Le bâtiment le mieux protégé du pays, le quartier général de la branche locale d’Interpol, la sécurité a été maximisée, une souris ne pourrait pas y rentrer sans montrer ses papiers. Tu connais les procédures de sécurité, leurs faiblesses aussi, tu sais où ils n’espèrent pas d’attaques et pourquoi. Les agents ont accès à des drogues introuvables ailleurs, un assaut est impossible. Les murs du premier étage sont renforcés, une attaque aux explosifs égratignerait à peine la peinture. Hormis d’utiliser l’armée (et les dirigeants étant sous Pluralis cela semble très peu probable), une attaque est vouée à l’échec. Même une armée, que peuvent même un millier de bougres contre Interpol, ses super agents et son armement bactériologique? Les virus ethniques ne sont qu’une infime partie, celle qui a déjà été utilisée, une seule fois, au Yémen, la moitié de la population a disparu en moins d’une semaine, le reste n’a pas duré le moi, la population a été réintroduite par clonage, le premier “test d’essai clinique privilégié”. Un coup de semonce, qui a convaincu le reste du monde que de tenter de contrer les intérêts du G-12 n’était pas encouragé. Au diable les droits de l’homme, ils ne semblent plus s’appliquer en dehors du G-12, l’holocauste a certes eu lieu mais toutes les jérémiades du monde n’ont pas empêché pire de se produire. Tu sais aussi qu’Interpol n’a guère d’intérêt à ce que les choses aillent jusque-là, l’expérience du Yemen était un exercice, un test de ces armes, le virus a bien affecté les populations visées, mais dès qu’un “métis” a été touché, le virus a muté pour attaquer les deux ethnies et ainsi de suite, les “occidentaux” se sont vite retrouvés compromis, y compris les agents d’Interpol, il aura fallu les chinois et leur difficultés à s’intégrer aux autres cultures pour mettre au terme à la catastrophe. Interpol a depuis découragée l’utilisation de ce genre d’armes, hormis en terrain “contrôlable”, les endroits où l’on peut couper tous mouvement de population. Les “relations” avec des personnes issues des populations de l’autre monde ont aussi été “découragées” par le G-12 afin d’éviter de répéter ce genre de catastrophe (encore le Fidelis).
Peu de chance qu’ils utilisent ce genre d’armes ici donc, mais tu sais ce qu’ils ont d’autres en stock. Tu sais aussi ce qu’ils rechigneront à l’utiliser, tant que tu les tiendras en dehors des procédures d’usage tu auras l’avantage.
Tu es encore sous morsure, tu n’en as jamais eu autant besoin, ce que tu comptes faire et écrasant de stupidité, tes raisons défient l’entendement. Tu as passé tellement de temps seul que tu en as oublié ce dont tu étais capable pour une femme. La morsure t’évite aussi de penser à tes responsabilités, tu devrais être en train de t’occuper de l’orphelinat… à la place Dalia a réussi à te convaincre de la laisser s’en occuper. Avec la morsure tu comprends qu’elle essai d’abord de protéger les gamins, elle essai aussi de te prouver quelque chose, à moins que ce ne soit le contraire et toi qui essai de lui prouver quelque chose. Tu ne peux t’en préoccuper maintenant. T’introduire était finalement assez facile, tu as trouvé un agent ayant une ressemblance physique avec toi, histoire de ne pas à avoir à forcer sur les remodelant. Tu as pris ses papiers, réussit à lui extorquer les mots de passe, et tu as fini par copier ses empreintes digitales et rétiniennes. Tu as joué sur le fait que qui que se soit avec un semblant de ressemblance avec toi était susceptible devenir le jouet de la directrice et tu ne t’es pas trompé. Etrange finalement, en l’écoutant tu réalises que ce qui lui manque le plus était précisément ta résistance. Le Fidelis ne t’a pas autant affecté que tout le monde le pensait, toi le premier, tu n’y avais jamais pensé comme ça, mais tu aurais normalement du l’aimer, hors toi tu la hais. Les deux sentiments étant suffisamment proches pour être pris l’un pour autre. Tu la haïssais c’est pour ca que tu as pu t’enfuir mais pour cela aussi qu’il t’a fallu si longtemps, et bien sur le résultat sur son ego a été dévastateur. Visiblement un nombre non négligeable d’agents en ont payés le prix. Tu en as presque revu tes plans, mais non, au delà de Dalia, du Chili et de tout le reste, il fallait le faire, boucler la boucle, finir l’histoire. Le changement commence par une mort, l’Immortine t’empêché de te mettre à risque. Tu t’en es sorti parce qu’elle te voulait vivant, elle avait besoin de toi vivant, les agents n’avaient donc pas pris leur dose de Morsure et n’ont jamais pu être à moitié efficace avec la peur au ventre. Tu lui avais laissée l’espoir. C’est que tu avais pu faire de pire, plutôt que de chercher une alternative qui aurait à long terme pu vous aider tous les deux elle a tout rejeté pour te trouver, une obsession qui t’a toi-même obligée à fuir plutôt que de trouver une réelle solution. A tenté de fuir ton passé tu n’as fait qu’être sûr qu’il te rattrape, lui échapper te donnait un but, une raison de vivre, la faire souffrir autant que toi tu souffrais. N’était-ce pas ta haine qui te forçait à vivre comme tu le faisais? Préférais-tu un autre type de captivité à ta propre liberté? Quand on y pense qu’aurais tu fais sans le Fidelis? Etre libre du Fidelis… qu’aurais tu fais si tu avais réussi à t’en libérer? Etait-ce pour ça que tes résistances tant vantées n’ont jamais abouti, quelque part ton organisme qui ne se trouvait pas le courage de vivre sans ta haine, sans ta dépendance, parce que s’en était une. Dalia t’a-t-elle ôté un choix ou t’a-t-elle forcée à te faire face? A faire un vrai choix, te battre pour ce que tu voulais, plutôt que de réagir en fonction d’Interpol? Aurais-tu pu régler tout cela sans guerre civile? Combien de gens sont-ils mort à cause de ta lâcheté? Tu décides qu’elle voulait que tu sois digne d’elle, que tu prouves que tu puisses prendre en mains tes propres problèmes, le sien est l’orphelinat, sa responsabilité, les gosses sont en danger par ta faute, elle, son frère, la mère supérieure, tous ces gens qui t’ont adoptés sont en danger par ta faute. A cause de tes petits jeux avec la directrice, parce que tu te sentais vivant à lutter contre elle. Dalia veut que tu te libères, elle sait que tu ne peux pas être à elle avec cette haine, avec tes peurs, ce n’est pas le Fidelis le coupable c’est toi, ça l’a toujours été. Il faut que cette partie de ta vie s’arrête… si tu veux vraiment vivre, il te faut… mourir.

119