21 H 00
Lieu : Café de la ville – Terrasse – Table n°1.

Je suis avec Nicolas et son père. La conversation que nous avons ne semble pas vouloir se finir. Cependant, grâce à notre dialogue, je comprends pourquoi l’âme du frère jumeau d’Olivier se trouve en lui. Le père de Nicolas est habité par de la culpabilité et j’ignore comment faire pour le soulager de ce poids. J’ai tenté de lui faire comprendre qu’il n’était coupable de rien mais peine perdue.

« Vous savez Olivier, si vous continuez à vivre avec ce sentiment, c’est toute votre famille qui va en souffrir.
– Tu veux dire que je n’ai pas le droit de penser à mon frère ?
– Bien sûr que si mais pas de cette façon. Vous n’y êtes pour rien concernant son décès et s’il est mort, c’est uniquement à cause de son choix. »

A ce moment, l’âme de son frère jumeau s’empare de son esprit. Désormais, j’ai affaire au défunt.

« Il aurait pu me retenir. »

De son côté, Nicolas ne comprend plus rien.

« Papa ?
– Laisse-moi faire Nicolas ! Elias ! »

Mon ami fantôme se montre à mes côtés et décide de m’épauler dans ma conversation avec le frère jumeau d’Olivier.

« Je t’ai vu faire et j’ai constaté que tu menais la vie dure à la famille de ton frère. Ce comportement de ta part est totalement égoïste.
– De quoi je me mêle ? »

En s’adressant à Elias, l’homme regarde à côté de moi. Nicolas s’en rend compte et commence sincèrement à s’inquiéter. Je poursuis ma conversation avec le défunt.

« C’est vous qui avez prit la décision d’aller chercher le cadeau pour votre femme, pas Olivier. D’ailleurs, il ignorait que le train allait se pointer à ce moment bien que les barrières étaient baissées depuis quelques secondes.
– C’est vrai ? » Me demande le jumeau décédé.

A cet instant, Olivier retrouve la pleine possession de son esprit pour lutter contre son frère en usant de la vérité.

« Ce que te dis Jason est totalement vrai. Comme toi, je pensais qu’il restait un peu de temps avant de voir le train se pointer. Etre le spectateur de ta mort a été un véritable choc pour moi. D’ailleurs, je continue à en avoir des cauchemars. »

Le fantôme du jumeau reprend le contrôle du corps adulte.

« Je sais que tu n’utilises aucun mensonge car à chaque fois que je te rendais visite lors de tes nuits, j’ai pu constater à quel point ton sommeil était perturbé. »

Pendant ce temps, je tourne ma tête vers mon jeune ami.

« Nicolas, quel est le prénom du frère jumeau de ton père ?
– Patrick. »

Je replace mon visage face à celui du père de Nicolas pour poursuivre notre échange vocal.

« Patrick, il est temps de laisser votre frère tranquille afin qu’il puisse corriger les erreurs qu’il a commit à cause de vous.
– Je suis bien d’accord avec toi. Par contre, penses-tu qu’Olivier saura me pardonner pour mon attitude ?
– Oui et je défendrais votre cause pour qu’il puisse oublier vos mauvais gestes.
– Merci beaucoup Jason. »

Soudain, Olivier tourne sa tête vers sa gauche. Là, il remarque un détail que je ne peux apercevoir de mes yeux de mortel.

« Quelle belle lumière blanche.
– N’hésitez pas Patrick. Quittez le corps de votre frère et aller vers cette lueur afin de trouver un repos éternel. »

La tête d’Olivier hoche positivement sous la volonté du défunt. Ensuite, le fantôme sort de l’enveloppe charnelle qu’il a empruntée depuis quelques jours pour s’avancer vers la lumière. Quelques secondes plus tard, Patrick a complètement disparu de ma vue. Nicolas regarde alors son père.

« Papa, tu vas bien ?
– Oui et je ne sais pas pourquoi mais je me sens complètement soulagé. »

Nicolas se lève de sa chaise et va se blottir dans les bras de son père. A ce moment, l’adolescent éclate en sanglot.

« Si tu savais à quel point j’avais peur que vous divorciez, maman et toi.
– Ne t’inquiète pas Nicolas. Je pense que tout est rentré dans l’ordre et pour vous le prouvez, je vous invite tous au restaurant.
– Super ! »

De mon côté, je regarde Elias qui disparaît, rassuré.

« Maintenant que tout est réglé, je vais rentrer chez moi. »

Suite à cette phrase, Olivier m’adresse une invitation.

« Puis-je compter sur ta présence autour de notre table ?
– J’aimerais beaucoup mais j’ai encore du travail qui m’attend. Peut-être une prochaine fois. »

Je me lève de ma chaise à mon tour et j’entends mon jeune ami me remercier.

« De rien Nicolas. Si tu ne m’étais pas important à mes yeux, je ne serais pas intervenu.
– Je n’en doute pas une seule seconde et j’aimerais beaucoup te renvoyer l’ascenseur pour ce que tu as fait.
– Pour ça, je suis prêt à te confier une petite mission.
– Je t’écoute.
– Trouve Kévin et demande lui ce qui se passe entre lui et moi. Bien sûr, je t’expliquerais plus tard.
– Entendu. »

Lieu : Mon immeuble – Marches.

Kévin, Marek et Rémi sont assis sur la marche la plus élevée de l’escalier extérieur de l’immeuble dans lequel je réside.

« Vous ne savez pas vers quelle heure Jason va revenir ? Questionne mon secrétaire.
– Non et je commence à m’inquiéter. poursuit le réunionnais.
– Pourquoi ? Demande le troisième garçon de la bande.
– Salut les mecs. »

A ce moment, Anthony arrive.

« Jason est chez lui ? »

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