Huit heures du matin.
Lieu : Hall d’entrée.

Bien que réveillé depuis des heures, je ne peux m’empêcher de ressasser mon cauchemar, assis sur une chaise de ma cuisine. Soudain, j’entends la sonnerie de la porte d’entrée. Je me lève pour aller ouvrir, la personne qui vient me rendre visite est un individu que je connais plutôt bien : Marek. Pour vous le décrire, sachez qu’il a vingt ans et mesure à peu près dans le mètre soixante-dix. Il est blond platine et ses yeux sont verts. Marek est un ami de longue date puisque je l’ai sauvé lors d’une de mes anciennes « missions ». Venant d’une famille aisée, il a eu la malchance d’avoir été kidnappé lorsqu’il se promenait avec des camarades, dans le parc de la ville. Il se retrouva enfermé dans une cave, privé de lumière, de nourriture et d’eau, ce qui l’a beaucoup perturbé. Néanmoins, un autre captif se tenait à sa place. Sa situation d’emprisonnement a duré beaucoup plus longtemps et au bout de deux semaines, la vie le quitta. C’est d’ailleurs grâce à ce dernier que j’ai pu venir en aide à Marek. Depuis, celui-ci me voit comme son héros et il a du mal à passer une journée sans m’apercevoir. En tout cas, c’est avec un sourire que ce jeune homme me dit bonjour.

«  Bonjour Jason.
– Bonjour Marek.
– J’espère que je ne suis pas venu trop tôt pour notre premier jour de boulot ?
– Au contraire, je trouve que huit heures est très correct. Désormais, c’est à ce moment que je veux te voir chez moi.
– Bien patron.  »

Je libère le passage pour permettre à Marek de rentrer chez moi. Si ce dernier m’a appelé patron, c’est parce que je l’ai embauché en tant que secrétaire personnelle. Ses tâches : organiser mon emploi du temps, garder un œil sur les ventes de mes titres et j’en passe. Si j’ai accepté de l’avoir près de moi lors de cette aventure, c’est à cause des sentiments que nous ressentons l’un pour l’autre. Je vous rassure, nous ne sommes pas amoureux mais notre affection est vraiment très forte. Plusieurs secondes défilent avant de se retrouver dans ma cuisine. Là, je propose une tasse de café à mon salarié pendant que celui-ci s’installe sur une chaise.

«  Alors, comment te sens-tu ?
– Légèrement stressé. En fait, complètement, prononçai-je.
– Je te comprends, c’est pas tous les jours qu’on a l’occasion se sortir un tout premier single. »

Lieu : Centre Voltaire – Devanture.

Sylvain se tient devant les portes fermées du centre culturel, il contemple avec une lueur d’impatience non dissimulée dans les yeux, les affiches qui annoncent l’exposition sur les navires anciens. Soudain il sent un courant d’air glacial qui le fait frissonner.

«  J’ignorais qu’il ferait si froid ce matin.
– Sylvain. »

L’appelé tourne sa tête sur sa droite et voit un duo de garçons venir vers lui. Le premier est brun et se nomme Nicolas. Le second est roux et répond au prénom de Ludovic. Lorsque les deux jeunes hommes font face à Sylvain, ils s’échangent de suite des poignées de mains en guise de salut.

«  Je suis sûr que tu attends l’ouverture du centre culturel, je me trompe ? Interroge le rouquin.
– Du tout.
– J’ignorais que tu avais une passion pour la marine. dit le brun.
– C’est normal car je ne voulais pas que cela se sache.
– Et pour quelle raison ?
– A cause de mon père.
– Je vois, interrompt Ludovic, toujours cette histoire de tradition familiale ?
– Oui.
– Il est vrai qu’un Portugais a plus de chance de devenir maçon que marin. » Lance une quatrième voix, derrière eux.

Les trois adultes se retournent d’un bloc et voit un jeune adolescent leur faire face. De suite, Sylvain serre les poings.

«  Dany, que viens-tu faire ici ?
– La même chose que toi.
– Cela m’étonnerait ! Si tu es ici, c’est pour saboter le lancement de la carrière de Jason.
– Du tout et j’ai comme l’impression que tu me confonds avec Michael ?
– Comment pourrais-je vous confondre ? Michael est franc alors que toi, tu pues l’hypocrisie à plein nez. »

Cette vérité énerve Dany qui se prépare à en découdre physiquement avec Sylvain. Là, Nicolas et Ludovic décident d’intervenir en s’interposant entre les deux garçons.

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