Il avait bien fallu continuer à avancer. Pavel avait réinvesti son appartement, se décidant enfin à ranger et à faire un peu de tri. Désormais, il avait au moins la place de circuler, même si l’endroit n’était manifestement pas assez grand pour toutes ses affaires. Au moins, il avait un endroit calme pour continuer à accumuler toutes sortes de connaissances plus ou moins utiles.

Cela faisait trois semaines qu’il avait perdu son poste et il ne sortait plus que pour descendre les poubelles, refusant que les déchets s’entassent s’il devait vivre là. Pour le reste, il faisait livrer les journaux et sa nourriture à domicile, ruinant le petit pécule qu’il avait difficilement mis de côté dans l’espoir d’ouvrir un jour son propre cabinet.

Quand l’aventure revint le chercher, il était occupé à lire un traité sur les techniques de forge des pièces de construction des machines gobelines à épurer la poudre de fées. Une affaire avait fait un grand tapage à ce sujet peu de temps auparavant, sur des détournements de fonds et des investissements peu scrupuleux. Ce n’était pas une lecture particulièrement passionnante — il imaginait mal dans quelle condition elle pourrait lui servir —, mais il devait nourrir son cerveau d’informations, sans quoi il deviendrait dingue.

Lorsque des coups furent frappés à la porte de son appartement, il ne les entendit pas tout de suite. Il fallut d’abord que son esprit se reconnecte au monde extérieur.

Ce fut un lutin ronchon qui ouvrit la porte en lançant un “bonjour” des plus mal-aimables. Lorsque son regard croisa celui d’Adelyn, la secrétaire de son ancienne agence, il regretta de ne pas avoir mis plus de soin à s’habiller quelques heures auparavant. Il portait un ensemble complètement froissé et dépareillé, alors que la lutine était toujours aussi élégante et resplendissante, dans un très joli tailleur couleur melon.

— Monsieur Erkum ?

Adelyn haussa les sourcils alors que son regard errait un court moment sur l’intérieur de l’appartement puis sur les habits de Pavel.

— Oui ?

Le lutin s’efforça de garder contenance, mais il s’insultait intérieurement de perdre ainsi tous ses moyens.

— J’ai besoin de votre aide.

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