Nous roulions dans le désert -depuis un moment. Le genre de désert composé exclusivement d’un lubrifiant solide industriel ; le seul truc qui pousse dans ces frontières. Soudain mon passager me sortit ; « Il n’y a rien de plus irrationnel que ces grognasses de bonnes femmes ; elles gueulent lorsqu’on leur rappelle leur âge & quand on oublie leur anniversaire… »
– Oscar Wilde ?
– Oscar Wilde était un pédé de la première classe, hurla-t-il. Moi, ça fait IO ans que je supporte cette bonne-femme qui me colle aux basques comme de la merde & je n’ai pas assez de fric pour changer de chaussures, un véritable enfer. Pas toi ?
– Je suis gay.
– & ça te fait pas trop mal au cul ? ria-t-il.
– A première vue ; moins que toi avec ta femme.
– Touché, dit-il -sourire. Je déteste trop les femmes pour être homosexuel.
– C’est de qui ?
– Anonyme. Tiens arrête-toi ; je dois pisser.
– Ok.
Je me suis arrêté & il est sorti ; direction le coffre.
Il ouvrit le coffre ; à l’intérieur, elle gigotait depuis le départ & tentait d’hurler à travers le bâillon sado-maso rose à souhait. Mon passager baissa sa braguette & se mit à lui pisser dessus ; elle bougeait pour éviter le jet ; sans effet. Elle recevait la pisse -surtout sur le visage & des gouttes arrivaient à se glisser sus ses lèvres. Une fois terminé, mon passager remonta sa braguette & referma le coffre ; avant de retourner -tout naturellement- à sa place.
– Alors ? je lui demande. Comment elle va ?
– Comme quelqu’un qui vient de se faire pisser dessus.
– Ok.
Ici ; c’est un endroit du genre international, avec une police internationale. A cette époque, il n’y avait aucun police internationale, cause ; Guerre Mondiale (la 5ième ou la 6ième ; nous ne faisons plus attention à cela). Dois-je vous dire comment nous sommes arrivés à ça ?
– Il n’y a rien de plus chiant qu’une femme ; crois. La première aurait dû me mettre la puce à l’oreille -mais nan ; comme un con je l’aimais.
– La personne qu’on aime ; on ne lui demande que deux chose ; qu’elle nous rappelle les personnes qu’on a aimées & qu’elle nous fasse penser à toutes celles qu’on va aimer.
– C’est de qui ?
– Anonyme.
– Bah putain ! cigarette ?
– Ouais.
On fuma nos cigarettes en silence ; seul le vent -à ce moment- faisait du bruit -comme toujours d’ailleurs-, déplaçant ce lubrifiant sur la route ; les pneus glissent un peu & la route disparait -un moment ou plus longtemps, peu importe ; la route est une ligne droite ; pas possible de la rater.

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