Alex scrute la décoration sous l’œil attentif du propriétaire des lieux. Il prête une attention particulière aux ouvrages alignés contre le mur.
— Hum, du Abdul al-Hazred en version originale ? Les traductions en grec ancien lui font perdre une partie de sa saveur, vous lisez couramment l’arabe littéraire ?
— En effet, répond le concierge surpris par l’érudition de votre ami.
— C’est une si belle langue, mais si complexe à maîtriser, soupire Alex.
— La récompense est à la hauteur de l’effort consenti, je peux vous l’assurer.

S’engage alors une complexe discussion sur les mérites comparés du latin par rapport au grec, les désespérantes disparitions d’ouvrages anciens lors de l’Inquisition Espagnole et le rôle primordial de H.P. Lovecraft dans la redécouverte des mythes anciens.
— Cela signifie-t-il qu’il faut réciter une incantation pour ouvrir le portail, demande Alex aussi innocemment que possible.
— Vous êtes meilleur lettré que détective, s’amuse le gardien du lycée devant le visage écarlate de votre ami, honteux d’avoir été démasqué si aisément. Les grilles ne s’ouvriront que sur ordre du Proviseur et jamais vous n’obtiendrez son aval. Comme vous m’êtes sympathique, je vais vous donner un conseil. Quand vous l’affronterez, vous devrez choisir avec attention tous les éléments de votre combat, que ce soit l’arme, le lieu ou le moment. Car il détient le pouvoir de vous blesser, quand nous autres ne pouvons que vous retarder. Si vous comprenez qui il est réellement, l’affrontement sera bien plus aisé.

La sonnerie annonçant la fin de la récréation retentit.
— Retournez en classe. Il vous reste un cours avant de lui faire face.

Vous remerciez chaleureusement le concierge de ses précieuses recommandations et allez retrouver les élèves pour le prochain, et donc dernier, cours.

Rendez-vous au 170.

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