– Passe-porte ?
Je lui montre mon poignet droit ; furieuses cicatrices de passage.
– Bienvenue veuillez -je vous prie- faire gaff’.
Je m’introduis dans le territoire atomique ; accident nucléaire.
Ici ; les conséquences ont donné de nouvelles espèces/races ; reliant parfois des êtres opposés dans l’arbre des espèces.
Mon job est d’analyser tout ce foutoir (je suis un fonctionnaire dans L’A.T.C.F.&.Cie) & -donc- de pondre des rapports.
Dans les divers cieux ; aéronefs de La Compagnie-&-Cie, survolant la zone, veillant aux intrusions & aux sorties non accréditées, d’énormes mouches dites TreTi-I34 -ayant changées dans l’échelle alimentaire- chassées par des faucons de la région, n’ayant pas changés ou peu par un mystère scientifique, des Noir-Mort ; nouvelle espèce d’oiseaux-hybrides aux becs comme des faux & d’autres choses ayant ou pas un système de vol avant l’accident.
Sous les roues du véhicule de mon service ; les blattes craquent, elles prolifèrent de plus en plus grâce à la nature. Le bruit me berce, ajouté à cela le silence du moteur ; indispensable ici, les plus-hommes sont à l’affut du moindre son -potentiellement- produit par les toujours-hommes. Ils se nourrissent de notre viande & forniquent nos cadavres.
La ville non-loin de là ; image post-cataclysmique (une fois désinfectée, toute la zone sera mise aux enchères pour x projets) contenant -selon nos sources- encore 37O.OOO plus-hommes. La Compagnie-&-Cie en élimine plusieurs milliers par jour. Il faut attendre environ une année pour que les plus-hommes ne soient plus qu’un mauvais souvenir.
Je croise deux collègues ; combinaisons & masques à gaz. Ils étudient le reste d’un macchabé ; d’énormes bulles de gaz s’y accrochent ; les fameux œufs.
Un éclate dans une vapeur violette ; entité sortante, une sorte d’insecte humanoïde qui attaque -avec un calcul- mes deux collègues déjà condamnés & je continue ma route avec aucuns regards dans le rétro-interne puis signale au QG l’incident & sa place dans l’Espace-Temps ; comme le veut la procédure.
J’aborde la zone militaire ; enroulant la ville, elle tient pour rôle un tampon entre la zone interne ; la ville, & la zone externe.
Contrôle. Je montre mon poignet droit.
Forces armées avançant au pas -partout- sous les gueulantes des gradés.
Je demande mon chemin ; ai rendez-vous avec un certain Dr BendyWay. Ce type doit me donner la marche-à-suivre. Je le retrouve dans ses quartiers sous toile de tente non loin de là ; où il dissèque un plus-homme.
– Bordel ! ce machin essaye de me résister & est fascinant du point de vue biologique, dit-il en retirant un à un les organes modifiés.
Puis ; il gribouille deux trois trucs sur un calepin, posé sur le dos d’un nain & me regarde ; droit dans les yeux.
– Vous devez être LE fonctionnaire que j’attendais, me dit-il. Veuillez -je vous prie- vous asseoir. Fumer ? Boire ? Injecter intra-veines ? & j’en passe & des meilleurs ?
– Pas durant le service.
– Qui vous dit que vous êtes en service ?
– Je pensais que…
– Vous pensez mal ! hurle-t-il en versant deux verres d’un liquide -inconnu.
Il fait glisser le verre que je réceptionne, on trinque, on boit.
– Aaaa… il fait ; dégoulinant.
Il me regarde & me renifle ; il me juge pour une raison mystérieuse.
– Comment trouvez-vous votre emploi actuel ? -franchement & sans entourloupe.
Sans -vraiment- savoir comment ; nous nous retrouvons à marcher dans la zone militaire. Je porte une machine-à-écrire & le Dr BendyWay me nomme II7,9O8 & j’ai un bandage autour du crâne ; aucune douleur.
– Connaissez-vous les Swéta ? II7,9O8.
– Non.
– Ils sont la cause de tout ce foutoir. Pour une raison inconnue, il fallait que cette centrale explose & fasse tous ces morts & que ces nouvelles espèces/races voient le jour. Tout cela est très obscur. Nain-Nain ! gueule-t-il.
Le nain-calepin se pointe ; il nous suivait depuis le départ.
Le Dr signe & date dans un gribouillage codé -seulement- lisible par lui. Tandis que deux soldats se roulent des pelles, qu’une colonne de fumée barre l’horizon, qu’on transporte à la chaine des plus-hommes dans des labos ou -alors- dans des fours, qu’un insecte fraichement écrasé continue à ramper, que des bruits provenant de la ville foutent la frousse aux jeunes recrues, qu’une seconde colonne de fait son apparition, qu’on extrait toutes sortes de choses des corps des soldats, qu’on abrège la souffrance de quelques-uns & ceatera.
– Alors ? fait le Dr. Que pensez-vous de la situation ; le gros bordel hin ?
– Je ne m’attendais pas à ça.
– Ce sont les plus-hommes ; ils résistent.
– Ils résistent ?
– Ne vous y trompez pas ; c’est un véritable génocide. En réalité, les plus hommes pourraient bien rester -tranquillement- ici & vivre en autarcie ; le nouvel environnement y est parfait pour eux. Mais bon ; raisons économiques… vous me suivez ?
– Je pensais qu’ils bouffaient de notre viande & qu’ils forniquaient avec nos cadavres…
– Ils sont devenus végétariens & ils ne forniquent pas seulement avec nos cadavres. Il faut un milieu propice. & puis ; ils baisent nos cadavériques personnes & alors ? Juste une question ; quelque chose caractérise l’Homme, c’est quoi selon vous ?
– Le rire ?
– Oubliez cette merde ! c’est tout autre chose.
– Je ne vois pas.
– Mais réfléchissez !
– Je vous dis que j’ignore ; j’attends votre réponse !
Silence.
– La Symbolique. L’Homme symbolise tout & n’importe quoi ; c’est à ça qu’on le reconnaît. Ça en devient ridicule. J’en veux pour exemple la rose jaune ; pseudo symbole à la Mords moi le Nœud de l’infidélité, si je trouve le con qui -du jour au lendemain- a pondu ça… & le pire ; ces Mort-Back de fleuristes alimentent la propagation de cette merde ; c’est épidémique. Dites le ne serait-ce qu’une fois à quelqu’un & il est fichu à vie ; ça lui collera à la cervelle comme une gomme-à-mâcher sur un trottoir d’été.
Dr BendyWay transpire sur une -petite- fleur se trouvant là & qui meurt l’instant d’après.
Puis ; il me propose une partie d’échecs pour « Tester quelque chose. »
– Vous êtes de ceux qui parlent durant les parties ? je demande.
– Bien entendu ! hurle-t-il. Bougre d’âne de Mort-Back ; il ne manquerait plus que ça… Il faut parler durant les parties, c’est plus convivial ; cocaïne ? dit-il -traçant des rails sur l’échiquier.
Coup de vent.
– Ma cocaïne ! envolée…
Après avoir pris en compte le fait non-complexe (probabilité -infiniment infime- que chaque particules de cocaïne auraient pu tomber en formant un nouveau tas) nous commençons la partie.

133