18 H 00
Lieu : Mon appartement – Mon salon.

Je suis assis sur une des chaises qui se trouve autour de la table du salon. Sous mes yeux, une feuille me renseignant sur le résultat des ventes de mon titre pour cette semaine. Femmes du large s’est classé quarante – cinquième pour plus de neuf mille cinq cents exemplaires vendus. Maintenant, j’espère que mon titre va poursuivre son ascension pour m’offrir le budget nécessaire à la production d’un second album. Je me surprend à être optimiste en parlant déjà du deuxième opus alors que le premier n’est toujours pas sorti. Pour qu’il sorte, mes ventes doivent dépasser les cent mille exemplaires. En clair, l’équivalent d’un disque d’or. Autre chose. Avant de partir, Kévin s’est permis de m’embrasser sur la bouche. Je pense que c’est la conséquence suite à la question que je n’ai pas entendue. Pour savoir ce qui se passe réellement dans sa tête, je vais tenter de me faire aider par un ami. D’ailleurs, on frappe une nouvelle fois à ma porte. Je me lève de ma chaise et traverse le salon pour aller ouvrir.

Lieu : Mon appartement – Hall d’entrée.

J’ouvre la porte et je vois Nicolas se tenir sur le seuil.

« Nicolas ?
– Mon père s’apprête à prendre la voiture alors si tu veux lui parler, c’est le moment.
– J’arrive mais laisse-moi quelques temps pour que je prenne les clefs de mon appartement.
– Entendu. »

Je délaisse mon ami pour retourner dans mon salon.

Lieu : Mon appartement – Mon salon.

J’attrape les clefs qui reposaient sur mon buffet et à voix basse, je permets d’appeler Elias. Le défunt se montre à mes côtés.

« Oui ?
– Je vais saluer le père de Nicolas mais si les choses tournent mal, je compte sur toi pour me filer un coup de mains.
– Très bien. »

Le fantôme disparaît avant que je déserte mon appartement.

Lieu : Parking des immeubles.

J’arrive sur le parking, accompagné de Nicolas. Effectivement, son père vient de sortir du hall de l’immeuble dans lequel il habite et se dirige paisiblement vers son automobile. A cet instant, Elias se montre près de l’homme. Son apparition provoque une douleur chez l’adulte. Nicolas voit alors son père se tenir la tête dans ses mains, en poussant quelques cris de souffrance.

« Papa ! »

L’adolescent se rue sur son parent mais ce dernier le repousse très violemment. J’ai juste le temps de le rattraper pour l’empêcher de tomber.

« Comment s’appelle ton père ?
– Olivier.
– Très bien. Mets-toi debout et laisse-moi faire. »

Nicolas obéit. Je m’avance de quelques pas et adresse ses mots à l’homme qui est largement plus baraqué que moi.

« Bonjour Olivier. J’aimerais savoir si nous pouvons discuter ensemble ?
– Désolé mais j’ai trop mal à la tête pour m’entretenir avec toi.
– Dans ce cas. »

Je regarde en direction d’Elias et lui fais un signe de la tête. De suite, le fantôme se volatilise.
Olivier pose ses mains le long de son corps, preuve que sa migraine a également disparu.

« La douleur est passée.
– J’en suis sûr et j’espère que nous pourrons discuter.
– Discuter de quoi ?
– De votre comportement de ces derniers temps.
– Mêle-toi de ce qui te regarde s’il te plait. Ce n’est pas parce que tu es l’un des amis de mon fils que je peux tout tolérer.
– En parlant de votre fils, vous vous êtes rendu compte avec quelle violence vous l’avez repoussé ?
– Je l’ai repoussé ? »

Olivier me regarde avec un air interrogateur. Ses yeux passent des miens à ceux de Nicolas.

« C’est vrai ce que dit ton ami ?
– Oui et je ne suis pas le seul envers qui tu te montres violent. Tu agis de la même façon avec Andrew, Michael et maman.
– Tu plaisantes ?
– Non. »

Mon ami n’arrive plus à contenir toute cette peine qui se trouve en lui. Des larmes s’échappent de ses yeux et s’écoulent le long de ses joues.

« Attention Jason ! » Se manifeste la voix de Ludovic.

Je tourne ma tête sur ma droite et vois Maxime et Dany venir vers moi. Derrière eux, le rouquin.

« Il ne manquait plus qu’eux.
– Salut Jason, comment vas-tu ? »

Nicolas essuie ses larmes avant de s’adresse aux deux cousins pendant que Ludovic arrive à mes côtés.

« Si vous êtes là pour l’emmerder, vous pouvez dégager, rage le peiné.
– Je suis désolé de n’avoir pu les retenir, s’excuse l’homme aux cheveux oranges.
– Ce n’est pas de te faute Ludovic. Au fait, comment vas-tu ?
– Très bien. J’ai vu que tu étais quarante-cinquième au classement et je t’adresse toutes mes félicitations.
– Merci Ludovic. »

Je me concentre une nouvelle fois sur le cas d’Olivier qui semble complètement perdu.

« Visiblement, ton père commence à recouvrer ses esprits.
– C’est vrai ? S’inquiète le rejeton.
– Oui mais rien n’est encore joué.
– De quoi parlez-vous ? Demande Dany.
– Tu n’as pas besoin de savoir. » Est la réponse fournit par Nicolas.

En regardant les cousins, je remarque que Maxime promène son regard tout autour de lui. Je décide de me désintéresser de ce jeune mec que je ne peux encadrer pour poursuivre mon devoir.

« Olivier, je suis prêt à vous aider à vous retrouver si vous accepter de venir prendre un verre avec moi en ville.
– Pourquoi devrais-je te suivre ?
– Pour le bien de votre vie de famille. »

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