si non, rendez-vous au 289.

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