Aram s\’arrêta en haut de la colline. Devant lui s\’étendait des champs puis une haute muraille entourant la ville de Piléos. Un longue file de personnes attendait à l\’entrée de la ville de passer devant les gardes de la ville. Piléos était gigantesque avec des bâtiments à plusieurs étages, c\’était le plus grand port commercial du continent, des marchands de tous les pays venaient vendre et acheter des produits divers pour les revendre ailleurs. Des bateaux entraient et sortaient de la ville par le port où des centaines de personnes s\’affairaient.
Aram fit un signe de tête à Tara et ils commencèrent à descendre vers la ville. Arrivé derrière la file, Tara passa devant Aram et fit s\’écarter les gens. Certains s\’écartaient craintivement en voyant une panthère, d\’autres ne bougeaient pas. Tara dut se montrer féroce pour que la voie se libère rapidement. Aram arriva enfin devant une table installé devant la porte gardée par deux gardes à la musculature imposante et aux armures brillantes. Ils tenaient une lance dans leurs mains droites et un bouclier rond dans l\’autre. Un homme chauve assis derrière la table, remplissait des formulaires pour chaque personnes entrant dans la ville. Un petit coffre était installé à côté de lui. Il leva la tête et dévisagea Aram.

– Nom ? Âge ? Profession ? But de votre visite ?
– Aram, vingt cinq ans, Rôdeur, je viens pour des affaires personnelles.

L\’homme posa sa plume et braqua ses yeux sur Aram puis sur Tara et son visage pâli à vue d’œil.

– Je…je suis désolé, monsieur, je…je n\’avais pas fait attention que vous étiez un mage. Vous n\’avez pas besoin de remplir les formulaires et de payer la taxe d\’entrée.
– C\’est très aimable, répondit Aram. Sauriez vous où je peux trouver un certain Lyoris, un mage guerrier.
– Ce nom m\’est inconnu, monseigneur. Le plus simple serait de vous rendre à l\’académie, ils pourront peut être vous renseigner.
– Merci bien et bonne journée.

Aram passa la porte et se retrouva dans une rue bondée de monde. Il fit quelques pas avant de se rendre compte qu\’il ne savait pas où se trouvait l\’académie des mages. Il interpella un passant qui lui indiqua le chemin rapidement avant de retourner vaqué à ses occupations. Aram suivit les instructions à la lettre en regardant partout autour de lui comme un nouveau né qui découvre le monde alentour. Il finit par atterrir devant un grand portail donnant sur un grand escaliers qui se perdait dans les hauteurs de la ville. Au dessus du portail, une inscription en lettre d\’or indiqué l\’académie des mages de Piléos. Une cloche était accrochée d\’un côté, Aram la fit tinter. Aussitôt un homme apparut devant lui. Il portait une longue robe verte. Il était bien rasé et coiffé d\’une queue de cheval. Son gros nez lui donné l\’air de prendre toute la place sur son visage.

– Bonjour, jeune rôdeur. Qu\’est ce qui t\’amène dans notre humble académie ?
– Je recherche un mage guerrier du nom de Lyoris. On m\’a dit de chercher à l\’académie.
– Je vous en prie, Joris, l\’archimage des guerriers va vous recevoir. Il pourra sûrement vous répondre.

La grille s\’ouvrit et Aram suivit l\’homme à la robe verte. Ils montèrent une centaine de marche avant d\’arrivé dans une grande cour entourant quatre bâtiments de tailles et de forme différentes. L\’homme fit entrer Aram dans l\’un d\’eux ,circulaire, gigantesque avec un grand dôme en son centre. Ils montèrent des escaliers, en descendirent d\’autres, passèrent dans des couloirs, des salles pour arriver devant une porte.

– Joris est dans son bureau, frappez, il va vous recevoir.
– Merci.
– De rien, je suis ici pour cela.

L\’homme s\’inclina et disparut comme il était apparu. Aram frappa et une grosse voix d\’homme lui répondit. Le jeune homme tourna la poignée et entra dans un cabinet impeccablement propre et rangé. Derrière un énorme bureau en chêne, se trouvait un homme à l\’image du lieu. Ce dernier se leva. Il n\’était pas très grand mais sa carrure était impressionnante. Une grosse barbe lui mangeait le bas du visage et ses cheveux mi-longs étaient peignés en arrière. Il affichait un regard sévère et ses énormes mains ne donnaient pas envie de le mettre en colère. Il portait une armure de cuir qui mettait ses muscles en valeur. À sa ceinture pendait une hache qui se balança au grès de ses pas. Il s\’arrêta devant Aram.

– Bonjour, je suis Joris, l\’archimage guerrier, dit-il d\’une voix à faire trembler la pierre. Que puis-je pour vous ?

Il tendit la main à Aram qui la serra en se faisant broyer les phalanges par la poigne du guerriers.

– Bonjour Archimage, je me nomme Aram, je suis à la recherche de Lyoris, un mage guerrier.
– Je connais très bien, Lyoris, je fus son mentor. Que lui veux tu ?
– Mon maître m\’a demandé de l\’entretenir d\’une affaire urgente.
– Qui est ton maître, Rôdeur ?
Radwan
– Cet ermite s\’est enfin décidé à se trouver un apprenti. Il était temps ! S\’exclama Joris. Tu le saluera de ma part quand tu le verras.
– Et pour Lyoris ?
– Droit au but à ce que je vois. Il doit être dans la salle d\’entraînement avec ses élèves. Retourne à l\’entrée du bâtiment, c\’est la double porte à droite.
– Merci Monsieur.

Joris s\’inclina légèrement puis retourna s\’installer à son bureau. Aram sortit et refit le chemin en sens inverse. Il arriva devant la double porte, il frappa mais personne ne lui répondit. Il poussa la porte et se retrouva en haut de gradin entourant une arène. Des jeunes gens écoutaient le discours d\’un homme d\’une trentaine d\’année. Il était vêtu entièrement de cuir noir. De longs cheveux blonds étaient attaché dans son dos par un lacet. Il se tourna vers Aram. Il avait un visage fin et très beau. Ses yeux gris acier détaillèrent le rôdeur puis il revint à son cour. Il marchait de long en large en débitant sa leçon. Sa démarche rappellait celle d\’un félin. Souple, puissante et rapide.
Aram descendit les gradins et vint s\’asseoir sur le banc le plus près du professeur.

– Bien comprendre son adversaire est très important pour le vaincre. Le sous estimer est une grave erreur autant que le surestimer. Si vous utilisez trop de pouvoirs, vous vous fatiguerez, si vous n\’en utilisez pas assez, votre adversaire prendra l\’avantage. Entraînez vous par deux, un se défend et l\’autre attaque puis vous inversé.

Les élèves acquiescèrent avant de se mettre en duo et de commencer leurs exercices. Lyoris les regarda quelques secondes puis s\’approcha d\’Aram.

– Puis-je faire quelques choses pour vous ?
– Radwan, mon oncle et mentor vous a recommandé pour m\’aider dans mes projets.
– Qui sont ?
– La recherche et l\’élimination de cibles.
– Très bien, si vous réussissez à vaincre cinq de mes élèves, je suis à vous.
– Je n\’ai pas de temps pour cela ! S\’exclama Aram.
– Alors je n\’ai pas de temps pour vous, au revoir ! Déclara le guerrier avant de repartir vers ses élèves.
– Attendez ! S\’exclama Aram. Je vais le faire. Que dois-je faire ?
– Venez dans l\’arène, battez cinq de mes élèves et je suis à vous. Il n\’y a qu\’une règle.
– Laquelle ?
– Aucune blessure grave !

Aram déposa son sac, son arc et son carquois. Tara s\’assit près de ses affaires prêt à voir le spectacle. Le rôdeur descendit dans l\’arène à la suite de Lyoris.

– Les enfants ! Appela le guerrier. Nous avons un invité qui veut bien nous montrer ce dont il est capable. Varo, Lana, Pitt, Kelly et Goyle ! Vous allez montrer à cet homme ce qu\’est un guerrier. Les autres, sur les gradins.

Les enfants s\’exécutèrent et il ne resta plus qu\’Aram et ses cinq adversaires dans l\’arène.

– Quand vous voulez, s\’exclama Lyoris assis près de ses élèves. Bonne chance à tous.

Les cinq élèves entourèrent Aram à bonne distance et l\’attaquèrent sans prévenir. Le jeune homme ne s\’attendait pas à une telle vitesse et reçu un coup dans le ventre qui le fit tomber à genou. Ses adversaires reculèrent pour recommencer un nouvel assaut mais cette fois ci Aram était près. Il sentit les élèves arrivés en courant. Il évita un coup puis deux puis trois puis quatre et ainsi de suite mais leur vitesse l\’empêchait de répondre à son tour. Il attendit patiemment qu\’ils se fatiguent et attaqua à son tour. Attrapant la cheville d\’un garçon, il se servit de l\’élan pour le propulser et l\’envoyer contre son camarade juste derrière. Les deux roulèrent et restèrent sonnés quelques secondes.

– Vos pouvoirs, mes enfants ! S\’exclama Lyoris.

Les jeunes reculèrent et leurs mains s\’illuminèrent. Ils lancèrent des boules d\’énergie sur Aram mais ce dernier érigea un rempart végétal autour de lui. Puis il appela Tara à la rescousse. Faisant disparaître sa muraille, il se jeta à pleine vitesse sur l\’un des adversaire qu\’il mit K.O d\’un coup de pied dans le ventre. Il fit apparaître des lianes qui vinrent bloquer deux autres adversaires. Il vit du coin de l’œil Tara se jeter sur l\’un d\’eux et le cloué au seul en montrant les dents tel un chien en colère. Son dernier adversaire qui était en réalité une adversaire prépara ses mains à une nouvelle charge mais quand elle voulut lancer son sort, elle tomba évanouie. Il y eut quelques secondes de silence total puis la foule éclata en applaudissements, sifflements et félicitations.

– Impressionnant ! s\’exclama un des élèves dans les gradins.

Lyoris vint rejoindre Aram dans l\’arène et lui serra la main pour le féliciter. Aram relâcha son pouvoir et ses cinq adversaires furent libre de bouger. Ils se relevèrent tant bien que mal avec des gémissements de douleur.

– Vous avez encore beaucoup à apprendre, mes chers élèves. Falco, quels sont les erreurs qu\’ont commis tes camarades ?
– Ils ont sous estimé l\’adversaire, se sentant plus fort car ils étaient cinq contre un.
– Bien. Quoi d\’autre ?
– Je ne sais pas, monsieur.
– Qui peut me donner les caractéristiques d\’un rôdeur ?

Une jeune fille leva aussitôt la main.

– Oui, Kilia ?
– Les rôdeurs contrôlent la faune et la flore.
– Mais encore ?
– Ils ont toujours un familier avec eux.
– Exact et vos camarades ont dû l\’oublié. Ils se sont concentrés sur l\’homme mais pas sur la bête. Quand on combat un rôdeur, il faut d\’abord savoir où se trouve son compagnon sinon le combat lui sera avantageux. Ensuite, il faut utilisé un bouclier au niveau du sol pour contrer les ronces, lianes et toute la flore qui peut sortir de terre. Pour finir, n\’essayez pas de rivaliser de vitesse et d\’agilité avec un rôdeur tant que vous ne serez pas entièrement formé. Vous pouvez disposer maintenant. Et réfléchissez à la façon de battre un rôdeur pour le prochain cours. Vous me ferez une démonstration.

Tous les élèves saluèrent leur professeur et sortirent de l\’arène par la porte d\’où venait Aram. Quand ils furent enfin seul, Lyoris se tourna vers le jeune homme.

– Explique moi ton problème ! Qui recherches-tu pour mettre fin à ses jours ?
– Je ne les connais pas, ils sont au nombre de douze disséminés dans tout le continent. Je dois les trouver pour éviter une guerre sanglante et inutile.
– Est ce la seule raison ?
– Non, mais l\’autre ne regarde que moi.
– Comme tu voudras. Parle moi de ces personnes que tu recherches.
– Ce sont tous des mages puissants, ils voyagent souvent jusqu\’à Oasia, il y avait quatre élémentalistes, quatre guerriers, trois nécromanciens et deux guérisseurs.
– Avait ?
– Un élémentaliste est mort. C\’est de lui que je tiens mes informations. Je sais aussi que leur chef s\’appelle Miros mais personne ne le connaît. Il se fait passer pour le roi d\’Oasia. C\’est un sorcier puissant. Voilà tout ce que je sais.
– C\’est maigre comme information. De plus, si nous voulons les trouver, il va falloir voyager.
– Je sais. Me suivras-tu ?
– Oui mais à une condition !
– Laquelle ?
– J\’engage quelques personnes de plus.
– D\’accord.

113