Je me trouvais face à la plus belle étendue qu’il puisse exister au monde, une beauté sauvage et indomptable, magnifique, parfaite.
J’avais le sourire, regardant le large, le soleil se levait ou se couchait, je n’aurais sus le dire. Assise près de l’eau, j’admirai les reflets de la belle étoile sur l’océan rose et or. Cette quiétude me permettait de réfléchir à ce que m’avaient dit mes parents, je n’étais pas leur fille, même si je m’en doutais depuis un moment, le fait qu’ils ne me l’apprennent que maintenant me décevait, mais c’était compréhensible, j’étais encore jeune.
Un léger vent fit voler mes cheveux, je regardai le ciel qui avait pris une teinte ambrée, fermant les yeux, je profitais de cette bonté de la nature.
Quand j’ouvris les paupières de nouveau le décor avait changé, je me trouvai, debout, dans une pièce sombre, extrêmement ténébreuse. Une lumière éclaira soudainement un mur devant moi, une inscription s’y trouvait mais je n’eus pas le temps de la lire, ni de voir quoi que ce soit, que le sol sous mes pieds se déroba, je me retrouvai dans un campement, des cabanes se dessinaient dans les arbres, au milieu d’une forêt dense et sombre, une belle mais inquiétante forêt, rendant la scène encore plus macabre, je regardai autour de moi et vis alors les corps, allongés par terre, mort, j’en aperçus deux qui ressemblaient étrangement à ceux de mes parents, espérant me tromper, je m’en approchai mais…
Je me réveillai en sueur dans mon lit, c’était juste un cauchemar, un étrange cauchemar. Je frissonnais d’horreur et après un instant je réussi à me calmer. Jusqu’à aujourd’hui, je venais d’avoir 10 ans, je n’avais jamais fait ce genre de rêve…

Je m’appelle Clara, 10 ans, enfant adoptée de naissance d’après mes parents. Les questions revenant le plus dans mon esprit portaient sur ma famille biologique, c’était normal, avais-je des frères ou des sœurs ? Comment étaient mes parents ? Où habitaient-ils ? Dans le même pays que moi au moins ? Soit en France, ou habitaient-ils très loin ? J’avais toujours voulus avoir un frère, petit ou grand, même si j’aurais préféré grand, un grand frère qui s’occupe de moi, qui me protège…

Quand j’eus 15 ans, on déménagea proche de Paris, je changeai donc de lycée, ce qui ne me chagrinais pas du tout. A mon premier jour de cours, je m’habillai comme je l’aimais, dos-nu et jupe courte. Les garçons me regardèrent en murmurant… Et ce fut comme ça tout le reste de l’année.

Je marchais dans les couloirs de mon lycée, cela faisait 3 mois environ que j’y étais et je le connaissais déjà par cœur, un garçon de ma classe arriva devant moi, il me bloqua le passage pour attirer mon attention. Un garçon de mon âge, plutôt corpulent mais détenant la médaille de maigreur du lycée, il m’avait toujours semblé stressé quand j’étais avec lui. Un visage plutôt rond, légèrement brunit par des vacances, ses cheveux blonds étaient presque transparents, long, ils lui arrivaient aux épaules, je ne le voyais pas avec les cheveux courts, ça ferait peut-être disparaître ces yeux, ressortant grâce à ses cheveux, des yeux d’un noir profond d’une pupille assez marquée, sa maigreur n’était pas qu’à son corps, son visage aussi l’affichait, des joues creusées, une bouche presque invisible, enfin voilà, le genre de garçon auquel on ne fait pas attention sauf quand il nous adresse la parole.
– J’ai un truc à te demander.
– Quoi ?
Il me bloqua contre un mur, mettant ses mains de chaque côté de ma tête.
– Tu n’sors plus avec Chris ?
– Non.
– Voudrais-tu sortir avec moi ?
Je ne dis rien… Jusqu’ici tous les garçons avec lesquels j’étais sortie s’étaient vanté donc je les rejetaient au bout de 2 jours. Ce garçon je l’aimais bien, il était sympas, il m’avait fait découvrir le lycée, plus sympas que la plupart des autres, mais d’autres avaient été comme ça…avant que je n’accepte de sortir avec eux, et après ils se dégradaient…
– Je ne ferais pas comme les autres.
– On verra bien.
Il sourit et on descendit ensemble dans la cour. Je n’avais personne avec qui passer mes récréations, je restais donc avec lui.

Je rentrai chez moi et fis mes devoirs immédiatement, demain c’était mercredi donc je n’avais presque pas de cours, quatre exactement. La plus belle des journées.
Lorsque mes parents rentrèrent de leur travail ils m’interpellèrent :
– Clara, tu peux descendre ?
Je sortis donc de ma chambre et allai m’asseoir sur le canapé.
– Alors, tu sais qu’on avait prévu de partir en vacances en Amérique ?
– Oui, vous me l’aviez dit.
– Eh bien, nous allons au Guatemala.
– J’y suis jamais allé !
– C’est bien pour ça, mais attention, on ne va pas dans une ville…
– C’est-à-dire ?
– On va dans la forêt, dans un campement, il parait qu’il y a encore des temples non découvert là-bas.
– Génial !
La discussion se poursuivit jusqu’à ce que je parte me reposer.

En cours, le lendemain, lorsque j’arrivai dans le bâtiment, Kévin, mon copain, me rejoignit rapidement.
– Tu fais quoi pendant les vacances ?
– Je pars en Amérique.
– Trop cool ! Où ?
– Au Guatemala.
– J’y suis jamais allé, tu m’emmène ?
– Mes parents voudront jamais.
– Dommage…t’es sûr que je rentre pas dans ta valise?
On plaisanta un instant tous les deux puis on alla en cours, je restai presque toujours avec lui, et son groupe de copain.
– Ça vous dit un ciné cet aprèm’ ? Proposa l’un des amis de Kévin.
– Pourquoi pas, tu viens Clara ?
– Ok.
Il fut donc prévu qu’on se retrouve à 14 heures devant le lycée, cinq, dont une seule fille, moi, mais j’étais tellement habituée.

Je rentrai chez moi et pendant le temps qui me restait avant de rejoindre le groupe de mec, je préparai mes affaires pour le voyage.

Le film était assez drôle mais je m’ennuyai un peu quand même, j’étais assise à côté de Kévin et j’en profitai donc, c’était mon copain après tout, je posai ma tête sur son épaule et fermai les yeux, il restait une heure de film et j’étais tellement crevée ! Kévin ne me repoussa pas, il me sembla même qu’il esquissa un sourire.

Durant le reste de l’après-midi je restai avec eux, à rigoler et se balader un peu dans la ville, puis je rentrai chez moi et aidai ma mère pour les dernières préparations au voyage.

Je montai dans le jet privé de mes parents et m’assis à ma place habituelle, près d’un hublot, j’adorais voir la mer de nuages défiler en dessous de nous lorsqu’on volait.
J’étais séparée de mes parents, c’était voulu, j’avais une sorte de cabine rien qu’à moi où je pouvais faire absolument tout ce que je voulais, écouter de la musique, lire, aller sur internet même ! Ça je ne savais pas comment mes parents avaient réussi à mettre internet dans l’avion.

Mais mon vol fut dérangé, une femme vient, me disant qu’il fallait qu’elle me vaccine contre certaines maladies, je me laissai donc faire, si elle était dans l’avion c’est que mes parents la connaissaient.

On atterrit dans un petit aéroport entouré de forêt, un homme s’avança vers moi avec un sourire pendant que mes parents aidaient à descendre nos bagages.
– Tu dois êtes Clara, tes parents m’ont parlé de toi.
Mon père s’approcha et vient serrer la main de l’inconnu. Moi j’ignorai les deux adultes et allai plutôt observer la forêt, enfin je restai quand même près de mes parents.
Une merveilleuse et immense forêt, des arbres montant hauts dans le ciel comme pour atteindre les cieux, recouvrant presque entièrement celui-ci. Sombre, inquiétante, la forêt me laissait imaginer les multitudes de trésors qu’elle pouvait renfermer, les secrets, les cachettes, tout ce que je rêvais de découvrir.
Tant d’arbres se côtoyant en un foisonnement inextricable de verdure, entourant certainement des grottes et des ruisseaux, ainsi que de somptueuses clairières aux frondaisons si épaisses que parfois le soleil n’y a pas sa place. Si, vous trouvant dans un tel espace, vous ne tremblez pas, attendez donc que tombe la nuit, que la magie du jour s’éloigne, et ce ne sont plus des silhouettes d’elfes que votre imagination vous montre, mais d’autres êtres… Comme toujours mon imagination prenait le dessus sur ma raison, alors des monstres naissaient des obscures cachettes que créait ce bois.
– Elle a toujours été un peu dans la lune. Sourit mon père en me voyante lever les yeux vers le ciel.
– C’est dangereux, elle pourrait se blesser en forêt.
– Non, elle est très maline et prudente aussi, elle connait les règles.
On monta dans une camionnette et on partit en forêt, je regardai tout autour de nous, fascinée par toutes ces nouvelles choses que je n’avais vues jusqu’alors qu’en photos ou en image sur le web.
Toutes les étranges formes que dessinaient les grandes feuilles des arbres sur le ciel azur, selon d’où on regardait, ça ne formait pas les mêmes illusions, les troncs sombres parcourus de petits animaux qui nous regardaient passer, des écureuils d’étranges couleurs, des oiseaux…mais aussi des ombres inquiétantes me faisant penser à des êtres cachés dans l’obscurité, nous scrutant, attendant le bon moment, le moment de frapper.

On nous laissa aux pieds d’un magnifique campement suspendu : des cabanes en bois se fondant parfaitement dans le décor étaient accrochées un peu partout au-dessus de nous, reliées par des ponts suspendus dans le vide qui ne semblaient pas stables du tout, seules quelques échelles permettaient d’y accéder. Tout était en bois, en bois sombre, certainement fait pour cacher encore plus la présence humaine. Ainsi, les animaux venaient certainement plus près de nous. Les animaux étaient faciles à berner ainsi, peu d’activité, ils ne se méfient pas. Mais les monstres qui rodaient dans cette forêt, passerions-nous inaperçu à leurs yeux ? Ou paraîtrons-nous être des proies faciles. Des monstres que j’imaginais impitoyables, imperturbables, déterminer à chasser, à traquer, à attraper, quelles chances aurions-nous ? Aucune, aucune chance de leur échapper.

On s’installa dans l’une de ces cabanes, très confortables, j’avais ma propre chambre et assez éloignée de celle de mes parents, je n’allais pas m’en plaindre !

Dès l’aube je fus réveillée par le sublime chant d’un oiseau, je sortis donc discrètement pour trouver cet animal mais il devait bien se cacher. Personne d’autre que moi n’était réveillé, je ne m’en inquiétait pas et descendis.

J’observai un long moment la sombre forêt, encore plus obscure à cette heure. Ce genre de paysage me donnait envie d’aventures, d’explorations, de découvertes, de dangers aussi, tant de choses qui me plaisaient mais que je n’avais jamais pus faire ! Mes parents m’en empêcheraient.
Plusieurs animaux passèrent près de moi sans pour autant s’approcher assez pour que je puisse les attraper, je n’en avais jamais eu l’intention, de les attraper, mais les animaux étaient tellement peureux ! Au moins les monstres eux ne fuiraient pas, mais je n’avais pas trop envie d’en rencontrer.

Je connaissais les règles, je savais qu’il ne fallait pas que je m’éloigne du campement, mais j’en avais tellement envie !
Alors quand je vis, ou plutôt quand je crus voir, une silhouette s’enfoncer seule entre les arbres je ne pus m’empêcher de la suivre.
Mais je perdis rapidement cette personne de vu et me retrouvai seule.
Je n’étais pas perdus, non, je ne me pouvais pas me perdre dans la forêt, je savais parfaitement me repérer, je savais exactement comment rentrer au campement, mais le problème, c’est que je n’en avais pas du tout envie.
Alors je continuai à avancer, m’éloignant du campement, m’enfonçant dans la forêt, entourée d’animaux inconnus.

J’avais soif, la forêt était humide et ça me donnait encore plus envie de boire. Je fini, heureusement, par arriver près d’une rivière, je l’avais entendue de loin. L’eau était limpide, je me penchai donc pour prendre une gorgée. Je savais que les eaux des rivières n’étaient pas toujours potables mais celle-là semblait propre, et puis rien qu’une gorgée ça ne pouvait pas faire de mal.
Mais lorsque je levai la tête je me figeai, à quelque pas de moi, divine, majestueuse, une panthère noire s’abreuvait. Je savais que ce monstre de muscle viendrait à bout de moi en quelques secondes, et surtout que je n’aurais aucune chance en m’enfuyant, je devais rester immobile, ne pas la menacer, alors peut-être passerait-elle sa route ? Même si je savais que certains félins attaquaient pour le plaisir. Je fis un geste de la main mais l’arrêtai immédiatement : elle leva les yeux vers moi, des yeux d’un jaune intense, effrayants. On se fixa un instant et, me rappelant que les chats se défiaient lorsqu’ils se fixaient ainsi, je baissai les yeux. La panthère prit une dernière gorgée et se redressa, me surplombant de toute sa hauteur, moi qui étais à genoux. Mais elle était blessée, au poitrail et à une patte, c’était peut-être pour cela qu’elle ne m’avait pas encore attaquée.
Je levai les yeux et la vis s’éloigner en boitant tout en restant aussi majestueuse que naturelle, elle savait peut-être qu’elle n’aurait pas la force de me sauter dessus avec une patte blessée, même s’il était certain qu’elle m’aurait tuée.

Je continuai ensuite mon chemin avec plus de méfiance pour les ombres autour de moi et, après un moment, j’arrivai devant un épais branchage, je les écartai de la main et me retrouvai devant un magnifique temple. Une pyramide pas tout à fait pointue, un grand escalier permettait de monter en haut, cependant cet escalier était en ruine, comme le reste d’ailleurs, plusieurs portes se dessinaient dans cette structure, certaines bloquées par des blocs de pierre tombés du temple. Fascinée je m’avançai vers la porte la plus proche de moi, évitant les blocs j’entrai dans ce temple millénaire.

J’avais toujours rêvé d’aventures, et c’était une occasion en or ! Entrer dans un temple magnifique ! Un temple en ruine, où personne n’avait mis les pieds depuis un certain temps…

De magnifique jeux de lumières sur tous les murs, comme si des miroirs avaient été dissimulés un peu partout… J’observai un moment tout cela puis me dirigeai vers une pièce, une pièce sombre, un seul mur était éclairé, je m’en approchai et y vis une inscription mais la langue m’était inconnue.
Je m’approchai plus et effleurai de ma main le mur, alors je ne compris pas immédiatement ce qu’il se produisit : Je me retrouvai, assise par terre, dans le noir, dans un endroit plein de poussières. Levant les yeux je pus comprendre, j’étais tombée dans une trappe. Un piège. Mon pantalon était déchiré et une légère brûlure commençait à s’animer dans mon genou. Même sans cette blessure j’étais piégée ! J’avais beau essayer d’atteindre la trappe en oubliant la souffrance à chaque saut sur mon genou, je ne parvenais pas à sortir. J’allais rester ici. Jusqu’à ce que quelqu’un me trouve. Le piège s’arrêtait-il juste là ? Il consistait simplement à nous enfermer dans une pièce sombre pour nous faire mourir de faim ou de terreur ? Non. Ce n’était pas tout. Il ne s’arrêtait pas là, ce n’était pas simplement un tombeau sombre et retiré, sans rien de plus. Je regardai de chaque côté de moi avec terreur : les murs se rapprochaient ! Les grincements de pierres ne laissaient aucun doute. Ce piège n’avait pas servi depuis longtemps mais il fonctionnait encore !
Je regardai partout, paniquée, espérant trouver une porte, une autre trappe, quelque chose ! Il n’y avait rien, c’était peine perdue, j’allais mourir ici, écrasée ! Mes pensées se tournèrent malgré moi vers mes parents. Ils seraient dévastés ! Ils n’avaient que moi, je n’avais qu’eux. Peut-être étaient-ils réveillés ? Peut-être me cherchaient-ils ? Peut-être viendraient-ils me secourir ?
Alors que, les bras tendus, je pouvais toucher les deux murs, une corde tomba de la trappe, je levai immédiatement les yeux, un homme était penché au-dessus de l’ouverture.
– Montez !
Je ne me fis pas prier et agrippai la corde, heureusement qu’en sport j’étais douée en escalade ! Lorsque j’arrivai en haut, l’homme m’agrippa pour m’extraire du piège plus rapidement. Je me retrouvai alors dans les bras de l’homme, lui souriait, comme de soulagement. Lorsqu’il m’aida à me relever j’esquissais une grimace, alors il baissa les yeux sur mon genou.
– Je peux regarder ?
J’hochai la tête alors qu’il s’agenouillait déjà. Remontant mon pantalon il examina ma blessure, il y avait probablement quelque chose de casser.
– Il faudra vérifier tout ça une fois que vous serez rentrée.
– D’accord.
– C’est dangereux d’entrer dans un temple, surtout seule.
Je ne répondis pas, sachant très bien que j’étais en tort. Le garçon rigola en me voyant rentrer ma tête dans mes épaules puis, me prenant par la taille pour m’aider à marcher, nous fit sortir.
Il était assez jeune, peut-être 20 ans, mais grand et imposant, svelte il était vraiment très impressionnant, peut-être aussi parce que j’étais plus petite que lui, son visage fin mais tout de même assez carré était entouré de cheveux dorés, non coiffés mais ça lui allait vraiment bien. Rien qu’à le regarder j’oubliai ce qu’il venait de se passer. Que faisait-il ici ? D’accord il m’avait sauvée, je lui en étais reconnaissante, mais c’était quand même un grand hasard qu’il arrive au bon moment.
Il baissa les yeux vers moi et me sourit, de magnifiques yeux vert clair, j’en fus tellement éblouie que je me mise à le fixer sans me rendre compte qu’il riait.
– Que faisiez-vous toute seule ?
– Je voulais juste me balader.
– Seule ? Vous savez que c’est très dangereux, j’aurais pu ne pas passer par là.
– Merci.

Mais alors qu’on parvenait au campement, l’homme mit son bras devant moi, une barrière puissante que je n’aurais su repousser.
– Reste là.
Lentement il avança et regarda entre les arbres, moi je ne pouvais rien voir d’où j’étais. Lorsqu’il revient, sans un mot, il me prit le bras pour me tirer dans la forêt.
– Qu’est-ce qu’il se passe ?
Il ne répondit pas et sortit un portable :
– Auguste ? Il y a eu un problème au campement. Non, elle va bien, je suis avec elle. Oui.
Il rangea le portable et voulu me prendre la main pour me forcer à le suivre mais je me dérobais, bien décidée à savoir enfin ce qu’il se passait :
– Qui êtes-vous déjà ?
L’homme se retourna et d’un regard inquiet scruta les arbres derrière moi.
– Ecoute, on n’a pas le temps de discuter, il faut que tu me suives.
– Dites-moi d’abord qui vous êtes.
Il s’agenouilla alors face à moi pour me regarder dans les yeux.
– Je m’appelle Fabien et j’ai été envoyé par ton père pour te surveiller.
Je restai immobile, mon père ? Le vrai ? Il me surveillait, mais pourquoi ?
– Te surveiller et te protéger, et là je dois t’emmener en sécurité sinon ceux qui ont…attaqué le campement risquent de nous retrouver.
– Le campement ? Mes parents ?
Je regardais derrière moi avec affolement, Fabien se releva et me prit le menton d’une main pour que je le regarde.
– Je suis désolé pour tes parents, mais il faut que tu me suives sinon tu auras le même sort qu’eux.
Je compris par cette phrase ce qu’il s’était passé, mais pourquoi ? Qu’avaient-ils fait pour mériter ça ? Que leur avait-on fait ?
Une larme coula sur ma joue sans que je puisse la retenir, Fabien soupira et passa un bras autour de moi pour me serrer contre lui. Je ne sais pas alors pourquoi je me blottie dans ses bras, un besoin d’être rassurée certainement.
– Je sais que tout ça est rapide, que c’est dur, surtout pour une gamine de 15 ans, mais il faut absolument que tu me fasses confiance et que tu me suives.
Je m’éloignai et hochai la tête sans le regarder, après tout il m’avait sauvée et disait vouloir le refaire, pourquoi ne pas lui faire confiance ? Il ne me paraissait pas agressif ni manipulateur…mais je pouvais toujours me tromper.
Il me prit donc la main et on repartit à toute allure dans la forêt.
Mes larmes coulaient d’elles-mêmes, tous ces bons moments que j’avais passés avec mes parents remontèrent dans mes pensées. Les noëls, les anniversaires, tant de fête que j’avais passées avec eux et qui n’avaient été que pure moment de bonheur.

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