09 H 00
Lieu : Mon hall d’entrée.

Je suis confortablement installé dans mon canapé, occupé à regarder la télévision. Branché sur la sixième chaîne, j’attends fébrilement le classement des titres qui se sont le mieux vendus cette semaine. Pendant que je sirote tranquillement un jus de fruit, j’entends frapper contre ma porte d’entrée. Dès que je suis dans le couloir, j’ouvre la porte. Face à moi se tient Kévin.

« Bonjour Jason.
– Bonjour Kévin, je peux faire quelque chose pour toi ?
– Oui.
– Dans ce cas, entre. »

L’adolescent ne se fait pas prier. Une fois entrer, je m’empresse de refermer la porte derrière lui.

« Tu veux un jus d’orange ?
– Avec plaisir.
– Dans ce cas, va t’installer dans le canapé en attendant. »

Le garçon se contente d’agir au lieu de me répondre. Quant à moi, je quitte le couloir pour entrer dans ma cuisine.

Lieu : Cage d’escalier – Mon palier.

Anthony est devant ma porte et s’apprête à frapper. Soudain, il entend des pas qui semblent monter les marches de l’escalier. Il se retourne et voit Joris arriver.

« Mince. »

Joris lève la tête et remarque Anthony.

« Anthony, je peux savoir ce que tu viens faire ici ?
– Ce ne sont pas tes affaires Joris.
– Désolé mais je ne peux penser autrement. »

Joris s’avance pour se placer entre mon ancien petit ami et la porte.

« Si tu veux voir Jason, tu vas être obligé de me passer dessus.
– Cela risque de ne pas être trop difficile.
– En es-tu sûr ? »

L’assurance dont fait preuve Joris déstabilise Anthony. Ce dernier décide d’abandonner.

« C’est bon, tu as gagné.
– Heureux de l’apprendre. »

Anthony fait demi-tour et commence à se diriger vers l’escalier descendant.

« Une dernière chose Anthony.
– Oui ? »

L’appelé dirige son regard vers celui de Joris.

« J’aimerais ne plus te voir ici dorénavant car tu es synonyme de mauvais souvenirs pour Jason donc, inutile que je te fasse un dessin.
– Exactement mais je tenterai d’avoir une discussion avec qui tu sais pour avoir son avis.
– Comme tu veux mais tu sais déjà que c’est peine perdue.
– Nous verrons. Passe une bonne journée.
– Pareillement. »

Anthony disparaît de la vue de Joris en empruntant l’escalier.

Lieu : Mon appartement – Mon salon.

J’entre dans le salon avec une petite bouteille de jus d’orange dans les mains. Sur le canapé, Kévin. Celui-ci regarde la télévision lorsqu’il remarque ma présence.

« Tu attends le classement de cette semaine ?
– Oui. »

Je prends place à ses côtés et lui tends la bouteille.

« Tiens.
– Merci. »

Kévin dévisse le bouchon afin de le retirer de l’embouchure. Lorsque le capuchon repose sur la petite table en verre, l’adolescent avale quelques gorgées.

« Alors, puis-je savoir ce que tu me veux ? »

Pendant que mon ami me donne la réponse, Elias apparaît à mes côtés. Aussitôt, il me fait le compte-rendu de sa petite escapade chez les parents de Nicolas. Bien sûr, je n’entends pas ce que me dit Kévin.

« Tes doutes étaient bels et biens fondés, me dit le fantôme. Le père de Nicolas est possédé par l’âme de son frère jumeau.
– Merci de me l’avoir dit.
– Pas de quoi. Si tu as besoin de moi, n’hésite pas à me le faire savoir.
– Entendu. »

Elias disparaît. Je tourne mon visage vers celui de Kévin et constate que ce dernier arbore un joli sourire.

« Pourquoi souris-tu ?
– A cause de ta réponse suite à ma question. »

Mince. A cause des informations qu’Elias m’a communiqué, je n’ai même pas entendu la question de mon ami. Désormais, me voilà bien emmerdé. Tout à coup, une nouvelle série de coups est donnée contre la porte d’entrée de mon appartement.

« Excuse-moi Kévin mais je dois aller ouvrir.
– Pas de problèmes. »

Je me lève de mon siège et sort du salon pour aller mettre à exécution mes paroles.

Lieu : Cinéma – Devanture.

Anthony passe devant le cinéma lorsqu’il tombe nez à nez avec Vincent et Nicolas. De suite, les trois garçons s’échangent une poignée de mains plutôt virile.

« Salut Anthony, comment vas-tu ? Cherche à savoir le cousin d’Alexandre.
– Bien à part que je n’ai pu voir Jason à cause de Joris.
– En quel honneur ? S’étonne Nico.
– D’après lui, je suis synonyme de mauvais souvenirs pour notre ami et il ne veut pas que je l’approche.
– Je comprends et je le suis dans son raisonnement, poursuit Vincent.
– Pareil pour moi, renchérit Nicolas.
– Dans ce cas, allez vous faire foutre tous les deux. »

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