Le voyage d’Aram et Kristen démarra très bien. Le jeune homme préférant le calme de la forêt, les deux amis et Tara ne croisèrent personne pendant des kilomètres. Ils dormaient à la belle étoile, chassait pour manger et marchaient le reste de la journée. Tara partait souvent en éclaireur et revenait pour les prévenir d’un éventuel danger mais il n’y eut rien d’insurmontable.
Quelques jours plus tard, la forêt laissa place à un paysage de champs, de plaines et de petits lacs. Aram dut se résigner à suivre la route qui menait droit vers Méridia. Ils passèrent beaucoup de petits villages mais personne ne vint leur parler. Les voyageurs et les inconnus n’étaient jamais vu d’un bon œil dans les petits villages de campagne. Plus ils approchèrent de la ville plus les villages s’agrandissaient. Un soir, il s’arrêtèrent dans un village du nom de Phoris. Aram loua une chambre pour lui et Kristen. Tara ne fut pas autorisé à entrer dans l’auberge et partit se cacher dans une petit forêt près de la ville où personne ne viendrait la chasser. Les deux jeunes gens s’installèrent dans la grande salle quand le soleil se coucha. Petit à petit, l’auberge se remplit de paysans,de soldats, de voyageurs et même quelques mercenaires. Une serveuse aux formes généreuses servaient toutes les tables à la vitesse de l’éclair. Elle passa près de la table de Kristen et Aram et déposa deux assiettes de ragoût avec une miche de pain. Aram sentit la nourriture et la goûta du bout des lèvres.

– C’est comestible, dit-il à Kristen.

Et tout deux dévorèrent leur assiette avant de s’appuyer contre le dossier de leur chaise. Ils discutèrent tranquillement pendant qu’un violoniste jouait de son instrument et que les autres clients buvaient l’infecte breuvage qu’on osait appelé de la bière. Quand la nuit fut bien avancé et que les clients commencèrent à s’échauffer, Aram décida qu’il était temps d’aller se coucher. Il se leva suivi par Kristen et se dirigea vers l’escalier qui menait aux chambres.

– Hé la rouquine, interpella un homme dans la salle. Ça te dit d’aller faire un tour dans ma chambre ?

Kristen ne répondit et se rapprocha d’Aram qui jeta un rapide coup d’œil à l’homme. Il faisait parti d’un groupes de quatre mercenaires. Il n’était pas très grand mais sa musculature était imposante sous son armure de cuir. Il portait la barbe comme la plupart des hommes et ses yeux fixaient les fesses de Kristen. Aram prit sur lui et commença à monter mais le mercenaire reprit de plus belle :

– Je crois qu’elle ne m’a pas entendu, s’exclama-t-il avec un rire grave. Et la pute rousse, viens un peu là que je te montre un homme, un vrai !

Kristen rougit mais n’osa pas répondre. Aram sentit la colère montait en lui. Il fit passer Kristen devant lui et lui dit entre ses dents :

– Monte dans la chambre, ferme la porte, je reviens tout de suite.
– Où vas-tu ? Demanda-t-elle.

Mais Aram était déjà de retour dans la grande salle. Il se dirigea droit vers le groupe de mercenaires et plus précisément vers l’homme à la langue bien pendue. Ce dernier vit le jeune homme arrivait et voulut sortir son couteau pour se défendre mais déjà le jeune homme était sur lui. Il ne vit rien venir, n’eut pas le temps de comprendre et se retrouva coucher sur le sol, une dague sous la gorge. Les trois autres mercenaires se levèrent de concert et dégainèrent leurs épées.

– Bougez, dit Aram d’une voix posée. Et je l’égorge comme un porc.

Les mercenaires se regardèrent et ne bougèrent pas d’un centimètre.

– À nous deux maintenant, dit Aram à l’homme sous lui. Je crois que tu dois des excuses à une jeune femme de ma connaissance.
– Va te faire foutre, pourriture ! Répondit le mercenaire.

Aram lui attrapa les cheveux et lui releva la tête avant de l’écraser sur le sol dans un craquement sinistre.

– Un nez en moins ! Dois-je toujours aller me faire foutre ?
– C’est bon, c’est bon ! S’exclama le mercenaire. Je suis désolé, l’alcool m’a fait parler sans réfléchir.
– C’est beaucoup mieux ! Maintenant que l’alcool se dissipe un peu, tu vas te lever, prendre tes amis et ficher le camps d’ici ! Tu m’as bien compris ?
– Oui, monsieur. Répondit l’homme au nez cassé.
– Et si je te revois dans les parages avec ta bande, je jure que je ferais plus que te casser le nez.
– OK.

Aram retira doucement son couteau, et se releva avant de tourner le dos aux autres mercenaires et de rejoindre Kristen qui n’avait pas bougé des escaliers.

– Merci, dit-elle timidement. Je suis désolé de te poser des problèmes.
– Tu ne me poses aucun problème ma chère, lui par contre m’en posait de sérieux.

Kristen sourit et ils remontèrent ensembles pour se coucher. Aram ferma la porte à clef et se déshabilla, ne gardant que ses sous vêtements avant de se glisser dans le lit. Kristen l’imita et vint s’installer en face de lui. Ils se regardèrent quelques secondes puis Kristen vint presser sa bouche contre celle du rôdeur. Aram lui rendit son baiser avant qu’elle ne se retire, le sourire aux lèvres.

– Encore merci, dit-elle.
– De rien, répondit-il en enlaçant la jeune femme.

Elle vint se blottir contre son torse et le jeune homme sentit le parfum de ses cheveux emplirent son corps de bonheur et de désirs. Il passa délicatement la mains dans les cheveux de la jeune femme qui frissonna de plaisir. Elle se serra un peu plus contre Aram. Les caresses du jeune homme passèrent de ses cheveux à son dos. Kristen le laissa faire sans résister. Il défit le lacet qui retenait le corset de la jeune femme et laissa sa main caressait la peau nue de Kristen. Il descendit dans le creux de ses reins. Elle passa ses mains autour du cou du jeune homme et l’embrassa avec fougue. Puis elle le fit basculer sur le dos pour monter sur lui. Son corset qui n’était plus maintenu par le lacet tomba sur le jeune homme qui le retira pour regardait Kristen à moitié nue. Son cou long et gracieux, ses épaules ni carré ni tombante. Les yeux du jeune homme dérivèrent vers la poitrine de Kristen, ronde et ferme puis vers son ventre plat. Elle prit la main du rôdeur et vint la posé délicatement sur son sein. Le jeune homme sentit son désir monter et se manifester. Kristen le sentit aussi et l’embrassa, le recouvrant de ses longs cheveux roux. Ils firent l’amour sans se soucier des personnes dans l’auberge qui pourrait les entendre. Rien ne comptait plus que ne faire qu’un. Aram avait toujours eu des sentiments pour la jeune femme depuis leur rencontre comme s’ils étaient destinés l’un à l’autre et maintenant, il pouvait lui avouer sans peur d’être rejeté. Ils finirent par s’endormirent dans les bras l’un de l’autre.
Ils se réveillèrent quand le soleil était à son zénith. Aram demanda à l’aubergiste s’il avait une baignoire et on leur fit monter un baquet d’eau chaude assez grand pour eux deux. Aram s’y glissa le premier et regarda Kristen laisser tomber le drap qui la couvrait pour entrer dans l’eau. Elle vint se blottir contre lui et ils profitèrent d’un bon bain en amoureux. Un fois que l’eau fut tiède, il se lavèrent et sortirent du bain pour se sécher et s’habiller. Puis il descendirent dans la grande salle où il n’y avait qu’un client assis au comptoir qui buvait une tasse de thé bien chaude. Il les salua d’un mouvement de tête et sirota tranquillement son thé. Aram s’installa avec Kristen à une table prêt de la cheminé et ils prirent un bon repas pour commencer la journée. Quand leur déjeuner fut terminé, Aram contacta Tara pour qu’elle les rejoigne à la sortie de la ville. Puis les deux jeunes gens se levèrent pour aller récupérer leurs affaires et partirent. Mais l’homme au comptoir les interpella avant qu’il n’arrive à l’escalier.

– Aram et Kristen, puis-je vous parler ? Dit-il d’une voix tranquille

Aram sursauta en entendant son prénom mais reprit le dessus aussitôt. Il se tourna vers l’homme qui s’avançait vers eux.

– Que se passe-t-il ? Demanda Tara dans la tête d’Aram.
– Rien de grave, répondit le rôdeur. Attends moi comme convenu.
– Comme tu voudras, mon âme-sœur.

Aram se prépara à se défendre au cas où l’homme leur voulait du mal et le laissa s’approchait. Il était dans la fleur de l’âge, ses cheveux étaient coupé très court et des pointes de gris les parsemés. Il était rasé de prêt et il avait les yeux d’un bleu profond exprimant l’intelligence et la sagesse ce qui pour Aram ne voulait pas dire qu’il n’était pas un ennemi. Il portait une longue tunique noire et un pantalon marron. Ses bottes étaient en parfaite état comme s’il n’avait jamais servi.

– Je ne vous veux aucun mal, dit-il. Je veux juste vous parler. Je me prénomme Arkan, je suis un élémentaliste et je suis au service d’un homme très puissant qui aimerait te rencontrer Aram.

Aram s’avança vers l’homme et tous les trois s’installèrent à une table.

– Comment connaissez-vous nos noms ? Demanda Aram.
– Car je vous ai entendu discuter hier et vous appelez ainsi.
– Je ne vous ai pas vu dans la salle, répondit Aram sur la défensive.
– Moi je t’ai vu écraser le visage de ce mercenaire contre le sol sans remord.
– Qui est ton employeur et que me veut-il ?
– Miros 1er est mon employeur et il veut te proposer du travail.
– Comment me connais-t-il ?
– C’est un sorcier très puissant et il t’a espionné dans le plan des auras. Il connaît ta puissance et aimerais que tu la mettes à son service.
– Ça ne m’intéresse pas, tu peux aller dire à ton sorcier qu’il peut trouver quelqu’un d’autre.

Le mage claque des doigts et des flammes apparurent sur le bout de ses doigts.

– On ne refuse rien à mon maître, dit-il arborant un sourire mauvais.

Aram ne répondit pas, il sourit et claqua des doigts pour imiter son interlocuteur. Les planches sous la chaise craqua et une ronce épaisse comme un bras vint s’enrouler autour de la gorge de l’élémentaliste. Les épines s’enfonçant dans la chair, Arkan posa sa main en flamme sur la ronce mais cette dernière ne s’enflamma pas.

– Bouge, s’exclama Aram. Et tu mourras dans la seconde. Les flammes n’ont aucun effet sur ce type de plante. Renseigne toi avant d’attaquer un rôdeur. Nous allons sortir d’ici et tu resteras dans l’auberge pendant une heure avec cette ronce autour de ton cou. Si tu l’attaques, si tu bouges, elle te tuera. Quand tu seras libre, va voir ton maître et explique lui que si je revois un de ses sbires, je le tue.
– Tu es fou ! S’étrangla l’élémentaliste.
– Nous verrons bien.

Aram prit la main de sa compagne et ils sortirent de l’auberge. Aram acheta des chevaux et quand l’élémentaliste fut libre, les deux amis étaient déjà loin.

Un fois libre, Arkan se maudit de son ignorance. S’il ne ramenait pas le rôdeur, Miros le tuerait sans pitié. Il devait trouver un moyen de l’attraper. Il sortit de l’auberge et retrouva Silas, son second.

– Ils sont partis vers le nord. Faral les suit de près. Il nous préviendra quand ils s’arrêteront. Nous pourrons leur tendre une embuscade bien préparé.
– Bien joué, Silas. Où sont les autres ?
– Parol et Doug sont parti en éclaireur. Nous les rejoindrons sur la route.
– Tant mieux. En route, Silas. Nous ne devons pas échoué.

Silas acquiesça et les deux hommes montèrent à cheval avant de sortir du village à toute vitesse.

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