De retour dans sa chambre, Alex se sentait déjà mieux mais était toujours un peu fatigué à cause de l’exercice du four. Ça l’avait beaucoup fatigué de repasser après ces douze minutes, après cet exploit, il avait à peine tenu la moitié du temps prévu de cinq minutes. Mais bon, le mal en valait la peine car le repas avait été tout simplement délicieux et bel et bien comme ils le voulaient : rouge et flamboyant. Juste récompense au dur travail donné. Mais en cet instant, Alex n’avait qu’une envie : rejoindre son lit et dormir une journée entière. Sauf qu’il y avait la sortie au Siège et il ne serait pas autorisé à faire la grasse matinée. Mais le vrai problème venait du fait qu’il avait du mal à dormir depuis son arrivée sur l’Île. Comme si quelque chose le troublait et l’empêchait de dormir. C’est alors que cela lui apparut comme une évidence : une incohérence flagrante depuis le premier jour. En effet, la professeur avait dit qu’ils avaient été « transférés » dans une école pour surdoués. Dans ce cas, pourquoi ses parents ne lui avaient-ils pas parlé de cela ? Ses parents n’étaient pas du genre à faire des choses derrière son dos surtout si cela le concernait directement. De toute façon, il n’aurait jamais accepté de quitter son lycée et ses meilleurs amis. Il devait y avoir autre chose, un élément qui avait du les persuader de le laisser partir pour un an. Quelque soit cette raison, elle devait être extrêmement persuasive, même incontestable pour que ses parents ne le préviennent pas d’un tel changement. Il avait beau y réfléchir, les seules raisons plausibles étaient qu’une vie était en danger, que ce soit celle de son frère, de ses parents ou même la sienne. Alex avait imaginé différent scénario : un enlèvement, un chantage, des menaces ou d’autres actes dirigés plutôt criminels. Alex attendait le fin mot de cette histoire et il espérait bien l’obtenir dès le lendemain. Il se mit à bailler. Il regarda l’heure : déjà 23 heure ! Il ferait mieux de dormir d’autant plus qu’ils vont devoir se lever tôt demain. Il en parlerait avec ses camarades.

La sonnerie du réveil. La sonnerie la plus énervante au monde qui ne cesse pas avec ses « Bip, Bip ». Bref, l’heure de se réveiller. Alex émergea lentement. Comme d’habitude, aucun rêve n’était venu troubler son sommeil. Il s’étira dans son lit. Il avait encore quelques courbatures. Il se leva et alla prendre sa douche comme à son habitude. Une douche, ça fait toujours du bien, quelque soit la situation. Une fois propre et habillé, il descendit rejoindre la cantine pour prendre son petit-déjeuner. Ils étaient déjà tous là, à l’exception de Jago qui arrivait toujours en retard avec une bonne raison à chaque fois. Alex prit un plateau et se servit au self. Puis il décida d’aller rejoindre ses camarades de cuisine de la veille.
« Salut tout le monde ! Alors, prêt pour notre première sortie ? »
Tous acquiescèrent. Ils semblaient impatients de sortir enfin de ce bâtiment. Même s’ils n’étaient là que depuis 5 jours, ils avaient une forte envie de voir l’extérieur. De plus, ce sera le moment pour Alex d’avoir des réponses à quelques unes de ses questions.
Ils parlèrent des goûts de chacun, de leurs amis de lycée et même de leur famille avec une certaine nostalgie. L’heure de partir arrivant, ils se séparèrent pour rejoindre leur chambre et prendre les affaires nécessaires ( un manteau et un petit carnet pour noter les choses importantes). En un peu moins de 5 minutes, tout le monde était prêt et patientait fébrilement devant la porte de sortie du lycée. Ils devaient encore attendre les professeurs et ils n’arrivaient toujours pas 10 minutes après l’heure du rendez-vous. Alex pouvait sentir une sorte de tension qui se mettait en place petit à petit. Lorsque la porte de sortie s’ouvrit et qu’ils virent les professeurs apparaître derrière, la tension s’envola tout d’un coup. Comme un oiseau dont on ouvre la cage, les élèves accoururent vers la porte. Ils furent tout à coup arrêter. Les professeurs leur demandèrent de rester calme et de les suivre en silence. Ce qui fut respecté après quelques instants. Alex songea qu’une sortie, dans quelque contexte que ce soit, excite les élèves. Cette sortie ne ferait sûrement pas exception à la règle.
« Hé, Alex, Tu viens ou pas ? Si tu veux rester c’est comme tu veux mais je pense que ça ne peux faire que du bien, non ? l’interpella Jago »
Mince, il n’avait pas vu qu’ils avaient avancé sans lui ! Il rattrapa rapidement la classe et en profita pour remercier Jago de l’avoir sorti de ses pensées. Ils arrivèrent rapidement à l’arrêt de tramway. Ils attendirent peu de temps. L’heure de pointe étant passée, le tram était vide. Ils profitèrent de ce voyage vers le centre pour observer les rues avoisinantes. Quelque chose intriguait Alex. Il se dirigea vers Monsieur Aron.
« De quoi sont fait les trottoirs ? On dirait du verre mais presque noir.
-Eh bien, ce sont des panneaux solaires que nous avons développés. Ils sont suffisamment solides pour que l’on puisse se déplacer dessus. Ils ont une durée de vie de 25 ans. C’est certes moins que la moyenne des normaux mais l’énergie fournit est bien supérieure. Leur construction et leur recyclage restent à l’heure actuelle un véritable parcours du combattant sans nos pouvoirs, et cela reviendrait excessivement cher. C’est pourquoi nous ne l’avons pas offert au reste du monde. Cela répond-il à votre question Monsieur Robb ?
-Euh oui merci. Ah et tous les trottoirs sont conçus de la même façon ?
-Exactement, les recherches de tous les groupes consomment énormément d’énergie et nous devons la trouver quelque part. Et puis il n’y a pas que les recherches qui utilisent beaucoup d’énergie, tous nos moyens de déplacement, les tramways et les téléporteurs, en-dehors de l’Île sont friands en énergie. Ah, nous arrivons, ravi d’avoir eu cette discussion avec vous mais gardez donc quelques questions pour les Dirigeants des Zeus. »
Alex voulait en savoir encore mais se dit qu’il avait d’autres questions plus importantes en tête. Il sortit , avec les autres, du tramway et fut très impressionné par le bâtiment qui se trouvait désormais devant lui.

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