Alex enjambe le comptoir et pénètre dans le guichet de la Plaine Gonflable. Il dédaigne la caisse enregistreuse et examine tout ce qui lui tombe sous la main. Les souches de ticket ne lui apportent aucune information. Les chasubles de couleur, permettant de savoir à quel moment un enfant est entré dans le parc et donc à quel moment son temps est écoulé, ne lui dit rien de plus.

En fouillant plus attentivement, Alex met la main sur un registre de cuir rouge, dans lequel une écriture élégante a noirci de nombreuses pages. Il l’ouvre à la dernière et essaye de déchiffrer ce qui y est consigné.
— Fichue écriture cursive, c’est bien de faire joli, mais c’est la plaie à lire, bougonne-t-il. Alors… Il est arrivé au parc d’attractions. Il est trois. Pas un danger pour le moment, mais prévenez le proviseur.
— Il est trois, c’est pas français, cette phrase, vous étonnez-vous. Tu es sûr de toi ?
— Oui, oui. Il est trois, c’est écrit noir sur blanc. Tu crois que ça veut dire qu’il y a quelque chose après le parc d’attractions ? Que tu vas pas te réveiller quand on réussira à en sortir ?
— J’en sais fichtre rien, avouez-vous.
— Tu t’es même inventé un ennemi, on dirait, remarque Matt. « Le Proviseur ». C’est bizarre.

Un rugissement interrompt vos cogitations. Alex sort du guichet à toute vitesse et vient se blottir tout contre vous. Le cri retentit à nouveau. Il provient du ciel. Vous levez la tête et restez bouche bée.
— Oh… merde…, lâchez-vous.

Rendez-vous au 74.

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