Henri se rendit dans la cellule qui lui avait été affectée le temps qu’il résiderait au Krak. La vocation de paladin faisait d’eux des nomades et peu d’entre eux disposaient de logements fixes. De fait, rares étaient ceux ayant des possessions personnelles. La plupart du temps, il s’agissait juste de petits objets, souvenirs d’enfance ou d’un être cher.

La pièce était semblable aux appartements du hiérarque : dépourvue de décoration et remplie d’objets purement utilitaires. Henri s’agenouilla devant l’autel de prière et commença à réciter le texte des livres sacrés. Le son familier des paroles eurent tôt fait de détendre le paladin. Il décida de poursuivre par de la méditation et il s’assit en tailleur sur son lit.

Henri aurait voulu trouver la paix et la sérénité, voire un écho de sagesse de ses vies antérieures. Il en avait bien besoin. Les derniers jours avaient eu leur lot d’événements désagréables. Et maintenant il y avait cette conversation avec Richard qui, malgré toute la gentillesse du vieil homme, avait comporté des aspects déplaisants. Henri ne blâmait que lui-même de cela.

Mais le paladin ne trouva ni paix, ni sérénité, ni sagesse. Seulement l’écho d’un vieux souvenir :

Il était attablé dans une grande salle d’une maison aux murs de bois. Devant lui, sur une table assez rustique, se trouvaient les restes de deux repas. Juste en face d’Henri se tenait un autre individu. C’était aussi un paladin, même si cela ne se voyait pas sur le moment car les deux hommes portaient de simples vêtements de lin et de cuir tanné.

– Et alors, racontait Henri d’un air hilare, ton Arthur s’est mis à lui foncer dessus, levant son épée en bois et criant « attaque du dragon ! », juste avant de trébucher. Tout seul. Il n’y avait pas la moindre branche ou débris, j’ai vérifié.

Son interlocuteur, un grand gaillard massif et charismatique qui portait de courts cheveux blonds ébouriffés et avait d’apaisants yeux bleus, émit un rire joyeux, plus élégant et moins bruyant que celui d’Henri.

– Je vais devoir lui dire d’être moins dans le spectaculaire et de se concentrer davantage.

– Tu pourrais attendre deux ou trois jours avant de faire ça ?

– Henri…commença l’autre, mi-amusé, mi-lassé. Nous ne pouvons pas tout sacrifier à l’humour.

– Ce n’est qu’un petit sacrifice, Léon, insista l’autre.

– Je n’ai pas envie qu’il se mette à charger en criant « attaque du dragon » s’il est attaqué par des mercenaires des Aristide.

– Attends, j’essaye d’imaginer la scène…

Henri repartit dans un large éclat de rire. Léon secoua un peu la tête de dépit, mais ses lèvres affichaient toujours un sourire amusé.

La porte s’ouvrit alors, laissant entrer deux personnes.

– On s’est demandé si c’était bien la bonne maison, déclara une voix féminine au ton dur, puis Henri s’est mis à rire et on a tout de suite su que c’était là. Comme la moitié du voisinage d’ailleurs.

Cela suffit à faire taire l’intéressé qui arbora un visage gêné, ce qui ne fit que renforcer le sourire de Léon.

La personne qui venait de parler était une grande femme, qui dépassait Henri d’une demi-tête mais l’autre homme de seulement quelques centimètres. Elle portait ses longs cheveux noirs en queue de cheval, des cheveux aussi noirs que ses yeux. Sa musculature était très impressionnante, plus encore que celle des deux hommes.

– Nous savions que c’était la bonne maison. Ce que je pense que Marie voulait te dire, Henri, c’est que tu fais peut- être un peu trop de bruit au vu de l’heure, reprit une autre voix féminine, d’un ton beaucoup plus apaisé.

C’était Georgine qui venait de parler, arrivant juste derrière Marie. Son apparence était totalement similaire à celle qu’elle avait quand Henri l’avait rencontrée à l’église.

Toutes les deux portaient des armures de plaques de paladins, reconnaissables aux symboles d’ailes d’anges gravés sur le torse. Elles avaient pour armes des épées à deux mains, attachées en bandoulière dans leur dos, et des épées courtes, à leur ceinture.

– Merci Georgine, sans toi je n’aurais rien compris à la très subtile remarque de Marie, répondit Henri.

La dénommée Marie, qui venait de détacher le fourreau de son épée à deux mains pour le poser contre un mur, donna un petit coup de coude à Henri tandis qu’elle s’asseyait.

– Tu as tendance à tout prendre à la plaisanterie, dit Georgine en s’asseyant, après avoir elle aussi posé son épée. J’ai pensé que tu aurais besoin de quelques précisions. Je suis heureuse que ce ne soit pas le cas.

– Mesdames, commença Léon, je suis tout à fait d’accord qu’il faut un peu chambrer Henri…

– Merci de ton soutien, se permit l’intéressé.

– …mais comment s’est passé votre voyage vers le tribunal ? Que vous soyez revenues vivantes est déjà un énorme soulagement, mais quel a été…

– Le juge nous accorde le mandat d’arrêt, l’interrompit Marie. Nous avons suffisamment de preuves selon lui.

– Justice pourra être rendue, ajouta Georgine.

– Je n’arrive pas à croire que nous ayons vraiment trouvé de quoi arrêter Aristide, admit Henri, réellement impressionné.

– Il a été idiot et laissé plein de documents compromettants accessible, expliqua Marie.

– « Nous » est exagéré Henri, lui dit Léon du ton de la gentille plaisanterie. Tu n’as pas vraiment participé à l’enquête.

– Il fallait bien laisser quelqu’un ici pour surveiller et entraîner vos écuyers, répondit l’autre, pas du tout fâchée. D’ailleurs Georgine, ta Delphine a réussi à battre Arthur…

– Le plus important est que son corps et son esprit progressent, pas qu’elle soit meilleure que d’autres, dit calmement l’intéressée, moralisatrice.

-…et Marie, ton Adrienne a battu Arthur, puis Delphine, puis les deux réunis contre elle, puis Pierre …

– Je vais me laisser aller au plaisir coupable de ressentir de la fierté devant la supériorité de ma gamine par rapport aux vôtres, dit Marie avec un sourire.

– … quant à Arthur je pense que demain il sera capable d’effectuer l’attaque du dragon sans glisser, finit Henri, en s’adressant à Léon, ce qui le fit légèrement rire.

– En tout cas, pour quelqu’un qui ne voulait absolument pas avoir d’écuyer, tu te débrouilles bien avec eux, dit-il ensuite à Henri.

– Ils t’apprécient beaucoup, renchérit Georgine.

– Ajouté à mes talents de bretteur, c’est la preuve incontestable de mon utilité, plaisanta Henri. En plus, j’apporte un soutien moral au groupe par la qualité de mon humour.

Marie eut un léger rire et l’autre paladine afficha un plus large sourire. Léon glissa malicieusement :

– Je sais qu’il y en a une parmi nous que tu fais bénéficier d’un très fort soutien moral, mais ce n’est pas via ton humour.

Henri afficha un regard gêné. Marie elle, cessa brutalement de rire et envoya un coup de coude à Léon.

– Aïe, fit ce dernier…je crois que j’ai visé juste.

– Nous sommes très heureux pour vous deux, dit Georgine.

– Revenons à Aristide, déclara Marie, sur la défensive.

– Bien, dit Léon en se massant les côtes. Il sera à Maxaberre demain. Son beau-frère est maire de la ville et il l’a invité à l’inauguration de navires de guerre destinés au conflit contre l’Elfreda. Aristide paraîtra en public, ce sera une bonne occasion de l’arrêter. Nous partirons demain à l’aube, avec nos étalons et nos lances de combat. Cela va pour tout le monde ?

Les trois autres hochèrent la tête. Léon continua :

– Le plus sage est de laisser les écuyers ici, avec Pierre. Il n’est pas exclu qu’Aristide ait été averti que nous voulions l’arrêter et qu’il envoie des mercenaires tenter de nous assassiner sur le chemin. Ce ne serait pas la première fois que cela arriverait à des paladins.

Ces paroles mirent brutalement fin à la bonne ambiance qui régnait dans le groupe. Désormais les quatre paladins étaient sérieux et concentrés.

– Aucune des brutes qu’il a envoyées ne faisait le poids contre nous, dit Henri.

– Les paladins sont peu nombreux, expliqua Léon. Beaucoup ont oublié à quel point nous sommes redoutables et ils nous traitent à la légère. Mais nous enquêtons ici depuis près de trois mois maintenant. Aristide a eu le temps d’apprendre.

– Ce serait un grave manque de vertu de notre part que d’exposer nos écuyers au danger, déclara Georgine.

– Je suis d’accord, enchaîna Marie. Des mercenaires capables de rivaliser avec nous et assez bâtards pour accepter un contrat demandant de tuer des paladins, ça existe. Les morts de nos frères et sœurs parlent d’elles-mêmes. Le bâtiment du juge grouillait de gratte-papiers et autres assistants à la petite semaine. L’un d’eux pourrait très bien être tenté de vendre des informations à Aristide. Le danger est réel. Et il est hors de question d’y exposer les gamins.

– Ils se sont bien débrouillés les quelques fois où ils ont a été attaqués, dit Henri, hésitant. Mais si vous pensez que la menace sera bien plus sérieuse cette fois et bien…vous savez que j’ai toujours pensé que vous vous y connaissez mieux que moi.

– Je crois qu’être le plus doué à l’épée parmi l’Ordre t’a rendu insouciant, déclara Georgine. Tu devrais travailler là-dessus lors de tes méditations.

– Ce que Georgine dit, c’est que ton talent t’est monté à la tête, ajouta Léon, taquin.

– Tu es juste jaloux, dit Marie, bon enfant.

L’ambiance joyeuse semblait progressivement se réinstaller.

– Et toi tu défends juste ton galant, lui répondit Léon.

Cela lui valut un nouveau coup de coude.

– Aïe ! Marie, je suis sûr que père Thomas t’a enseigné que la violence n’est pas la solution pour régler ce genre de problème.

– Je ne pense pas que père Thomas approuverait les remarques que tu lui fais, dit Georgine.

– Tu vois, même Georgine est de notre côté, enchaîna Marie. Cela prouve bien la supériorité absolue de ma cause…

– Ce n’est pas…débuta l’intéressée mais elle ne put finir sa phrase car sa consœur avait continué de parler :

– …et puisque c’est comme ça, mon galant et moi nous allons nous retirer tandis que tu prendras le premier tour de garde avec ton gamin, poursuivit-elle en se levant. Comme ça, tu pourras parler avec lui de ce qui s’est passé cette journée et faire en sorte qu’il ne nous sorte plus « d’attaque du dragon ».

Elle se plaça derrière Henri et lui mit tranquillement une main sur l’épaule avant de le tirer doucement, le poussant à se lever. Pendant ce temps, Léon était parti d’un rire franc :

– Tu es impitoyable, Marie. Allez profiter de l’instant tous les deux, nous vous laisserons le dernier tour de garde. Ton écuyère fera le sien avec Pierre. Adrienne adore le questionner sur ses histoires de guerre.

– Bonne nuit à vous deux, et à demain, dit Henri.

– A demain. J’ai hâte d’y être. Ce sera le jour où pour la première fois depuis la croisade, des paladins arrêteront le patriarche d’une Maison marchande.

Les yeux d’Henri s’ouvrirent à ce moment précis, mettant fin à sa méditation et à l’évocation du passé.
Il ouvrit et referma ces poings plusieurs fois de suite, se rendant ainsi compte qu’il était agacé. Il cessa, se concentra sur sa respiration, prit le temps d’inspirer et d’expirer plusieurs fois. Cela chassa l’agacement.

Il regarda la position du soleil. Midi était encore loin. Mais Henri n’avait pas envie de reprendre sa méditation. Autant rencontrer sa future écuyère maintenant.

Après s’être renseigné auprès d’un des formateurs des novices, il apprit où se trouvait la cellule de Jeanne. Quelques minutes plus tard, il toqua à la porte.

– Quoi ? demanda une voix de jeune femme, énervée d’être dérangée.

– Je me nomme Henri Matthias et, si je ne me suis pas trompé de porte, tu dois être Jeanne. Il parait que tu seras mon écuyère pour les trois prochaines années. Je viens faire connaissance.

– Mais…mais vous étiez censés venir pour midi !

La voix portait en elle un accent de panique, teinté de reproche.

– Eh bien apparemment, je suis en avance, plaisanta Henri. Est-ce que cela pose un problème ? enchaîna-t-il.

– Non, non, reprit Jeanne, qui semblait se calmer, même si sa voix trahissait un peu de honte.

Elle ouvrit la porte, ce qui permit à Henri de mieux l’observer.

Jeanne était petite : elle faisait une tête de moins que le paladin. Ses longs cheveux roux lui arrivaient au-delà des épaules et flottaient librement, faisant bien ressortir ses yeux marrons. Elle arborait la musculature de combattant commune à tous les paladins et portait de simples vêtements de novice, constitués de lin gris.

– Je vous en prie, entrez, sire, dit-elle calmement.

Son expression affichait néanmoins de l’agacement, visiblement tourné contre elle. Sans doute Jeanne s’en voulait elle pour le ton employé lors de sa première réponse.

La cellule de la jeune femme était totalement semblable à celle d’Henri, les paladins ne recevaient aucun privilège en devenant membres de l’Ordre à part entière. Henri s’assit sur la seule chaise disponible tandis que sa future écuyère faisait de même sur le lit.

– Alors, le hiérarque m’a dit que tu étais une vraie petite génie, commença Henri.

– J’ai été la meilleure de cette génération dans plusieurs domaines, affirma-t-elle avec fierté.

– Bon, je suppose qu’on t’a déjà fait un millier d’appels à rester humble, donc je ne vais pas revenir dessus.

– J’ai bien conscience que je suis redevable de mes dons et que je dois les utiliser pour rendre le monde meilleur, répondit-t-elle avec énergie.

– Bonne mentalité.

– J’aimerais vous dire que je suis honorée d’avoir été affectée auprès du héros de Maxab…

– Je te coupe tout de suite, l’interrompit Henri, mon rôle dans cette affaire a été très surestimé et je ne suis en aucun cas responsable du succès de notre Ordre là-dedans.

– Mais…

– Tata ! Pas de mais qui tienne. Je suis le paladin, toi, tu es l’écuyère. Ce que je dis doit être pour toi parole de vérité.

Jeanne répliqua sur un ton de défi :

– Frère Thomas dit pourtant que le Messager nous incite à penser par nous-même, ce qui fait que nous ne devons pas accepter bêtement tout ce qu’on dit, même venant d’un instructeur. A la place, nous devons vérifier si nous comprenons ce et sommes sûrs que cela est vrai. Alors seulement nous pouvons l’accepter comme parole de vérité.

Elle semblait plus lancer l’argument pour avoir raison que parce qu’elle y croyait vraiment. Mais cela eut tout de même de l’effet sur Henri :

– Mince, le pire c’est que c’est vrai, admit-il, surpris que la jeune femme lui tienne tête.

– Donc…

– Et si je te disais que c’est lié à des souvenirs douloureux pour moi et que je n’ai pas envie d’en parler, tu accepterais de me laisser tranquille sur le sujet ? lâcha-t-il.

Jeanne sembla surprise de la phrase. Elle resta une ou deux secondes à hésiter.

– D’accord, dit-elle finalement, déçue.

Cela attendrit Henri :

– Ne t’inquiète pas, j’ai plein d’autres anecdotes intéressantes à raconter, lui dit-il.

– Mais aucune qui figure dans les livres d’histoire, n’est-ce pas ? répondit-t-elle, un brin énervée.

– Doux Messager, Pierre va me manquer, ne put s’empêcher de dire Henri.

– Qui est Pierre ? demanda Jeanne en fronçant les sourcils.

– Oublie. Non, aucune qui n’est dans les livres d’histoire. Mais ce n’est pas pour ça qu’elles ne sont pas riches d’enseignement. Et la priorité est de t’instruire toi, pas de satisfaire ta curiosité sur un événement célèbre. Compris ?

– Oui sire, lâcha-t-elle, déçue et énervée.

– Bon, et si tu me parlais un peu de toi ? demanda Henri d’un ton apaisant.

Il ne voulait pas quitter maintenant la jeune femme et la laisser sur une mauvaise impression.

Cela eu de l’effet, car Jeanne parut se calmer. Sa voix était de nouveau apaisée lorsqu’elle commença à expliquer :

– Je viens d’une famille de soldats. Mon père était intendant d’une compagnie d’archers, ma mère une officière de second rang dans un carré de piquiers. J’ai aussi des oncles, tantes et grands-parents dans la flotte, parmi la cavalerie et le corps d’artillerie.

– Personne n’a choisi une vie civile ?

– Si, bien sûr. Quelques-uns. Mais à cause de l’état du pays, c’est difficile de se lancer dans un métier s’il n’y a aucun membre de votre famille qui le pratique déjà.

– Je comprends.

– Un de mes oncles était piquier, poussé à cela par ma grand-mère. Mais il adorait rencontrer les gens. Une fois qu’il eut fini son service de vingt ans, il avait mis de côté assez d’argent pour ouvrir une auberge. Son affaire a assez bien marché pendant quelques temps. Puis il a refusé une offre de rachat d’une Maison marchande. Une semaine plus tard, son auberge a été totalement incendiée. Les gardes n’ont jamais trouvé les coupables. Ils n’ont jamais cherché les coupables ! rectifia-t-elle, l’indignation marquant cette dernière phrase.

– C’est pour cela que tu as voulu devenir paladine ?

– Ça et d’autres histoires similaires, dit-elle. Lorsque sont survenus les événements de Maxaberre, j’ai compris, comme tout le monde, que l’Ordre n’était pas mort après la purge qui a suivi la croisade contre les Jüstans. Qu’il pouvait encore faire la différence. Plus que ces nouvelles milices.

Henri écoutait attentivement mais il n’ajouta rien. La jeune femme avait encore des choses à dire.

– Et puis, poursuivit Jeanne, ma famille et moi étions d’accord pour dire que j’étais trop brillante pour embrasser une carrière d’officier de second rang. Sans relations, il est impossible d’accéder à un grade de colonel ou au-dessus. Les paladins ne font pas ce genre de limitation.

– Il est vrai que le clientélisme n’a jamais fait partie des défauts de l’Ordre. Mais nous avions d’autres travers. Heureusement, la plupart ont disparu après la purge.

– Je ne peux qu’en être ravie.

– Bon, je suis content d’avoir pu te parler Jeanne, dit Henri en se levant.

– Moi aussi, sire.

– Demain le hiérarque nous donnera sans doute une mission, ce n’est pas ça qui manque, et nous devrons quitter le Krak pour aller dans une ville ou un village proche. D’ici là, tu as quartier libre.

– Bien sire.

– A partir de maintenant tu vas passer beaucoup de temps sur les routes. Cela va faire un gros changement après tes six années d’entraînement passées ici. J’espère que cela ne t’affecte pas trop ?

– Pas du tout, sire. J’ai en réalité hâte de commencer, affirma-t-elle avec beaucoup d’enthousiasme.

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