Dans le hangar attaqué, les civières, recouvertes d’une bulle foncée cachant les corps, partaient les unes après les autres à la morgue située dans les sous-sols. Certains soldats se refaisaient le récit de la bataille, encore et encore, se remémorant chaque détail, chaque décision ou chaque événement. Ils entendaient encore le bruit des explosions, ou revoyaient ces armes braquées vers eux. Certains en étaient grisés, d’autres traumatisés. L’adrénaline était là, toujours présente. Ils avaient vu la mort de près, et ne savaient toujours pas pourquoi. Puis un silence respectueux entoura la sortie des civières de leurs camarades tombés. Leurs camarades avec lesquels ils avaient partagé un café ou une anecdote quelques heures plus tôt. Une haie d’honneur s’improvisa et des larmes discrètes coulèrent sur quelques joues.
Toujours sur la passerelle, Tiago s’étala une crème cicatrisante sur ses plaies tandis que le Centurion MK12 arriva à son niveau en sautant, comme d’habitude, au-devant de la balustrade. Il s’accrocha et attendit que Tiago le regarde avant de commencer son rapport.
— Je t’écoute, fit Tiago.
— L’ensemble du vaisseau a été prospecté. Il n’y a rien à signaler.
— Confirme avec les démineurs, et continuez la surveillance du site.
— Reçu.
La lumière verte s’alluma, et le Centurion repartit patrouiller dans le hangar. Tiago posa sa crème et vit Aman monter l’escalier pour venir le rejoindre. Il vint s’installer à ses côtés, avec une vue privilégiée sur ce hall dévasté. Une place de choix et une très bonne vision d’ensemble sur cette mine devenue un champ de bataille.
— Ça pue, confia Aman.
— Je sais, répondit Tiago. Quelles sont nos pertes ?
— Cinq des nôtres. Quant aux autres, ils étaient onze. Il n’y a aucun survivant.
— Le « Thémis » vient d’arriver.
— Ce n’est pas vrai ! Elles sont là ? Je veux dire, en vrai ? ? ?
— Pas encore vue…
— Dans tous les cas, il va falloir se préparer à d’autres attaques. Et nous ne sommes pas prêts. Tous ses gens ne sont pas des soldats, mais des émigrés qui veulent vivre de ce gisement. Nous ne tiendrons pas beaucoup d’assauts comme celui-ci.
— Et pourtant, il faut qu’ils puissent se débrouiller. Personne ne viendra les aider !
— Le pouvoir central s’est complètement détourné de notre système, c’est une honte ! Mais ce blocus qu’impose Smith accentue les tensions ! On y est, dedans ! Et jusqu’au cou !
— Si une autre solution existe, je ne la connais pas encore, fit Tiago, sur un ton distant.
Pendant qu’Aman regardait en contrebas la sortie des dernières civières, Tiago tâtait encore ses plaies, n’espérant qu’une chose, c’est que cela n’effraierait pas sa maîtresse du moment.
— T’inquiète ! Le taquina Aman. Tu es toujours aussi belle !
— Je te plais toujours ?
— Plus que jamais !
Au milieu du fou rire, Aman vit une des portes d’accès s’ouvrir, et deux colons entrer, suivis par deux jeunes femmes, toutes deux vêtues de la tenue si spécifique des Amazones.
— On cherchait une solution, en voilà peut-être une ! Dit-il, en voyant les visiteurs marcher en contrebas. Je n’en avais jamais vu. Je veux dire, en vrai.
Tiago et Aman regardèrent avec intérêt l’entrée de deux Amazones, dont la présence suscitait déjà de la curiosité. Elles avancèrent en regardant tout autour d’elles et un des accompagnants entama une discussion avec un soldat qui vint à leur rencontre. De la balustrade, le son de leur voix était d’autant plus imperceptible à cause du bruit environnant résonnant dans ce grand hangar. Elles étaient, toutes les deux, brunes, les cheveux tressés et mi longs, retombant sur une épaule. Celle qui semblait être la plus jeune portait une tenue très près du corps et teintée bleu nuit, quand la plus âgée était habillée avec une tenue similaire de couleur rouge sang.
— Ma sœur les a toujours admirés, confia Aman, en continuant de regarder dans leur direction. Heureusement que ma famille l’en a dissuadé, sinon, elle en serait devenue une. J’en suis sûr !
Aman se demandait si la plus jeune était polynésienne. De loin, il ne la voyait pas bien. Elles paraissaient, toutes les deux, grandes et élancées, dotées d’une allure sportive.
— Je n’aurai jamais pu vivre en sachant ma petite sœur prendre de tel risque, continua Aman en ne les quittant pas des yeux.
Puis, il vit la plus jeune suivre un soldat et prendre la direction du vaisseau encore posé sur le toit. De la balustrade, Aman put apercevoir la marque noire de leur arc si particulier posé contre une structure, entre les omoplates de l’Amazone. Il n’en avait jamais vu auparavant, et imaginait qu’il devait se déplier à la demande. La curiosité le piqua, et il se surprit à vouloir descendre pour voir cette arme si célèbre de près. La plus âgée fit demi-tour et se dirigea avec ses deux accompagnateurs vers une autre porte de sortie. Aman décrypta sa tenue et vit une protection cousue sur un côté de leur poitrine, placée du côté où elle devait tirer avec leur arc. Des fines coques noires sur les avant-bras et la cuisse gauche, une ceinture à effet cintré, et leurs bottes qui remontaient sous les genoux, accentuaient ce côté « guerrière sexy » qui plaisait beaucoup à toute la gent masculine.
— Tu as déjà eu à faire avec… Continua Aman, qui avait la sensation de parler dans le vide.
Il se tourna vers Tiago, et s’aperçut qu’il suivait fixement l’Amazone la plus âgée du regard. Il lui fit de grands gestes amusés devant les yeux.
— Et ! Oublie mec ! Se moqua-t-il. Tu as plus de chances d’obtenir un visa de retour sur Terre que d’imaginer fréquenter une fille comme ça ! C’est une Amazone ! Au cas où tu ne l’aurais pas remarqué !
Malgré les moqueries de son ami, Tiago resta figé sur cette femme. Elle avança et croisa son regard une seconde, juste avant de sortir. Il ne lui donnait pas plus de vingt-cinq ans, si elle n’utilisait pas de pilule de jeunesse. Malgré son regard triste, elle avait quelque chose de magnétique, un visage très pâle, presque fragile tranchant avec la force qu’elle dégageait.
Dans le couloir qui menait de la mine à l’amphithéâtre, l’un des deux accompagnateurs entreprit une explication et une visite guidée à l’Amazone habillée de rouge sang.
— Puis-je être indiscret et vous demander votre nom ? Demanda l’accompagnateur avec tact.
— Je m’appelle Haïp, et ma jeune apprentie s’appelle Lys.
— Soyez le bienvenu sur Hauméa ! Même si nous aurions voulu vous recevoir dans d’autres circonstances.
Ils passèrent à côté de l’accès aux immenses dépôts de stockages pour les nouveaux minerais. La porte incurvée qui bloquait l’accès au site venait d’être relevée, et une inspection était en cours par la toute jeune armée de protection de la planète. Elle aperçut également les couloirs qui menaient aux différents laboratoires de recherche, et des scientifiques encore bouleversés par les événements. Toute cette architecture ne ressemblait en rien à ce qu’elle avait croisé auparavant.
— Qui est responsable de la sécurité ? Demanda Haïp à son guide.
— Depuis un an, le chef Smith a confié cette tâche à Tiago Wilson.
— C’est un colon ?
— Non, Lady, c’est un mercenaire ! S’exclama-t-il. Le chef Smith le paie très cher !
— Il le paie cher, mais il fait un très bon travail, intervint vigoureusement le second accompagnateur. Depuis qu’il est arrivé, l’armée d’Hauméa a considérablement évolué, et dans le bon sens !
— Peut-être, mais je te rappelle qu’il est n’est là que pour deux mois encore, et il n’a formé aucune relève pour le commandement !
— Et ose dire que s’il n’avait pas été là, nous aurions repoussé cette attaque ?
— Je vous propose de continuer ce débat à un moment plus opportun, intervint Haïp, pour apaiser les esprits.
Apparemment, la présence et la rémunération de ce mercenaire alimentaient des discussions qui devaient être plus ou moins houleuses entre colons. Les deux hommes arrêtèrent leur débat surtout quand ils croisèrent deux femmes en pleurs, encore sous le choc de l’attaque. Ils s’arrêtèrent quelques instants pour des mots réconfortants et rejoignirent ensuite l’amphithéâtre bondé. Haïp découvrit cet endroit pour la première fois, regarda autour d’elle et devina quelques chanceux nouveaux arrivants, interrogés par des agents. Il fallait répondre à des critères précis pour habiter désormais sur Hauméa. Elle leva les yeux et s’aperçut que tout le plafond du cube était transparent. On pouvait voir son atmosphère bleutée, et deviner l’infinie de l’espace. Elle rebaissa son regard et remarqua également que toutes les nationalités étaient représentées. Chacun arborait avec fierté les couleurs de sa nation d’origine sur son uniforme, et la Terre entière s’était donné rendez-vous ici. Un étrange mélange qui détonait avec ses deux voisines, Eris et MakéMaké, où toutes les nationalités s’étaient regroupées par cubes, entourées de frontières.
Elle n’entendit que des discussions en anglais, et descendit les marches sous des regards curieux, admiratifs et parfois intrusifs. Ce n’était pas tous les jours que l’on croisait une Amazone. Le premier guide s’arrêta et se plaça à côté d’elle en lui désignant le bas de l’amphithéâtre avec un geste doux et poli du bras.
— Lady, le chef Smith vous attend dans son bureau.
— Merci.
Arrivée en bas des marches, elle se présenta devant la porte ouverte du bureau de Zeian avec curiosité. Elle entra doucement dans une semi-obscurité provoquée par des murs sombres et faite pour souligner tous les détails du film que Zeian se rediffusait. Haïp entra avec une telle discrétion, qu’il ne remarqua pas sa présence. En regardant cette attaque, elle trouva aussi que la tactique des assaillants était illogique dans cette configuration, donnant l’impression d’être fondée sur la défense. Ils s’étaient déployés dans le hangar, et, une fois placés, ils avaient été éliminés pour ne permettre aucune capture par les Centurions ou les Optios. Pas d’attaque aux gaz, ni à l’explosif, il n’y avait rien d’offensif dans leurs intentions.
Quand la bataille s’acheva, elle brisa son silence.
— C’est trop facile.
Zeian, encore de dos, et surpris par cette présence qu’il n’avait pas sentie, se retourna d’un coup.
— D-v, lumière, ordonna-t-il.
Quand la lumière se ralluma dans la pièce, Zeian fronça immédiatement les sourcils en voyant l’Amazone qu’il avait devant lui. Il n’en croyait pas ses yeux
— Ils ne donnent pas l’impression d’être venus pour se battre, continua-t-elle, comme si rien n’était. Ils se sont déployés, mais leur tactique de combat est basée uniquement sur la défense. Ce qui est complètement inapproprié dans ce cas-là.
Zeian fut un instant amusé de cette situation. La revoir après toutes ces années fut une heureuse surprise, car il ne s’y attendait plus. Il la reconnut grâce à l’air malicieux de son visage, et de ces yeux verts perçants si atypiques. Il n’avait croisé personne avec des yeux pareils. Il compta rapidement les années dans sa tête, dix ans qu’il ne l’avait pas vu. Déjà ! À de leur dernière rencontre, elle était une adolescente pourvue d’un caractère affirmé.
— Je suis d’accord avec toi, dit-il, avec un sourire complice.
Avant d’arriver, Haïp s’était demandé s’il la reconnaîtrait après toutes ces années.
— Détestes-tu toujours que l’on t’appelle par ton prénom ? Dit-il, sur un ton taquin. Qui est un prénom de garçon, si ma mémoire est bonne ?
Il se déplaça et se rapprocha tout doucement d’elle. Haïp baissa la tête en esquissant un rictus timide. Le revoir après tant d’années lui donna l’impression de redevenir une enfant. La provoquer sur son prénom, qu’elle détestait, était la dernière chose qu’elle voulait pour des retrouvailles. Cette réaction consolida Zeian dans ses certitudes, c’était bien la petite fille qu’il n’avait pas vue depuis plus de dix ans.
— La dernière fois que je t’ai vu, tu étais encore une enfant, et je retrouve une femme, dit Zeian, affectueusement.
— Je déteste toujours mon prénom, mais tout le monde m’appelle Haïp.
— Tu es magnifique.
Ils se firent une accolade amicale et brève. Zeian la revit enfant l’espace d’un instant. La première fois qu’il l’avait vu, elle était âgée d’à peine 8 ans, et vivait dans l’ombre de sa marraine d’adoption, une Amazone du nom de Faraï.
— Cela faisait trop longtemps Zeian, chuchota-t-elle, d’une voix douce.
— Je savais que tu étais devenu une Amazone, dit-il, avec fierté. J’ai eu des contacts réguliers avec Faraï. D’ailleurs, comment va-t-elle ? Cela fait un moment que je n’ai plus eu de ses nouvelles.
Le visage d’Haïp se contracta. Elle ferma les yeux l’espace d’un instant, et se concentra pour ne pas s’effondrer.
— J’ai tellement été pris par le temps ces derniers mois, poursuivit-il en regagnant le siège de son bureau.
Zeian ressentit le malaise et se retourna vers elle. Il sentit que l’émotion la submergeait, et s’inquiéta immédiatement de cette réaction. Il pressentait un drame.
— Faraï est morte lors d’une mission sur Eris, dit-elle, avec une grande retenue. C’était l’année dernière.
— Je suis désolée, balbutia Zeian. Je ne savais pas.
Il encaissa ce choc inattendu, se sentant incroyablement gêné de ne l’apprendre qu’un an après.
— Je sais tout ce qui vous liait. Je comprends et je partage ta peine. Que s’est-il passé ?
Il lui fit signe de venir s’asseoir sur le fauteuil noir devant elle. Haïp avança avec embarras alors qu’il cherchait des paroles justes à prononcer face à cette triste nouvelle.
— Elle était partie pour une simple conciliation entre Russe et Espagnol.
Le son de sa voix était frêle, et exprimait clairement l’émotion d’un intense chagrin.
— Quand son émetteur s’est signalé en défaut, deux Amazones sont parties à sa recherche, continua Haïp. Quand elles sont arrivées, il était trop tard.
— Tu n’y étais pas ?
— Non, j’étais blessée, elle était partie seule. Le différend ne semblait pas important. Quand un émetteur se met en défaut, ce n’est généralement pas bon signe. Elles ne m’ont pas prévenu tout de suite qu’il y avait un problème.
— Quelles sont les circonstances ? Demanda-t-il, avec beaucoup de tact.
— On ne sait pas, personne ne sait. Elle s’est battue, son corps était recouvert de coups, et… elle a été défigurée.
— C’est horrible, fit Zeian consterné.
— Nous pensons à une vengeance, cela en a tous les codes. Mais nous ne savons pas qui…
Après un bref silence, il reprit, compatissant,
— C’est une grande perte pour votre institution, j’en suis navré.
Haïp décida de se ressaisir et sortit de sa torpeur.
— Merci, mais revenons plutôt à ce qui nous amène ici. J’ai appris votre attaque à notre arrivée. Lys, mon Ikasle, est partie dans leur vaisseau pour trouver d’où il vient.
— Tu as une apprentie ? Tu es donc devenu une marraine ! Félicitations !
— C’est un grand honneur ! J’essaie d’en être digne.
— Je ne sais pas si cette attaque est liée au blocus d’Hauméa, mais il nous faut de l’aide.
— Même si nous venions initialement pour vous aider à défendre votre site, nous devions être une force de dissuasion. Mais cette attaque change tout, nous passons un cap qui n’avait jamais été franchi auparavant. Il faut informer Belhène au plus vite pour qu’elle intervienne auprès du Conseil.
— Il faut savoir qui a commandité cette attaque.
— Connaître l’ennemi pour mieux le combattre… la base, fit Haïp, en se levant. Nous trouverons qui est le commanditaire, ce n’est qu’une question de temps.
Avant de sortir, Haïp se retourna vers un Zeian encore ému par ces retrouvailles.
— Une dernière chose, je suis désolée pour Lilly. J’ai appris qu’elle faisait partie de l’expédition malheureuse pour les fouilles primaires d’Hauméa.
— Merci de cette attention, répondit-il, reconnaissant.
— Non, je ne me suis pas manifestée pour vous donner mon soutien après ce drame. Et je m’en veux beaucoup. Notre surcharge de travail n’est pas une excuse.
— Ne sois pas trop sévère avec toi, cette attention me touche. Je ne savais pas pour Faraï. Je ne suis pas mieux.
— Il faut combien de temps ? Demanda-t-elle, avec une fragilité qu’il ne lui connaissait pas. Il faut combien de temps pour oublier ?
— On n’oublie pas, on n’oublie jamais. Mais on apprend à vivre avec, et c’est déjà beaucoup.
Haïp le remercia d’un mouvement de tête et quitta le bureau. Dans l’amphithéâtre, l’effervescence rendait l’atmosphère électrique. Elle s’arrêta et se mit à réfléchir quelques secondes, hermétique à toute l’agitation régnant autour d’elle. Elle se demanda par où commencer pour dénouer les fils de cette attaque. Une idée lui traversa l’esprit, elle se dirigea vers un agent installé à son pupitre, et l’aborda avec un sourire poli :
— Bonjour.
— Bonjour, que puis-je faire pour vous ? Répondit l’agent, sèchement.
Cette femme parlait avec un accent très tranché. Sa figure trentenaire très pâle et ses cheveux blonds tirés en arrière accentuaient un effet sévère. Malgré le manque d’enthousiasme de son accueil, Haïp ne lui enlevait rien de ses qualités professionnelles. L’ambiance était particulièrement tendue après cette attaque, chacun avait sa façon d’exprimer son désarroi. Certains pleuraient dans un coin, ou avaient l’air hébété, et d’autres se remettaient au travail, la boule au ventre. Tous les agents de la sécurité étaient habillés avec des vêtements très épais, et la température fraîche du lieu ne laissait pas la possibilité de mettre des tenues plus légères. Mais une odeur de transpiration et de stress flottait. L’anxiété était étouffante.
— Je souhaiterais savoir où est la morgue ? Poursuivit Haïp.
— Vous ne connaissez pas les symboles de repérage ?
— Non, est-il possible de m’indiquer le chemin ?
Haïp se pencha et vit son nom sur le coin du pupitre.
— Lady Schweitzer ?
La voix calme et polie d’Haïp détendit l’ambiance. L’agent demanda à son driver d’afficher le chemin pour aller de l’amphithéâtre à la morgue. Celui-ci semblait tortueux. Lady Schweitzer mit en garde Haïp sur le système de signalisation pour y accéder.
— N’hésitez pas à demander votre chemin, fit l’agent, en guise d’au revoir.
Haïp partit dans les entrailles de ce grand cube, qui contenait en grande partie, toutes les infrastructures liées à l’exploitation de la mine. Pour faciliter l’orientation dans les couloirs, il fallait maîtriser le langage des couleurs et des symboles. Tous les habitants ne parlant pas encore une langue commune, ce code fut établi en attendant, pour se guider. Après s’être retrouvée successivement dans les locaux de stockage de pièces détachées, puis face au tunnel de liaison avec le cube de vie des colons, elle finit par demander à un technicien de l’accompagner jusqu’à la morgue.

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