Lorsqu’elle reprit connaissance, la princesse des elfes entendit d’abord plusieurs voix. Des voix d’hommes. Prise de panique, ne sachant plus très bien où elle se trouvait, la jeune elfe entreprit de se dégager des cordes qui la maintenaient attachée à un arbre. Trop occupée à trouver une solution pour se libérer, la princesse ne vit pas la personne qui marchait dans sa direction.

Ce n’est que lorsque celle-ci arriva à sa hauteur que la jeune elfe s’aperçut de sa présence. L’homme était grand, puissant et plutôt séduisant.Il avait les cheveux tressés couleur de jais. Son visage paraissait vaguement familier à la princesse et elle se demanda dans quelles circonstances leurs chemins auraient pus se croiser. L’homme prit la parole, tirant l’elfe de sa rêverie.

-Vous vous demandez sûrement ce que vous faites ici, dans un lieu aussi éloigné de votre village ? demanda t-il.

Sa voix était grave, lente et harmonieuse. Le tout formait une sorte de mélodie agréable à entendre. La jeune elfe ne répondit pas. Même le charme et la bienveillance qui émanaient de cet inconnu ne parvenait à lui donner confiance.

– Écoutez, reprit l’homme, je sais qui vous êtes. Votre légendaire efficacité est reconnue même chez nous les humains. Je suis Ulrich Ios, roi des Bouches du Rhin.

– Alors c’est vous qui avez massacré les elfes des montagnes…commença l’elfe, ayant peine à se contenir.

– Humm… Votre Altesse, ce n’est pas moi qui ai persécuté les elfes montagnards, c’était mon frère ainé, rectifia le jeune souverain. Celui-ci est décédé il y a quelques années, d’une longue maladie.

Après un court instant de réflexion, la princesse des elfes demanda:

– Qu’attendez-vous de moi ?

– Nous implorons votre aide, dit Ulrich.

– Mon aide ? Mais pourquoi ? demanda l’elfe, si surprise qu’elle en oublia de paraître dure et froide.

– Les nains nous ont déclaré la guerre, sans aucune raison particulière, expliqua le roi.

– Mmh, je regrette, mais je ne puis rien faire pour vous. Nous les elfes ne prenons pas parti aux conflits entre les autres espèces, répliqua la princesse des elfes. Il en est ainsi depuis la nuit des temps…et, qui suis-je pour contredire le passé ?

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