Une fois de plus, Grégory rentrait bredouille de son interminable quête. Capitaine de la garde de Grubens, comme tous les princes héritiers avant lui, il sillonnait ses terres afin de connaître son peuple. Si ses compagnons savaient qu’il était officiellement incognito, ils ne se doutaient pas qu’officieusement, depuis deux ans, ils allaient par monts et par vaux à la recherche d’une jeune fille de dix-huit ans : Amarys, la dernière des Fées.

Son père, le roi Grégoire, avait perdu tout espoir de retrouver la fille de son ami Éric, le défunt roi d’Erum. Cependant, il tenait ardemment à la tradition qui obligeait les jeunes Princes de Grubens à faire leurs premières armes dans la garde royale.
Sa mère, la reine Erianor ne voulait rien savoir et profitait de cette coutume centenaire pour rechercher la Princesse disparue. Marraine d’Amarys et amie de sa mère, elle savait que l’elfe-guérisseuse n’aurait pas envoyé sa fille ailleurs que sur des terres bienveillantes. Ainsi persuadée que sa filleule se trouvait quelque part à Grubens, elle encourageait vivement son fils à poursuivre sa formation militaire tout en se rendant utile.

Greg, comme l’appelaient ses amis, profitait de ces missions lointaines pour apprendre à connaître son pays et ses habitants, comme son père avant lui. Il aimait les gens qui peuplaient les landes venteuses de Plaines-plates, tout comme les bergers perdus des Montagnes Bleues. Il y avait autant d’ethnies que de régions différentes. Pourtant toutes avaient en commun d’être souriantes, têtues et fidèles à leur souverain.
Il serait, dans un temps plus si lointain, amené à gouverner un jour. Il préférait bien sûr sa vie aventureuse aux obligations de la charge de roi ; mais il n’avait jamais fui et même si cela lui pesait, il ferait de son mieux pour diriger ce pays qui était le sien. Lors de ces recherches, il amenait denrées et médecines dans les régions les plus éloignées et repérait aussi les artisans vertueux, leur proposant une charge à Hautes-plaines.

Comme à chaque fois qu’il pensait à sa future fonction, Gregory serra le pommeau de son épée. Cela lui donnait belle contenance et évitait au jeune Prince de laisser paraître son appréhension.
Le regard perdu, il se souvenait en souriant de sa première mission. Sa lame s’était rompue au milieu de l’hiver alors qu’il essayait de fendre une congère de glace. Son acte, bien que stupide, lui permit de rencontrer Ethias.
Le Maître forgeron dont l’échoppe périclitait au fond d’une vallée étroite, lui avait forgé, en remplacement de le sienne, une épée digne d’un roi. Légère et bien équilibrée, son arme avait aussi la puissante beauté des objets rares. Séduit par la qualité incroyable et la finesse de son art, il proposa à Ethias de devenir le forgeron du roi Grégoire. La famille de l’artisan avait fui le royaume de l’ouest après la dernière guerre des Elfes dix ans auparavant, perdant tous leurs biens, exemption faite du savoir-faire de leur père.

Le jeune Capitaine de la garde royale, alors âgé de dix-huit ans à peine, avait remarqué cette famille particulière. Non seulement il était difficile de les distinguer les uns des autres, mais en plus ils maniaient des épées d’exception avec une habilité peu commune. Ces derniers étaient maintenant établis dans la première cour. Ethias vivait tranquillement entouré de sa femme et de ses six enfants. Ses trois aînés, Ethan, Eliott et Edouard étaient soldats de la garde et compagnons de Grégory. Emeric son quatrième fils, scribe à la bibliothèque royale, serait peut-être un jour médecin. Quant à Ernest le palefrenier, il espérait devenir Maître des écuries royales son temps venu.
Le seul souci dans la vie d’Ethias était son sixième enfant. Sa fille : Eren, la teigne comme la nommaient gentiment ses frères, était un vrai garçon manqué. Elle avait appris à se battre et à chevaucher à cru grâce aux garçons. Elle n’entendait pas que quiconque lui dise, un jour, comment se comporter. Et même si le Prince ne la connaissait pas, il rit intérieurement au souvenir des histoires comptées par le Maître forgeron.

Malgré le froid crachin de juin qui balayait son visage, Grégory avait chaud au cœur en pensant à ses amis et à son peuple. Il desserra l’emprise qu’il avait sur le métal sculpté et reprit les rênes de sa monture. Il se tenait sur le Promontoire, là, où cinq générations plus tôt, le premier Grubens avait eu l’idée de faire construire Hautes-plaines.
Le col qui menait vers l’ouest à Plaines-plates dominait la vallée. Le Prince appréciait les saisons intermédiaires, et ce printemps s’annonçait particulièrement beau, même si ce jour-là, le temps ne lui donnait pas raison. Les genets qui bordaient le fleuve étaient en fleur, créant des rubans d’or serpentant de part et d’autre des flots bleu-gris. Les arbustes faisaient si sages comparés à l’impétuosité des eaux. Plus haut, à moyenne altitude, les bruyères teintaient la lande de mauve et l’herbe aux multiples nuances de vert couvrait le reste du paysage, s’effaçant par endroit au profit de quelques traces de neige persistante.

Il attendait que le bivouac soit totalement levé. Les soldats jetaient de l’eau sur le dernier feu, les tentes avaient été repliées et les chevaux chargés. Pour beaucoup de ses hommes, il était fou d’avoir voulu camper, là en plein vent. Cependant, il ne regrettait rien. Il souhaitait rentrer chez lui au plus vite, cette mission n’ayant duré que trop longtemps. Il faudrait encore une vingtaine de minutes à l’ensemble de la garde pour être prêt ; les chevaux ailés de Grubens demandant un peu plus de soin que des équidés plus traditionnels.

Abandonnant la surveillance des derniers préparatifs, ce fut plus haut, plus loin, que le Capitaine de la Garde laissa son regard le porter. Tournant la tête à gauche, il en profita pour fixer un moment le nord. Bien après la Citadelle, surplombant les Montagnes Noires de sa majestueuse forme pyramidale, l’Horn dominait Grubens de ses presque six mille mètres. Entre le massif et le château, glaciers et moraines s’entrelaçaient, donnant naissance au fleuve Hornwasser.
Face à lui, à l’est, il admira les Montagnes Bleues, aux sommets un peu plus arrondis. Filles du Horn, elles partaient vers le sud en décrivant un arc de cercle. Culminant aux alentours de trois mille mètres, elles s’étendaient à perte de vue.
Mais le Prince Grégory de Grubens savait que là-bas, à Plaines-chaudes, elles se jetaient dans la Mer Intérieure, créant des paysages à couper le souffle. Il se promit que sa prochaine mission le mènerait vers ces falaises abruptes où les vagues se fracassaient bruyamment.

Il sourit, regardant les pâturages qui accueillaient à cette saison, et jusqu’à la fin de l’été, les bovins de petite taille aux longs poils blancs et épais. Leurs magnifiques cornes ocre, de taille démesurée, contrastaient avec l’ensemble. Ces animaux lui rappelaient la Citadelle. Il se demanda ce qui lui manquait le plus, le chocolat chaud au bon lait frais ou alors un steak bien saignant avec une petite sauce aux girolles.
Il secoua légèrement la tête, le prochain repas était encore loin. L’ensemble de ses hommes étaient en selle maintenant. Alors qu’ils se regroupèrent autour de lui, Grégory arrêta un instant son regard sur le fleuve, jeune et tumultueux à cet endroit de la vallée. Il aimait la couleur laiteuse que les alluvions glaciaires lui donnaient. Gris foncé en hiver, gris-vert au printemps ou encore bleu-turquoise en été. Il savait que l’eau ne changeait pas de couleur et que seul l’ensoleillement faisait varier la diffraction de la lumière. Pourtant, il préférait les légendes populaires qui narraient qu’en fonction de leur humeur, les lutins des montagnes changeaient les nuances des flots.

Il n’avait pas besoin de se retourner pour savoir que derrière lui, une immensité lacustre, le See, s’étendait sur des centaines d’hectares, jusqu’à la ville de Plaines-plates. C’était d’ailleurs là que, quelques jours plus tôt, ils avaient passé leur dernière nuit dans un vrai lit.

Le Promontoire était le seul col des Collines du Levant. Ce massif vallonné de basse altitude séparait la vallée de la grande plaine agricole du See. La garde attendait en silence. Les hommes comme leur chef profitaient de la vue magnifique.
Le Prince Grégory jeta un dernier regard en contre-bas avant de donner l’ordre de commencer la descente. Il se tourna vers ses fidèles compagnons et se trouva chanceux. Dalma, sa jument ailée, à l’occasion de ce voyage, n’avait pas voulu voler une seule fois. Aucun d’eux ne s’était ni plaint ni moqué. Pour les voyageurs sans chevaux ailés, il ne restait qu’un moyen pour atteindre le sommet : le pont-levis. Le chemin s’étendait tel un large ruban de sable. Leur voyage était loin d’être fini. Il faudrait encore chevaucher trois jours pour atteindre le fleuve et la passerelle mobile.

Ensuite, ils devraient remonter le Tunnel, cavité naturelle aménagée pour les besoins de la Citadelle, jusqu’au Trou. Une fois le boyau dans la roche parcouru, emprunter le monte-charge : immense cage de fer, il vous remontait à l’aide de la force hydraulique jusqu’à la Forteresse.
Cette particularité géologique avait fait la gloire de l’architecture de Grubens. C’était également elle qui avait donné au pays du nord la réputation d’être imprenable. Située à l’est du plateau de Hautes-plaines, la dépression se présentait sous la forme d’un gouffre de plus de deux cents mètres.
La nuit venue, le pont-levis était levé, les deux doubles portes d’acier immaculé qui délimitaient le tunnel, fermées, et le plateau remonté empêchait tout accès au gouffre.

Le Prince n’avait pas l’habitude de monter Dalma. Son étalon Dilmi, fils de Dolmo le cheval couronné du roi et frère de sa monture actuelle, s’était froissé une aile trois jours avant leur départ. Si son cheval avait été en forme, cette escapade aurait duré trois semaines. Mais avec cette tête de mule de Dalma, ils en avaient eu pour trois mois.
Les soldats de la garde commençaient à trouver le temps long. Tout un hiver sur les routes n’avait rien de plaisant. Surtout que le pays de Grubens était connu pour son climat vigoureux. Le blizzard, la neige et les tempêtes de glace y étaient monnaie courante cinq mois de l’année.

Si Grégory était parti malgré les conditions, c’était en partie pour faire plaisir à sa mère, la Reine Erianor. Elle était persuadée qu’à l’aube de ses dix-huit ans, la dernière des Fées finirait par sortir de sa cachette. C’était l’âge pour les jeunes filles de se montrer. Elles affichaient alors leurs atouts afin que les prétendants aient le temps de faire leur cour. Cette coutume était commune aux trois royaumes de Dulatum ; elle ne pourrait donc pas rester indéfiniment dissimulée du regard de tous.
De plus, dans à peine un peu moins de deux ans, ses vingt ans venus, elle serait en possession de tous ses pouvoirs. Saurait-elle maîtriser sa magie ? Ne serait-elle pas démasquée au moindre faux-pas ? Et cela où qu’elle se trouve ? Si La Reine Erianor était si inquiète, c’était parce qu’elle avait fait la promesse, en prêtant le serment de marraine, de protéger l’enfant comme sa propre fille.
La cérémonie avait eu lieu dans l’ancien royaume de l’ouest, Erum, au cœur de la Forêt des Senteurs. La marraine et l’enfant avaient vu leur sang mêler, les liant l’une à l’autre à jamais. C’était pour cela qu’Erianor, en son for intérieur, savait. Elle était sûre qu’Amarys était vivante et elle était même prête à parier qu’elle se trouvait au pays de Grubens.

Le Prince adorait sa mère et portait une affection loyale au Roi Grégoire, son père. Il s’étonnait toujours de voir à quel point cet homme bourru et froid comme son royaume était aux petits soins pour sa femme. La Reine aurait pu demander ou faire n’importe quoi, le Roi lui aurait toujours donné raison. Il était amoureux. Erianor le lui rendait bien, tenant Hautes-plaines d’une main ferme et douce à la fois. Elle ne s’était jamais plainte d’avoir quitté le pays d’Erum, aux larges forêts et au climat si agréable, pour venir s’isoler de tout et de tous dans ce pays si rude, qu’était le royaume de Grubens.

Après de longs mois loin de sa famille, Grégory se rendit compte à quel point ils lui manquaient. Il aima ce moment, abordant la descente du Promontoire, qui signifiait qu’il rentrait.
Il espérait que sa sœur Griselle lui aurait préparé l’une des tisanes réparatrices dont elle seule avait le secret. Il imaginait déjà un bain chaud aux senteurs de lavande et de thym mélangées. Enfin propre, il pourrait à nouveau redevenir lui-même : le Prince Héritier et laisser sa casaque de Capitaine de la garde royale aux vestiaires quelque temps.
Grivas, sa nourrice, aurait probablement fait cuisiner du poulet rôti aux herbes et des pommes de terre rissolées au jus de volaille. Il avait déjà l’eau à la bouche de la tarte au citron meringuée qu’il aurait en dessert.

Il frissonna de plaisir avant de se ressaisir. Donnant un léger coup de talon contre le flanc de Dalma, il patienta le temps qu’elle veuille bien avancer. En attendant, il héla Ethan, son second.

Un jeune homme de haute stature, aux yeux bleu émeraude et à la chevelure noir de jais s’avança. Il montait Dotto, un étalon gris perlé qui avançait en âge. Du haut de ses vingt-six ans, le jeune homme était l’aîné des fils du Maître forgeron. Originaire d’Erum, il habitait, ainsi que les siens, à Hautes-plaines depuis deux ans. Dès son arrivée, il s’était immédiatement fait remarquer comme étant l’une des plus fines lames du royaume.

Eliott et Édouard, maintenant âgés respectivement de vingt-quatre et vingt-deux ans n’avaient pas tardé à intégrer la Garde Royale. Leur dextérité au sabre ou au couteau les mettant premiers dans les tests de sélection. Les trois jeunes hommes étaient non seulement les compagnons d’armes de Grégory mais aussi ses amis. Il n’avait jamais eu de frère et enviait par moment cette complicité qui liait les garçons.

“Ethan, toi et les autres êtes relevés de votre charge. Vous pouvez rentrer par les airs, cela vous permettra d’être auprès de vos familles dès ce soir.
– Merci Capitaine, mais et vous ?
– Je ne crois pas que cette tête de mule de cheval veuille voler ne serait-ce qu’une fois.
– Monsieur, je dois vous avouer que la Reine me fait un peu peur, et l’idée de rentrer sans vous ne me convient guère. J’ai prêté serment et j’ai bien l’intention de l’honorer.
– Ethan ! Merci, tu n’es pas obligé, tu le sais. Fais le tour des hommes et libère tous ceux qui sont pères de famille, les autres m’accompagneront. Cela te sied-il ?
– Parfaitement, Capitaine.”

Ethan fit donc le tour des soldats afin de donner les consignes du Capitaine. Tous acquiescèrent, mais aucun ne partit. Cela faisait trois mois qu’ils subissaient la mauvaise humeur d’un cheval, ils n’en étaient pas à trois jours près.
La cohésion de groupe avait toujours été très forte au sein de la garde royale. Elle avait pris une autre dimension depuis que le Prince, en âge d’y prendre part, en avait la charge. Il n’avait jamais considéré ses compagnons comme de simples soldats, mais les avait toujours estimés comme des amis. Il était juste, bon et courageux dans chacune de ses décisions. Il acceptait même volontiers les plaisanteries des plus âgés lorsque par mégarde il faisait quelques erreurs.
Ils se remirent donc en route et abordèrent la descente lentement.

Soudain, Grégory sentit les flancs de sa monture frissonner. En moins d’une seconde, Dalma avait déployé ses ailes. Ses plumes, d’un blanc immaculé, étaient si légères qu’on aurait pu les croire en papier. La jeune jument, de trois ans à peine, avait la robe blanche. Sur son front une étoile gris anthracite montrait qu’elle était de noble lignée. Sa crinière et sa queue tressées pour le voyage étaient de la même couleur sombre.

C’était un bel animal et même lorsque ses ailes se dissimulaient à l’intérieur de ses flancs, elle ne pouvait être confondue avec un cheval ordinaire. Dans un hennissement, elle se cabra, battant des ailes au vent. La vingtaine de chevaux ailés de Grubens que comptait la Garde Royale en fit autant.
Elle n’eut pas besoin de prendre son élan pour se mettre à voler. Grégory tenait fermement les rênes. Il n’essaya pas de contrôler sa monture, ne sachant que trop qu’il ne fallait, sous aucun prétexte, la contrarier. Dalma tourna dans les airs au-dessus du Promontoire suffisamment longtemps pour que l’ensemble des chevaux présents aient le temps de la suivre. Une fois que tous furent à plus de cinquante mètres de hauteur, elle prit le chemin de la Citadelle.

Ils seraient peut-être bien rentrés ce soir finalement, se dirent les soldats, ravis. De tous les animaux de Dulatum, seuls les chevaux ailés de Grubens étaient capables de se diriger au travers des courants venteux qui entouraient Hautes-Plaines. Tous les cavaliers n’étaient pas capables de monter l’une de ces magnifiques bêtes. Il fallait, en plus des qualités habituelles, n’absolument pas connaître la peur du vide ou de la vitesse ; l’homme et l’animal ne devant ne faire plus qu’un.

À la vue de l’envol depuis le contrebas du Promontoire, les guetteurs de la Citadelle firent résonner les trompettes, annonçant ainsi le retour de la Garde Royale. Le Prince Grégory resserra légèrement ses genoux après les avoir remontés au niveau de l’encolure de sa monture. Puis, il se pencha en avant afin de limiter sa résistance à l’air. Dalma passa au-dessus du fleuve puis commença l’ascension. Elle progressait en altitude en même temps qu’elle tournait autour du Plateau. Bientôt elle eut dépassé la Citadelle d’une centaine de mètres. Rendant son vol stationnaire, elle hennit une nouvelle fois.

Un à un, chaque cavalier et sa monture descendirent sur la première cour. Dalma fît trois tours de plus qui les amenèrent deux cents mètres au moins au-dessus des écuries du château. Sans élan aucun, elle descendit à pleine vitesse. De loin, les badauds crurent voir un éclair de lumière vive. Grégory s’attendait à un atterrissage difficile. Il pensait que jamais sa monture n’arriverait à stopper sa course en quelques pas.

Il se trompait.

Non seulement, Dalma se posa sans encombre, mais en plus elle s’arrêta net, ce qui eut l’effet escompté par l’équidé : son cavalier, mal préparé, fût désarçonné et atterrit dans une meule de fumier. La jument trottina en hennissant jusqu’aux écuries royales, preuve, s’il en fallait que cet accident était fait exprès.

Ce fut donc furibond, recouvert de crottin et de foin que le Prince Grégory rentra à Hautes-plaines après trois mois d’absence.

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