Galasen. Situé au Nord-Ouest de Tamaril, ce pays est une longue étendue glaciaire. Entièrement couverte de neige et de glace, Galasen est plongé dans un hiver éternel qui dure depuis la création du monde. La vie est rude dans ce pays et il faut s’armer de courage pour y vivre. Il faut être prêt à affronter les intempéries chaque jour, chaque secondes de sa vie. Pour les gens qui naissent dans ce froid, une immunité naturelle se créée au fil du temps, ce qui rend la vie un peu moins difficile. Mais pour les gens venant de l’extérieur, bien qu’il n’y en ai très peu qu’y ai tenté l’aventure, les choses se révèlent beaucoup plus compliqués. Le froid peut vous tuer aussi sûrement que le tranchant d’une lame, mais avec beaucoup plus de souffrance.
Le pays est dirigé par le roi Almayr IV, fils de Jazir, qui gouverne Galasen à partir de sa place forte, le palais Mahmed, du nom du tout premier roi de Galasen. Ce palais est entièrement construit dans la glace, sur un plateau enneigé. La construction du palais avait pris près d’un siècle à se terminer, le plus long étant d’acheminer les blocs de glace des quatre coins du pays, puis de la tailler. Depuis, tout les rois de Galasen séjournait dans ce palais.
Il n’y avait pas beaucoup d’habitant à Galasen, quelques milliers seulement, concentrés pour la plupart dans les trois villes du pays. Seuls quelques groupes de nomades avaient établis des camps dans les montagnes du sud, où le temps était un peu plus clément.Dans le reste du pays, s’éloigner des villes était synonyme de mort. Il n’y avait guère de quoi se nourrir ni quoi boire et le froid transperçait même les vêtements les plus chaud. C’est aussi pour cela que très peu d’étrangers arrivaient à Galasen, ils ne survivaient pas. Quand ils ne mourraient pas de faim ni de froid, ils se perdaient et finissaient généralement dans une crevasse, la tête éclaté contre un rocher glacé.
Le palais Mahmed se trouvait à quelques lieux au nord de la ville de Karad, la plus grande cité de Galasen.
Casman était située à la limite des montagnes, à l’extrémité sud du pays et quelques lieues seulement la séparait de la zone inhabitable. De ce fait, peu de monde n’osait s’aventurer dans la ville, ne voulant pas s’approcher si près de cette zone que beaucoup désignaient comme l’incarnation de la mort en elle-même. Casman était la plus isolée des trois villes du pays et n’avait pas de liens, ni commerciaux ni sociaux, avec Karad et Gheral. Elle devait donc se débrouiller en solitaire, sans l’aide de personne. C’était Mostaph, le chef suprême de la ville, qui prenait toutes les décisions en parfaite autonomie. Le plus dur était sûrement de trouver à manger pour tous les habitants de la ville. L’alimentation de Casman était en grande majorité composée de poisson et de quelques légumes. Tous les trois mois, des centaines d’habitants se rendaient dans un des nombreux lacs gelésdu nord de la ville. Durant deux semaines entières, ils pêchaient pour pouvoir remplir les réserves de la ville. Quand ils avaient un peu de chance, ils arrivaient également à attraper quelques oiseaux et petits mammifères, mais cela n’arrivait pas souvent. Puis, quand ils revenaient, une grande distribution était organisée pour rassasier tous les habitants et le surplus étaient stockés dans les caves de la ville.
Bien qu’elle comptait quelques milliers d’habitant, Casman était restée une ville solidaire où les gens gardaient une certaine joie de vivre ensemble malgré la dureté du climat et leurs conditions de vie misérables. Cela était en grande partie dû à la situation isolée de Casman. Au fil des années, la ville s’était faite à cette solitude et en avait profité pour renforcer le lien entre ses habitants. Cette situation était assez récente, cinquante ans à peine. Auparavant, au nord-ouest de Casman se trouvait la ville d’Ajalaïn, qui avait subit un bien funeste destin. Ajalaïn avait été construite au pied d’une falaise haute de plusieurs centaines de mètres. Malheureusement, il y avait maintenant de ça cinquante ans, cette falaise s’était mystérieusement écroulée sur la ville , l’ensevelissant sous des tonnes de roches. Il n’y avait pratiquement pas eu de survivants, une centaine à peine qui étaient venus se réfugier à Casman par la suite. Depuis ce jour, Casman n’avait plus de lien avec l’extérieur, complètement délaissée par les deux autres villes. Cette tragédie avait grandement affectée les habitants de la ville qui s’étaient tous unis dans la douleur. Depuis, chaque année, avait lieue une grande marche à laquelle participait tous les habitants de Casman. Ils marchaient jusqu’à Ajalaïn et déposaient des bougies sur les pierres, pierres qu’ils considéraient comme des tombeaux. Ensuite, ils se recueillaient et adressaient des prières aux âmes des disparus. A l’heure d’aujourd’hui, seul six des survivants de cette catastrophe étaient encore en vie et dirigeaient cette marche annuelle. Ils étaient tous âgées de plus de quatre-vingts ans, mais cela ne les empêchaient pas de réaliser cette longue et éprouvante marche qui pouvait prendre toute la journée, ainsi que toute la nuit pour retourner à Casman.
Casman était une ville de taille moyenne faite de bâtisse de bois et qui comptait en tous cinq mille habitants. Éternellement recouverte d’un magnifique manteau blanc, la ville dégageait une atmosphère chaleureuse. De la fumée s’échappait des nombreuses cheminées de la ville, des éclats de rire montait au ciel et des passants se promenaient tranquillement entre les bâtiments, bien emmitouflés dans leurs manteaux. Même s’il faisait extrêmement froid, il était fort agréable de se promener dans les rues de la ville. L’ambiance était des plus conviviales. Les gens s’arrêtaient pour discuter et prendre des nouvelles, les tavernes emplissaient les rues d’éclats de rires, des petits vendeurs à la sauvette vous proposaient des boissons chaudes à tous les coins de rue. Il n’était pas rare non plus, qu’au moment du souper, des illustres inconnus vous invite chez eux pour déguster un délicieux poissons et ce, sans rien demander en retour. Des salles de banquets avaient également vus le jour un peu partout dans la ville. Quand vous vous sentiez seul, ces salles vous offraient le luxe de partager un repas avec d’autres personnes venus elles aussi chercher du réconfort.
Les quartiers de Mostaph se trouvait au nord de la ville, dans une modeste demeure en bois de chêne pas plus grande que le reste des habitations de Casman. Là aussi, tout respirait la bonne humeur et la joie de vivre. Mostaph organisait souvent de petites réceptions où il invitait à tour de rôle les habitants de la ville. Bien qu’il soit le chef, Mostaph ne se considérait pas comme tel et chaque habitant de Casman avait son mot à dire sur la politique de la ville. Des boîtes à suggestion avaient été placé un peu partout et tout villageois pouvaient y déposer des recommandations où des idées nouvelles.
La situation était tout autre dans les deux autres villes, Karad et Gheral. Karad se trouvait au centre de Galasen tandis que que Gheral elle, se trouvait à l’est, entre les deux grands lacs de Nolijent et Holifar qui la bordaient au nord et au sud. Au contraire de Casman, les deux villes entretenaient des liens étroits et étaient en constante communication. C’est à Gheral que le temps étaient le plus clément, offrant même des semaines sans neige et où il faisait relativement chaud. Mais Gheral était avant tout une ville militaire, posté ici pour prévenir le cas où Valkir aurait des vues sur leur territoire. Tout homme vivant dans cette ville était entraîné au combat et à la guerre, les remparts de pierre de la ville avaient été construits pour contenir des années de sièges et des souterrains avait été érigés pour mettre à l’abri les femmes et les enfants le cas échéants. On trouvait des petites casernes à chaque coins de rue et les forgerons de la ville passaient le plus clair de leur temps à fabriquer des armes et des armures.
Gheral était la sentinelle de Galasen…
Elle était le premier et le dernier rempart visant à ralentir les troupes ennemis le temps que Karad, la capitale, envoie des renforts.
Mais si un jour Valkir venait à prendre la ville, ce moment là, le pays tout entier sombrerait.
Mais la meilleure défense de Galasen était son climat qui avait jusque là refroidi les ardeurs Valkirien. Qui aurait envie d’envahir un pays couvert de neige tout au long de l’année ?

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