Le lendemain matin, Julius fut réveillé par un éclair qui frappa un arbre du jardin. Il pleuvait des cordes. Sous sa couverture, Julius se disait qu’il y avait mieux comme réveil mais il faisait tellement chaud ces derniers temps, il fallait bien que l’orage arrive un jour. Au moins la fête n’a pas été gâchée par le mauvais temps. Julius mit quelques minutes à se réveiller puis il se leva de son lit et redécouvrit avec plaisir sa magnifique chambre. Il se dirigea vers la salle de bain et prit une longue douche chaude. Il n’avait pas l’habitude d’un tel confort, d’un tel luxe chez lui et comptait en profiter ici le plus possible ! Ensuite il se vêtit d’un bel habit bleu qu’il avait trouvé dans une armoire et descendit le long escalier afin d’aller prendre son petit déjeuné. Là encore il fut émerveillé. La grande salle à manger était encore plus belle le matin que le soir. Les grandes vitres faisaient qu’elle était parfaitement lumineuse même avec le mauvais temps d’aujourd’hui. Julius s’assis à une place et attendit qu’on vienne lui servir son repas. La salle était pratiquement vide car il était déjà tard le matin et Julius était l’un des derniers à prendre son petit déjeuner. Quelques minutes plus tard, un des nombreux serveurs arriva vers Julius avec un grand plat qu’il déposa devant lui, il partit rapidement en lui souhaitant une bonne journée. Julius avait devant lui le plus grand et le plus complet petit déjeuné qu’il n’avait jamais eu, et tout ça rien que pour lui ! Il y avait des petits pains, des croissants, plusieurs types de céréales, du chocolat, du café et du lait, mais également des tartines avec du beurre, du miel, et toute sorte de confitures, ainsi que différents jus de fruits. Il se régala mais ne mangea pas beaucoup. Quand il finit son repas, onze heures sonna. Julius décida d’aller faire un petit tour dans le château et d’aller ensuite dans sa chambre afin de se préparer pour l’entraînement de 13 heures. Il décida qu’il ne mangerait pas ce midi comme il s’était levé tard.
12h30 sonne. Julius est sagement dans sa chambre en train de finir de s’habiller avec les vêtements de combat qu’il a trouvé dans une armoire. Puis il prit son épée et redescendit les grands escaliers afin de trouver la salle d’entraînement. Sur plusieurs murs du château, il y avait le plan de l’étage dans lequel on se trouvait. Julius pu ainsi facilement trouver son chemin et il arriva quelques minutes en avance devant la salle de combat. Elle se trouvait tout au bout d’un long couloir de pierre au rez-de-chaussée, non loin des jardins. La salle était donc assez isolée du reste du château. Julius attendait sagement devant l’épaisse porte en bois foncée que treize heures sonnent pour entrer dans la pièce. Quand l’heure fut venue, il frappa à la porte et entra.
– Ah te voilà enfin ! affirma un vieil homme assis sur un vieux fauteuil dans le fond de la salle.
– Excusez-moi, je ne savais pas que je pouvais rentrer avant l’heure, s’excusa Julius.
– Ce n’est pas grave petit. C’est la première fois, je comprends que tu sois un petit peu tendu. Mais la prochaine fois si tu arrives à l’avance n’hésites pas à entrer. Nous gagnerons du temps.
– Bien Monsieur, répondit respectueusement Julius.
Le vieil homme restait dans son vieux fauteuil et dit d’un coup :
– Au fait ! Je ne me suis pas présenté. Je suis le Maître Orck, le meilleur entraîneur de combat de sa majesté, annonça-t-il avec prétention.
Julius fut surpris. Ce vieil homme maigrichon ne pouvait pas être le grand combattant que la reine lui avait parlé. C’était un vieil homme très maigre avec de longue et fines moustaches grise et une longue barbichette de la même couleur. Il était petit avec le dos légèrement vouté et il portait une canne de bois. Il ne possédait plus que la moitié de ses dents et il était vêtu d’un pantalon et d’un haut marron, d’une vieille ceinture bleu et il était pieds nus. Il n’avait vraiment pas l’air costaud et paraissait même très fragile. Comme si Julius le poussait doucement, il allait tomber à la renverse. Néanmoins il paressait très sage et sympathique même si au premier abord il semblait plutôt être un personnage froid et renfermé.
– Très honoré, répondit Julius en s’inclinant.
– Pas la peine de faire toutes ces révérences. Je ne suis que ton maître d’arme. Vous les gens de la campagne vous avez de ces préjugés sur ceux qui vivent au château. Nous ne sommes pas toujours en train de nous incliner quand nous voulons nous dire bonjour ! rétorqua le maître d’arme en riant.
Le garçon était de plus en plus surpris par le comportement du vieillard. Finalement il paressait très dynamique et même plutôt drôle.
– Bon et bien on va se mettre au travail ! Qu’est-ce que t’en penses mon garçon ?
– Oui ! répondit Julius emballé.
Le vieil homme se leva et alla chercher une épée en bois dans un coin de la pièce. La salle de combat était grande et lumineuse. Les deux murs droit et gauche n’étaient composés que de grandes baies vitrées et les deux autres étaient en boiserie, dont l’une d’entre elle avec une grande porte de bois sombre, celle d’où venait Julius. Le sol était du parquet clair et étaient dispersées dans toute la pièce toutes sortes d’objets et de matériels servant à l’entrainement. On y trouvait des tremplins, des armes, des mannequins, des bouts de bois accrochés à des cordes au plafond, des armures, des bâtons, des poutres, des matelas, des tatamis et encore de nombreux objets plus bizarres les uns que les autres. Julius restait debout devant le fauteuil de son entraineur sans rien dire. Quand Orck l’appela :
– Eh ! Ne reste pas planté la sans rien faire ! Viens m’aider à mettre en place le matériel. Prends ça déjà, lui dit-il en lui tendant l’épée de bois qu’il était parti chercher.
Le maître et son apprenti placèrent au centre de la salle plusieurs mannequins fabriqués avec des planches de bambous, de vieux coussins et un seau pour faire la tête. Ils les disposèrent en cercle et le vieil homme repartit dans son fauteuil et annonça :
– Bien, maintenant montre-moi ce que tu sais faire.
Julius était surpris par l’ordre qu’il venait de recevoir. Il pensait qu’il allait avoir droit à un cours, mais non. Il devait tout d’abord montrer à son professeur de quoi il était capable afin qu’il évalue son niveau, ses points forts mais surtout ses points faibles. Orck s’assit dans son fauteuil et attendit que son élève commence.
Julius commença alors à se déchaîner sur les quatre mannequins disposés autour de lui sous l’œil attentif du maître d’arme. Il sautait et donnait des coups puissants d’épée dans tous les sens et très rapidement comme pour montrer qu’il n’avait pas gagné le tournoi pour rien. Après avoir complètement cassé en plusieurs morceaux trois mannequins, il décida de finir en beauté en montrant sa botte secrète. Après quelques secondes de repos face au dernier mannequin, et en prenant conscience des dégâts qu’il avait causé autour de lui, il jeta un coup d’œil au maître Orck qui ne laissait transparaitre aucune émotion. Julius se mit donc à frapper de toutes ses forces le mannequin à une vitesse incroyable. Il vit au même instant l’entraîneur se lever et admirer le travail de son élève, alors qu’il ne lui avait encore rien appris. En portant le coup de grâce, Julius donna un grand coup horizontal dans le ventre du mannequin, qu’il réussit à couper en deux avec une simple épée de bois. Ensuite Julius se remit au centre de la salle, au milieu des « cadavres » pour montrer à son entraîneur qu’il en avait fini. Le maître Orck était debout devant son fauteuil, bouche bai.
– Magnifique ! hurla-t-il !
Julius ne sut quoi dire. Il savait qu’il avait fait une bonne prestation devant le maître et était visiblement assez fier de lui. Il avait un petit sourire sur le coin mais ne voulait pas s’emballer. Après tout s’il était là, c’était bel et bien pour apprendre des choses, il ne devait pas être si doué que ça.
– Où as-tu appris à te battre comme ça garçon ?
– Avec mon ami Baster, répondit-il simplement.
– Ah oui ! Celui contre qui tu t’es battu en demi-finale ? J’ai regardé votre match ! Quel spectacle ! Il a du potentiel aussi ce garçon. Un match magnifique que vous aviez fourni là.
– Merci monsieur.
Julius était resté planté la, au milieu de la pièce sans rien dire. Il attendait les ordres de son maître pour savoir ce qu’il devait faire maintenant.
– Tu es très doué petit, mais tu as tout de même beaucoup à apprendre, notamment au niveau tactique ! Il ne suffit pas de bourrine comme un fou pour gagner, ce n’est pas si simple. La guerre est un art et je suis ici pour te l’enseigner ! Assis toi la et écoute moi, lui dit-il en plaçant une chaise devant son fauteuil. Tu as de la force, tu es agile et rapide ! Même si je vais tenter d’améliorer ces trois capacités à daté de ce jour, il y a d’autres domaines qui sont tout aussi important et pour lesquels je vais accorder un peu plus d’importance car tu n’as sans doute pas beaucoup d’entrainement dans ces divers domaines. Veux-tu que je te les cite ?
– Oui bien sûr maitre !
– Il s’agit de l’équilibre, de la défense au bouclier et de la stratégie. Ce sont ces trois capacités, ajoutés à celles cités précédemment qui font la différence entre un bon combattant et un mauvais combattant. Pendant le tournoi, aucun jeune ne misait sur l’équilibre, la défense ou la stratégie car, comme toi, ils ne pensaient qu’à attaquer très rapidement. Et je peux te dire que face à de grands guerriers pendant les batailles, l’esquive, ton équilibre et ta tactique seront des facteurs déterminants !
– D’accord monsieur. J’essaierais donc d’améliorer ces trois points sans pour autant négliger les autres.
– Tu as tout compris mon garçon. Et comptes sur moi pour faire de toi un soldat complet dans l’art martial.
Julius était très emballé à l’idée de commencer les cours.
– Bien, le cours va bientôt se terminer. Je ne t’ai rien appris aujourd’hui mais il était important pour nous de faire connaissance afin que nous soyons à l’aise l’un avec l’autre, que je vois de quoi tu es capable afin d’évaluer ton niveau et de préparer les prochains exercices et enfin de te dire ce qu’il faut approfondir au cours de cette année.
– Déjà ? demanda Julius très surpris. Le premier cours était passé à une vitesse affolante.
– Oui, mais ne t’en fais pas, on se retrouve demain matin pour un cours collectif avec les autres jeunes ! Tu auras l’occasion de faire leur connaissance. Et demain soir tu auras de nouveau un cours particulier avec moi à la même heure !
– D’accord monsieur, j’y serais !
– Les cours communs se font à l’extérieur, derrière cette même salle, dit-il en désignant le terrain qu’on voyait par la fenêtre juste derrière lui. Il suffit de passer par la porte d’à côté.
– Merci beaucoup !
– Ne me remercie pas déjà, je ne t’ai encore rien appris ! A demain mon garçon ! Et n’hésites pas à entrer si tu arrives à l’avance cette fois-ci ! Lui dit-il avec un clin d’œil complice.
– Oui, répondit Julius en sourient alors qu’il allait quitter la salle de combat. Merci monsieur.
Julius remontait dans sa chambre, satisfait de son premier cours. Il était heureux d’avoir un tel professeur à lui seul chaque jour ! Et les cours avaient l’air si intéressant qu’il n’avait pas vu le temps passer. Néanmoins, il trouvait qu’une heure et demi de cours était trop peu pour faire quelque chose, la preuve : il n’avait rien appris aujourd’hui. Mais comme le disait son maître : il fallait bien qu’ils fassent connaissance et qu’il évalue son niveau. Julius était impatient d’être demain afin d’assister à deux cours cette fois-ci ! En rentrant, il prit une douche bien chaude et se changea. Il était à peine quatre heures de l’après-midi et ne savait pas quoi faire du reste de sa journée. Ayant un petit creux, il décida d’aller dans la grande salle pour aller gouter. Une fois encore, il eut droit à un gigantesque repas très varié et terriblement délicieux. Julius se gava notamment de gâteaux à la fraise, son fruit préféré. Le ventre bien plein, il décida d’aller se balader dans le château et notamment les endroits qu’il n’avait pas encore visité. Ensuite, il prit la décision d’aller chercher son emploi du temps dans le hall. Une dame attendait les différents enfants qui étaient en formation de soldat pour leur distribuer, seul Julius en avait un différent des autres car il était le gagnant du concours et avait droit aux cours particulier du maître Orck en plus. Il remonta dans sa chambre afin de le lire. Il vit qu’il avait des cours de lettres, d’histoire et de géographie, de mathématiques, de combat et également d’équitation ! En effet, même s’il n’était plus dans l’école de Naal, il continuait sa scolarité à l’école du château avec les autres élèves en formation pour devenir soldat. Il avait l’occasion d’assister également à des cours de musique et d’art, mais il fallait payer un supplément et Julius n’avait pas d’argent sur lui. De plus il ne voulait pas surcharger son emploi du temps.

Pendant ce temps-là à Naal, Baster et son père venait d’arriver à la maison. Il allait bientôt faire nuit. Madame Rink les attendaient devant la ferme et dès qu’elle les aperçu, elle s’empressa de courir vers eux. Marius arrêta les chevaux et descendit pour serrer sa femme dans ses bras. Rosmerta embrassa son fils de partout et remarqua rapidement que Julius n’était pas avec eux.
– Et Julius ? Où est-il ?
– Il a gagné le tournoi ! affirma Baster gaiement.
– Ce n’est pas vrai ? C’est fabuleux ! J’aurais tellement aimé voir ça ! dit-elle terriblement fière de lui.
– Aides nous à porter les bagages jusqu’à la maison Rosmerta, nous t’expliquerons tout en détail autour d’un bon café ! Nous sommes exténués.
Puis, ils racontèrent toute leur aventure à Rosmerta autour d’un café et de gaufres au sucre. Baster était tellement emballé qu’il ne laissait presque pas parler son père, ce qui faisait beaucoup rire sa mère d’ailleurs.
– Et Julius ? Comment se porte-il ? Il n’est pas trop triste de nous quitter si subitement ?
– Il viendra nous voir tous les weekends ! répondit Mr Rink. A la plus grande joie de Baster. C’est vrai qu’il est difficile de les imaginer l’un sans l’autre pendant une longue période, ça aurait été très dur pour eux.
– Et pour nous aussi ! rétorqua Rosmerta. Mon petit Julius me manque déjà.
– A moi aussi, répondit Marius.
– Et moi alors ? On m’oubli ? répondit subitement Baster un peu vexé.
– Mais non, d’ailleurs nous sommes très content que tu n’aies pas gagné le tournoi comme ça tu peux rester près de nous ah ah ah ! blagua Mr Rink en serrant son fils dans ses bras et en faisant rire toute la famille.
– Nous sommes très fier de toi mon garçon, ajouta Madame Rink. Et nous savons tous deux que c’est toi qui souffre le plus de l’absence de Julius. Mais il revient dans deux jours déjà ! Tu verras, ça vas passer vite.
Puis ils retournèrent à leur train-train quotidien jusqu’au moment d’aller se coucher et d’attaquer le lendemain leur première vraie journée sans Julius, même si Baster allait recevoir la première lettre que celui-ci lui avait écrit.

Julius lui, était toujours dans sa chambre, il allait bientôt descendre pour souper. Puis il irait se coucher tout de suite après. Le lendemain matin, il avait un cours de combat de dix heures à midi. Il devait être en forme pour attaquer sa journée. Il décida donc de se coucher de bonheur juste après le souper.
Le lendemain matin comme prévu, Julius était debout assez tôt contrairement à ses habitudes. Il était à peine huit heures quand celui-ci descendit prendre son petit déjeuner. Il remarqua d’ailleurs qu’au contraire d’hier, il était loin d’être le seul dans la salle. De plus, il vit plusieurs jeunes filles et jeunes garçons, ces derniers devaient sans doute être de futurs camarades de cours. Julius redoutait un peu son premier cours commun. Il craignait de ne pas bien s’entendre avec les autres garçons ou pire : d’être exclu, car il n’a pas la même formation que les autres. Cependant, Julius décida de ne pas penser à ça et de ne pas s’inquiéter pour rien. Après tout, il s’était toujours très bien entendu avec les autres enfants à l’école de Naal. Néanmoins, les garçons présent devant lui étaient différents, selon lui un peu trop… noble ! Il ne faut pas oublier qu’il vient de la campagne et qui plus est du Sud du pays ! Eux, ils ont toujours vécu au château et sont tous des fils de nobles et de soldats. Ils n’ont rien à voir avec les autres fils de berger ou de boulanger ou encore d’épicier de Naal. Mais après tout, pourquoi ne s’entendrait-il pas bien avec eux ? Julius se rassura donc autour d’un bon petit déjeuner suivit d’une agréable douche. Il était tout de même impatient d’assister au cours de tout à l’heure. Et encore plus à celui de cet après-midi.
Julius fut présent comme prévu à dix heures dans l’air d’entrainement derrière la salle de combat. Il n’était pas le premier arrivé. Il reconnut le maître Orck, debout près d’un mur, ainsi que d’autres élèves qu’il avait aperçu dans la matinée.
– Tout le monde est arrivé ? Nous pouvons enfin commencer ! annonça le maître Orck en s’approchant des garçons. Bienvenue à ce premier cours de combat de l’année ! Tout le monde ici me connaît, je ne me présenterais donc pas et nous allons de suite attaquer le premier exercice.
Les garçons, Julius parmi eux, étaient tous debout en groupe et attendaient les instructions.
– Voici à côté de moi une malle avec des épées de bois. Chacun en prendra une et nous ferons un petit tournoi entre vous tous. Allez-y, prenez chacun une arme et formez une ligne devant moi.
Tous les garçons prirent une épée et se mirent en rang. La plupart d’entre eux se connaissaient et savaient à peu près le niveau de chacun. Seul Julius ne connaissait personne. Néanmoins, les autres jeunes savaient que c’était lui qui avait remporté le tournoi de la fête et n’avaient donc aucune raison de douter de ses capacités en termes de combat.
– Bien, alors voici le tableau des matchs, affirma le professeur en leur montrant une grande affiche représentant le tableau du tournoi. Le but étant de finir ce cours par la finale opposant les deux meilleurs d’entre vous. Commençons. Roberson et Armand c’est à vous. Les autres, mettez-vous autour de la zone de combat et prenez note des erreurs et des points forts des combattants. Chaque combat dure deux minutes, c’est parti !
Les deux garçons se mirent au centre et commencèrent à se battre. Julius regarda contre qui il allait jouer. Dans trois matchs ça allait être à lui, il allait combattre un certain Léopold.
Les matchs passaient les uns après les autres et les perdants devaient se mettre sur le côté. Ils étaient seize en tout, il suffisait donc de gagner quatre match pour remporter ce mini-tournoi. Julius échoua de peu en demi-finale contre un certain Albertus, le futur gagnant du tournoi. Celui-ci fut particulièrement fier d’avoir battu Julius car il était le gagnant du tournoi de la reine Il n’hésita d’ailleurs pas à se vanter auprès de tous ses camarades.
Une fois que Julius fut éliminé, il alla s’asseoir avec les autres perdants. Ce fut l’occasion pour lui de bavarder avec eux et de faire connaissance. Il sympathisa par ailleurs avec Hordon et Zatian, deux garçons fort sympathiques, habitants à Doume. Hordon avait était éliminé en quart de finale et Zatian avait était battu par Julius au premier tour. Il se remit donc vite de sa défaite car s’il avait remporté le tournoi, il n’aurait pas eu l’occasion de faire connaissance avec les autres garçons qui regardaient la finale avec lui.
La finale fut un beau combat entre Roberson et Albertus. Et le cours se termina sur la victoire de ce dernier. Le maître Orck prit alors la parole :
– J’ai vu de belles choses aujourd’hui ! Je vois que vous n’avez pas oublié ce que vous avez appris l’année dernière, c’est bien et c’est prometteur pour la suite ! Lundi prochain nous mettrons en commun les notes que vous avez prises pendant les combats et ensuite nous nous entrainerons au tir à l’arc ! Au revoir !
Les garçons reposèrent leurs épées dans la malle en bois et repartirent dans leurs chambres. En sortant du cours, Horton et Zatian interpelèrent Julius :
– Tu peux venir avec nous cet après-midi si tu veux, lui proposa Zatian. On va jouer aux cartes avec des filles à la bibliothèque à une heure.
– Ce serait avec plaisir mais j’ai mon cours particulier avec le maître Orck à la même heure ! répondit Julius visiblement confus et déçus.
– Ah oui c’est vrai ! Dommage… une autre fois peut être !
– Oui j’espère ! Je n’ai jamais joué aux cartes de ma vie, indiqua Julius.
– Et bien on t’apprendra avec Horton ! Et tu verras, les filles avec nous sont sympas aussi ! dit-il en souriant. Tu peux venir manger avec nous ce midi si tu veux.
– J’y serais ! On se retrouve dans la grande salle vers midi et demi !
– A tout à l’heure alors Julius.
Ils remontèrent chacun dans leurs chambres pour prendre une douche avant d’aller manger. Julius était heureux d’avoir sympathisé si rapidement avec des garçons du cours de combat. Horton était un grand blond très baraqué, il faisait au moins deux tête de plus que Julius et avait une demi-douzaine de muscles surdéveloppé. Il avait les yeux bleus et des cheveux très courts. Il ne parlait presque pas, était assez discret mais néanmoins très sympathique. Zatian, lui était beaucoup plus bavard et social que son ami. Il était également beaucoup plus petit et très svelte. Il avait des yeux verts comme ceux de Baster et de longs cheveux noirs qui lui tombaient sans cesse sur les yeux. Mais surtout il était toujours de bonne humeur et semblait être un sacré dragueur.
Julius déjeuna donc avec ses nouveaux amis. Ils apprirent à se connaitre davantage et se donnèrent rendez-vous lundi prochain quand Julius les quitta après le déjeuner. En effet, ils ne pouvaient pas se revoir après son cours particulier car Julius devait partir à seize heures pour rejoindre Naal et sa famille afin de passer le weekend à sa maison. Avec la route qu’il avait à faire, il devait partir assez tôt pour pouvoir arriver le lendemain matin accompagné d’un hussard.
A treize heures, Julius se pointa devant la salle de combat et n’hésita pas cette fois-ci à rentrer directement.
– Re-bonjour Julius ! s’exclama son professeur, toujours assis dans son fauteuil au fond de la salle.
– Bonjour maître.
Julius s’avança vers son professeur et attendit que celui-ci prenne la parole.
– Et bien que t’est-il arrivé ce matin pendant mon cours ? demanda avec ironie Orck. Comment as-tu pu perdre le combat contre Albertus alors que tu es le gagnant du tournoi de la reine ? demanda le professeur en pouffant.
Julius ne sut quoi répondre, il avait compris que son maître était en train de le charrier. Et il répondit simplement :
– Je ne suis peut-être pas aussi fort que vous le croyez. J’ai peut-être eu beaucoup de chance lors du tournoi de la reine.
– Ne dis pas de bêtises voyons ! rétorque le vieil homme. Tu vois bien que je te taquine. Toi-même tu sais très bien que tu es beaucoup plus fort que tous les autres garçons de ce cours. Mais je t’avais prévenu, tu as encore beaucoup de choses à apprendre.
– Et bien comment expliquez-vous que j’ai perdu contre Albertus si je suis plus fort que lui ?
– C’est justement une chose que je vais t’apprendre et qui fera l’objet du cours aujourd’hui : s’adapter à son adversaire.
Julius ne disait rien et laissa son professeur poursuivre.
– Assis-toi près de moi Julius et écoute moi bien. Tu n’as pas tort quand tu dis que tu as eu de la chance au tournoi de la reine car, en effet, tu es tombé sur des adversaires qui correspondaient à ton type de combat. Ta rapidité et ta force de frappe les surprenaient et ils ne pouvaient presque rien faire pour te battre. Mais des garçons comme Albertus ont un style de combat bien différent du tien. Par exemple Albertus : il mise tout sur la défense et la contre-attaque. C’est un garçon costaud et si tu lui donne un bouclier, il devient très difficile à vaincre. Tu l’auras compris, ton style de combat convient parfaitement à celui d’Albertus, comme ceux de tes concurrents lors du tournoi de la reine te convenaient très bien. De ce fait, il savait éviter tes coups et les contrer. Albertus est un formidable défenseur et donc un très bon contreur. Il savait donc retourner tes propres attaques contre toi. Quand tu frappais très fort sur son bouclier, tu étais légèrement abasourdi et il en profitait pour t’attaquer à son tour. Si tu remarques : ce n’est jamais lui qui prenait les devant !
– Maintenant que vous le dites… ça parait évident ! s’exclama Julius qui se rappelait ne jamais avoir changé de tactique pendant son combat.
– Il faut d’onc t’adapter à l’adversaire que tu as en face de toi. Qu’aurais tu donc dus faire face à Albertus pour le vaincre ? lui demanda maître Orck comme pour vérifier si son élève l’avait bien écouté.
– M’adapter à son style et donc… le laisser prendre les devants pour pouvoir prendre le dessus en contre-attaque, répondit Julius en réfléchissant un laps de temps.
– Exactement. Comme tu es plus fort que lui en attaque, tu aurais dus le contrer au moins une fois, cela t’aurais permis d’enchaîner tes coups rapides et puissants juste après. Tu te souviens de ce que je t’ai dit sur les trois points importants à améliorer ? La défense et la stratégie, dans ce cas précis : t’adapter à ton adversaire, font partie de ce que tu dois améliorer !
– C’est vrai… J’avais oublié… répliqua Julius visiblement confus.
– Ce n’est pas grave. C’est ton premier cours, je ne t’avais encore rien appris. Mais n’oublie pas cette règle d’or. Elle te sera très utile. Tu as beau être très fort en agilité et en attaque, si tu n’améliores pas tes points faibles tu ne deviendras jamais un bon soldat. Car je te le répète : Un bon combattant est un combattant… ?
– Complet ! termina l’élève. Je n’oublierais pas, promis !
– C’est bien mon petit. Je vais donc te demander de te remettre au centre de la zone de combat et de te mettre en position.
Julius se leva de sa chaise, se mit au centre avec sa tunique de combat, prit une épée de bois et attendit.
– Tu es prêt ? Alors j’arrive, annonça le maître Orck.
Le petit vieil homme se posta face à on élève et lui annonça :
– Nous allons maintenant nous battre en duel. Je vais te demander de t’adapter à mon style de combat afin que tu puisses me battre. Et un petit conseil : n’est pas peur de frapper fort, je suis très solide pour mon âge. Dans tous les cas, je ne te ferais pas de cadeaux moi ! C’est parti !
Julius était très surpris par l’exercice. En bref : il devait frapper sur un petit papi qui en plus était son professeur ! Encore dans ses pensées, il ne vit pas venir le premier coup porté pas son maître. Julius décida donc d’attaquer. Après tout, il ne devait pas lui faire de cadeau. Julius frappa donc de grands coups horizontaux sur le vieillard, que celui-ci bloqua assez aisément avec son épée posée à la verticale. Après s’être protégé, Orck donna un coup d’estoc dans le ventre de son élève, et celui-ci tomba à terre épée en main.
– Adaptes toi à ton adversaire je t’ai dit !
Suite à ces mots, le vieil homme bondit en criant afin de frapper Julius qui était à terre. Ce dernier fit une roulade latérale pour esquiver l’attaque. Il put donc se relever et revenir face à son adversaire. Orck ne cessait d’attaquer et Julius pensa qu’il serait bien de défendre un peu afin de tenter une contre-attaque. Orck avança vers le jeune garçon et donna un grand coup vertical. Julius l’esquiva en se jetant sur le côté et donna un coup sec dans la jambe de son maître. Celui-ci tomba à terre mais garda son arme à la main. Julius passa donc à l’attaque, il avait réussi son contre. Le garçon se précipita sur son maître, épée à la main, et donna un grand coup dans la hanche de celui-ci. Raté ! Orck venait une nouvelle fois de bloquer l’attaque avec son épée et donna par la même occasion un coup de pied dans la jambe de son élève. Celui-ci tomba de nouveau.
– Arrêtes d’attaquer et adaptes toi ! cria une nouvelle fois le vieil homme en se remettant debout.
Julius se remit debout également et regardait son maître. Qu’allait-il faire désormais ? Le vieillard courra vers Julius épée à la main en hurlant. Julius tenta le bluff : il fit de même et à la dernière seconde, juste avant l’altercation entre les deux hommes, il sauta sur le côté et assainit un coup sec dans le dos de son professeur, lequel tomba à terre sur le ventre. Julius en profita donc pour sauter sur le dos du vieillard et lui bloqua les mains et dégagea son épée hors de la zone de combat. A ce moment, Julius pensait avoir gagné le duel. Mais ce petit instant d’inattention laissa le temps au maître de se retourner violemment, dégageant ainsi Julius de son dos et le poussa hors de la zone de combat.
– Stop !! cria le maître Orck, un peu essoufflé. J’ai gagné le duel ! Tu es sorti de la zone !
Julius se redressa très déçu de lui. Il avait eu l’occasion de gagner à la fin. Il était en position de force mais n’avait pas su concrétiser sa bonne position en victoire finale. Il était furieux contre lui.
– Viens t’assoir ici Julius, reposons nous atour d’un verre d’eau bien fraîche.
Julius rejoignit le vieil homme déjà assis dans son fauteuil.
– Tu t’es bien défendu. Ne soit pas furieux contre toi. Mais tu as cru gagner avant même de me mettre en dehors de la zone ou de pouvoir m’achever. Néanmoins tu as su modifier ta tactique tout au long du combat et pour ça je suis fier de toi. Il faut bien que tu penses à concrétiser tes actions. Ne pas avoir peur de gagner.
– Oui maître, je comprends…
– Tu as de l’avenir mon petit. Et tu n’as pas eu peur de frapper sur un vieil homme comme moi, c’est bien ! affirma le professeur en souriant. La plupart des élèves que j’ai eues étaient bloqué quant au fait de devoir taper sur un vieil homme.
Cette réflexion fit sourire Julius également.
– Lundi prochain nous ferons exactement la même chose. Mais je n’emploierais pas la même technique qu’aujourd’hui évidemment. Ce sera à toi de t’adapter encore une fois ! N’oublie surtout pas ça pendant ce weekend.
– Je ne l’oublierais pas !
– On se revoit donc lundi mon garçon ! Va prendre une bonne douche et passes un bon weekend ! Je sais que tu as hâte de rentrer chez toi ! Lui dit-il en lui faisant un clin d’œil.
– Oh que oui ! Merci pour tout professeur ! Et à lundi ! répondit l’élève en sortant de la salle encore en sueur.
Julius se dépêcha de monter dans sa chambre. Il prit une longue douche et sortit frais de la salle de bain. Peu après il prépara ses affaires et se rendit rapidement devant le château où l’attendait un hussard et un joli carrosse. Il n’était pas sorti du château depuis qu’il y était entré pour la première fois. Ils quittèrent la citadelle de Doume par la porte Sud. Puis Julius embarqua donc pour une longue route vers Naal. Dans une journée, il allait retrouver Baster et ses parents. Il était impatient de leur raconter tout ce qu’il vivait au château depuis ces derniers jours. Dans le carrosse, c’était le grand luxe. Il avait une petit couchette à disposition, les sièges était en soie, il avait un petit placard avec de la nourriture pour la route. Et s’il voulait prendre l’air, il n’avait qu’à sonner une petite clochette pour que le hussard s’arrête. Un vrai voyage de bourgeois !
Le lendemain, vers dix heures du matin, le carrosse arriva à Naal. Julius avait reconnu la forêt et la rivière. De plus, ils étaient passés par Cell quelques minutes avant. En arrivant face à la ferme de Mr Rink, Julius aperçut un jeune garçon qui attendait sur un banc, c’était Baster ! Celui-ci attendait la venue de son ami. Quand Baster vit le carrosse approcher de la ferme de son père, il se précipita dans la maison en criant « Il arrive ! Il arrive ! Julius est la ! Papa, Maman, venez voir !! ». A l’appel de leur fils, les parents le rejoignirent aussi vite que possible devant la ferme. Le carrosse se rapprochait de plus en plus et Julius leur faisait des signes de la main par la fenêtre de la portière. Baster, lui, courait en direction du carrosse. Quand le hussard vit le jeune garçon approcher juste devant lui, il se stoppa et laissa descendre Julius. Ce dernier ouvrit vite la porte et tomba dans les bras de son ami. Les parents arrivaient tranquillement sans se précipiter vers le carrosse.
– Bienvenue chez toi Julius ! annonça Baster en resserrant son ami dans ses bras et avec un large sourire.
– Oui, nous sommes heureux de te retrouver parmi nous, poursuivit Marius au bras de sa femme.
Julius serra aussi tôt son « père » et sa « mère » dans ses bras. Rosmerta avait presque la larme à l’œil…
– Bienvenue mon petit, répéta-elle de nouveau en l’embrassant sur la joue.
– Et bien rentrons ! Et vous aussi monsieur le hussard, joignez-vous à nous ! Vous devez être exténué après une telle route ! proposa Monsieur Rink d’un signe de la main et en se dirigeant vers la maison.
Toute la famille, ainsi que le hussard, suivirent le fermier dans sa demeure. Ils se mirent tous autour de la table de la salle à manger et Madame Rink offrit un café avec des petits biscuits qu’elle avait préparé toute la matinée. Julius raconta alors tout ce qui lui était arrivé ces deux derniers jours. Il parla du château, de sa chambre (et surtout de sa douche !), des cours qu’il avait, du maître Orck, il parla aussi des amis qu’il s’était fait la bas, des cours qu’il allait avoir et surtout de la récompense : les entraînements avec le meilleur maître d’arme du royaume. Les parents et Baster lui posaient plein de questions et étaient en admiration devant ce que leur racontait Julius. Il répondait toujours en détail et était très heureux de partager un peu de tout ça avec eux, autour d’un bon gouter en famille.
Le hussard les quitta un peu après la fin du gouter afin de passer la nuit sur Cell dans une auberge. Il avait annoncé avant de partir qu’il irait reprendre Julius dimanche soir à 19 heures. Après le départ du hussard, Rosmerta et son mari repartirent travailler dans le potager. Julius et Baster ne se quittaient pas d’une semelle. Ils ont passé tout l’après-midi à discuter en se baladant. Baster demandait encore plus de détail à Julius plus particulièrement sur les cours du maître Orck. Julius, lui, demandait à Baster comment se passait la vie à la maison depuis son départ. Mais c’était bel et bien Julius qui parlait le plus. Baster ne cessait de poser des questions et était véritablement passionné par la vie de château. Julius lui fit même un cours et un résumé de ce que lui avait appris son professeur. Il lui parla de l’importance de la défense, de l’esquive et de la tactique, il lui expliqua également qu’il fallait s’adapter au style de son adversaire, etc. Dans la soirée, après le dîner, Julius proposa même à Baster de faire un combat, comme ils en avaient l’habitude dans la grange. Ils riaient et sautaient partout en se faisant passer pour de grands guerriers qui combattaient contre le mal. Cela leur rappelaient des souvenirs…
Le lendemain matin, Julius et Baster partirent faire un tour en forêt à cheval. Monsieur Rink décida de ne pas les faire travailler aujourd’hui. Après tout, ils se retrouvaient et c’était très important pour eux. De plus, il aimait voir ses deux garçons s’amusaient comme ça, avec tant d’épanouissement. Ils partirent toute la matinée avec un panier-repas que leur avait gentiment préparé leur mère. Ils galopaient et faisaient des courses, puis des fois ils trottaient tranquillement en discutant, parfois ils faisaient des pauses et jouaient à l’eau dans la rivière, puis à midi, ils trouvèrent un coin sympathique en forêt pour déjeuner et faire une petite sieste au soleil. Le temps était merveilleux et les deux amis s’amusaient beaucoup. Ils étaient vraiment heureux de se retrouver et ça se voyait ! Ils ne se lassaient jamais l’un de l’autre et ne se séparaient à aucun moment. Ils rentrèrent de leur petite virée vers 17 heures. C’était juste le temps restant à Julius pour se préparer et passer un dernier moment en famille avant d’attaquer sa première vraie semaine loin d’eux. Deux jours loin de ses proches lui avait semblait interminable, et même s’il aimait la vie au château, il avait beaucoup de mal à rester loin de Marius et Rosmerta, mais surtout loin de Baster, son ami, son frère…
Le hussard frappa à la porte à 19 heures pile et emmena Julius avec lui. Les adieux n’étaient pas très émouvants, ils étaient même plutôt joyeux. Après tout, ils avaient tous passé un bon weekend et allaient tous se revoir dans 6 jours, ce n’était pas si loin. Au moment du départ, Julius promit à Baster qu’il l’emmènerait dans le château un de ces jours. Puis il repartit à travers tout le pays en direction de la capitale. Il avait passé un merveilleux weekend et était très fatigué. D’ailleurs il dormit presque tout le voyage. Julius s’était beaucoup dépensé avec son ami Baster et ce ne fut pas un weekend de tout repos ! Mais il était très heureux d’avoir profité de ces deux jours du mieux qu’il le pouvait. La route était longue et il avait tout le temps pour se reposer désormais.
Le lendemain matin, le soleil était de retour sur la capitale. Julius se réveilla dans le carrosse. Il était très heureux. La ville était active tel un lundi matin : les gens se rendaient tous à leur travail. Il était pressé de retrouver ses amis et le maître Orck. La journée passa très vite. Il a assisté à ses cours et notamment celui du maître Orck dans lequel il s’est de nouveau battu contre lui… et a une nouvelle fois perdu ! Il s’est également amusé avec Hordon et Zatian, accompagnés de quelques filles de son âge très sympathique cette fois-ci. Julius passa toute sa semaine avec eux. Il apprit à jouer aux échecs, aux cartes, etc… Parfois même ils sortaient dans Doume (avec la permission de la reine) pour s’amuser dans la ville. Julius ne vit pas la semaine passer. Et le weekend non plus, comme d’habitude. Il s’amusa énormément avec Baster encore tout le weekend pour attaquer une nouvelle semaine en pleine forme. Julius aimait de plus en plus les cours de combat. En effet, plus il y allait, plus il s’améliorait. Le maître Orck lui disait souvent : « Tu ne deviendra jamais meilleur que moi ! » en rigolant. Cela avait le don de motiver Julius afin qu’il puisse battre un jour ce vieillard prétentieux. Mais même s’il était un vieil homme prétentieux, Julius savait qu’il était très sage aussi et qu’il lui apportait beaucoup. Au fil des semaines, Julius devint très vite le plus fort de la classe. Les cours particulier qu’il avait la chance d’avoir était un véritable plus pour lui et ça se voyait : il progressait beaucoup plus vite que tous les autres élèves de la classe. Julius était d’ailleurs devenu la bête noire d’Albertus tant il s’était appliqué à l’entrainement et à étudier la défense et la contre-attaque avec son professeur particulier. Celui-ci se vantait de moins en moins au fil des défaites et cela faisait beaucoup rire Zatian qui était en admiration devant son ami. Un jour de printemps, Julius emmena Baster pendant une semaine de vacances au château de la reine, pour son anniversaire. Il put découvrir la vie de château, connaître ses nouveaux amis, ses cours, etc… et bien évidemment ils s’amusaient toujours autant ensemble et étaient toujours inséparable.
Mais seulement, les jours, les semaines et les mois se passaient et Julius avaient de plus en plus de travail et de moins en moins l’occasion de venir passer le weekend à Naal, chez sa famille. Il avait de plus en plus de travail, de moins en moins de temps libre et Baster aussi… Au début il avait beaucoup de mal avec ça les premières semaines, puis il s’habitua et finalement fit avec… Ce fut la même chose pour Baster. Mais quand ils se retrouvaient, c’était à chaque fois un grand moment. Les retrouvailles étaient émouvantes, joyeuses, mélancolique, drôles,… tant d’adjectifs pour définir ces moments merveilleux qu’ils vécurent pendant plusieurs années. Les lettres se faisaient plus rares également. Au début, Julius et Baster se revoyaient toutes les semaines, puis toutes les deux semaines, tous les mois… Après, cela devint assez irrégulier : il pouvait venir toutes les deux semaines, parfois toutes les trois semaines, voire tous les mois ou bien durant une seule journée du weekend… Enfin, au fil du temps, les deux amis ne se voyaient plus qu’une seule fois par mois, voire tous les deux mois parfois. Ils en souffraient bien sûr, mais juste un peu, car ils s’étaient habitués à l’absence de l’un dans la vie de l’autre, ils s’étaient fait de nouveaux amis, une nouvelle vie ! Ils avaient des vies très différentes désormais.
Le temps passa, ils grandissaient et ne se voyaient plus du tout et ne se contactaient jamais. Le tournoi qui avait fait leur joie quand ils avaient douze ans étaient finalement devenu le début lent mais progressif de la séparation des deux meilleurs amis du monde qui maintenant n’étaient plus que des inconnus…

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