Le lendemain matin, la brume avait envahi les plaines de Nalaos. Tous les chevaliers de Lanance, de Birboname et du Rovan se levèrent vers cinq heures du matin pour attaquer la base Sysallairienne une heure plus tard, dès le lever du soleil. La base Sysallairienne se trouvait un kilomètre plus au sud. Il avait construit une sorte de petit fort de bois proche de Nalaos. Les soldats de Lanance, Baster et Julius avec eux, se préparèrent en silence et efficacement.
– Ils ne risquent pas de nous voir arriver avec cette brume, plaisanta un officier de Lanance visiblement très sûr de lui, avant le départ des troupes.
– En avant ! Marche ! ordonna un le général de Doume.
Les soldats se mirent en route avec la plus grande motivation possible. Ils marchèrent d’un pas décidé vers le fort ennemi. Julius et Baster s’étaient déjà séparés. Baster était dans les rangs avec les autres fantassins de l’armée du Sud. Julius, lui, était sur son cheval, au-devant des troupes du Nord avec les généraux de Lanance. Il n’avait pas dit à Baster la raison pour laquelle il était ici, sa mission : tuer « Main de Bois ». Julius était beaucoup moins impatient désormais. Après tout, une guerre même facile à gagner n’était jamais une partie de plaisir. Il marchait au trot comme les autres chevaliers mais il avait une boule au ventre. Comme s’il ne se sentait pas prêt, comme s’il doutait juste avant la bataille. Julius savait très bien de quoi il était capable et il avait confiance en lui. Mais il avait appris à ne pas sous-estimer son adversaire et « Main de Bois » ne dérogeait pas à la règle. Julius le savait, il aurait cette boule au ventre jusqu’à ce qu’il rencontrera son adversaire face à face. Quand le moment viendra, il pourra enfin jauger la véritable force de son ennemi et n’aura pas d’autre choix que de donner toute ses forces dans la bataille pour remplir son devoir.
Quelques minutes plus tard, l’armée de Lanance se retrouva devant le fort ennemi. C’était calme. Le soleil venait de se lever. Les armées des trois pays alliés décidèrent d’encercler la petite base Sysallairienne en silence et d’assaillir de fort de bois dès le signal donné par le général de Lanance. Julius attendait sagement autour du fort avec les autres soldats.
Le fort était minuscule. C’était un petit cercle de tronc de bois hauts de trois mètres, taillés en piques, avec un mirador en plein milieu, complètement inutile en ce temps de brume épaisse. La base ennemie n’était donc pas très impressionnante, ni très imposante et encore moins terrifiante. Mais elle faisait froid dans le dos… Car sur le haut de chaque tronc de bois était plantée une tête de cadavre de soldat ennemi. Il faut dire que « Main de Bois » avait un certain gout pour la mise en scène, c’est simple : il aimait faire peur. Et on n’avait aucun mal à reconnaître ici le goût morbide qu’il avait pour le sang. Cela ne rassurait pas notre héros. En voyant ça, Julius se demandait encore plus à quoi pouvait bien ressembler ce tirant au point de bois. Etait-il un ogre ? Un boucher sanglant ? Un cannibale ? Ou alors un fou furieux assoiffé de sang ? Toutes les représentations les plus invraisemblables les unes que les autres lui venaient à l’esprit. « A quoi-peut-il bien ressembler ? » se répétait-il toujours en attendant le signal.
Quelques minutes plus tard, le général donna le signal d’un fort et long coup de corne de brume. A partir de ce moment, les catapultes se mirent à bombarder le fort de tous les côtés. Les unités, elles, restaient en position et regardaient la mise à feu. Le spectacle dura quelques minutes, et on ne vit aucune opposition ennemie. On entendait juste au loin, dans le fracas de l’effondrement du fort, les cris de peur et de souffrance des soldats Sysallairiens. Le général de Doume souriait. Visiblement, il trouvait ça drôle de gagner si facilement en attaquant les soldats ennemis durant leur sommeil. Julius n’étaient pas pour ce genre de méthode, mais il fallait bien se défendre contre l’invasion ennemie. Et puis, « Main de Bois » n’aurait pas de pitié non plus.
Le bombardement se stoppa quelques dizaines de minutes plus tard. On entendait plus un bruit et les généraux des pays alliés pensaient déjà avoir gagné la bataille. Cela semblait trop facile et certains soldats de disaient déjà qu’ils allaient rentrer chez eux dans quelques minutes seulement.
– Ils ont gouté à la colère des catapultes de Lanance ! annonça le général de Doume en riant. Rien de plus facile. On rentre à la maison ! Ce « Main de Bois » n’était finalement qu’un simple rebel insignifiant comme tant d’autre.
A peine eu-t-il le temps de finir sa phrase que le général reçu une flèche en plein dans le crâne venant du fort détruit encore en train de brûler. La flèche était attachée à une corde et avait été tiré d’une arbalète au loin dans la brume. Le propriétaire de l’arme « rembobina » sa corde. Le général tomba de son cheval et fut trainé par terre jusqu’à son meurtrier, toujours accroché par la flèche de métal et tiré par la corde en train de se rembobiner en laissant une coulée de sang sur le sol terreux de la plaine.
Cet évènement pour le moins soudain avait créé une méfiance et une peur général chez les autres dirigeants et chez les soldats de l’armée qui avait vu la scène. Mais personne ne bougeait. Les dirigeants, toujours bien agrippés à leurs chevaux se demandaient ce qu’il se passait. Ils avaient détruit la base ennemie ! Pourtant, le général de Doume s’était fait sauvagement assassiné après l’attaque.
Le silence continua plusieurs interminables minutes après l’assassinat du chef de l’armée de Lanance. Tout le monde regardait autour de soi par peur de recevoir la prochaine flèche. Ceux qui étaient de l’autre côté du fort, et qui n’avaient donc pas assisté au meurtre du général, attendaient les ordres sans savoir ce qui était en train de se passer. Julius attendait aussi. Il attendait, comme tous les autres et commençait à deviner ce qu’il se passait : encore une mise en scène terrifiante de « Main de Bois ». Il voulait faire peur, il avait réussi son coup !
Puis, un coup de tambour brisa alors le silence. Cela venait, une nouvelle fois, de la base ennemie. En même temps, le jour était en train de se lever, et la brume se dispersait peu à peu. Les coups de tambours continuaient sur un rythme de plus en plus intense et la brume s’effaçait à une vitesse déconcertante. On commençait à apercevoir les décombres du fort de bois détruit. L’armée libératrice attendait toujours. Elle écoutait les bruits de tambours et tentait de comprendre ce qu’il se passait, d’apercevoir le moindre indice. Aucune décision n’avait été prise depuis la mort du général. Quand la brume fut pratiquement disparue, le chef de l’armée Birboname, assis sur son cheval juste à côté de Julius, laissa sortir une aspiration de stupéfaction de sa bouche. Julius suivit alors le regard du chef. Le fort était pratiquement entièrement visible grâce au lever du soleil et à la brume qui s’était totalement dispersée. On pouvait alors voir un homme, debout sur les décombres, son armée autour de lui. Il avait dans sa main droite une arbalète et il tendait dans sa main gauche une tête en riant de bon cœur. C’était la tête du général. Et cet homme, c’était « Main de Bois » !
Sans réfléchir, les armées alliées, qui découvraient en même temps que Julius l’affreux spectacle, se mirent à courir et à galoper en hurlant vers ce qui restait de l’armée de « Main de Bois ». Ce dernier jeta alors violemment son arbalète et la tête du général dans les décombres du fort et cria de plus belle « ANEANTISSEZ LES !!! ». Le reste de l’armée du tyran fonça alors sur les soldats ennemis. Ils étaient peu. Les catapultes avaient eu raison de beaucoup d’entre eux. Mais certains avaient survécu et semblaient plus fous que jamais. Parmi eux, « Main de Bois ». Et il n’allait pas faire de cadeau. Il n’avait plus rien à perdre et allait jeter toute ses forces et toute sa haine dans la bataille.
Julius, lui, n’avait pas encore démarré. Il était toujours planté sur son cheval et regardait « Main de Bois ». « Alors c’est lui… » se disait-il intérieurement en découvrant enfin le physique de son adversaire. « Quel spectacle ! Cet homme considère véritablement la guerre comme un art à part entière ! » pensa Julius en admirant la mise en scène morbide qu’avait fait son adversaire pour les impressionner. Puis il se décida enfin à bouger de son poste.
« Main de Bois » était en train de se battre en plein milieu de son armée. C’était un homme assez grand mais pas très musclé. Néanmoins, il était très imposant et avait une présence. C’est inéluctable, c’était lui qui attirait l’attention au sein de ce conflit qui comprenait portant des milliers d’hommes. Il portait une armure grise, sale et abimée, avec une longue cape rouge déchirée. Il avait un bandeau ensanglanté noir sur l’œil droit et des cheveux raide et gras qui lui tombaient dans le cou. Ce n’était pas un vieil homme, une trentaine d’année tout au plus. Il frappait avec vigueur ses adversaires à l’aide d’une grande et fine épée de fer. Dans son autre main, il n’avait rien. Avec sa main gauche, il frappait les ennemis de son point de bois. Ceux qui se prenaient le fameux point de bois dans la tête s’en retrouvaient défigurés et le sang giclait de leurs bouches. Ce guerrier était vraiment impressionnant. Il avait une telle rage. Il serrait les dents et le point en poussant des cris aigu mais glaçant… et aussi curieux qu’il n’y paraît, il ne pouvait s’empêcher de rire. C’était comme s’il appréciait cet instant plus que tout au monde. Pour certains, cette bataille était un moment d’effroi absolu, pour lui, c’était tout simplement jouissif ! Mais surtout, il semblait avoir un malin plaisir à décapiter toutes ses victimes, même celles déjà mortes…
Julius n’avait jamais affronté un tel adversaire. Pourtant, il devait y aller. Il était là pour ça ! Sans réfléchir, Julius prit son courage à deux mains et fonça droit dans la foule sur son cheval. Quand il en avait l’occasion, il donnait de grands coups d’épée sur ses adversaires. Il n’avait pas de pitié, mais il le fallait… Cela l’échauffait un peu… Il frappait tous ceux qui tentaient de le faire tomber de son cheval, et il s’en sortait très bien. Par la même occasion, il voyait que les armées alliées étaient en train de prendre le dessus sur la petite armée Sysallairienne. « Main de Bois », lui, n’était toujours pas en difficulté. Ça allait bien être lui le vrai problème de cette bataille. Il fallait limiter les pertes. Tous ceux qui se mesuraient à lui mouraient. Il les battait avec une facilité déconcertante et cela ne rassurait pas Julius qui se rapprochait de plus en plus de son but.
Soudain, Julius eu un moment de flottement. Il pensa à Baster. « Et s’il était en difficulté ? Je devrais peut être allé l’aider ! Et s’il était déjà mort… ? » s’inquiéta Julius. Mais il ne devait pas penser à ça pour le moment. Il devait réussir sa mission, ce pour quoi il était là. Et puis il n’avait pas oublié que Baster avait toujours été un très bon épéiste. En espérant qu’il le soit toujours aujourd’hui…
Julius décida donc de s’attaquer à « Main de Bois ». Il cabra son cheval et fonça droit sur son ennemi, prêt à frapper d’un grand coup d’épée quand il serait à sa hauteur. Julius dégageait tous les soldats sur son passage. Le tyran le vit donc foncer droit sur lui. Il se dépêcha d’achever un soldat du Rovan, prit la lance de son adversaire et la lança de toute ses forces sur Julius. La lance atterrît alors en plein dans l’épaule du cheval de Julius. La bête se stoppa nette dans sa course et s’effondra sur le sol. Julius, lui, tomba et roula par terre. Il se releva rapidement, contrarié que son attaque fût un échec. Néanmoins, cela lui donna encore plus de haine envers celui qui avait maintenant tué son cheval. Julius ramassa son arme et se dirigea d’un pas décidé vers le tyran à la main de bois qui, comme d’habitude, souriait avec un air méprisant. Les deux hommes marchaient mutuellement l’un vers l’autre. Ils se regardaient droit dans les yeux et tenaient tous deux bien fermement leurs armes dans la main droite. Le combat tant attendu entre les deux guerriers allait enfin commencer.
Une fois l’un devant l’autre, Julius porta le premier coup. Mais son adversaire esquiva assez facilement.
– Qui es-tu jeune fou ? demanda l’homme à la main de bois après avoir esquivé l’attaque.
– C’est moi que tu appelles « fou » ?! répliqua Julius en continuant d’attaquer. Tu as vu ce que tu as fait à tous ces hommes ?!
– Tu vas bientôt les rejoindre jeune inconscient ! Tu n’as pas idée de ma force. Ma main de bois peut te mettre à terre d’un seul coup de poing. Mais vu ton piètre niveau, je ne devrais pas en avoir l’utilité ! annonça le truand avec prétention.
– Ne me sous-estime pas ! Je suis ici pour te vaincre et je le ferais ! répliqua furieusement Julius alors qu’il frappait toujours et esquivait parfois les attaques de son ennemi.
– Tu sembles bien sûr de toi… Alors regarde un peu ça !
« Main de Bois » sauta juste après avoir fini sa phrase. Puis il assena un grand coup vertical en direction de Julius. Le jeune homme esquiva rapidement en reculant et en laissant le tirant fracasser sa lame par terre.
– Bien joué garçon… Mais ça ne suffira pas ! dit-il en se relevant. Il en faut plus, bien plus pour me vaincre ! Ne vois-tu pas que je suis craint de tous ? Moi ! La légende ! « Main de Bois » le sanguinaire !
– Un légende dont personne ne connait le nom ! répliqua Julius comme pour vexer son ennemi qui devait surement considérer l’arrogance comme une qualité.
Ce combat se jouait plus au niveau mental pour le moment. Les deux duellistes se parlaient plus qu’ils ne se frappaient.
Julius était satisfait de son esquive. Il attaqua alors de nouveau. Et il donnait de grands coups en diagonale. Ainsi, il arrivait à contrer facilement les offensives de « Main de bois » et à attaquer en même temps. Puis il changea de rythme. Julius frappa un coup d’estoc dans l’armure du tyran. Ce dernier fut alors surprit et tomba par terre. Son épée lui avait aussi échappé de la main. Julius voulu alors frapper l’homme à terre. Mais le tyran fit une roulade sur le côté, ramassa une hache et se releva quelques mètres à côté de Julius.
– Il faudra être plus rapide que ça garçon, même si j’avoue que tu avais tenté quelque chose de pas mal. Mais ça ne m’impressionne pas !
Cela énervait beaucoup Julius qu’il l’appelle « garçon ». Mais il savait que c’était pour le déstabiliser, pour qu’il s’énerve contre lui et fasse une attaque sans réfléchir. Julius décidait de ne pas répondre aux provocations de son adversaire. Il ne fallait pas faire d’erreur. Il fallait rester concentré.
Les deux hommes continuaient à se battre. « Main de Bois » à la hache et Julius à l’épée. Le tyran semblait trouver ça drôle qu’un si jeune guerrier ose se mesurer à lui. Julius lui, ne riait pas du tout. Il était concentré dans son combat et faisait totalement abstraction des autres choses et surtout des ricanements incessants de son adversaire. La concentration, cela allait peut-être être la clé du combat.
Il semblerait que oui ! Julius, après une esquive habile, réussi de nouveau à mettre son ennemi à terre, avec un coup d’épée dans le torse. L’homme tomba sur les fesses mais il garda son arme en main cette fois-ci. Julius se lança alors sans réfléchir, droit sur l’homme à terre, prêt à l’achever cette fois-ci. Mais le tyran prit une grosse poignée de terre dans sa main de bois et la jeta violemment sur la tête de son assaillant. Julius reçu alors la poussière en plein dans les yeux et hurla de douleur. Il était pratiquement aveuglé. Il avait du mal à distinguer son adversaire désormais. « Main de bois » se releva. Julius, lui, tentait tant bien que mal de se frotter les yeux avec ses gros gants de cuire. Ce n’était pas chose facile. De plus, « Main de bois » se mettait à assaillir sa victime d’une multitude de coups de hache dans tous les sens. Julius tentait d’esquiver avec sa main libre qui tenait son épée en donnant de grands coups dans le vide. Sa main gauche était toujours préoccupée a lui frotter les yeux. Avec cet avantage de visibilité, le tyran était en très bonne posture. Il continuait de frapper dans tous les sens. Et ce qui devait arriver arriva. Julius fut touché. En tentent d’esquiver les attaques de son agresseur, la main de Julius heurta la lame de la hache du tyran. Celui-ci avait frappé de toutes ses forces pour tenter de désarmer son adversaire. Il avait réussi son coup, il lui avait même tranché la main droite ! Julius hurla de douleur. Il voyait mieux désormais, mais il n’aimait pas ce qu’il était en train de voir. Il tenait dans sa main gauche son bras droit ensanglanté. Il n’avait plus de main ! Son adversaire lui avait tranché !
Le tyran riait de plus bel :
– Alors ça fait quoi de ne plus avoir de main ? Ahahah ! C’est désagréable hein ?! J’ai connu ça, crois-moi ! On s’y habitue très vite ne t’en fais pas. Mais toi, tu ne devrais plus en avoir pour très longtemps, rassures toi. Je vais me faire un plaisir de m’occuper de ton cas. Ahahah !
Julius était furieux. Il souffrait terriblement. Et en plus, il était entièrement désarmé. « Main de bois » continuait d’attaquer. Julius reculait pour esquiver. Il ne voyait plus du tout comment il pouvait remporter le combat. Il se tenait toujours le bras droit ensanglanté. Puis, sans regarder derrière lui, Julius heurta une pierre avec son pied et bascula en arrière. « Main de bois » éclata de rire une nouvelle fois. C’était un rire froid et très dérangeant. Julius tomba sur le dos près d’une lance. C’était sa seule chance. Il saisit alors avec sa main gauche l’arme à côté de lui et se releva vaillamment.
Julius n’était pas habitué à tenir une telle arme et encore moins de cette main. Il ne savait pas non plus s’il avait encore la force de frapper. Mais il ne se décourageait pas. Comme depuis le début de l’affrontement, il croyait en ses chances de vaincre son adversaire. Mais il devait faire vite… Il était en train de perdre son sang et il sentait toute sa force sortir de son corps. Julius décida donc de tenter le tout pour le tout. Il serra bien fort la lance et se lança en criant droit sur son adversaire. Arrivé à sa hauteur, Julius se déchaina. Il savait qu’il devait faire vite. Il savait aussi qu’il devait surprendre son adversaire pour le vaincre. Car une chose était certaine, « Main de bois » était bien trop sûr de lui. Même après avoir frôlé la mort plusieurs fois en un même combat. C’était là sa seule et unique chance. « Main de bois » n’avait jamais essayé de l’achever quand il était à terre. Tout ce qu’il voulait c’était le faire souffrir. Et pour le coup, il avait réussi, et cela semblait bien le faire rire. Mais il avait omit le principal : gagner, peu importe le prix. Julius, toujours en criant, donnait plein de coups de lance dans tous les sens avec une incroyable vigueur. Le tyran était visiblement assez déstabilisé.
Enervé, il annonça :
– Il est temps d’en finir ! hurla-t-il en préparant son point de bois, prêt à le mettre dans la tête de Julius.
– Oui ! Tu as raison ! cria Julius de plus bel.
Sur ces mots, Julius ne laissa même pas le temps à « Main de Bois » de le frapper. Ce dernier avait à peine eu le temps de charger son point que Julius lui donna un gros coup de lance, avec le manche, dans la tête. Julius refît de même sur l’autre joue, puis une troisième fois en plein dans le crâne. C’était une attaque très rapide et visiblement très efficace. L’espoir de gagner lui avait donné cette force malgré son état de faiblesse actuelle. « Main de bois » tomba lourdement sur le dos sans comprendre ce qu’il était en train de se passer. Sans pitié et dans l’espoir d’en finir une bonne fois pour toute, Julius prit sa lance, la pointe en direction du sol, et acheva son ennemi d’un coup puissant dans le ventre. « Main de bois » souleva une dernière fois la tête en crachant un jet de sang. Il était mort. Julius souffla un grand coup. Il était soulagé. La bataille continuait autour de lui et les autres n’avait même pas remarqué ce qu’il venait d’accomplir. Quelques secondes après, Julius tomba évanouit.

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