Bon on avait plus ou moins réussit à rejoindre la maison, tout en tentant de créer une sorte de langage, que mes restes d’ego m’interdisent de reproduire ici… j’avais toujours trouvé l’Allemand assez peu poétique… mais à l’époque je croyais que ça pouvait se prononcer, j’ai vite arrêté devant les grands éclats de rire et les regards désespérés du résidu de gène de Beethoven… Enfin j’aurai au moins pu me faire une idée sur son nom… un truc qui je l’imaginais s’écrivait comme Ilgueu ou un truc du genre. Je préférais Beethoven mais elle le prenait plutôt mal (les filles et le sens de l’humour…).
Nous étions donc rentré à la maison, je me voyais mal continuer à tracer ma route avec la petite en croupe, déjà que le retour fut 3 fois plus long que l’allé, c’est fragile en plus ces bêtes la, et les arrêts toilettes… . Et bon… je m’étais remis aussitôt à la maçonnerie, c’est bizarre comme les choses ont l’air bien quand on est tout seul… mais bon, maintenant y fallait protéger le Kaiser. Je m’étais donc mis dans la tête de faire une sorte de… fortification, puis décidait de m’arrêter à 6 mètres de haut, après tout si le gus n’avait pas compris que je voulais pas de lui, y’avait plus que le fusil à pompe pour le lui faire comprendre. J’ai aussi vaguement eu l’idée de faire une tranchée avec des caïmans, mais je me voyais mal laisser la petite toute seule le temps d’aller jusqu’en Afrique pour aller chercher les bestios. Par contre je suis retourné à Marseille finalement où j’ai trouvé les armureries et les dépôts de la Police…. ainsi que quelques armoires, histoire de garder le tout en dehors de ses petites mains curieuses….
En échange j’ai perdu l’usage de la cuisine où elle a vaguement décidée que c’était son domaine et que je ne pouvais m’en approcher sous peine d’agressions verbales goth. C’est fou comme ça peut être convaincant comme langage…
J’ai aussi perdu l’usage de la salle de bain… m’a fallu trouver des rideaux, des serviettes de bain, puis faire la cheminée parce que madame trouvait que c’était mal de tuer les sangliers pour ce faire une couverture de leur peau (mais pas pour les manger… doubles standards)…
La télé était aussi un problème… ben nous n’avions pas vraiment les mêmes gouts… la série des Godzillas originaux en japonais sous titres en anglais étant les seuls films que je pouvais plus ou moins présenter à quelqu’un de son âge…
Bien une femme quoi, 10 ans sur les routes, je me trouve un setup sympa et une gadjie vient m’enquiquiner, pouvait même plus utiliser mon RealFeel, la demoiselle s’endormant systématiquement sur mes genoux après son dessin animé de la soirée. Même quand je lui ai trouvé un lit, elle ne voulait pas dormir toute seule… En fait en dehors de la maçonnerie (pour mettre les piques au-dessus des enceintes), il ne me restait qu’une activité que je pouvais faire plus ou moins en solitaire… la liste des gens à qui je souhaitais avoir subi une mort lente sur un fond musical de variété française…

– Contrôleurs Qualité Chinois.
– Toutes personnes ayant un jour contribue de près ou de loin à Blanche Neige et les sept nains.
– Les boss zombies laxistes.
– Supporters du PSG (on se refait pas quand même).
Enfin, il fallait me rendre à l’évidence, ma vie commençait à devenir sympa et il est une règle fondamentale de l’univers qu’un homme ne peut pas apprécier sa vie, il faut à tout prix lui balancer une fille sur les bras… Ce n’est pas une moitié, une complice ou une confidente c’est une putaing de sentence. La preuve, la mienne n’était même pas majeur, je ne pouvais même pas me perdre en rêverie pseudo érotique sous peine de me faire pendre pour pédophilie… et s’il y a bien quelque chose de pire que les filles se sont les bien-pensants donneurs de leçons. J’étais sûr qu’à peine j’y penserai qu’une foule en colère menée par un prêtre à l’homosexualité refoulée apparaitrait en face de moi avec une corde pour exécution immédiate du sujet et laisser la gosse toute seule.
Parce que c’est un truc de bien-pensant ça, on règle le cas qui choque leur petite morale à deux balles mais on laisse le fond du problème là où il est. Un peu comme ces crétins protestant à tout va contre l’avortement et refusant de soutenir les orphelinats, ou contre l’adoption par les homosexuels/les, non pour eux, non seulement la seule fonction d’une femme se réduit à ce qui peut sortir de son vagin, mais en plus si tes parents ne peuvent pas s’occuper de toi t’as mérité une vie de merde. Mieux être abusé qu’avorté, le pied… mais je digresse… enfin ce coup-ci c’était plutôt volontaire.
Je n’avais vraiment aucune idée de comment gérer la petite, tout devenait dangereux, les zombies pour commencer, puis les humains eux même, les quelques-uns que j’ai croisé n’étaient pas exactement des paragons d’altruisme et pour les enfoirés, les vrais, ceux qu’il faudrait pendre tu peux y aller, les bien-pensants ne sont jamais là… Et puis il y avait d’autres trucs, j’avais un organisme assez solide, tombant rarement malade, et puis bon même dans ces cas-là je guérissais vite, mais elle?
S’il lui arrivait quelque chose, qu’est-ce que je pourrais faire? On peut s’improviser maçon par nécessité (je ne parle pas de l’artisan hein? Juste de monter un putaing de mur sans qu’il s’écroule sur ton cas), mais docteur? A par l’aspirine, y’avait quoi à faire? Et puis quand elle aura ses règles il faudra faire quoi? Même un con d’escalier devenait un piège mortel, en hiver la rosée gelait si la petite glissait et se pétait un os, je faisais quoi? Et vous croyezqu’il n’y avait que les problèmes de santé ou les dangers inhérents à la connerie humaine/extraterrestre? Et moi si j’avais un accident, si j’étais malade, si je perdais un os, et puis un jour je mourrais de vieillesse qui s’occupera d’elle? Et puis quand elle sera adolescente avec toutes ces hormones et tous ce genre de trucs, comment elle rencontrera un garçon? Ou une fille? Comment fera-t-elle la différence? Et pour sa première fois je lui dirai quoi? Comment on dit “je pourrais être ton père en Allemand”? Et si je n’avais pas envie de le lui dire? Je suis aussi un être humain merde… et puis ça mange quoi ces bêtes là, comment je sais si elle ne fait pas de carence alimentaire? Et pour ses études…. et puis… et puis elle fera quoi dans la vie? Comment pourrait-elle être heureuse dans ce monde?
Le pire étant que le fait que ce ne devait strictement pas être mes oignons ne m’a traversé qu’une fois la tête, puis elle m’a ordonné de venir manger avec inspection constante pour être sûr que je finisse mon assiette. Et puis c’est chien ces bêtes là, c’est comme un ordinateur, c’est binaire, tu manges ton steak carbonisé ça sourit et ça s’en va chanter, tu ne manges pas ça commence à pleurer, c’est inconsolable pendant deux heures et puis ça te fait la gueule pendant jusqu’au prochain repas ou j’ai appris que si les steaks étaient carbonisés c’était pour être utilisés comme projectiles propulsés par une assiette jetée sur la table. Ben oui, ça a sale caractère aussi ces trucs là… et puis on les comprend pas… ça veut dire quoi “ichlibidish” d’abord? Putaing comment tu l’écris?… Ça vous prend la tête toutes ses pensées? Ben moi aussi, et ça me tenait éveillé des nuits entières… depuis si longtemps que j’en avais oublié de compter les lunes… o putaing! Je ne savais pas quel moi on était… comment est-ce que je saurai quand est son anniversaire, quel âge avait-elle? Comment saurai-je quand elle pourra voter? Elle ne pouvait pas rester à avoir 8 ans toute sa vie… mais j’étais HORRIBLE…sale type, pauvre con, bouffon… parisien….
C’était en général à ce moment-là, qu’elle se retournait sur mes genoux avec un petit soupire, une manière de me faire comprendre que je m’agitais beaucoup trop pour son confort… ce qui avait pour effet de relancer un tour de boucle… et ce jusqu’à ce que je m’endorme d’épuisement… à peu près 2 heures avant qu’elle ne se réveille et que le petit déjeuner apparaisse venant de contrée lointaine de lui-même avec ses petites jambes musclées dans le seul but de se faire bouffer… mais je digresse… j’en étais ou… oui…. IlgueuH. Je ne pouvais pas la garder comme ça avec moi, toute seule et tout et tout… elle avait le droit à un steak pas carbonisé, même si ça voulait dire que ce n’était pas elle qui le faisait, il fallait qu’elle vive avec des gens de son âge, un papa, une maman… IL FALLAIT QUE JE RETROUVE MA PUTAING DE SERENITE!!!!!!!!
Bon d’un autre côté, cela faisait un moment que je me disais qu’il fallait trouver une communauté… de préférence à vocation ni religieuse, royaliste, autoritaire, ou autre type de gouvernement pas catholique… heu c’est l’expression hein? Je n’étais pas catholique non plus…. soupir….. dans les deux sens. Pas saint d’esprit non plus visiblement. Donc ça faisait un moment que je savais que je devais le faire mais je n’arrivais pourtant pas vraiment à m’y mettre… je n’aurais jamais pu dire pourquoi, ça ne semblait jamais le bon jour, puis c’était l’hiver et je me voyais mal partir sur les routes dans le nord de l’Europe en plein hiver…
Mais la vérité restait la même, il fallait lui trouver une communauté.

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