L’orphelinat de Santa Teresa, au nord de Santiago, un bled perdu des dieux. L’état de délabrement tend à faire penser que ceux qui entrent ici n’ont guère d’espoirs une fois sortis. L’argent fuit les lieux comme la populace les sidaïques… pour de guère meilleures raisons. On touche ici a des gens qui ne pourront rentrer dans le système, qui ne pourront dépenser, dont le nombre est trop restreint pour être utile en période électorale. On les parque là, le sens du devoir accomplis, emplit d’une sourde fierté qui a pour effet secondaire de magiquement nous faire oublier de penser à ce qu’il en adviendra. Pourquoi les orphelinats ont ils presque toujours un nom a caractère religieux? Afin de donner a ceux qui y déposent les charges, qu’ils le font dans leur intérêt. Comme cela est beau, pratique et finalement représentatif de la race humaine, on ne refourgue pas des gosses considérés comme charge inutile, voir insupportable a une bande de vieilles incontinentes… non… on confie de pauvres âmes perdues, rejetées, sans espoir a la bienveillance du très haut (des très hauts si vous êtes polythéistes). Protégées dans la maison de dieu, Allah, Bouddha… insérez la le nom ou désignation de votre divinité… ces âmes trouveront une famille qui les aimeront et les élèveront dans le droit chemin, la peur de la divinité en question et en fera des citoyens droits, dignes et fiers… bande de crétins. Et tout ca avec quel argent? Les largesses d’un gouvernement corrompu? Les donations d’une population déjà pressée et préoccupée chaque jour un peu plus par sa propre survie? Intervention divine? Ces gosses sont mis la pour en être débarrassé, une bande de pauvres bougres au grand cœur vont faire leur possible pour les aider avec des moyens du bord sans cesse se réduisant, les garçons iront dans les rues rejoindre les gangs et mourront d’une attaque a l’arme blanche ou d’une balle… les filles iront aussi dans la rue, elles rejoindront un réseau et mourront battue ou pire. Le pourcentage de ceux qui s’en sortent même moyennement est si ridicule qu’il en devient négligeable. Seuls ceux qui entreront dans les ordres auront plus ou moins une chance de vivre une vie de merde jusqu’à ce qu’ils en crèvent.
“Vous qui sortez d’ici, perdez tout espoir” pardon Dante, a sa place tu l’aurais marqué sur l’utérus de la plupart des mères, enfin… cela ne concerne plus que les trois quarts du monde. La mort, une partie de l’humanité l’a déjà plus ou moins conquise, ou tout du moins, le Pluralis s’en est chargé. C’était en 2009 que l’on a remis les premiers prix Nobels pour les recherches contre le vieillissement… tu aurais préféré les fusiller… mais à quoi cela aurait il servit? Ces gens étaient des scientifiques, ils ont fait avancer la science, ils ont fait leur boulot, ce que le reste de l’humanité a fait de leur travail… est le problème de l’humanité. Ils ne sont pas plus coupables que toi… pas plus innocents non plus. Le grand problème de l’humanité, tu muses, personnes ne semblent être responsable de ses atrocités, pourtant il y a bien quelqu’un qui appuie sur la gâchette, il y a bien quelqu’un qui décide de violer, tuer, piller, voler, chanter ou voter. Une dichotomie entre l’espèce et l’individu qui fait que les deux semblent vouloir des choses complètement différente l’un de l’autre, alors que les deux sont indissociables. L’individu veut survivre, alors que l’espèce tend à sa destruction, guerre, massacre, pollution, changement climatique. Quand trop d’individus veulent survivre, ils s’entredétruisent? Ou plutôt quand trop d’individus sont prêt à tout pour dominer leur voisin? Est t-on tellement en danger? Ou veut on a tout prix prouver une hypothétique supériorité? Une pathétique quête à la recherche de la preuve de notre propre existence?
Comment réconcilier certaines des actions humaines et leurs slogans? Pour arriver ici tu as du traverser une manifestation anti avortement, tout ce monde hurlant au droit a la vie, à une volonté de dieu, à l’infanticide… pourtant ici personne.
Tous ces gens sont comme par hasard partout, sauf là où ils devraient être, leurs efforts diriges a l’oppose de ceux qui en ont besoin. Où finiront tous ces gosses, ceux dont les parents ne peuvent s’occuper, ceux dont la mère a été violée, ceux dont les parents sont morts au nom d’autres idéaux, ceux qui gênent? Toi c’est ca qui te choque, ou plutôt la simplicité du raisonnement. Est ce vraiment dans la nature humaine de se préoccuper d’une idée plutôt que d’un problème réel? Ou est ce un autre cas de fuite en avant? Ils qualifient la pédophilie d’horrible mais d’ou viennent les victimes? A toujours vouloir trouver un coupable tout désigné, rien ne change finalement. Les maux de l’humanité étant dans sa nature elle-même, dans ce lien tout puissant, ce lien qui surpasse l’attachement humain, l’amour physique ou autre, la ferveur religieuse ou la plus pure des philosophie… ce lien qui finalement unit toute l’humanité par une vaste chaine de souillure. Un vaste marais de sable mouvant dans lequel toute l’humanité gesticule regardant en l’air sans voir combien elle s’enfonce… a refusé d’admettre que l’origine de ses maux tient aux bases même de ce qui la compose. En fait oui, il n’y a bien qu’un seul responsable, qui est en fait une, ce lien qui nous réunit tous… l’hypocrisie.
Tu as dépassé le temps où tu pouvais les juger, est ce eux qui font survenir ce gout acre au fond de ta gorge ou es ce toi tout simplement? Tu ne te fais plus d’illusions, depuis bien longtemps, à peu près depuis que tu as arrêté de les juger, ils sont la, que cela te plaise ou non, alors autant arrêter de s’en préoccuper.
Tu avais tout pour toi, tout ce dont tu as toujours rêvé, de l’argent, un emploi captivant, une petite amie superbe dont tu étais fou, la jeunesse éternelle… tu avais tout sauf ce dont tu ne t’inquiétais pas… ce visage dans le miroir. Puis un jour tu t’es aperçu que tu ne pouvais plus le regarder, alors tu as tout arrêté… Enfin c’est comme ca que tu aimes à te le répéter, la vérité est que malgré tous tes crimes tu étais innocent, puis tu as su, et cela a tout changé.
Le Pluralis est à l’origine de ce monde… de ton monde. Résultat des recherches contre le vieillissement, sous la forme de capsules à prendre une fois par jour, il empêche les cellules humaines de se dégrader, de fait l’être humain n’a plus à vieillir, plus à mourir. Il reste néanmoins très cher et seuls les pays les plus riches peuvent se le permettre. “Offert” par les gouvernements du G12 à leur population en vertu d’une interprétation scabreuse des droits de l’individu, les productions sont officiellement limitées par les facteurs climatiques, ainsi, les climats trop humides ne permettent pas sa synthèse. Plutôt pauvre comme excuse, mais elle reste l’excuse officielle. La vérité? Le droit de piller les pays de tiers monde en toute impunité, il suffit de montrer la carotte métaphorique pour voir n’importe quel dirigeant a deux balles vendre père et mère pour un morceau du comprimé magique. Et mieux encore, peu dans la population le savent, mais le vrai dirigeant de nos vies n’est plus un gouvernement, ni une entreprise pharmaceutique dont les actionnaires se trouvent être certains dirigeants de pays… préférablement du G-12. Non, notre vrai dirigeant se trouve être le tout puissant “Immortine”, officiellement l’un des facteurs les plus actifs du Pluralis, la vérité? Qui s’en préoccupe? Le fait est qu’une fois que l’on a prit du Pluralis, dès la première dose, on devient accro, la crise de manque est insoutenable, mais l’Immortine agit aussi sur les centres du cerveau régissant la capacité au suicide. La mort n’est plus une échappatoire. Le Pluralis est classé droit inaliénable, avant la liberté d’expression (condition pour l’aide de la Chine durant la dernière crise financière), le droit de vote, ou a l’éducation. Tous ceux qui peuvent se payer leur comprimes y ont droit, vérifié jusque dans les écoles ou bien souvent les premiers comprimes sont “offert” par les “sponsors”. Dès lors le suicide n’a plus à être interdit, il devient impossible, la bravoure n’a plus de signification, dans le royaume des immortels les couards sont rois.
Et il n’était que le premier d’une longue série, le prospect de la vie éternelle a débloqué des fonds incommensurables pour la recherche, le biologique a remplace la robotique, il fallait pousser l’humain au delà de sa condition, la recherche a remplacée l’évolution… En fait il fallait surtout trouver d’autres carottes, armes bactériologiques, et toute une librairie d’”améliorations” de l’être humain… un monde qui coute aussi cher que l’ancien… le problème n’est plus la pollution ou le réchauffement climatique… on a déjà trouvé les drogues pour ca. Le seul problème de l’humanité se trouve dans ses limites physiques (pour le mental on est déjà arrivé au bout… et depuis longtemps).
Aujourd’hui les pauvres ne se reconnaissent plus par leurs vêtements, leur couleur de peau ou leur maladie, mâchoires insectoides, agrandissement démesuré d’un ou plusieurs membres (oui celui la aussi…), un bras dans la cuisse ou le dos, victime volontaire d’un monde où le dopage est synonyme d’avancée scientifique.
Quel que soit l’ampleur des ratées, ou leurs monstruosités, ils sont nombreux à vouloir une part d’immortalité, quelqu’en soit le prix. Si nombreux en fait, qu’il avait fallu une police entièrement dédiée à empêcher la production illégale de Pluralis… la recherche privée de l’immortalité ou de la perfection de soi était subitement devenue immorale, un monde ressemblant un peu a un cauchemar bouddhiste.
Plutôt que de créer et d’entrainer une police spécialisée on a prit ce qu’on avait déjà. Interpol s’est vu “réaménagé” ses agents “réorientés”, ses passes “upgradés”, après tout quelle était l’intérêt d’une police mondiale surtout chargée de lutter contre le trafic de drogue? De fait les pouvoirs de ses super agents dépassaient ceux de la plupart des gouvernements du tiers monde. Ces derniers, de plus en plus appelés “Autre monde” par les medias, le retrait des aides aux pays en voie de développement, soumis grâce à la dépendance de leur dirigeants au Pluralis, a créé une catastrophe économique sans précédents, seuls les pays du G-12 auront conservé leur rang… voir l’auront amélioré, le reste du monde ressemblant facilement a un pays africain de la fin du 20eme siècles.
Gardes intègres a coup de pilules, leurs capacités augmentées par d’autres “miracles” de notre temps, supérieur en tous points à des bataillons armés entiers, une bande de super héros camés, souvent mentalement ou physiquement instables, capables des pires atrocités s’en être capable de ressentir une quelconque culpabilité, avec juste assez de “trous de mémoire” pour éviter de se poser les questions utiles.
Un petit prix à payer pour votre mode de vie, jeunesse éternelle, apparence a couper le souffle, performances accrues, l’oublie de l’impotence, destructions des derniers tabous, et la maladie guère plus qu’un concept associé à l’autre monde. Cette partie de l’humanité qui n’a pu échanger sa liberté pour la divinité.
Les ¾ du monde comme laissés pour compte. Un quart du monde ou un rire d’enfant n’a pas été entendu depuis près de 50 ans (leur pleurs par contre…). Comme tu pauses devant la triste excuse pour une entrée, une jeune femme s’approche, pas vraiment une nonne, elle irradie cette force que ne peuvent avoir que ceux qui ne connaissent pas mieux. Ceux qui sont jeunes par l’âge et non par l’apparence, ils puisent leur suffisance dans leur manque d’expérience, toujours en guerre contre quelque chose, ceux qui n’existent que parce qu’ils font quelque chose… ils ne contrôlent leurs émotions, et trop peu souvent leurs actions, poussés par l’avant, le spectre pourtant impossiblement lointain de leur mort les poussant à se sentir vivant maintenant. La vraie jeunesse, ceux qui veulent changer le monde parce qu’ils ne le comprennent pas et n’acceptent pas ce qu’ils en comprennent, les révolutionnaires, les déviants, les vivants. Leur naïveté, leurs rêves, et leurs espoirs sont pour toi une drogue aussi dure que l’Immortine, tu en as autant besoin, peut-être plus.
Est-ce pour ça que tu es la? Tu es presque tenté de le lui dire, lorsqu’elle te demande de t’identifier et la raison de ta venue. Tu te contentes de te présenter oubliant sciemment de répondre à ses autres questions. Peu de manières, aucun don pour la politique ou l’étiquette, tu te sens revivre, et quelque part tu en as honte, elle aurait pu avoir 30 ans de plus que tu ne serais guère mieux qu’un pédophile… un prédateur émotionnel… mais ce n’est pas pour ça que tu es ici… vraiment… Tu lui dis qui tu es et ce que tu veux faire. Honnêtement, tu es Européen ça fait presque 120 ans que ce n’est qu’un seul grand état Fédéral, la seule façon de résister à la crise, en internalisant sa propre misère. Avec la fusion nucléaire il n’y avait plus besoin des pays du moyen orient, les bas salaires des européens de l’est les ont rendu bien plus utiles que les chinois et leur sempiternelles grèves pour bénéficier des mêmes droits que les “occidentaux”(les dits occidentaux n’étant d’ailleurs pas étrangers à ces grèves). Tu arranges un peu ton âge. Tu n’as aucune vues sur elle, même si elle est plutôt charmante, exultant une sexualité crue, pas de maquillage, ni d’artifice particulier, pas d’amélioration médicale, juste de la pure féminité. Mais tu es déjà “pris”, même s’il est possible que tu ne la revois jamais… il n’y a juste plus de place, il n’y a que les drogues… tu ne peux désirer d’autres femmes, ou d’hommes voir d’animaux de compagnie, encore une des libertés dont on t’a privé. Au début il s’agissait “d’encourager” les résidents des pays du G-12 à éviter d’être attiré par les “mauvaises” personnes (une forme bien étrange pour ni plus ni moins justifier une sorte de racisme, non pas diriger sur la couleur de la peau, mais sur un lieu de naissance). Les individus provenant des pays de l’autre monde, étaient souvent prêt à n’importe quoi pour leur petit comprimé, et vraiment n’importe quoi. Les membres du G-12 sont donc venus avec une nouvelle drogue agissant sur les centres du cerveau, ce dernier ne pouvant créer de stimulation sexuelle que pour un individu projetant le bon type de stimuli. Les medias habitue a promouvoir l’exotisme et une image sexuelle de la femme ont été les premiers touchés, il a fallu raffiner le processus, mais d’ici que la deuxième version du produit sorte, tous les medias avaient déjà été nationalisés histoire de “protéger l’identité culturelle”, la pornographie et tout ce qui pouvait être jugé « immoral » ou « indécent » par un bien pensant arriériste membre d’un gouvernement du G-12 a pu ainsi être éradiqué, avec le hip hop, le rap, le rock, la poésie, enfin tout ce qui pouvait gêner une bande de rigides du colon dans leur 60-70’s. Puis une variante de la drogue est sortis, on s’est vite aperçu que le signal pouvait être réduit a l’individu… l’ensemble fut vite surnommé “Fidelis”, au vu des incontournables abus, une troisième version fut vite produite, réversible celle la, mais un traitement ne fut jamais proposé pour l’autre. Celle qui t’a été inoculé, bien contre ta volonté, par une autre “demoiselle”… Les besoins sexuels humains étant fondamentaux pour l’équilibre mental… enfin tu ne préfères pas y penser… tu ne peux rien y faire, hormis continuer de prendre ta dose de dérivés d’endorphines, censés calmer ce type de frustrations.
Pendant ce temps la jeune femme te guide à travers les restes de bâtiment, bien plus touché par le temps a l’intérieur qu’il ne le paraissait à l’extérieur. Tu te forces à éprouver un quelconque désir pour ton guide, mais tu n’arrives qu’à trouver de fausses similitudes entre elle et… l’autre. Ce n’est digne d’aucun de vous trois, mais tu n’arrêtes pas pour autant, tu aimes à voir là une vague tentative de ton cerveau de se rebeller contre son conditionnement artificiel, tu espères un début de rémission, un premier pas vers une liberté émotionnelle. La libido comme moyen de rébellion, tu repenses au combat pour l’égalité des femmes des 20-21emes siècles… elles ont progressivement eu le droit d’avoir leur propre désirs… elles pouvaient voir un futur dans lequel elles auraient les même droits que les hommes, une vraie égalité… elles l’ont eu… dommage que ca se soit passé une fois que vous ayez tous tout perdu.
Peu soucieuse de ta rébellion libidineuse interne (ou vexée de ton manque d’intérêt prononcé, ou juste trop fière pour te prêter une quelconque attention), la demoiselle te mène devant la mère supérieure… dont l’apparence a raison des quelques progrès dont tu te berçais. Plus momie qu’être humain, mère Theresa récemment sortie de sa tombe pour finir sa mission au Chili, tu réalises que même si le Pluralis n’était pas “encouragé” tu aurais risqué la dépendance… encore une fois, tout est une question de choix, il suffit de connaitre ses options.
D’un autre coté, plus tu la regardes, et au delà de la frustration que tu ressens de son air froid et de son agressivité défensive, tu ne peux t’empêcher d’avoir un certain respect pour elle. Tu as vu l’orphelinat, tu as vu dans quel état il est, tu sais très bien que quelques soient ses mérites, elle perdra ce combat, combien de fois l’a t elle déjà perdu? Et pourtant elle continue, portée par l’espoir d’une seule possible victoire, elle a accepté de vivre si longtemps dans l’échec. Elle a pourtant le choix, par pure obstination, elle a traversé les maladies, les brigades de la mort, les politiciens corrompus, une teigne de petite vieille, inébranlable malgré toutes ces épreuves. Si tu ne respectes pas ca que peux-tu respecter? Tu peux penser à des milliers de gens qui pourrait mourir demain sans jamais laisser de traces, portés par leur vie, immortels mais ne sachant que faire de leur vie. Alors que devant toi se dresse une force de la nature, quelqu’un qui met tout ce qu’elle peut dans une tâche qu’elle sait impossible et pourtant elle s’accroche. Ce n’est plus une question de foie, elle est investit d’une mission, sa foie la reniée depuis longtemps pourtant elle fait ce en quoi elle croit. Une sorte de Sisyphe des temps modernes. Etrangement ce genre de personne ne semble pas mériter l’immortalité… enfin d’après le G-12, d’un autre coté, elle la refuserait certainement, pour une vie si remplie la mort ne semble plus si terrifiante… presque attirante. Il y a chez toi peut être une touche d’envie… elle a une force que tu n’as pas…
Le ton de ta voix ne tremble pas, tu n’hésites pas. Tu espères pouvoir mettre autant de conviction dans ce que tu dis qu’elle t’inspire de respect. Tu as l’impression de te planter lamentablement, mais tu n’abandonnes pas, après tout tu ne promets rien qu’un peu de ton temps. Tu n’as pas de baguette magique pour que tout aille mieux, tu sais te servir d’un ordinateur… c’est a peu près la seule capacité que tu peux impartir, et c’est ce que tu proposes, c’est du volontariat, tu n’espères aucun paiement, juste quelques heures par jour pour enseigner aux enfants ce que tu sais. La mère supérieure te regarde suspicieusement, tu vois derrière ses yeux froid, un regard qui pourrait geler le soleil, qu’elle voudrait y croire mais n’ose pas, trop de promesses creuses, elle essai de déterminer si tu es un pédophile ou un pimp, elle essai de voir le prix que tu pourrais demander. Tu te sens mal, ta nationalité te donne envie de vomir, qu’as tu fais pour créer ce genre de réaction? Et puis tu te souviens… non pas maintenant, reste concentré, tu n’as pas le droit de montrer la moindre trace de doute.
Elle assène le coup de grâce, l’orphelinat n’a pas d’ordinateur pour les gosses, et encore moins les moyens de payer la facture d’électricité. Intérieurement tu souris, ce n’est pas un refus, c’est une possibilité, une porte entrouverte… tu t’y engouffres.

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