Chère Marion,

J’ai beaucoup hésité avant de t’écrire cette lettre, tellement hésité que les années sont passées, et maintenant que je vais mourir, je trouve enfin le courage.
Je ne t’ai pas aimé au premier regard, peut-être au deuxième mais sans nul doute au troisième. Mais je n’y ai pas cru, c’était comme un de ces beaux rêves qui s’évanouit le matin venu.
Les regrets ne servent à rien. Mais si je dois en souffrir d’un seul, c’est bien celui de ne pas avoir eu le courage d’y croire.
Marion, je t’embrasse, du plus doux des baisers. Je serai là avec toi. Toujours. Ta peau est et sera le prolongement de mes lèvres. Toujours…

Victor.

Marion replia soigneusement la lettre, les yeux brillants. Elle s’allongea sur le lit, la lettre contre sa poitrine. Ballet de corps nus, chants de plaisir, elle fit l’amour toute la nuit avec son fantôme.

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