Vous tendez le doigt vers l’ours, le dos bien droit, le regard sûr. Avec l’assurance de Celui qui Sait, vous lui assénez :
— Je sais qui tu es, tu es le Proviseur ! Rends-toi.

Le plantigrade vous regarde, incrédule, et éclate de rire.
— Celle-là, c’est la meilleure. Tu m’avais caché que tu étais un petit comique.

L’ours se bidonne tellement qu’il se roule, s’enroule et se déroule sans cesse.
— Voilà ce qui s’appelle être plié de rire, commente Matt.
— N’en rajoute pas, répondez-vous, légèrement vexé par le comportement de l’ursidé.

Au bout de plusieurs interminables minutes de fou rire, l’ours finit par se calmer et retrouver suffisamment de contenance pour vous parler.
— Merci d’être venu me voir, les jeunes, vous avez égayé ma journée. Non, je ne suis pas le Proviseur, il prend une autre forme que la mienne.
— Vous allez nous aider à le trouver pour quitter cet endroit, alors ? Demandez-vous avec espoir.
— Non, quand même pas, n’exagérons rien. Je ne vais pas me mettre en danger pour vous. Je ne vous gênerai pas dans vos recherches, mais n’espérez rien de plus concret. Bonne chance !

L’ours se réinstalle confortablement, enfin vous supposez qu’être allongé à plat ventre les bras en croix correspond à sa notion de confort, et il se rendort.

Une sonnerie provenant de la porte métallique marquée « Bureau » retentit alors. Une lumière s’allume.

Rendez-vous au 360.

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