Douze heures du matin.

Je me tiens actuellement sur scène, occupé à peaufiner ma future représentation. Au loin, l’organisateur de l’exposition garde un œil sur moi, suite à cette fausse passion que j’ai inventé pour faire avancer mon enquête. Maintenant, je dois savoir en quoi il est responsable de la mort d’Océane et de Déliah. Lorsque la mélodie de ma chanson cesse, des applaudissements se font entendre. Ils proviennent de Sylvain qui s’approche du pied de la scène.

«  Génial, j’aime trop ta chanson et je suis sûr qu’elle sera un immense succès.
– Merci beaucoup Sylvain. »

Je rejoins mon ami.

«  Alors, tu as regardé les objets qui proviennent du navire ?
– Oui et je dois dire que certains d’entre eux sont vraiment magnifiques.
– Je partage ton avis.
– Par contre, j’aimerais savoir à qui tu parlais quand tu te trouvais près de la poignée rouillée ?
– A personne, pourquoi me poses-tu cette question ?
– J’étais étonné de te voir parler tout seul.
– Tu es bien curieux Sylvain. fait une troisième voix. »

Je tourne ma tête sur ma droite et je remarque la présence de mon cousin vietnamien, celui que j’avais eu au téléphone très tôt dans la matinée.

«  Aurélien, que viens-tu faire ici ? m’exclamai-je, heureux de le voir.
– J’ai décidé de te prêter main forte pour ce que tu puisses aider tes amis. »

Inévitablement, je m’approche de mon cousin pour le prendre dans mes bras. Pendant ce temps, Sylvain nous quitte pour aller rejoindre Joris. Quelques secondes plus tard, je me retire de l’étreinte de l’asiatique pour lui expliquer ce qui se passe.

«  Je suis actuellement sur une affaire.
– Ha bon et qui est la victime ?
– Elles sont deux et se nomment Océane et Déliah.
– Femmes ou enfants ?
– Femmes. J’ai même dit à l’organisateur de l’exposition que j’étais le petit-fils de l’une d’entre elle. Depuis, j’ai l’impression qu’il m’évite.
– Ce comportement veut tout dire.
– C’est ce que je pense également, Elias ! »

Mon ami fantôme apparaît à mes côtés.

«  Jason.
– J’ai besoin de toi Elias. J’aimerais que tu discutes avec Océane et Déliah pour que je puisse coincer leur tueur.
– J’y vais de suite.
– Merci. »

Elias disparaît pour exécuter ma demande.

« Autre chose que tu dois savoir, j’ai manqué de discrétion lorsque je parlais avec les deux défuntes.
– Cela ne m’étonne pas. Qui te pose souci ?
– Sylvain.
– Dans ce cas, fais ce que tu as à faire, je me charge de lui.
– Merci Aurélien. »

Aurélien s’éloigne de moi pour aller trouver Sylvain. Pendant que je regarde les deux garçons, je n’entends pas les nombreux pas qui viennent dans ma direction.

«  Jason ! »

Je sursaute au son de cette voix. Je me retourne et vois Alexandre se tenir face à moi, en compagnie de son cousin Vincent. Avec eux, Rémi et Ludovic. Le premier est un voisin de mon quartier dont les origines sont portugaises. Le second n’est autre que son propre cousin tandis que Rémi est un ancien camarade de collège, pareil en ce qui concerne Ludovic, le rouquin. Toutefois, la relation avec ce dernier est particulière puisque nous avons déjà couché ensemble. S’ils sont ici, c’est parce que le centre culturel a ouvert ses portes plus tôt, à cause de l’évènement qui s’y prépare.

«  Depuis quand t’amuses-tu à me faire peur Alexandre ?
– Désolé mais ce n’était pas mon intention. Si nous sommes venus te voir, c’est uniquement pour prendre de tes nouvelles.
– Je vais bien à part que je suis un peu stressé.
– Cela peut se comprendre. »

Je souris à Vincent qui vient de prononcer cette phrase et bien sûr, l’homme me rend mon expression. Ludovic prend la parole.

«  J’imagine que Sylvain t’a parlé de la visite que nous avons eu ce matin ?
– Si tu parles de Dany, sache que la réponse est positive.
– Et que vas-tu faire s’il se pointe avec ses cousins ?
– Rien puisque j’ai d’autres chats à fouetter. D’ailleurs, je vais devoir vous laisser car j’ai quelques obligations.
– Bien sûr Jason, ne t’inquiète pas pour nous. dit Rémi »

Je m’éloigne des quatre garçons pour aller m’isoler dans ma loge personnelle.

Lieu : Centre Voltaire – Loge.

Je prends soin de fermer la porte derrière moi avant de me placer au milieu de la petite pièce.

«  Elias ! »

L’appelé fait son apparition à quelques centimètres de mes yeux.

«  As-tu obtenu d’autres renseignements sur le décès d’Océane et Déliah ?
– Oui et tu dois savoir qu’Océane était la femme de l’organisateur.
– Quoi ?
– Ce que je te dis n’est que la pure vérité.
– Voilà pourquoi cet homme m’évite. Ce n’est pas à cause de mon mensonge mais du lien qu’il avait avec Océane.
– Probablement. Comment vas-tu t’y prendre pour leur ouvrir les portes de l’autre monde ?
– Je ne sais pas encore. »

Tout à coup, j’entends qu’on frappe à la porte. Aurélien vient me rejoindre, suivi de Sylvain et de Kévin. Dans les mains de ces deux derniers, mon single. S’ils sont venus, c’est uniquement pour avoir droit à un autographe.

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