III

Á Plouharnel la tante de Morgane hésitait encore à quitter les lieux .
Figée sur place elle avait un mauvais pressentiment . En fait c’était comme si le mal s’était approprié l’espace de sa maison tout entière . Elle essayait de se raisonner en se disant qu’elle avait toujours eu du mal à quitter sa demeure .
Que c’était une réaction stupide et totalement irrationnelle . Cela n’avait rien à voir avec Morgane en qui elle avait une confiance absolue . Et puis si elle décidait de rester la jeune femme penserait sans doute qu’elle jouait les chaperons envoyés par ses parents .
Elle avait été jeune aussi .
De plus elle manquerait à sa parole .
Tristement , elle referma la porte où seuls quelques papillons virevoltants furent témoins de son appréhension .
C’était le terme . Elle appréhendait que cet été soit funeste .
Et tandis qu’elle marchait vers les dunes , les papillons qui avaient eu l’audace de poser leurs pattes sur les bords des fenêtres bleutées tombèrent un à un comme des mouches .
Et dans un grincement étrange la porte qui avait été minutieusement fermé par la tante de Morgane s’ouvrit à nouveau comme par enchantement .
Une sombre silhouette monta les escaliers de la vaste demeure posément avec calme comme si cette dernière lui appartenait .
Et pourtant il fulminait intérieurement .
Il n’avait plus que quelques heures avant que les jeunes femmes arrivent . Une atmosphère malsaine planait dans les airs tandis qu’un sourire monstrueux se dévoilait sur toute la surface de son visage .
Son plan ne devait pas échouer .
Il n’aurait pas une autre occasion .
Et ça Anthony en était bien conscient .
Assis sur le bord d’un lit qu’il connaissait bien , il glissa sa main gantée dans sa poche intérieure et en ressorti plusieurs objets .
Une chasse aux œufs pensa-t-il . Alors que la chasse aux sinistres souvenirs commencent .
Anthony mit plusieurs objets dans la chambre à divers endroits stratégiques puis avant de fermer la porte esquissa un sourire carnassier .
Celle qui allait déballer ses affaires auraient une mauvaise surprise .
Et avant de refermer celle-ci il articula tout bas bienvenue chez toi grande reine !

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