Elfe de 172 lunes, soit 43 années humaines mais à l’égale de 17 ans dans une vie d’Homme, peut-être dernière elfe du continent. Voilà mon histoire, rien de bien compliqué.
Je marchai en silence, étant seulement accompagnée d’un équidé. Mon but ? La grande forêt, là où, avant, la plus grande majorité d’elfe se réunissaient. Avant, oui bien avant, avant que les humains ne lancent la grande guerre contre les autres peuples.
Le trésor enfouit des elfes, voilà ce que je cherchais, d’après ce que j’avais entendu dire il serait introuvable pour les Hommes, donc il devait certainement être dans un village d’elfe et très bien caché. Mais bien sûr, un tel trésor, les humains le cherchaient. Moi je savais ce que s’était, à peu près, j’avais ma propre idée. Les humains pensaient à une pierre magique, une sorte de relique offrant des pouvoirs à celui qui la détenait, c’était bien évidemment faux, les elfes n’avaient leurs pouvoirs que de la nature, pas besoin de relique. J’avais compris, par les multiples descriptions que l’on m’en avait faite, que cette pierre était en réalité un œuf, la progéniture d’une immense créature défiant toutes les armes des Hommes, une créature domptant à la fois le ciel, la mer et la terre, un être qui serait capable d’inverser la guerre, et d’ainsi redonner une certaine paix au continent. Evidemment cette créature n’était pas unique, il lui fallait bien des parents, peut-être sur un autre continent, peut-être cachés quelque part, mais il était certain qu’elle n’était pas seule.

Je fis halte au premier village, enfin plutôt aux premières ruines. Je descendis du dos de ma monture et avançais, tout avait été brûlés, détruit, un village, tant de vies anéanties… Je serrais les poings en imaginant ce qu’il s’était passé, scrutant les décombres, voyant bien les corps recroquevillés, cherchant à échapper aux flammes.
Je remontais sur l’étalon après avoir exploré le village et me dirigeai vers le suivant.
Je connaissais bien mon peuple, je savais que si les elfes voulaient cacher quelque chose de précieux ils installeraient des énigmes ou des pièges.

Je dus traverser une dizaine de village avant de trouver ce que j’étais venu chercher. Alors, laissant l’étalon derrière moi, je m’approchai de l’autel de pierre. Un autel était rare dans un village elfique, en général il était élevé pour l’honneur d’un elfe illustre, hors là c’était différent, aucun nom, rien de gravé à par un symbole.
D’un geste lent, je m’accroupie devant la pierre, enlevant mon arc d’autour de mon torse et le posant à terre, sachant très bien qu’il ne me serait d’aucune utilité, les elfes détestant les épreuves de combat.
Je me redressai légèrement et approchai ma main de la roche, avant le contact, je tournai brusquement la tête, un bruit dans la forêt, surement un animal…
Je me retournai et observai le symbole, un cercle d’écriture dans lequel était dessiné deux anneaux enlacés, un symbole utilisé pour la paix. J’eus à peine posée ma main à plat sur la pierre qu’un rayon de lumière m’entoura, un cristal en haut de l’autel se mit à briller.
Je me figeai, j’avais déjà vu ce genre de rayon, un trait de lumière submergeant une personne, lisant dans son cœur et son esprit, chaque fois la personne en question mourrait…dans ceux que j’avais vus. On l’appelait la dernière lumière, soit celle que l’on voyait avant de mourir.
Le rayon finit par diminuer, apaisant mes craintes, mais une décharge partant de la pierre se propagea dans mon bras et me fit basculer en arrière. Je restai un moment immobile, reprenant mes esprits.
Lorsque je me redressai l’autel était fendu, la pierre s’était effondrée et à mes pieds reposait un objet ovale, bleu marbré noir, lisse et assez gros. Un sourire se dessina sur mes lèvres et je m’agenouillai pour le prendre, il était chaud, presque brûlant. D’une main de chaque côté, je pouvais sentir, même si c’était infime, de petit mouvement à l’intérieur, c’était donc bien un œuf et non une pierre magique.
Mais mon sourire disparut lorsqu’une lame glacée se glissa sur mon cou, je me figeai en comprenant et reposai délicatement l’œuf sur le sol.
– Lève-toi, lentement.
J’obéis, mais, une fois droite sur mes jambes, je me retournai rapidement et lui asséna un coup violent dans la mâchoire. Mais je n’avais pas d’arme, mon arc étant au sol, et les hommes ne tardèrent pas à me maîtriser, alors l’un prit mes mains et les attacha d’une ficelle.
– Merci ma belle. Grâce à toi le roi va être content.
Deux hommes se chargèrent de mettre l’œuf dans un sac pendant que les autres m’obligeaient à les suivre vers la forêt.
– On dort là et demain on rentre.
– Ok, mais faut bien attacher la demoiselle.
Ils firent un feu, des chevaux attachés près de nous, moi je restai assise, la tête basse, sans dire un mot, de toute façon avec les humains ça ne servait à rien.
L’un des cinq hommes sortit de la nourriture et en passa aux autres, celui assit près de moi m’en tendit mais je restai immobile.
– Bon, pas très causante hein, tu sais demain on ne s’arrêtera pas pour manger puisqu’on doit rentrer au plus vite, tu risques d’avoir faim.
Je ne réagis nullement à ses paroles et continuai de regarder les flammes dansantes devant moi.
– Peut-être ne comprend-t-elle pas ?
– Si, je suis certain qu’elle comprend, quand je lui ai dit de se lever elle l’a fait.
– Mouai, c’est un elfe hein, têtu.
– Ah oui ! Les elfes têtus on connait, mais les femmes sont tellement magnifiques.
– Oui d’ailleurs elle est vraiment pas mal elle…et on ne l’a que pour nous…
Des sourires apparurent sur les visages de tous, je savais bien à quoi ils pensaient, je m’y étais attendus dès le départ, maintenant j’avais le choix, me laisser faire ou me défendre et me prendre des coups ? S’ils me blessaient trop je risquais de perdre la vie, et qui récupérerait l’œuf dans ce cas ?
– Non les mecs, si on la ramène blessée au roi il n’va pas être content.
– Ba elle s’est défendue quand on l’a capturée c’est tout…
– Non arrêtez un peu, j’sais très bien que c’est un fantasme mais quand même, là ce n’est pas le moment…
– Juste un peu…
L’un des hommes s’assit à côté de moi et supplia un autre du regard.
– Tu n’te souviens pas pour l’autre ? On l’a tuée à force.
– Mais le roi a été gentil pour la pierre.
– Oui ça l’a apaisé mais quand même.
La pierre…Une deuxième ?! Il serait donc préférable que je ne m’enfui pas, certainement qu’ils allaient m’enfermer dans le même bâtiment, il faudrait donc que je m’en échappe, avec les pierres, mais deux pierres à porter à moi seule…ça n’allait certainement pas être facile, il me faudrait une aide. Même si je connaissais les châteaux humains, pour les avoir longtemps étudiés, il me serrait dur de m’échapper chargée de deux œufs.
L’homme à côté de moi posa une main sur ma jambe, je ne réagis pas, je ne voulais pas être battue, il fallait que je garde des forces pour plus tard.
– Elle se laisse faire en plus !
– Bon d’accord.
Un deuxième homme vient, il m’obligea à m’allonger puis pris mes mains pour les lever au-dessus de ma tête, je me laissais faire, de toute façon j’étais bien obligée.
Je savais que j’allai souffrir même si je me laissais faire, mais la douleur était beaucoup plus grande que ce que j’avais pu imaginer. Une déchirure au plus profond de mon être, fine, aiguë, l’impression qu’on enfonçait une lame s’installa dans mon esprit.
– Mais c’est qu’elle était encore pure la p’tite.
Je ne pus retenir des gémissements de douleurs et des larmes qui firent sourirent les hommes.

A la nuit tombée un seul resta assit pour surveiller le campement, moi je m’allongeai pour m’endormir, épuisée par ce qu’ils m’avaient fait.
Arrivés au château je fus enfermée, comme je l’avais imaginé, mais dans un couloir emplit de cellules, des cellules où se trouvaient des hommes, j’étais la seule femme et le seul elfe de toutes les prisons…
Je m’approchai des barreaux de ma cellule et le silence se fit dans le couloir, intriguant les chevaliers qui surveillaient.
– Tu vois qu’on a bien fait de la mettre seule, j’pense y’aurait eu des problèmes.
Les deux chevaliers rigolèrent et continuèrent leur ronde.
Je pris les barreaux dans mes mains et observai les différentes cellules. Qui pourrait bien m’aider ? Oui, j’avais besoin d’aide, je pouvais bien m’enfuir, si j’étais seule je ne parviendrais jamais à sortir avec les deux œufs. Tous les prisonniers étaient certainement des ennemis du roi, mais y en avait-il au moins un qui respectait les femmes ou au moins les elfes ?
– Dit-moi ma belle, ça te dirais de changer de cellule ?
– Laissez-la tranquille un peu.
Je regardai vers la cellule du dernier homme qui avait parlé, il était en face de moi, caché par l’obscurité, je ne pus voir son visage, mais il semblait tout de même assez vieux.
– Pourquoi êtes-vous ici ?
Les hommes sifflèrent alors en m’entendant :
– QUELLE VOIX !
Je les ignorais et fixai plutôt l’homme qui m’intéressait. Lui aussi les ignora et m’adressa la parole :
– Ennemi du roi.
– Pourquoi ?
– Vous êtes un elfe, vous êtes son ennemie.
– Vous n’êtes pas un elfe.
– Je ne suis pas humain pour autant.
Je fronçais les sourcils, quelle créature pouvait-il bien être ? Il aurait suffi de le lui demander bien sûr, mais je préférai savoir autre chose :
– Si vous parvenez à sortir, où iriez-vous ?
– Chez les rebelles.
– Où sont-ils ?
– Je ne peux vous le dire, on nous écoute.
– Le roi ne le sait pas, bien, et sont-ils réellement contre le roi ?
– Parfaitement.
– Par conséquent sont-ils alliés avec ses ennemis ?
– Peut-être pas tous, mais les elfes oui.
– Bien.
La discussion se finit là, j’allais m’allonger sur une sorte de table de pierre, certainement là pour ça.
Je finis par m’endormir, là sur cette roche froide, allongée sur le côté.

Je fus réveillée par un contact sur ma joue. Un homme, un chevalier, était penché sur moi.
Il sourit lorsqu’il vit mes yeux s’ouvrirent et se redressa.
– Alors ma belle prête pour servir à quelque chose ?
Je compris immédiatement ce qu’il entendait par là et me redressai. Mais l’homme fut plus rapide, il s’assit sur moi, sur la table et me prit fermement les poignets pour bloquer mes mains.
Je ne voulais pas me débattre, de peur de recevoir des coups, mais j’en reçus quand même, au visage, et ses mains sur mes jambes, les doigts se resserrant au point de la douleur.
Lorsqu’il partit j’étais allongée, sur le dos, essoufflée. Je finis par fermer les yeux, me détendre, ou du moins essayer, et m’endormir.
Lorsque j’ouvris les yeux, ce fut des voix qui retinrent mon attention :
– Et si on le mettait avec elle pour voir ce qu’il fait ?
– S’il la tue ça serait moins drôle.
– Ils ont discuté, ça m’étonnerais.
Je me sentais déjà mieux et me redressai, m’asseyant sur la table de pierre. Les deux chevaliers finirent par ouvrir la cellule en face de la mienne, soit celle du vieil homme avec lequel j’avais discuté. Ils le firent sortir et le conduisirent dans ma cellule. L’homme semblait bel et bien âgé. Sa peau ridée était terne, ses yeux fatigués et son corps courbé.
– Pourquoi êtes-vous là ?
– Je n’en sais rien…
Il s’approcha et je pus alors deviner qui il était, ou plutôt ce qu’il était, un vampire, ses yeux rouges affamés ne trompaient pas, mais quelle race de vampire ?
– Depuis combien de temps n’avez-vous pas bus ?
Il fut étonné, comme s’il ne se doutait pas que j’allais deviner si facilement.
– Bien longtemps.
Je souris et tendis une main vers lui, mais il hésita et resta immobile.
– Vous n’allez tout de même pas…
– Me laisser faire ? Vous laissez reprendre des forces ? Et pourquoi ne le ferais-je pas ?
– Cela fait longtemps…je risque de vous tuer.
– Je vous assure que non.
Il hésita encore quelques instants mais, l’envie et le besoin certainement plus forts que la raison, il s’approcha, prit ma main et me regarda dans les yeux.
– Je ne voudrais pas vous tuer…
Je ne dis rien et l’approchai rapidement de moi, écartant les jambes, on se retrouva collés l’un à l’autre, j’approchai alors ma bouche de son oreille :
– Allongez-moi pour ne pas qu’ils comprennent.
– Faire comme si on allait avoir une relation alors que je vais juste vous prendre du sang.
– C’est cela.
Il se mit à m’embrasser dans le cou. Contrairement aux autres hommes ses baisés étaient doux, ses lèvres chaudes sur mon cou me faisaient frémir. De son corps plutôt imposant malgré la fatigue, il m’obligea à m’allonger, se mettant sur moi. J’avais les jambes pliées, seul mon dos était allongé sur la table de pierre, l’homme était encore à peu près debout, simplement penché sur moi.
– Je vous préviens vous aurez un peu mal.
Je fermai les yeux et passai lentement mes bras autour de son cou. De toute manière j’étais obligée, si je voulais qu’il m’aide il fallait qu’il ait des forces.
La douleur fut plus insignifiante que ce que j’aurais crus, comme une simple piqûre dans le cou. Je sentis alors les mains de l’homme se raffermirent, son corps également, plus droit, plus solide, ses lèvres plus forte sur mon cou, mais plus douce à la fois sur ma peau. Avec son corps, son apparence revigorée, ses envies et ses pulsions revinrent également, l’une de ses mains glissa rapidement sur ma jambe pour la plier un peu plus et la monter sur lui. Un frisson, partant de mon bassin pour se propager dans tout mon corps, que m’arrivait-il ?
L’homme finit par s’éloigner, d’un geste discret il essuya sa bouche. Nos regards se croisèrent alors, un regard plus jeune, plus vif qu’avant, mais aussi plus…excité.
Ses yeux noirs descendirent sur mes lèvres, me laissant deviner ses pensées, ses envies. Mais, alors qu’il se penchait et que ses lèvres effleurèrent les miennes, je l’éloignais d’une main.
– Stop.
Il sourit et s’éloigna donc, mais un certain regret se mit à planer dans ses yeux.
– Que faisons-nous maintenant ?
– S’ils vous voient, ils devineront.
– En effet.
Je me redressai, m’asseyant, lui était toujours près de moi, comme par réflexe il glissa ses mains autour de ma taille et colla son bassin au mien.
– Je peux m’occuper des chevaliers pour nous libérer mais ensuite ?
– On libère les autres, et on va récupérer ce qui m’appartient.
Il fronça les sourcils.
– Vous verrez, mais je dois absolument les récupérer.
– Très bien.
Justement, deux chevaliers arrivèrent pour ouvrir la porte, l’un fit un signe à l’homme, l’autre entra et se dirigea vers nous avec un sourire. Alors le vampire s’éloigna et fit mine de se diriger vers la sortie, mais alors qu’il venait de passer derrière le chevalier, il se retourna rapidement pour lui briser la nuque, puis se dirigea déjà vers le deuxième qui sortait une arme pour venir en aide à son confrère, il eut le même sort.
Je descendis de la table mais serrais les dents et restai appuyée contre elle.
– Qu’avez-vous ?
– Ce n’est rien.
Je fis un effort et m’approchai de lui avec un sourire forcé.
– Allons-y, on ne doit pas perdre de temps.
Il hocha la tête mais cela se voyait qu’il n’était pas convaincu de ma bonne santé.
On sortit de la cellule, y installa les deux chevaliers, fit sortir les autres prisonniers puis on partit rien que tous les deux dans les couloirs.

On atteignit la salle des coffres en peu de temps, là où le roi rangeait ses plus précieux trésors, mais, malgré les deux gardes postés devant, malgré la porte verrouillée, les œufs n’y étaient pas. On repartit donc dans les couloirs.
Alors qu’on tournait à un angle, une main se posa sur ma bouche et je fus plaquée contre un mur, l’homme se mit face à moi, m’indiquant de me taire. Lorsque les chevaliers passant près de nous furent loin il s’éloigna.
– On devrait sortir d’ici au plus vite, c’est beaucoup trop dangereux.
– Hors de question.
Je partis dans le couloir rapidement, mais il continua à me suivre et finit par me plaquer de nouveau contre un mur.
– Vous cherchez à vous faire tuer ?
– Non.
– Ces choses sont-elles réellement plus importante que votre vie ?
– Oui.
Je l’éloignai et continuai ma route.
– Qu’est-ce que c’est ?
– Des objets pouvant sauver le continent de la tyrannie des hommes.
On arriva devant la porte des appartements du roi, verrouillée bien entendu. Je m’accroupie devant la serrure et commençai à la forcer.
– Dépêchez-vous…
Je réussi à ouvrir juste à temps et on referma alors que des chevaliers passaient dans le couloir.
– Bon, dites-moi…
Je mis ma main sur sa bouche, lui indiquant de se taire, puis je partis vers la chambre du roi. Le lit était vide, heureusement.
– C’est bon, il n’y a personne.
– Dites-moi ce que vous cherchez je pourrais vous aider.
– On va dire que se sont deux pierres ovales et lisses.
Il me regarda avec intrigue mais je mise déjà à chercher.

Ce fut sous un tissu, à l’intérieur d’un coffre, que je les découvris. Je souris alors et intimais à l’homme de trouver deux sacs de toiles. Lorsque les deux œufs furent mis dans les sacs, je me redressai et en tendis un à l’homme, il le prit mais me prit le poignet également.
– Vous êtes sûr que vous vous sentez bien ?
– Oui.
Je voulus partir mais il me bloqua rapidement contre lui et se pencha, effleurant la peau de mon cou de ses lèvres. Je dis alors d’une voix gênée :
– Il faut partir maintenant.
– Oui…
On partit donc, emportant les œufs. Mais une surprise nous attendait dans le couloir, des chevaliers, au nombre de cinq, nous attaquèrent. On fut contraint de rebrousser chemin lorsque d’autres se joignirent à eux.
Là, l’homme fut étonné, je le conduisis jusque dans une salle anodine, mais y dévoilai un passage secret menant jusque dehors.
Il y avait toujours des passages secrets dans les châteaux humains, et en règle général le système pour les cacher était toujours le même.
On courut autant que l’on put, pour finalement s’effondrer dans une clairière. Je déposai l’œuf à côté de moi et repris mon souffle.
Mais lorsque j’entendis des gémissements de douleurs je m’allongeai rapidement sur le côté pour observer l’homme. Il semblait énormément souffrir, je baissai les yeux sur son corps, une tache de sang s’étendait sur son haut, au niveau du ventre.
– Ce n’est pas grave ne vous en faites pas.
Je levai les yeux au ciel et rapidement m’assise sur lui, il ouvrit de grands yeux ronds et se mit à me fixer.
– La manière la plus efficace de vous soigner et d’encore vous nourrir.
– Vous allez vraiment mourir à force.
– Cela dépend de votre race.
– Sangamia…
Je souris et me penchai lentement sur lui. Il finit par se redresser rapidement, glissant une main sur ma nuque, il cessa de se retenir et enfonça ses dents dans ma peau.
Lorsqu’une douleur aiguë partant de mon bassin commença à se propager dans mon dos, je tentai de le repousser, mais il ne se laissa pas faire et, de la puissance de son corps, il nous fit basculer sur le côté, je me retrouvai bloquée au sol, sous lui. Il me mordait toujours, cela n’était pas dérangeant, mais la douleur qui me prenait était tout de même intense. Je fermai les yeux, serraient les dents…Tentant de me détendre, d’oublier ma souffrance.
L’homme finit par s’éloigner, il essuya sa bouche puis se figea en me regardant.
– Désolé…
– Ce n’est pas vous…
Il fronça les sourcils et s’assit, mais il resta sur moi.
– Je peux aider ?
– Non…
Je voulus l’éloigner pour me lever mais il me prit chaque poignet et les bloqua au sol.
– Vous m’avez aidé, laissez-moi vous le rendre.
– Vous ne pouvez pas.
– Ne vous ais-je pas dis de quel race j’étais ? Ou alors ne connaissez-vous pas nos particularités ?
Je me sentis alors rougir, si, je connaissais leurs particularités, mais…l’endroit où j’avais mal était un peu trop privé pour que je le laisse m’aider.
– Éloignez-vous.
Il se mit à sourire et s’allongea sur moi, tout en me tenant toujours les mains.
– J’ai compris.
– Alors laissez-moi tranquille.
– Non, je vais vous soigner.
Je rougis de plus belle et détournai le regard. Il en profita pour m’embrasser, tendrement, dans le cou. Ses lèvres restèrent un instant, que je ne cache pas comme étant délicieux, sur ma peau, elles finirent par s’entrouvrirent, laissant s’échapper un souffle chaud, puis elles glissèrent. Ce simple contact, exquis, me fit frémir, même sans oublier la douleur, je me détendis légèrement, fermant les yeux. Je finis par soupirer et tournai la tête, j’en avais envie, même s’il ne m’attirait pas plus que ça autrement, en cet instant, j’en avais envie.
Nos lèvre se rencontrant, il se redressa rapidement et lâcha mes mains pour en glisser une dans mon cou et me garder contre lui. L’autre main glissa sur mon épaule puis sur ma poitrine. Il empoigna sans gêne l’un de mes seins et se mit à le masser.
La suite des événements fut légèrement confuse pour moi, tout se passa très vite, enfin cela commença vite surtout. Il m’enleva, ou m’arracha mon haut plus précisément. Ses lèvres quittèrent les miennes pour descendre dans mon cou, sur ma poitrine, sur mon ventre, il passa son souffle chaud sur chaque endroit qui m’était douloureux, y compris plus bas…Par ce souffle il me soulagea, apaisant mes souffrances…mais me procurant également un certain plaisir, provoquant du désir…un désir que j’avais pour cet homme que je connaissais si peu. Lui ne s’en préoccupait gère, il en avait envie, il voyait que je me laissais faire, alors il ne se retenait pas, pour une fois que j’étais consentante.
Alors qu’il se redressait pour enlever son pantalon, je me redressai également pour m’emparer de ses lèvres, mes mains glissèrent jusqu’à son bassin, il sourit et se laissa entièrement faire. Ouvrant son pantalon, me faisant un peu confiance, je glissai ma main là où je n’aurais jamais pensé aller quelques jours plus tôt. Mais même si j’avais confiance en moi, même si je me laissai aller à mes envies, le sang monta à mon visage lorsque mes doigts touchèrent une certaine partie de son corps. Le fait de toucher ne me dérangeait pas, même si c’était la première fois dans un sens, non, ce qui me gênait c’était la taille… Lorsque les chevaliers m’avaient forcée, j’avais bien sentis que ce n’était pas…pas si grand que ça…et déjà eux m’avaient fait souffrir avec…alors là…
– Un problème ?
Sa voix était amusée, fière aussi, il y avait de quoi bien sûr. On se regarda dans les yeux, je me sentis rougir un peu plus, lui sourit. Il se pencha à mon oreille, se collant un peu plus à moi. Je frissonnai alors au son envoûtant de sa voix :
– Détends-toi et laisse-moi faire.
En disant ceci, il me prit par le bassin pour me rapprocher de lui. J’étais alors, une jambe de chaque côté, assise sur lui, il était à genoux, me tenant par les reins. Il me fit lentement descendre pour coller son bassin au mien. J’aurais crus ressentir la même douleur qu’avec les humains mais ce ne fut pas le cas, même au tout début. Il allait doucement pour…entrer entièrement. Certes on pouvait croire que c’était gênant, douloureux ou étrange de ressentir une telle chose entrer à l’intérieur de soi, moi je trouvais cela délicieux, tellement que s’en était curieux.
La scène se termina, tous deux allongés, lui sur moi, dans un soupire commun, un soupire de plaisir.
Il s’effondra alors, son visage dans mon cou et on finit par s’endormir, tous les deux.

Lorsque j’ouvris les yeux j’étais allongée dans ses bras. Il dormait paisiblement. Je me redressai pour l’observer. J’aurais pu deviner qu’il s’agissait d’un vampire, grand, corpulent, un corps parfait, bien entendu maintenant je savais que tout son corps était parfait, jusqu’à la plus intime partie, peut-être comme tous les vampires en règle général.
Un teint très pâle, un visage carré et des cheveux foncés, il avait tout de l’apparence qu’on se faisait d’un vampire. Il était beau, attirant…un certain charme, comme tous vampires.

Je me levai, pris les deux sacs contenant les œufs puis me mis à l’observer. Je m’étais livrée à lui sans vraiment de raison autre que mon envie. J’allais peut-être regretter de me retrouver seule mais c’était mieux ainsi, de toute manière seul un elfe pouvait aller là où je voulais, enfin je l’espérais… un endroit sacré, protégé par une puissante magie…mais si cette magie avait été rompue ? Cela faisait des années que je n’avais pas entendu parler de ce lieux…c’était donc bien possible.

132