Vous suivez l’idée d’Alex et vous servez des piques comme d’une échelle barbelée pour continuer l’escalade. L’ascension est complexe, requiert une concentration de tous les instants. Cependant, elle est effectivement plus simple ainsi, vous préserve des agressions aléatoires des sculptures de monstres qui ornent le portail.

Au bout d’une difficile progression, vous parvenez au sommet du portail. Le paysage qui s’étend au-delà des frontières du lycée est très loin de ce que vous imaginiez.

Une longue plaine grisâtre s’étend à perte de vue. Quelques traits esquissent la présence de bâtiments au loin, peut-être une route aussi, difficile à dire. Vous comprenez bien vite avoir atteint les limites de votre rêve, au propre comme au figuré. Vous vous trouvez à près de trente mètres de haut, dix étages, et vous n’avez aucune chance de descendre de l’autre côté de ce portail.

Espérant malgré tout ne pas repartir bredouille de ce difficile périple, vous vous tournez vers le lycée. Vous reconnaissez les différents bâtiments, la cour de récréation, mais vous voyez au loin un autre immeuble sur lequel plane une pleine lune. Elle n’émet pas la lumière nocturne à laquelle vous pourriez vous attendre, elle est présente en plein jour, si immense que vous croyez pouvoir la toucher de la main.

La sonnerie annonçant la fin de la récréation retentit. La mort dans l’âme, vous redescendez le portail où plus aucun obstacle ne vous gêne. Comme si cette barrière métallique avait ressenti votre reddition. Vous quittez les lieux pour retourner auprès des élèves afin de vous rendre au prochain cours, nourrissant l’espoir d’obtenir de meilleures informations sur la manière de sortir de ce cauchemar.

Rendez-vous au 170.

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