Naal est un petit village du Sud-Ouest de Lanance, il ne compte qu’une petite centaine d’habitant et fait partie de ces petits villages paisibles du pays. La plupart des habitants qui y vivent sont des bergers ou des agriculteurs, ce qui permet de nourrir la faible population du village. C’est un petit coin tranquille situé entre plaines et forêts, un vrai paradis pour tous ses habitants, le calme et la paix y règnent en grands seigneurs. Un petit ruisseau passe en plein centre du village, il coupe le village, la forêt et les plaines en deux. Plusieurs ponts permettent d’accéder d’une rive à l’autre et ainsi cela permet les échanges entre les habitants. Il n’y a pas vraiment de centre-ville, seulement une petite place de dalle de pierre sur la rive droite, juste au bord du ruisseau. Les habitants s’y réunissent régulièrement pour s’occuper de la ville avec le maire : Monsieur Tourdenaf. Sa maison constitue en quelque sorte la mairie du village… Naal n’en reste pas moins un village actif avec beaucoup de travailleurs et de nombreux enfants. De plus, la grande ville la plus proche, Cell, n’est située qu’à quelques kilomètres et les habitants du village peuvent y accéder très facilement et très rapidement en chevaux. Cell représente le principal pôle de dynamisme du Sud-Ouest du pays avec à son actif des commerces, une école, des loisirs, une mairie, des restaurants, un musée et toute sorte de choses.

– Julius ! Viens m’apporter le tas de foin qui est là-bas ! dit un homme à un jeune garçon, dans une des fermes du village.
Le jeune garçon alla chercher le foin à l’endroit indiqué par l’homme et le lui rapporta. L’homme le remercia et le garçon repartit traire les vaches.
Julius était un jeune garçon de 12 ans, il avait été adopté par Mr et Mme Rink et est désormais apprenti berger dans leur ferme. Maintenant ceux-ci l’élèvent comme leur propre fils. Ses parents sont morts il y a 10 ans suite à une grave maladie qui faisait rage dans le pays, la pire qu’il n’y ait jamais eu, une épidémie considérable qui a touché la moitié du pays. D’après Mr Rink, son prénom lui fut donné car il est né le jour d’une grande victoire pour le pays. Ce jour-là, le général Julius était le héros de cette fameuse bataille, pas très connue apparemment. Julius n’a donc pas connu ses parents. Il est plutôt grand et mince, il a de longs cheveux noirs très légèrement bouclés qui lui arrivent jusque au milieu du cou. Sa peau est légèrement bronzée et il a également de beaux yeux bleus. Il est vêtu d’une veste verte, d’un pantalon gris assez sombre et de bottes pleines de boue à cause de son travail dans la ferme de Mr Rink.
Mr Rink quant à lui possède la plus grande ferme du village de Naal, c’est une bergerie. Il compte plus de cent moutons et chèvres, une trentaine de poules, huit cochons, six vaches et quatre chevaux. Il vit dans cette ferme avec sa femme : Rosmerta, son fils : Baster et enfin Julius qu’ils ont adopté il y a 10 ans de cela. Les deux garçons ont le même âge. Cet homme est Petit et potelet. Il est aussi très grognon mais devient sympathique quand on le connaît bien. Julius en sait quelque chose, il se faisait beaucoup crier dessus les premiers jours où il commença à travailler ici, mais moins à présent car il fait mieux le travail, il est plus autonome et il a établi une certaine complicité avec Mr Rink et surtout son fils, Baster, avec qui il partage plein de choses et sont de véritables amis. Il fait véritablement partie de la famille et considère monsieur et madame Rink comme ses parents, même s’il n’en n’oublie pas pour autant d’où il vient…
Julius était dans la grange en train de traire la cinquième vache de l’après-midi, il était presque 18 heures, Julius allez bientôt avoir terminé sa journée. Il allait entamer la traite de la dernière vache quand d’un coup, il étendit des cris au loin. Julius se stoppa pour écouter attentivement. C’était Baster, qui criait son nom.
– Julius ! Julius ! Julius !
Le jeune garçon se leva d’un bon, paniqué, en imaginant toute choses atroces qui aurai pût arriver à son ami ou à sa famille. Il sortit vite de la grange, Baster hurlait toujours. Il courrait vers Julius, une fois arrivé en face de son ami, Baster se pencha, il se tenait les genoux et essaya de reprendre son souffle.
Baster était le seul fils de monsieur et madame Rink. C’était un jeune garçon du même âge que Julius. Il est un peu plus petit que lui, ses cheveux était bruns et également plus court que ceux de Julius. Sa peau est plus pale que celle de son ami et il avait de magnifiques yeux verts comme ceux de sa mère. Il est vêtu d’un pantalon et d’une chemise marron. Autour de son cou, il portait un petit pendentif représentant une chèvre : l’emblème de la bergerie de son père.
– Qui a-t-il ? demanda Julius alarmé.
Baster se redressa en se tenant les hanches et dit d’une voix essoufflée :
– Je reviens tout juste de Cell. En revenant d’avoir été acheté le pain, et après avoir livré le lait chez monsieur Dablan, monsieur Stenor et madame Vanusis, j’ai vu une affiche épinglée sur le mur de l’auberge de monsieur Borg, tu vois à la sortie de la ville ? Baster se stoppa pour respirer un grand coup et continua son récit. Elle disait que la reine du royaume organise un concours pour les jeunes garçons, il consiste à se battre en duel et le vainqueur gagnera une formation pour devenir un grand guerrier de Lanance ! C’est génial non ? Qu’est-ce que tu en penses ? expliqua-t-il complètement essoufflé bien que très emballé par la nouvelle.
– Fantastique ! s’écria Julius.
– Viens avec moi, je vais le dire à mon père !
Les deux garçons sortirent en vitesse de la grange, traversèrent la bergerie au milieu des animaux et partirent annoncer la nouvelle à Mr Rink. Ce concours était une occasion formidable de s’amuser, de se dépasser et de sortir de leur petit village du Sud-Ouest. Les deux amis étaient donc très emballés par cette nouvelle. Après avoir expliqué à son père ce que disait l’affiche postée à Cell (la plus grande ville proche de chez eux), les enfants lui demandèrent s’ils pouvaient participer au concours. Cela dura plusieurs minutes, et les deux garçons ont dû batailler ferme pour obtenir la réponse qu’ils souhaitaient ! Mr Rink accepta après avoir posé diverses questions comme « C’est payant ? », « Où est-ce ? », ou encore « Et le matériel ? Qui va l’acheter ? ». Baster, avec le soutien de Julius, avait ressortit tous ce qu’il avait lu sur l’affiche et avait donné ses meilleurs arguments qu’il avait préparé sur le chemin du retour pour convaincre ses parents. Les enfants furent ravis et sautèrent sur monsieur Rink pour l’embrasser ainsi que sa femme. Pourtant la partie n’avait pas été facile mais ils avaient néanmoins réussi à la convaincre de les faire participer au tournoi à Doume ! Ils étaient plus heureux que jamais !
– C’est une chance que père doit partir pour la capitale pour aller voter la meilleure inventions agricole de l’année ! Sinon je ne pense pas qu’il aurait accepté, car même si c’est gratuit, le voyage pour la capitale est long et éprouvant. Et papa ne peut pas se permettre de laisser la ferme rien qu’à maman si longtemps, elle aurait eu un travail insurmontable pendant que nous soyons partis.
– Oui, c’est génial, on a eu beaucoup de chance sur ce coup-là ! C’est fantastique ! Pour tout te dire, je n’y croyais pas vraiment… Pas du tout même !
– Je savais que papa devait aller sur Doume cette semaine-ci. Et j’avais des arguments en béton ! dit fièrement Baster.
Les deux enfants sautèrent de joie et partirent s’entraîner après avoir terminés leurs travails respectifs.
Julius et Baster avaient pour habitude de s’entraîner chaque soir à l’épée dans l’écurie, après avoir sortis les chevaux. Ils étaient véritablement des adorateurs des histoires de capes et d’épée, des récits de guerre, des romans chevaleresques,… Ce domaine était leur passion commune. Ils ne se battaient pas avec de vraies armes, cela était bien trop dangereux. Et puis Mr Rink leur avaient interdit de le faire. Le père de Baster ne possédé qu’une seule épée, les garçons avaient reçus l’ordre de ne jamais la prendre. « Interdiction formelle d’y toucher ! » répétait-il sans cesse. Elle était soigneusement posée sur le rebord au-dessus de la cheminée de la cuisine, elle appartenait au père de Mr Rink. Il avait combattu et était l’une des nombreuses victimes de la bataille d’Arogon. Pour combattre, les deux jeunes amis utilisaient des bâtons de bois sculptés en forme d’épée assez solide, qu’ils avaient fabriquaient eux-mêmes avec l’aide de Mr Rink pendant leurs heures perdu. Ils utilisaient des morceaux d’écorces en guise d’armures, de casques et de boucliers. Ceux-là sont attachés par des cordes à leur torse, leurs jambes et leur tête. Bien que peu résistant, cela leur faisaient un parfait équipement de combattant et ils étaient très fier de leurs créations. Les deux garçons étaient très créatifs, mais surtout, ils rêvaient tous deux de devenir de grands chevaliers lorsqu’ils seraient grands !
– Je suis trop impatient d’y être ! s’écria Julius en donnant un coup de bâton sur le torse de Baster.
– Moi aussi ! Ça va être génial ! Et puis la récompense … tu imagines un peu ça Julius … le meilleur guerrier de Lanance ! Moi Baster ! Attention ! Le plus grand guerrier du royaume arrive ! répondit Baster en continuant de se battre, en sautant partout et en riant comme un singe.
La grange dans laquelle se battaient les deux garçons était une vrai salle de combat, on pouvait y grimper par tous les endroits possible, se cacher dans de nombreux recoins,… Cette grange contenait au moins cinq tonnes de foins et de pailles, ce qui faisait une parfaite cachette pour surprendre son adversaire. Les deux garçons sautaient et grimpaient partout où ils le pouvaient. Avec ce terrains de combat à leur disposition, leurs nombreux duels ne pouvaient être que dynamiques, variés mais surtout très amusant.
Ils s’entrainèrent plusieurs heures, tard le soir, jusque au moment où Mme Rink les appela pour aller dîner. C’était souvent l’heure à laquelle Marius rentrait du travail. Il n’y avait donc jamais d’heure précise pour manger le repas du soir, celui du midi non plus d’ailleurs… Julius et Baster rangèrent leurs « armes » et filèrent dans la cuisine pour aller manger. Ce soir-là, c’était du canard farci avec toutes sortes de légumes que l’on pouvait trouver dans le potager de Rosmerta, un vrai délice.
– Bon appétit ! s’exclama – elle en apportant le repas à la table.
Le père Rink laissa échapper un « hum » de plusieurs secondes, les yeux fixés sur le canard farci en se léchant les babines et commença à se servir. Madame Rink était une cuisinière hors-pair, un vrai cordon bleu. Elle faisait des merveilles avec un rien, mais surtout elle préparait les meilleures soupes de légumes de tout le village, ça c’est certain. Rosmerta s’installa en face de son mari, les enfants étaient quant à eux l’un en face de l’autre.
La salle à manger de la maison était très grande, elle servait également de cuisine, de bureau et de séjour. C’est la plus grande pièce de la maison, de loin… de très loin devant les quelques autres. C’est une pièce rectangulaire en pierre grises entourée d’armoire et de fenêtres. La porte du fond menait à la salle de bain, celle d’à côté menait aux chambres. Il n’y avait pas d’étages dans la demeure de la famille Rink.
Pendant que Mr Rink servait sa femme, Baster demanda :
– Quand irons-nous nous inscrire pour le tournoi, père ?
– Je ne sais pas Baster, demain matin peut être, si les taupes n’ont pas encore envahies le potager et que ta mère et moi doivent tout replanter.
Les garçons se regardèrent avec un large sourire et sautèrent de joie. Et après que Mme Rink leurs est demandée de se rasseoir, ils finirent leur repas et filèrent se coucher sous les ordres de leur père.
Julius et Baster dormaient dans la même chambre. En effet, la maison des Rink était trop petite, elle ne contenait que quatre pièces : deux chambres, la « salle à manger » et la salle de bain, qui n’en été pas vraiment une car on y trouvait qu’une bouilloire et une baignoire qu’il fallait remplir avec des sauts d’eau. Le reste des pièces, servait pour la ferme. On y trouvait une grange, une écurie, etc…
Il été vingt heures trente, les garçons étaient déjà dans leur chambre. Marius leur avait ordonné de se coucher tôt s’ils voulaient partir dès demain matin vers la capitale. A vrai dire, il profitait beaucoup de cette promesse pour leur ordonner tout ce qu’il souhaitait. Et depuis qu’ils avaient eu l’autorisation, les deux amis étaient étonnamment très sages, même si d’habitudes ce ne sont pas des enfants perturbés. Là ils étaient encore plus gentils que d’habitude. Une aubaine pour madame Rink qui ce soir-là n’a rien dû faire de la soirée : ni débarrasser la table, ni nettoyer, ni faire la vaisselle,… Elle eut même droit à un bol de crème fraiche aux fraises préparé par ses enfants. Les deux garçons avaient fini de préparer leurs affaires pour leur voyage. Ils avaient chacun prit un sac contenant quelques vêtement de rechange et à manger. Baster et Julius se mirent dans leurs lits et se recouvrirent de couvertures, il faisait froids ces temps-ci.
– Ca va être difficile de se lever à trois heures du matin demain, hein Julius ?
– Oui, je sais, mais ça vaut le coup ! Si on ne s’inscrit pas demain, il ne risque plus d’avoir de place pour le tournoi. Le tournoi à lieu dans cinq jours seulement !
– Tu as raison Julius, en plus Doume se trouve à plus de cent kilomètres au nord de Naal. On va passer plus de deux jours à traverser tout le pays. J’espère que ça va bien se passer.
Naal se trouvait tout au Sud du Royaume, à peine à trente kilomètres du Royaume Sysallaire, alors que la capitale se trouvait bien plus au Nord.
– Bon, dormons maintenant, proposa Julius, en enroulant les couvertures autour de lui pour se réchauffer.
– Oui, bonne nuit Julius et fait de beaux rêve.
– Bonne nuit Baster « le plus grand guerrier de Lanance » répondit Julius.
Les deux garçons éclatèrent de rire en même temps et quelques minutes plus tard ils dormaient déjà, en rêvant du tournoi qui les attendait.

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