Emyse, Zadion et Neil étaient assis à l’ombre d’un arbre, dans le jardin du château. Dessiné par de grands jardiniers et architectes mages, ce dernier était d’une beauté rare. Les formes géométriques de verdure étaient symétriques de part et d’autre de l’allée. Elles représentaient des symboles. L’une d’entre elles reproduisait l’emblème de l’école. De vieux arbres plantés le long de l’allée, sculptant d’autres formes ou même certains personnages, laissaient imaginer que la pousse avait été magique et non naturelle.
Un jour ensoleillé, se réunissaient les vieux amis de bonne humeur. Racontant leur journée, ils riaient de bon cœur voyant Bratal imiter chacun des professeurs. Emyse avait suspendu sa lecture d’un grimoire emprunté à la bibliothèque qui traitait d’anatomie. Jecer traînait dans les parages et cela n’augurait rien de bon dans ce cas. Au fond de lui, il cherchait toujours l’identité du mystérieux enchanteur qui l’avait humilié. Le malicieux finit par venir à leur rencontre accompagné de deux autres compères.
– Espion, tu maîtrises déjà la magie paraît-il ? lança-t-il à Zadion.
– Laisse le donc tranquille ! répondit Bratal qui cette fois-ci était décidé à ne pas se laisser faire.
– Porcinet, on ne t’as pas encore sonné.
Ce dernier fut repoussé violemment d’un seul geste. Jecer venait de casser un interdit de l’école, grâce à un sortilège de vent.
– Tu viens d’utiliser la Magie contre nous ? cria Emyse folle de colère.
Cette fois-ci, Jecer était sur le point d’attaquer Emyse. Mais il n’eut pas le temps car Zadion s’était retrouvé derrière le malicieux, en un éclair. Il empoigna ses deux bras et les tordit comme pour ouvrir sécateur. Jecer se retrouva à genoux et cria de douleur.
– Espion ? Pas tout à fait. Je fais partie d’une famille passée maître dans l’art de tuer. Prends garde à toi si tu lèves encore la main sur mes amis. Je pourrai bien te prendre pour cible vermine.
Jecer et ses deux amis, foudroyés devant la puissance et la noblesse de Zadion, prirent la poudre d’escampette pour ne plus jamais revenir.
– Je ne t’ai pas vu te déplacer. Émis Emyse, intriguée. Mais tu as pris le risque d’utiliser la Magie contre un élève.
– Ne t’inquiètes pas, il ne dira rien ou alors il se mettra dans le pétrin tout seul. Il a utilisé la Magie en premier, je n’ai fais que me défendre.
Pendant ce temps, Neil aidait Bratal plein de poussière à se relever.
– Quel est ce prodige ? demanda Neil au sauveur.
– J’ai utilisé la transe. Une technique de Magie qui permet de se déplacer beaucoup plus vite en concentrant son énergie spirituelle. La force mystique s’acquiert en renforçant sa foi et je viens d’un pays qui croit au Créateur. Ma foi y est fortement dédiée.
– Et cette histoire d’assassins ? demande Neil.
Zadion répondit par un sourire.
– Evidemment, j’ai dit ça pour lui faire peur.
Neil comprit alors que Zadion était un élève extrêmement doué. Il avait battu un deuxième année sans aucune difficulté et effrayé ses deux camarades. Un avenir radieux attendait probablement cet enchanteur talentueux.
– Cet enfant n’est pas ordinaire, remarqua Midan.
– Il est habile. Sa connaissance de la Magie est impressionnante. En même temps, il a la grosse tête et il m’énerve. Midan, je veux maintenant devenir un mage encore plus puissant que lui. Tu as intérêt à m’aider si tu veux que je travaille pour toi.
– Tu veux révolutionner la science magique. Je me suis essayé à cette tâche autrefois. Il te faudra de la détermination et du courage, jeune prétentieux. Ce n’est pas aussi facile.
Neil devenait le rival de son ami.

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