Jen envoie un coup de pied au visage de l’hybride qui recule et percute la table où se trouve l’alambic. Les fioles de verre s’entrechoquent, certaines se brisent, sans troubler leur propriétaire.

Jen pousse son avantage et continue à frapper la créature, surprise par tant de véhémence. Elle assène des coups de poing sans relâche, ramasse des flacons brisés et la taillade tant et tant que son adversaire finit par se recroqueviller en gémissant.

Le concierge claque des doigts à nouveau et le monstre disparaît, ne laissant que des traces d’ichor comme seule preuve de son existence. Jen s’arrête essoufflée. Vous notez ces tremblements et comprenez que sa soudaine attaque était autant due à une intelligente tactique de harcèlement qu’à une immense trouille.

Le corbeau perché sur l’épaule de l’homme prend son envol et cueille la clé pour la déposer dans la main de la jeune fille victorieuse.
— Vous avez mérité cette récompense pour votre bravoure, félicite le concierge. Cependant, vous comprendrez que les victoires sont éphémères et futiles par rapport à la grandeur de ce qui nous entoure. N’est pas mort pour toujours qui dort dans l’éternel, mais d’étranges éons rendent la mort mortelle.

Ces paroles énigmatiques vous rappellent quelque chose, mais vous ne savez plus ce que c’est. Vous quittez la guérite du concierge et vous dirigez vers le portail, portant fièrement la clé de la délivrance et… vous ne voyez aucune serrure.

Vous examinez la monstruosité métallique sous toutes ses coutures et ne voyez absolument aucun orifice prêt à accueillir votre bout de métal.
— Mais c’est pas juste ! s’exclame Matt. En plus, les clés c’était trop ce qu’il fallait trouver au parc d’attractions. C’est quoi cette arnaque ?
— Et si on poussait les battants ? propose Alex.

Jen et vous tentez d’évaluer le poids d’une barrière métallique de plusieurs mètres de haut et d’une épaisseur conséquente, et arrivez à un chiffre démoralisant. Sans grande conviction, vos quatre paires de bras s’activent pour débloquer le portail, mais vous ne le faites pas frémir d’un centimètre.

Furieux, vous retournez voir le concierge pour exiger quelques explications.
— Ceci est la clé des intrus, vous explique-t-il avec un immense sourire. Ne vous avais-je pas dit que nul ne peut sortir sans l’autorisation du Proviseur ?

La sonnerie annonçant la fin de la récréation retentit dans l’enceinte du lycée. Vous quittez les lieux pour retourner auprès des autres élèves, déçu de ne pas avoir mieux tiré profit de ce temps libre.

Rendez-vous au 170.

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