II

Paris était en pleine effervescence il suffisait de jeter un coup d’œil rapide pour s’apercevoir que les touristes avaient pris d’assaut les terrasses des cafés .
Au moindre rayon de soleil ils apparaissaient comme des petites fourmis prêtes à savourer un brunch ou simplement un café dans des patios un peu plus éloignés .
Astrid suait même vêtue d’une petite robe bleue turquoise celle-ci transpirait déjà abondamment elle se félicitait d’avoir opté pour une valise trolley .
Elle devait retrouver les filles à la gare du Champ de Mars . Mais pas pour prendre un train , elles y allaient en voiture . Un point de rendez-vous judicieux pour la jeune femme qui habitait à quelques rues de là .
Bientôt elle arriva Quai Branly et scruta du regard le trafic des petites fourmis et en reconnues une . Rousse , svelte , avec des yeux verts pétillants aucun doute Astrid faisait un sourire à son amie Morgane . Celle-ci l’enlaça .
 « – Deiz Mat Astrid !
Astrid esquissa un sourire c’était sans doute les uniques mots qu’elle connaissait en breton avec le fameux kenavo .
– Bonjour ma belle Morgane . Elle est où notre Caro ?

– Elle est restée dans la voiture . Elle joue les chiens de garde . »

Les deux jeunes femmes pouffèrent de rire .

Le voyage s’annonçait sous le signe de la bonne humeur . Une franche camaraderie et une réelle amitié avaient germé naturellement entre les trois jeunes femmes issues pourtant de trois milieux totalement différents .
Mais quand les cœurs parlaient les barrières tombaient .
Astrid et Morgane se regardèrent un moment et se retint en voyant Caroline à l’arrière de la petite citadine blanche vitre baissée au maximum et qui tentait dans un effort désespéré de remonter ses lunettes qui avaient tendance à vouloir abandonner son petit nez retroussé .
Elle avait des airs de petite fille avec ses couettes brunes . Les vacances pour Caroline affichaient clairement une réminiscence vers une enfance heureuse . Cela faisait plaisir à voir . Astrid voyait une corrélation entre les couettes et le chien de garde à présent .
Avec un petit air mutin , elle embrassa les joues moites de Caroline . Puis après avoir mis sa valise près de celles de ses amies dans le coffre , elle prit place devant .
Morgane connaissait la route sur le bout des doigts . Avec quelques pauses sur les aires d’autoroute et si ça roulait bien elles devaient compter sur cinq heures à peu près . Caroline seule à l’arrière avait déjà pris ses aises .

Soudain Morgane lâcha :

– Prêtes les filles ?

Un oui général fusa .
Les vacances pouvaient enfin commencer .

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