Le jour se couchait sur Vhaly et le ciel arborait une teinte rosâtre qui enflammait toits et clochers. Louise marchait d’un pas vif vers le cimetière de trains, son nécessaire à couture dans une vieille besace. Elle quittait l’atelier et rejoignait son logement, au premier étage de l’une des Trois sœurs.

Une douleur aiguë lui déchira le flanc gauche. Elle baissa des yeux effarés sur la lame, qu’une main assurée extirpa de ses chairs. Un bruit de succion mit le cœur de la quadragénaire au bord de ses lèvres. Un liquide chaud imbiba sa tunique et très vite, le tissu colla à la blessure.

Louise tituba sur plusieurs mètres, vacilla dans des semi-ténèbres avant qu’on la retînt. Un filet de sang dégoulina par sa bouche. Elle cracha et une tache rouge souilla aussitôt les pavés. L’instant d’après, sa gorge béante répandait son contenu à terre. On la lâcha. Elle tomba à genoux, suffoquant à la recherche d’oxygène. Sa vue se brouilla. Les rares sons alentour lui parvenaient par à-coups et semblaient si lointains… Enfin, elle cessa de bouger.

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