En arrivant dans l’appartement, Tiago brancha son driver avec un agacement non dissimulé, et se dirigea directement vers la salle de bains en continuant de tourner le dos à Haïp, ce qui commençait sérieusement à l’exaspérer.
— Je vais prendre une douche, dit-il, sèchement. Le canapé se transforme en lit, demande à ton driver.
Haïp entra à son tour en continuant de fixer Tiago avec scepticisme. Elle ferma la porte d’entrée et le regarda quitter la pièce, méfiante. Elle se dirigea vers ses affaires d’un pas lent, tandis que Tiago exprima sa contrariété dans l’intimité de la salle de bains, retirant ton tee-shirt et le jetant au sol avec rage. Il avait le regard inquiet, parfois dans le vide.
— Dans quelle galère je vais encore me fourrer, se disait-il.
Décidément, ce Viktor avait le chic pour l’embrigader dans des projets toujours plus douteux les uns que les autres. Il avait accepté ce travail sur Hauméa contre une belle somme d’argent, mais aussi pour s’éloigner de cet homme dont la présence commençait à lui être insupportable. Et cette décision était sur le point de se retourner contre lui.
Il s’arrêta, soupira, et finit par se déshabiller complètement. Il posa son arme à côté de ses affaires, et fila sous la douche, sous une bruine d’eau bien chaude, comme il aimait. Il appela son driver avec une petite voix.
— D-v, dans la douche, eau à 28°.
— Oui, Monsieur.
L’eau chaude coula aussitôt. Il s’en délecta, perdu dans ses pensées et pressé de se détendre un peu. Soudain, il entendit le bruit de la porte derrière lui. L’accès à la salle de bains venait de s’ouvrir et il sentit une présence dans la pièce. Le mur reluisant de la douche refléta ce qui se passait derrière lui, et il commença à se haïr d’avoir posé son arme si loin de la douche.
— Retourne-toi, dit Haïp, sereinement.
Tiago se mordit la lèvre inférieure, et fit demi-tour. Elle, toujours en robe de soirée et la fente de sa robe déchirée, le braquait avec son arc. Debout, juste à côté de son arme, elle avait installé sur son avant-bras droit, sa coque contenant sa recharge de flèches. Elle le fixait avec une certaine sérénité, recouvrant une colère qui ne demandait qu’à éclater.
— De quoi as-tu parlé avec ce Viktor ? Demanda-t-elle, d’une voix autoritaire.
— Si tu me rejoins, peut-être…
Il n’eut pas le temps de finir sa phrase que Haïp tira une flèche qui se planta juste à côté de son visage. Tiago ne bougea pas et vit Haïp faire une impulsion brève du poignet. Une flèche miniature s’éjecta de sa coque pour se mettre à grandir en quelques millisecondes et s’installer en position de tir. L’opération ne dura qu’une seconde. Tiago eut raison de ne pas bouger, il n’aurait pas eu le temps de faire quoi que soit pour la neutraliser. Sans avoir vraiment envie de lui faire du mal.
— Dois-je reposer ma question ? Dit-elle, en commençant à devenir menaçante.
— Haïp, c’est compliqué.
— Je suis sûre que je peux comprendre. D’ailleurs, j’attends…
Tiago regarda son arme posée juste à côté d’elle et se mit à se maudire d’avoir fait une erreur si basique. L’eau chaude de la douche lui ruisselait sur tout son corps, mais Haïp n’en était pas troublée, et se fit plus incisive.
— Tiago, te planter une flèche entre les deux yeux, ne me posera pas de problème, soit sûr de cela.
Il se passa un silence. Une vapeur chaude commença à envahir la salle de bains et à faire monter la température de la pièce. Il hésita à mentir, chercha une excuse bidon, mais se ravisa. Il avait comme une intuition, comme si lui mentir serait la pire des choses, avec le spectre que lui cacher la vérité allait lui revenir en pleine figure. Il le sentait, c’était le genre de retour de bâton qui pouvait faire mal !
— Il monte une armée pour envahir Hauméa, avoua-t-il. Il veut que j’en prenne la tête.
Haïp, effarée, voulait rester calme, mais sa réaction allait pourtant trahir de l’agacement,
— Tu voulais m’en parler à quel moment ?
— Je ne savais pas comment aborder le sujet avec toi. Il m’a proposé une très grosse somme d’argent pour ce… travail.
Haïp respira profondément et continua d’une voix plus posée,
— Que comptes-tu faire ?
— Demain, j’ai un rendez-vous avec lui. Il veut me montrer où il en est. Je ne le pense pas capable de monter une armée tout seul. C’est sûr, je le connais, il n’en a pas les épaules. Il y a quelqu’un qui le commande.
— Tu ne réponds pas à ma question, que comptes-tu faire ? S’agaça-t-elle.
Il ne l’avait pas quitté des yeux depuis son entrée dans la salle de bains, la voyant très contrariée, il décida de jouer l’honnêteté, et ce n’était pas souvent que ça lui arrivait.
— Plus j’y pense, et… même pour l’argent, je ne veux pas être responsable d’une guerre.
Haïp continua d’afficher une forte contrariété, et ne baissait toujours pas sa garde. Tiago commençait à se sentir vraiment mal à l’aise de la situation, et rassembla ses mains sur la tête comme pour essayer de se cacher.
— Tu comptes avertir les autres ? Demanda Tiago.
— Cela dépend de toi.
Il fronça les sourcils.
— C’est-à-dire ?
Haïp baissa enfin son arc pour le plus grand plaisir de Tiago.
— Qu’une armée se prépare, c’est une chose, affirma-t-elle. Mais il faut en savoir plus. Je ne leur dis rien… pour l’instant.
Elle sortit de la salle de bains avec un air triste qui le toucha. Quand il se retrouva enfin seul sous sa douche, il se mit à se moquer de lui-même et de la situation qu’il venait de vivre. Jamais de sa vie, il n’avait été braqué, nu comme un ver, par une femme.
*
Sans musique et sans la lumière des projecteurs, l’« Antika » montrait le visage d’un club froid et industriel, tranchant avec l’image superficielle des fêtes qu’il abritait. Isaak traversa une piste de danse vidée de ses clubbers, et monta d’un pas pressé dans le carré VIP. Il trouva Viktor affalé sur un immense fauteuil capitonné, très occupé à roucouler avec une hôtesse très faiblement habillée. Isaak faisait partie de cette vieille école qui prônait la famille, et avait beaucoup de mal à composer avec les infidélités de son patron, censé montrer l’exemple. Il installa son driver dans un pupitre pour ensuite se tourner impatiemment mais silencieusement vers son patron, encore accaparé par plus important, et visiblement très surpris de cette agitation.
— Il y a un problème ? L’interrogea Viktor.
— Nous avons trouvé un homme dans les toilettes des femmes. Il était complètement K.O !
— Que s’est-il passé ? Dit-il, agacé. Je ne veux pas d’ennui dans cet établissement, Isaak. Je ne veux pas voir les autorités venir ici, tu le sais !
L’hôtesse se leva et quitta le carré précipitamment, comprenant que sa place n’était plus là. Viktor soupira pour marquer sa contrariété d’avoir été importuné, et s’installa, récalcitrant, au bord de son sofa.
— On a visualisé le film de surveillance, fit Isaak. Et je crois que ce que l’on a vu va vous intéresser.
Il appuya sur un fichier affiché en hologramme devant lui, et un film montrant une rixe se déroula. Voir une femme étaler un homme n’était pas chose courante, surtout avec une telle assurance.
— Eh bien, elle ne plaisante pas ! Fit Viktor, d’un ton amusé.
Puis il se leva à son tour, intrigué, et rapprocha son visage. Il n’en croyait pas ses yeux. Il n’en était pas sûr. Mais si, il avait déjà vu cette femme quelque part.
— Mais c’est la petite amie de Tiago ! S’exclama Viktor.
— Pas beaucoup de femmes savent se battre, surtout comme ça.
— Je pense comme toi. Tiago nous a ramené une Amazone.
— Elles prêtent serment. S’ils ne sont pas ensemble, que fait-elle ici ? Et il y a quelque chose d’étrange, elle n’est pas enregistrée. Nulle part !
Le film s’acheva avec la sortie d’Haïp des toilettes. Juste avant qu’elle ne quitte le champ, Viktor sélectionna l’image de la jeune femme avec sa main. Son visage devint plus net, et chaque détail ressortait avec perfection. Son visage, ses pommettes, ses yeux. Il n’avait plus de doute.
— Que se passe-t-il ? Demanda Isaak. Vous l’avez déjà vu ?
— Je ne suis pas certain, mais…
Isaak dévisagea son patron. Pour sa part, c’était la première fois qu’il croisait cette femme.
— Je m’en occupe, fit Viktor.
Isaak récupéra son driver et sortit du carré. Il resta avec ses interrogations, car il le savait, il n’était pas là pour poser des questions. Viktor resta figé sur place, quelques instants, avant de prendre une décision. Il se laissa le temps de la réflexion, regarda l’heure avec anxiété puis vérifia qu’il était bien seul. Le carré était vide et seuls quelques robots de nettoyage œuvraient. Il prépara ses phrases et consentit enfin à appuyer sur un bouton du pupitre. Au bout de quelques secondes, l’hologramme d’Horkos apparut devant lui.
— Qué pasa, señor Pajarès?
— J’ai une bonne nouvelle, répondit Viktor. Nous avons enfin trouvé Wilson.
— Nous savions où il était, il a juste, enfin, accepté de venir te voir.
— Son sale caractère ne me surprend plus !
— Est-il d’accord pour travailler pour nous ?
— C’est un mercenaire, seul l’argent l’intéresse, payons-le bien, et il fera comme bon nous semble.
— Bien… Je vous suggère de commencer dès à présent à déménager toutes les cargaisons.
— Ce sera fait, par contre…
Viktor hésita, puis décida de se lancer.
— Nous avons un petit imprévu, enfin, je veux plutôt dire un imprévu de taille…
— Qui a-t-il, Viktor ?
— Il était avec une Amazone.
Horkos sembla interpellé. Ses yeux, d’abord d’un bleu émeraude, se mélangèrent à des notes de corail, avant de passer, définitivement, au rouge.
— Vous en êtes sûr ? Dit-il, en avançant son visage.
— Nous l’avons vu se battre, il reste peu de place au doute.
— Mais c’est une très bonne nouvelle.
Ses yeux rouges commencèrent à se mêler à un rire sarcastique. Viktor hésita… Il savait l’importance de la phrase qu’il s’apprêtait à prononcer qui arrêterait l’hilarité d’Horkos.
— Je pense que c’est Hippolyte, lâcha sèchement Viktor.
— Cela fait plus de quinze ans, répondit Horkos, dubitatif.
Viktor baissa la tête quelques instants, puis finit par avouer ce qu’il l’avait convaincu,
— Elle ressemble beaucoup à sa mère. Elle a ses yeux. Mais surtout, elle n’est pas fichée ! Je crois que le doute n’est plus permis.
Un silence s’installa entre les deux hommes. Cette nouvelle perturba Horkos, plus qu’il ne l’avait pensé. Sa rétine était devenue blanche, mais il la cacha en baissant sa capuche. Il n’exprimait plus rien. Viktor brisa ce silence pesant en premier.
— Que dois-je faire ?
— Si c’est elle, ça change tout !
La communication se coupa brutalement. Viktor avait redouté cet instant depuis tant d’années.
*
Haïp ne trouva pas le sommeil. Elle fit tout ce qu’elle put, mais n’arriva pas à se calmer. Elle ne comprenait pas pourquoi elle était dans cet état, mais refusa de se poser un casque sur la tête pour l’aider à dormir. Elle préféra essayer de trouver l’origine de son malaise et s’installa dans l’obscurité devant la baie vitrée. Elle s’était juste habillée d’une longue robe blanche, légère et à bretelle, qui descendait jusqu’aux chevilles, et avait enfilé un gilet de couleur brique sur les épaules. Elle s’était assise sur le dossier du canapé, ses pieds nus reposaient sur un petit meuble posé contre le mur. Sa robe fendue laissait entrevoir une partie de ses jambes. Elle avait laissé ses cheveux détachés, et remarqua que Tiago avait augmenté la température de l’appartement pour qu’elle n’ait pas froid durant la nuit. Cette attention la toucha sans vraiment la réconcilier avec lui. Elle avait été vexée de sa cachotterie, et se demandait bien pourquoi elle l’était !
Située au dernier étage du bâtiment, la vue donnait sur l’espace et le voile atmosphérique bleu. Seul l’appartement de Tiago était situé sur le plafond du cube. Sa proximité avec la barrière lui permettait d’apercevoir quelques petits astéroïdes qui venaient exploser au contact de l’atmosphère, provoquant de légères déformations de la structure. Elle reprenait sa forme initiale en quelques secondes. Haïp regardait ce spectacle, hypnotisée et absente. Tiago l’avait déçu, et cherchait pourquoi elle en était aussi contrariée. Quand elle l’entendit sortir de sa chambre, elle tenta de se ressaisir. Il fut surpris de la voir debout, et partit se servir un verre d’eau en silence. Habillé d’un simple pantalon noir, il but une gorgée avant d’enfiler une veste de la même couleur pour venir parler avec elle.
— Tu n’as pas sommeil ? Demanda-t-il.
— Non, répondit-elle sans bouger. J’ai un peu de mal à dormir…
— Haïp, il faut que tu comprennes que…
Il fut coupé par l’intervention du driver, qui, en entendant la voix de son maître, se mit en route.
— Un message de la part de Viktor pour monsieur, fit D-v.
Tiago regarda Haïp lui tournant toujours le dos. Il prit quelques secondes pour réfléchir, se surprit à se dire qu’il commençait à l’apprécier, même si cela le contrariait. Il n’aimait pas s’attacher.
— Je prends, ordonna-t-il.
Haïp haussa les sourcils, étonnée. Après les événements de la soirée, elle ne s’attendait pas à cette décision de sa part. Un plan en trois dimensions apparut sur le mur des communications et la voix du driver se mit à retranscrire le message envoyé par Viktor.
« Gare-toi demain à cet astroport et attend à l’entrée. Arrive en début d’après-midi. Quelqu’un viendra te chercher, toi… et ton amie. À demain »
Haïp se retourna en direction de l’hologramme. C’était une soirée riche en surprise pour elle. Tiago fronça les sourcils et montra une forte contrariété face à cet imprévu. Haïp le pressentit et se tourna à nouveau vers la baie vitrée, voulant ignorer cette désapprobation. Il avança et s’installa au bord de l’épais carreau à quelques mètres d’elle.
— Ce n’est pas dans ses habitudes, dit-il.
Haïp ne répondit pas, ne bougea pas.
— Ne pense pas que je veuille t’exclure, poursuivit-il. Mais même pour une femme comme toi, c’est très risqué de te rendre là-bas. Il y a quelque chose qui cloche. Cette invitation, ce n’est pas normal.
Après une longue inspiration traduisant de la lassitude, elle parla d’une voix monocorde.
— Je n’ai pas peur. J’ai très rarement peur, pour ne pas dire, jamais. Mon père m’avait toujours interdit d’avoir peur. Je ne l’ai connu que jusqu’à mes 7 ans. Mais il m’a appris à tenir une arme avant de m’apprendre à marcher !
Après les puces électroniques greffées sur son cerveau, cette seconde révélation de la soirée étonna Tiago, plus que la première. Les conditions dans lesquelles elle avait grandi lui semblaient complètement irréalistes. Il ne l’avait pas imaginé, n’en croyait pas ses oreilles, mais ne laissa rien transparaître. Elle tourna brièvement sa tête vers lui.
— Alors, m’aventurer dans des cubes remplis de Russes hostiles aux étrangers ou aux Amazones, cela ne m’impressionne pas, ajouta-t-elle.
— Sois consciente de l’endroit où tu t’apprêtes à mettre les pieds.
Après un silence bref, Tiago fut piqué de curiosité.
— Tu sais pourquoi ton père t’a élevé comme cela ? Demanda-t-il.
— Non, tout ce que je sais, c’est qu’il devait vouloir un garçon par-dessus tout, car il m’a donné un prénom de mec !
Les appréhensions d’Haïp se levèrent, et elle eut un léger fou rire qui lui fit plaisir. Il ne le savait pas, mais il était très rare qu’elle révèle son vrai prénom.
— Tu promets de ne pas rire ? Supplia-t-elle.
Tiago haussa les épaules en buvant une gorgée de son verre, mais il s’empressa de lui adresser un clin d’œil complice.
— Il a osé m’appeler… Hippolyte, dit-elle, en grimaçant.
— C’est très… original, remarqua Tiago, avec un brin de moquerie.
Elle lui adressa une grimace amicale avant que Tiago ne reprenne son sérieux.
— Que s’est-il passé ? Demanda-t-il.
— Mon père faisait du trafic à ce que je me souvienne. Tout est vague. Mes seuls souvenirs sont qu’un jour, les autorités ont pris d’assaut la maison, mon père avait essayé de me cacher. Il a été tué dans les combats.
— Qu’est-ce qu’il s’est passé pour toi ?
— Une des femmes qui faisait partie de l’équipe d’assaut m’a trouvé. Elle m’a recueilli et s’est occupée de moi.
— Une Amazone… ?
— Oui, elle s’appelait Faraï, dit-elle la voix nouée.
Même si cela faisait presque un an qu’elle avait été assassinée, à chaque fois qu’elle prononçait son nom, cette boule au ventre et ces larmes revenaient en un quart de seconde comme tout s’était produit la veille.
— Elle est morte ici, l’année dernière. C’était une mère pour moi. Le plus frustrant est de ne pas savoir ce qui lui est arrivé.
Tiago sembla gêné d’entendre ce nom. Il baissa le regard, mais concentrée à ne pas pleurer, Haïp ne le remarqua pas.
— Ça semblait tellement évident que j’en devienne une, continua-t-elle.
— Tu n’as pas connu ta mère ?
Haïp fit un signe de la tête pour répondre non.
— Tu connais tes origines ? Insista-t-il.
— Non.
— Un nom de famille en dit beaucoup sur les origines…
— Si seulement je le connaissais.
— Tu ne le connais pas ?
— Non…
— Et celui de ton père ?
— Je l’appelai papa… je sais que d’autres l’appelaient Ozkar, mais ça ne m’avance à rien de savoir son prénom.
— Et Hippolyte ne te plaisait pas ?
— Les Amazones sont rebaptisées dès leur entrée à l’école par des noms comportant une à deux syllabes, pour faciliter la communication pendant les combats.
— En plus de votre dialecte si particulier ?
— Je ne te dirai rien sur ça, même avec de la torture…
— Ne me tente pas !
— Même pas peur.
— Donc Haïp est un diminutif…
— C’est mieux qu’Hippolyte…
— Hippolyte quand même !
Ils se regardèrent et éclatèrent de rire. Un fou rire réconciliateur qui leur fit du bien, à tous les deux.

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