Les visages du groupe s’éclairèrent sous la lumière du soleil. Ils avaient enfin retrouvé leur liberté. La nature n’avait jamais été aussi belle depuis longtemps. Ils ne sortirent pas tout de suite, ils voulaient observer ce monde qu’ils avaient eu peur de ne jamais revoir. Varro sortit le premier.
– Enfin, s’écria t-il.
– Tu l’as dit, répondit Eldor en sortant à son tour à l’extérieur.
Les autres firent de même et traversant le passage étroit qui conduisait au dehors. Ils se trouvaient au milieu d’une forêt tropicale. L’air était humide. La végétation était épaisse et paraissait dangereuse. Ils s’y aventurèrent et s’enfoncèrent dans la forêt. Cet environnement était si différent du climat habituel de Tevargues. Eldor et Filen ouvrirent la voie. Exéus, Dana et Varro les suivirent prudemment. Les lianes et les branches formaient un amas si épais qu’il fallut à Filen et à Eldor plus de dix minutes pour libérer un minuscule passage permettant de passer un par un. On aurait dit que cet endroit était abandonné et méconnus des elfes. La chaleur accablante du royaume de Tevargues n’arrangeait pas les choses. Des bruits de plus en plus étranges se firent entendre, des oiseaux, des lézard, des araignées, des serpents, toute sortes d’animaux typiques d’une forêt au climat tropical. Eldor était aux aguets, il guettait tout bruits susceptibles d’être menaçant. Filen sortit ses machettes pour être prêt en cas d’éventuel danger.
-Ou allons nous? questionna Varro.
-A l’héritorium! répondit Eldor avec une vitesse impressionnante.
A ces mots, Filen sursauta, mais personne ne l’avait remarqué.
-Au quoi? répéta Dana.
-Je vous expliquerai plus tard, dit t-il.
Exéus sortit la carte qu’il avait acheté et chercha l’héritorium parmi les différents royaumes.
-Si on en suit la carte, il se trouverai au nord de notre position, dit Exéus. Apparemment la forêt que nous sommes en train de traverser n’est pas très grande, on devrait en sortir d’ici une heure.
-Parfait, ne perdons pas de temps! s’écria Eldor.
Ils continuèrent donc de traverser la forêt pendant près d’une heure et comme Exéus l’avait dit un peu plus tôt, les arbres commencèrent à disparaitre pour laisser place à un nouveau désert.
-Oh non! cria Varro. Pas encore! C’est pas possible, qu’est ce que c’est que ce royaume.
-Ne t’inquiète pas! dit Eldor. Ce n’est pas vraiment un désert, regarde! Il y a une oasis là bas, en pointant droit devant lui.
En effet, quelques palmiers et une petite marre d’eau apparurent dans leurs champs de vision. Ils avancèrent donc vers l’oasis qui n’était pour le coup, pas une hallucination.
Ils croyaient rêvés, de l’eau! Ils n’en avaient pas bus depuis leurs détentions dans les cachots. Une fois qu’il était assez près de l’oasis, ils se mirent à courir vers elle. Eldor qui était tout de même assez âgé, courut aussi vite que les autres. Ils arrivèrent tous en même temps et ils se jetèrent tous dans l’eau. Ils burent autant qu’ils le pouvaient pour rassasier leur soif. Ils restèrent presque plus d’une heure dans l’eau, ils se sentaient tellement bien. Ce fut Eldor qui leur rappela que le temps presse et qu’il fallait partir dès maintenant. Ils se mirent donc en route pour l’héritorium et quittèrent l’oasis.
Ils continuèrent donc la route à travers le désert avec une chaleur toujours aussi intense. Le sable était brulant sous leurs pieds. Le ciel était aussi bleu que les yeux de Dana, le soleil était au plus haut dans le ciel. Heureusement, Eldor avait remplit les gourdes de chacun d’eux dans l’oasis. Ils burent comme des chameaux la quasi totalité de leurs eaux. La nuit tomba bientôt et la fatigue gagna peu à peu le groupe. Ce désert était vraiment spécial, non seulement il y avait des oasis de temps à autres mais il y avait aussi des abris en pierre permettant de dormir à l’abri du crois glacial des désert. Ils ne prirent pas beaucoup de temps à repérer un abris potentiel pour abriter la totalité du groupe.
-Mon avis sur les désert commence à changer! dit Varro en voyant l’abris tout près d’un oasis.
-Oh ne te fait pas de fausses idées sur les déserts! s’exclama Eldor. Celui là est vraiment particuliers. Il ne serait pas répertorier sur la carte?
-Si! répondit Dana. Selon la carte, il se prénomme le désert d’Issus. C’est dans ce désert que ce trouve l’héritorium.
-Ah, oui au fait! dit Varro. Qu’est ce que c’est l’héritorium?
-Je vous l’expliquerai quand on sera installés.
Ils avaient peut être trouvés un refuge pour la nuit, mais aucune nourriture n’était présente. Dans un désert, trouver à manger relève du miracle voir de l’impossible. Le sable s’étendait sur des kilomètres et des kilomètres. Exéus, Dana et Varro se désignèrent tout de même à aller chercher quelque chose de comestible.
-Comment allons nous faire si nous nous perdons. C’est un désert quand même, dit Varro.
-Ne t’inquiète pas, je t’enverrais un message télépathique pour que tu suives ma voix.
Ils partirent donc dans la direction opposée. Tout se ressemblait, aucun signe distinctif à part le gros rocher qui pourrait les aider à retrouver le chemin. Le soleil commença sa descente vers l’horizon en laissant derrière lui un ciel rougeâtre. La lune devenait de plus en plus visible.
-Alors, vous croyez que c’est quoi l’héritorium? demanda Varro.
-Je pense que c’est un endroit où sont cachés des trésors! dit Dana.
-Pas tout à fait! dit Exéus.
-Comment tu le sais?
-Eldor m’en a un petit peu parler avant de partir de RealSand.
-Et tu n’a pas eu l’idée de venir nous en parler!
-Ca m’était sortit de la tête. En fait l’héritorium est un endroit où l’on stocke tous les héritages de grandes valeurs appartenants à des très vieilles familles.
-Alors tu crois qu’il reste quelque chose de ton héritage là bas, demanda Dana.
-C’est ce que m’a dit Eldor. Il faudrait apparemment une clé pour l’ouvrir que moi seul possède.
-Et c’est quoi?
-Il n’a pas eu le temps de me le dire. Mon médaillon s’était mis a devenir jaune, quelqu’un nous écouter alors il a préférait me le révéler une autre fois.
-Et c’était qui? Celui qui écoutait? questionna Varro.
-Aucune idée!
-Je suis sûr que c’est Drac, la dernière fois à l’auberge il ne s’était pas gêné.
Soudain, la conversation se stoppa, une voix familière s’éleva dans leurs têtes leurs disant de rentrer au camps. C’était Eldor leur disant de rentrer car cela faisait plus d’une heure qu’ils étaient partis.
-On est partis depuis déjà une heure? questionna Varro.
-Apparemment, le temps passe vraiment très vite, dit Exéus.
Ils repartirent donc de l’autre côté tout en écoutant attentivement la voix d’Eldor pour retrouver l’emplacement du camps. Ils ne mirent que quelques minutes pour rentrer. Ils revenaient bien évidemment sans nourriture ce qui leurs valus une petite querelle avec Eldor. Ils finirent donc par boire un peu et Eldor proposa d’aller dormir, mais Dana ne le laissa pas s’en tirer aussi facilement.
-Pas si vite! dit t-elle. Je veux maintenant savoir pourquoi tu ne m’a pas reprise lorsque j’ai embrassé Exéus, c’est quand même mon petit cousin, c’est ma famille.
-Ce n’est pas ta famille! dit Eldor sur un ton calme.
-QUOI!!! dirent en même temps Exéus, Varro et Dana.
-Ne m’en veux pas de t’avouer cela maintenant, tu n’es pas ma fille, dit Eldor de moins en moins fort.
-QUOI!!! dirent de nouveau les trois amis.
-Eldor, vous rigolez, rassurez moi, c’est une blague? s’exclama Varro.
-Ecoutez moi tous, Dana n’est pas ma fille. Je l’ai recueillis lorsque ses parents sont morts lors de la guerre de 1439. Elle était si petite et gentille que je l’ai pris sous mon aile, dit t-il en versant une petite larme.
-Ce n’est donc pas ma cousine, dit Exéus.
-Non.
Dana n’en pouvait plus, ces révélations l’avaient anéantis, l’homme qu’elle considérait comme son père n’était rien de plus qu’un vulgaire inconnus. Elle se leva et partis se coucher en pleurant.
-S’il te plait Dana, je ne pouvais plus te cacher la vérité, je suis tellement désolé…
Mais elle n’écoutait plus, ses pleurs et ses larmes couvraient la voix de son père adoptif. Exéus, Varro ainsi que Filen n’en revenaient pas. Comment avait t-il pu garder un aussi gros mensonge. D’un côté, Exéus lui en voulait de ne pas lui avoir révélé la vérité mais au moins il pouvait aimé Dana en toute sérénité sans avoir à se soucier de l’avis de son grand oncle.
-Dana, je t’en pris! Je t’ai élevé comme ma propre fille, j’ai des souvenirs avec toi, de bons souvenirs.
Mais rien n’y changé, elle n’écoutait plus personne et préféra ignorer tout le monde. Après cette révélation des plus inattendus, ils allèrent tous dormir cette fois.
Le lendemain matin, Dana était de très mauvaise humeur, elle ne regardait ni adresser la parole à personne. La discussion de la veille l’avait complètement bouleversé. Après tout, n’importe qui aurait réagit comme elle. Apprendre que l’homme qui se disait être de notre famille, notre père, n’est rien d’autre qu’une personne qui vous a recueillit serait choquant à entendre. Eldor vivait très mal l’attitude de sa fille, il regrettait tellement de ne pas lui avoir révélé cela alors qu’elle était encore enfant. Au petit déjeuner, Filen réussit à tuer un petit oiseau qui volait un peu trop près de leurs camps. Le repas était très rudimentaire mais au moins ils avaient quelque chose dans le ventre.
-Il faut partir maintenant, dit Eldor. L’héritorium est encore très loin d’ici.
-J’espère, dit Varro. Je ne supporterai plus de marcher dans un désert.
Ils ramassèrent chacun leurs affaires et bientôt le camps de fortune devint de nouveau une partie du désert. Dana oublia une petite plante jaunâtre qu’Eldor remarqua.
-Dana tu as oublié…
Elle était déjà partit et ignorer les paroles d’Eldor. Il la prit donc et la rangea dans son sac. Le reste du groupe avait déjà commencé à avancer vers le nord. Le désert petit à petit commença à disparaitre pour laisser place à une terre sèche et démunit de toute végétation. Ils marchèrent dans cet endroit pendant presque deux jours entiers sans jamais voir le paysage changé, on aurait dit qu’il était sans fin. La chaleur du royaume de Tevargues n’avait toujours pas bougée, il faisait toujours aussi chaud. Eldor avait prévus de traverser ce genre d’endroit et avait remplis des réserves d’eau suffisantes pour au moins une semaine. La nourriture était le seul vrai problème, ils pouvaient trouvés des petits cadavres d’animaux mort à cause de la chaleur, mais ils étaient guère nombreux. Les quelques grottes et petites montagnes qui se dessinaient dans le paysage leurs permirent de dormir à l’abris du froid. L’humeur du groupe n’avait pas non plus évolué au cours des jours passés. Dana n’adressait la parole à personne, Eldor était triste et Filen restait souvent en dehors d’eux. Seul Exéus et Varro continuèrent de discuter ensemble, ils se demandaient souvent si Dana pardonnera un jour à Eldor.
-Tu sais apprendre ça doit être super dur à entendre, s’exclama Varro.
-Je sais, j’ai peur pour elle. Si jamais elle fait une bêtise à cause de ça je m’en voudrai toute ma vie. C’est ma faute, je n’aurai jamais du l’embrasser.
-Mais non! Eldor devait lui avouer un jour où l’autre de toute manière, tu ne pouvais pas l’éviter.
Certaines nuits, Exéus recommença à rêver de la montagne mais rien ne changé, il se réveillé tout le temps lorsqu’il était sur le point de découvrir quelque chose d’important. Filen était quant à lui vraiment discret en ce moment, son seul sujet de discussion était l’héritorium. Il le passionnait, il voulait toujours en savoir plus et se demandait ce qu’il pouvait bien cacher. Eldor avait finit par leurs dire ce qu’était l’héritorium et ce qu’il contenait. Il n’avait en revanche toujours pas parler de la fameuse clé qui était censée ouvrir le coffre. Quelques jours plus tard, alors qu’ils continuaient leur expédition, une énorme montagne apparut devant eux. Elle n’était pas comme une montagne ordinaire, elle était creusé de l’intérieur formant une grosse colonne. Une petite source de lumière apparut aussitôt qu’ils s’en approchèrent.
-C’est quoi là bas? questionna Exéus.
-C’est l’héritorium! répondit Eldor avec fierté.
-Vous rigolez, une montagne? cria Varro.
-Oui, tu comprendras une fois arrivé.
Dana n’avait pas dit un mot mais elle regardait la montagne avec un air ébahit. Filen quant à lui était aux anges, il rêvait tant de voir à quoi ressembler cet endroit mythique. Ils continuèrent d’avancer et au fur et à mesure, des torches au sol s’allumèrent une par une. Il faisait nuit dehors, la lune était aussi ronde qu’une balle et aussi brillante que le soleil. Des étoiles étaient visibles dans le ciel. L’héritorium était désormais un peu plus visible, on pouvait bien distinguer l’énorme colonne qui devait surement contenir les coffres et a sa base, une gigantesque porte de pierre.
-Vous avez vu, il n’y a personne…
Mais tout d’un coup, une épaisse fumée noire apparut juste devant eux. Elle tournoyait et sortit du sol tels un vers de terre, un petit elfe. Il était répugnant. Ils firent tous un bond en arrière et tombèrent sur le sol. Ils avaient eut une peur bleue. Eldor se releva tant bien que mal et se rapprocha de l’elfe. Eldor avait la même taille que lui. On pouvait remarqué qu’il était vieux avec des habits rudimentaires. Son visage était ridé, ses petits yeux noire lancés un regard vicieux. Il n’avait presqu’aucune cheveux sur le crâne.
-Qui êtes-vous étranger? dit t-il avec une voix grinçante.
-Nous venons retirer, un paquet dans notre coffre, dit Eldor avec peur.
-Votre nom?
-Mogue.
Soudain, l’elfe fit un bon en arrière à son tour. On aurait dit qu’il avait entendu une explosion. Il se releva et s’inclina devant Eldor en disant.
-Veuillez m’excuser de ma conduite, héritier de la famille Mogue.
-Pardon?
-Votre famille possède le plus ancien des coffres de ce noble endroit. Nous vous devons respect. L’homme qui est venu déposer ce que contient votre coffre était la grand roi Augurre premier du nom. Il nous à aider et défendu lors de la guerre contre les Mandores, ils nous a sauvés, nous lui devons donc le respect à lui et a toute sa lignée.
Eldor ne savait plus quoi dire, il ignorait que c’était son père qui avait déposé le contenu du coffre.
-Auriez-vous la clé? demanda l’elfe timidement.
-Oui naturellement, Exéus vient par ici!
Exéus qui ne comprenait pas rejoignit Eldor. Il prit l’épée d’Exéus, l’observa et la tendit à l’elfe.
-Suivez moi, dit t-il.
Ils suivirent donc tous, le mystérieux gardien vers la montagne. En face d’eux, la grosse porte de pierre avec un minuscule orifice. L’elfe prit l’épée, la rentra à l’intérieur et la tourna vers la gauche sept fois et trois fois fois sur la droite. Quelques instants plus tard, un mécanisme s’activa et la grosse colonne fit descendre un coffre de fer.
La grosse porte alors s’ouvrit et devant eux un coffre aussi grand qu’une petite maison apparut sous leurs yeux.
-Comment on l’ouvre? demanda Eldor.
-Il faut répondre à l’énigme, lui répondit l’elfe.
En effet sur le façade de pierre, une phrase gravée disait « Qu’est ce que la victoire ».
-Comment peut-on savoir ça? demanda Exéus.
-Vous portez le symbole! dit l’elfe. Vous devez savoir. Le symbole sur votre médaillon est celui de l’héritier du coffre. Il représente le symbole de l’infini qui signifie la certitude que votre héritage restera ici jusqu’a la fin des temps si personne ne viens le chercher. Mais l’infini est séparé en deux par une épée, votre clé, ce qui veut dire que seul l’épée pourra briser cet infinité et que l’héritage revient à son héritier. Alors réfléchissez bien avant de dire une quelconque réponse, si elle est fausse l’héritage restera ici à jamais.

66