Furieux pour une obscure raison, l’océan levait ses armées de vagues rugissantes qui venaient s’échouer à bout de force sur le sable. Et mouillait les pieds de cette table puis ceux de cette femme et pour finir ceux de cette chaise sur laquelle elle était assise.
Une chaise, une table et une femme au milieu de la plage.
– Curieux tableau, pensa Alex.
Le vieil homme s’approcha. Elle tapotait sur une machine à écrire. Elle était blonde, elle paraissait petite.
– Bonjour mademoiselle.
– Bonjour monsieur, répondit-elle sans se retourner.
– Je m’appelle Alex.
– Moi c’est Elise.
– Vous êtes écrivain.
– Non j’écris simplement.
– Alors vous êtes écrivain.
– Non, un écrivain écrit pour être lu, moi j’aime juste me raconter des histoires.
Alex jeta un œil par-dessus son épaule. La feuille était blanche. Mais elle continuait pourtant à tapoter les touches.
– J’ai l’impression que votre machine n’a plus d’encre.
– C’est vrai mais quelle importance ?
– Mais comment allait vous vous relire ?
– Je n’ai pas besoin de me relire, je sais ce que j’ai écrit.
– Vous voulez bien me lire votre histoire ?
– Avec grand plaisir.
La jeune femme se tourna vers lui arrachant au passage la feuille blanche. Elle était belle. Ses yeux bleus rieurs le fixèrent, il leur rendit leur sourire.
Elle commença sa lecture. L’histoire d’une mère et sa fille. C’était très beau. Et cela dura une heure. Elle avait vraiment écris beaucoup de choses sur cette petite feuille blanche.
– C’était très beau Elise.
– Merci.
Ils restèrent plusieurs heures devant l’océan. Sans rien dire. Juste là. Le sable ne s’en souvient plus, la mer n’aime pas laisser de trace.

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