Treize heures
Lieu : Centre Voltaire – Salle principale.

Je suis sorti de la loge pour continuer mon enquête. Actuellement, je me tiens devant l’escalier qui mène à la scène, en compagnie de Sylvain et de Kévin. Devant moi, les rangées de chaises commencent à se remplir doucement. Si Aurélien n’est pas à mes côtés, c’est parce que je lui ai demandé de trouver un objet qui pourrait inculper l’organisateur de l’exposition. Quant à Elias, ce dernier est avec moi. Toutefois, il utilise ses dons de fantôme pour rester en contact avec mon cousin. Ainsi, je serais prévenu lorsque Aurélien aura fait une découverte intéressante. Soudain, Kévin m’adresse ces quelques mots.

«  Plus les minutes passent et plus il y a du monde.
– C’est ce que je pense aussi.
– Remarque, c’est une bonne chose. Si ton interprétation séduit ces quelques curieux, cela se ressentira sur les ventes de ton single.
– Effectivement mais je dois arrêter de flipper comme je le fais et avoir plus confiance en mes capacités d’artiste.
– Tout à fait. » me soutient Sylvain.

Voilà le maire de la ville qui monte sur la scène afin de prendre la parole. Dans ses mains, un micro. A cet instant, un silence s’installe dans l’intégralité de la salle.

«  Mesdemoiselles, Mesdames et Messieurs ! Pour commencer l’inauguration de cette nouvelle exposition, je tenais à vous remercier d’être venus aussi nombreux ! Comme vous le savez tous, ce centre culturel va abriter deux évènements vraiment important ! »

Pendant que le maire fait son discours, un frisson glacial me parcourt le corps. Là, je vois Elias apparaître devant moi.

«  Jason, ton cousin vient de faire une découverte qui pourrait inculper l’organisateur de l’exposition. »

Je regarde autour de moi pour savoir si je n’attire aucune attention. Dès que je suis rassuré, je parle avec Elias mais à voix basse.

«  Peux-tu m’en dire davantage ?
– Bien sûr mais avant, nous allons nous amuser un peu.
– Je n’ai pas trop le temps Elias.
– Je le sais mais peux-tu répondre à cette question ? A ton avis, comment le capitaine est-il venu jusqu’ici ?
– Je l’ignore.
– En fourgon noir.
– En fourgon ?
– Oui et il garde une porte rouillée à l’arrière de son véhicule, une porte dont il manque la poignée.
– Bien joué. Maintenant, je vais devoir trouver le moyen d’exposer cette porte à la lumière, merci Elias.
– A ton service. »

Le fantôme disparaît lorsque j’entends mon prénom résonner dans les enceintes de la salle. Je tourne ma tête vers la scène et constate que c’est le maire qui vient de m’appeler. Prenant mon courage à deux mains, je gravis les marches doucement pour ne commettre aucun faux pas. Dès que mon pied gauche se pose sur la bordure de la scène, je sais inévitablement que je ne peux plus reculer. Une fois aux côtés du maire, ce dernier me confie le micro avant de quitter la scène. Désormais, me voilà face à mon destin. J’avance de quelques pas et élève le micro à quelques centimètres de mes lèvres.

«  Bonjour à tout le monde et merci d’être présent pour ce jour si important pour moi. Je me nomme Jaysher et c’est devant vous que je vais m’offrir les premières minutes d’une carrière que j’espère longue. J’espère que ma chanson vous plaira et vous fera passer, par la même occasion, un agréable moment. »

Le début de ma chanson commence à se faire entendre par le biais des enceintes. Je prends une grande inspiration avant de prononcer les premiers mots de mon œuvre. Pendant ce temps, Kévin et Sylvain n’ont pas bougé du pied de l’escalier. Quand je les regarde, j’ai l’impression qu’ils sont captivés par ma prestation et franchement, cela me rassure. Grâce à eux, je puise une certaine force qui m’aide à assurer tout le long de mon interprétation. Lorsque la dernière note de musique retentit, le public se lève et m’offre un tonnerre d’applaudissements. Visiblement, ma chanson a eu beaucoup de succès et j’espère secrètement qu’ils se jetteront sur les copies de mon titre. C’est alors que je me retire de la scène pour aller retrouver mes amis. Une fois après avoir descendu le petit escalier, je vois Sylvain et Kévin venir à ma rencontre.

«  C’était génial, me lance le premier.
– Merci Sylvain.
– Quand je pense que mon meilleur ami va devenir un chanteur très célèbre, je n’ose l’imaginer. » Rétorqua Kévin.

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