VII

Les lumières clignotaient multicolores ajoutant une note supplémentaire de chaleur au petit appartement d’Astrid qui respirait déjà la convivialité . Malgré la petitesse du sapin l’atmosphère était chargé de fragrances qui rappelaient celle de la Nature .
« – Encore un peu de thé Mme Beuzega ? Demanda Astrid à la vieille dame assise en face d’elle .
D’abord elle avait été surprise de voir la tante de Morgane cogné à la porte de son petit appartement un vendredi soir en plein mois de Décembre . Mais elle avait été si gentille de les laisser utiliser sa maison durant tout un été et puis Mme Beuzega voulait faire une surprise à sa petite fille . Suppliant presque Astrid de garder le secret concernant sa venue . Ce que bien sûr la jeune femme s’était empressée de faire . Elle n’était pas du genre à jouer les cafeteuses .
Astrid l’a trouvait attachante . Orpheline elle se disait que Morgane avait beaucoup de chances .
– Je veux bien encore une larmichette de votre délicieux breuvage avec un peu de sucre roux et soyez gentille mon enfant appelez moi Anne j’ai l’impression d’être un vieux croûton qui s’enlaidit avec les Madame .
Attachante et drôle pensa Astrid .
– Très bien Anne d’ailleurs je crois que Morgane doit passer me voir . Si j’ai bien compris au téléphone elle a une surprise pour moi décidément Noël me gâte . Elle m’a demandé de préparer un petit sac c’est tout ce qu’elle m’a dit . Vous ne seriez pas au courant par hasard ? En tout cas vous êtes ici chez vous je vous ai laissé mon double de clés sur le comptoir de la cuisine .
– Vous avez un cœur en or ma petite Astrid .
Anne lui prit la main et avec douceur ajouta : Quelque soient vos épreuves elles ne vous ont pas changé mais rendues plus fortes . Faites -moi une promesse mon enfant ?
En voyant le ton grave de la vieille dame Astrid sentait que quelque chose de grave s’était passée mais la laissa continuer sa phrase jusqu’au bout : ne changez jamais vous m’entendez ? Jamais !
– Je ne sais pas si je pourrais tenir ma promesse mais j’essaierais Anne et vous serez toujours la bienvenue ici . »  

Anne prétexta qu’elle supportait très mal les trajets en hiver et se retira dans la chambre d’Astrid en lui souhaitant un bon weekend si elle ne la revoyait pas avant sa sieste . La jeune femme l’embrassa et continua de ranger le reste du salon en attendant l’arrivée de Morgane .
Mais Anne était incapable de se reposer car elle était venue pour une raison bien précise .
Comment sa petite fille avait pu lui cacher la vérité ? Bien sûr qu’elle avait découvert le corps si Morgane s’intéressait plus aux actualités du Morbihan elle aurait su qu’un énorme orage avait éclaté peu après leur séjour et qu’en voulant replanter son petit cerisier elle était tombée sur un os à vrai dire plusieurs .
Elle était bien plus fâchée que terrifier par le geste de Morgane à vrai dire . Il semblait qu’Anthony avait disparu ses parents étaient inquiets et bien que la vieille dame soit isolée , la nouvelle avait fait le tour de la région . Elle était blessée que sa petite fille l’est prit pour une vieille dame totalement sénile et aveugle .
Les relations entre le jeune homme et Morgane étaient mauvaises , elle le voyait bien mais de là à le tuer il avait dû se passer quelque chose qu’elle ignorait .
Avait-elle appelé la police ? Non pas encore . Une petite leçon à ses jeunes écervelés s’imposait d’où les petits billets glissés sous leurs portes à ses deux criminelles .
Anne savait qu’Astrid ne faisait pas partie du complot car c’était la seule qui prenait régulièrement de ses nouvelles . Morgane était distante quand à Caroline elle n’avait même pas pris la peine de la remercier !
Anne était une vieille dame certes mais à l’instinct très développée .
Deux jours auparavant et pour couvrir ses arrières elle avait téléphoné à sa petite fille prétextant de prendre ses nouvelles .
Elle la croyait à Plouharnel dans sa petite maison et bien évidemment elle lui avait demandé des nouvelles de son petit cerisier .
Ah quelle perfide !

130