C’était moi le monstre, je ne pouvais pas prendre soin d’elle, alors je l’ai envoyé ailleurs… ils l’ont tués mais c’était de ma faute. J’étais l’unique fautif, quand je réussis enfin de m’extirper de son cadavre, je ne pensais plus, respirer me semblait superflu, plus rien de m’intéressait. Je ne voulais plus avancer, la culpabilité me tuait tout aussi surement que l’aurai fait les flammes ou les zombies… c’était juste plus long, plus agonisant, je voulais que la douleur s’arrête, j’étais aussi en colère, aveugle, rageur, j’ai suivis leurs traces sans réellement m’en apercevoir, puis je les ai retrouvé. Ils étaient deux, j’étais sûr qu’il s’agissait de ceux de qui j’avais sauvé Ilgueu… ironie suprême… je leur aurais au moins pris ça à ces enculés, ils ne l’auront pas pris, ils n’auront pu que la venger. Je trouvais aussi sur le coup une sorte d’ironie, c’est au final avec eux que ma vie s’était arrêtée, même si à l’époque je ne pouvais pas m’en apercevoir, mais il y avait de la justice, je pleurais encore, je ne sais pas si j’avais encore des larmes mais j’avais encore de la voix pour hurler. Je leur fonçais dessus tête baissée, la chaine épée brandit, un chevalier de ces temps de merde, le sabre au clair, avec la conscience aussi chargée que les vrais de l’époque, je balançais la moto sur l’un d’eux en sautant sur le deuxième, frappant autant que je pouvais avec mon arme. Je fracassais le crane en putréfaction. Peu au fait de mes actions, ma rage ne me laissait faire que cela, même lorsque l’épée explosa, que les débris vinrent me lacérer le visage je continuais à frapper en hurlant son nom, puis quand mon épée fut complètement inutile je la jetais et continuais à coup de poings.
Je sentis un léger piquotement dans le dos, rien de plus, le reste de mon corps refusa soudain de bouger, ma colère céda le pas à la surprise… puis je vis le reste de mon corps, le deuxième zombie derrière un de ses bras en l’air… le tout à l’envers… je réalisais que je n’avais jamais demandé à Ilgueu de me pardonner… je savais que je ne le méritais pas… après tout devint noir.

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