Dans le train qui la ramène à Plouharnel Anne serre très fort ce qui ressemble fort à deux urnes funéraires .
L’unique chose qui reste de sa petite fille bien- aimée et d‘Astrid qu‘elle respectait pour ses qualités humaines et qu‘elle considérait un peu comme sa propre fille .
Brutal , l’accident fut fatale aux trois jeunes femmes . Bien souvent Anne se demande si ce n’est pas sa faute . Si elle n’aurait pas du fermer les yeux et oublié ce qu’elle avait découvert sous le cerisier .
Tout le monde l’attend les parents de Morgane sont totalement abattus par le chagrin . La jeune femme mérite des funérailles à la hauteur de l’amour qu’elle inspirait pensaient ses parents . Ce qui confirma Anne dans son choix .
Son dernier choix .
Les urnes n’étaient pas marquées . Mais Anne savait exactement à qui appartenait les cendres . Et comme Astrid n’avait pas de famille connue elle s’était permise de conserver les siennes qu’elle tendit en faisant croire aux parents de Morgane qu’il s’agissait de leur fille .
Après l’enterrement , Anne retourna dans sa maison et sans un mot se dirigea vers le fameux cerisier tenant dans ses mains les cendres de sa petite-fille .
Ce sera son châtiment éternel et en grattant la terre à moitié gelée Anne ne put s’empêcher de prononcer à voix basse :
On récolte toujours ce que l’on sème .
Les cendres mêlées à la terre devinrent d’une blancheur céleste .
La neige avait du bon parfois . Peut-être qu’elle avait le don de laver les péchés .
En tout cas Anne l’espérait de toutes ses forces .

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