Puis vint un messager porteur de mauvaises nouvelles. Mais nulle que l’on ignorait. La guerre venait d’être officiellement déclarée et l’empereur Darod demandait à tout homme en état de se battre, de se préparer à partir pour la plus proche ville afin d’être envoyés par la suite aux fronts.

Ishtar notre chef avait alors réuni le village dans la salle de cérémonie pour en débattre, et était en train de soupeser le pour et le contre d’une telle décision quand Milthias sortit de sous sa cuirasse un parchemin qu’il lui tendit.

-Qu’est-ce donc ?
-Prenez en connaissance, nous en parlerons après.

Ishtar déplia le document et le dévora du regard. Soudain son expression se durcit, il releva la tête et lança un regard de défi à notre gardewar.

-Qu’est-ce que ça signifie ?
-Qu’en matière de stratégie militaire j’ai les pleins pouvoirs, que c’est à moi qu’il incombe de choisir, si je veux envoyer ou non des hommes au front.
-Ça je l’ai bien compris ! Je sais lire. Ce que je veux c’est savoir pourquoi l’empereur t’a fait cette faveur ? Et pourquoi tu as attendu précisément ce moment pour me l’annoncer.

Milthias se tourna vers mon père qui lui répondit d’un fugace hochement de tête. Puis celui-ci s’adressa ensuite aux villageois tous rassemblés en ce lieu.

-Tout d’abord je veux que personne ne panique aux vu des événements que je m’apprête à vous apprendre j’ai conscience de ce que vous allez ressentir de la peur qui va s’insinuer en vous mais il est très important que j’ai votre entière attention, alors est ce que je peux compter sur vous ?

Personne ne dit mot, tout le monde étant trop choqué par ce qui venait de se produire pour en piper une. Seule un léger murmure bourdonnait en toile de fond.

-Très bien.

Le regard de Milthias se perdit dans le vague comme s’il cherchait les bons mots pour ce qu’il se préparait à dire avant de descendre vers ses pieds puis finalement de se braquer sur la foule avec une lueur de résignation.

-Nos services de renseignements pensent que la cible prioritaire de Anthranax est notre village.

Le silence tendu perdura encore quelques secondes, puis ce fut le chaos tout le monde se mit à parler en même temps produisant une effroyable cacophonie. Le calme souverain de il y a quelque minutes n’était plus qu’un lointain souvenir.

-Silence ! Intima Ishtar en levant la main, laissé le s’expliquer.
-Je n’ai rien d’autre à annoncer.
-Comment ça ! Se mit à beugler un homme, vous nous annoncés qu’on risque d’être anéanti et c’est tout ce que ça vous fait, ça ne vous touche pas plus que ça. Je croyais que votre devoirs était de veiller sur nous pas de nous mettre le moral à zéro.
-Vous préféreriez peut être que je vous dise que tout va bien, que nous n’avons rien à craindre. Mais ce n’est pas le cas, et vous m’en voyez navrés mais c’est mieux comme ça.
-Comment ça ?
-Tout simplement, parce que quelqu’un qui n’a plus rien à perdre ce bat avec l’énergie du désespoir et c’est exactement ce dont nous avons besoins dans un moment de crise tel que celui que nous traversons en ce moment.

La répartie de Milthias fit mouche, clouant le bec au fauteur de trouble. Hélas pas pour longtemps, celui-ci reprenant de plus belle son inquisitoire enflammé.
-Mais ça n’explique pas tout ! Premièrement pourquoi nous ? Que possédons nous donc d’assez important, pour qu’un homme tel que Anthranax daigne s’intéresser à notre village
-Ouais répondit un autre villageois vous n’allez pas nous faire croire que c’est nos champs de pomme de terre, ou d’orges qui l’intéresse, alors pourquoi nous ferait ‘-il l’illustre honneur de se présence ?
-C’est vrai ça, répondit Gnarx, l’ivrogne du village vous êtes sûr que vos renseignements sont fiables peut-être que vos informateurs avaient abusés du Vulcain au moment de leur rapport et ont ainsi envenimées la situation. D’ailleurs Wocirex tu ne voudrais pas aller m’en chercher une petite chopine j’ai le gosier qui se dessèche.

La salle, éclata d’un rire nerveux.

– La ferme imbécile tu ne vois pas que je suis en train de lui tirer les vers du nez.
-Pour ce que j’en disais
-Justement, tout ce que tu c’est faire c’est vider des bières dans mon échoppe il n’y a rien d’autre qui t’intéresse dans ta misérable vie de soiffard.
-Doucement vieux je comprends que tu sois sur les rotules, on l’est tous en ce moment mais ça ne te donne pas le droit de me parler sur ce ton. Et là je suis assez sobre pour être sûr de ce que j’ai entendu, alors tu vas t’excuser sur le champ.
-Sinon quoi ! Tu vas me démonter la gueule. Regarde toi tu tiens à peine sur tes jambe, alors peut-être que tu es assez clean pour pouvoir réfléchir correctement. Mais dans ton état tu ne feras pas trois pas que je t’aurais déjà coupé les couilles, alors ravales ta fierté et laisse les personnes responsables s’occuper de cette affaire.

Un bruit de sabre, que l’on dégaine retentit.

-Je t’avais prévenu bâtard !maintenant je vais te faire la peau.

Gnarx se jeta sur Wocirex l’écume aux lèvres mais Ishtar fut plus rapide. Se levant de son trône il balança la coupe qu’il était en train de siroter aux visages des deux hommes

-Suffit vous deux ! La situation est déjà suffisamment alarmante sans que vous en rajoutiez une couche en vous entre-tuant pour une histoire d’ego. Vous aurez toutes les occasions de vous battre plus tard. En attendant nous allons avoir besoin de toutes les mains disponibles, surtout si son récit s’avère véridique.

Les deux hommes couvert d’alcool le regardèrent en chien de faïence, se jetèrent un bref coup d’œil puis baissèrent les bras en signe de soumission.

-C’est mieux, maintenant vous allez vous serrer la senestre comme tous les être censés de ce village, font avec un ami pour lui montrer qu’il mérite notre respect.

Les perturbateurs se regardèrent en biais puis Wocirex s’approcha de Gnarx et lui tendit la main celui-ci la regarda une seconde puis la serra énergiquement avant d’étreindre son camarade.

Un vivat d’acclamation traversa la salle, malgré la tension qui y régnait. La sagesse d’Ishtar était reconnue par un tout un chacun dans le village et il venait d’en faire une nouvelle démonstration, résolvant ce conflit sans qu’une seule goutte de sang ne soit versée. Certains critiquer ces manières parfois jugées un peu trop expéditive mais aucun d’entre nous ne prétendaient être un saint. Nous étions des hommes simples vivant de ce que la terre avait à nous offrir. Mais’ il fallait nous battre pour protéger ce qui nous étaient cher, nous étions prêt a commettre cette exaltations mais sans jamais arriver a des excès de violences gratuite telle que profaner les dépouilles de nos victimes ou torturer nos prisonniers. Car celons notre façon de vivre toute vie avait droit aux respects qu’elle soit pure ou malveillante. Contrevenir à cette règle viendrait à nous rabaisser au niveau de nos bourreaux et ainsi d’être indigne de la confiance que nous accordaient la terre. Elle qui nous accordait un toit nous nourrissait sans distinctions et sans à priori le tout sans rien demander en retour. Et de ce point de vue la Ishtar était un modèle de vertus. Peut-être alors qu’il avait une grande gueule, qu’il aimait dire tout fort ce qu’il pensait ou qu’il ait déjà malmené quelque personnes car on pouvaient compter les fois où l’on l’avait vue recourir à la violence

-Bien ! C’est comme ça que j’aime vous voir. Unis main dans la main prêt à donner votre vie pour votre voisin même si celui-ci vous importune car si la dissension nous gagne nous aurons perdu cette guerre avant même qu’elle commence. Et c’est exactement ce qu’espère Anthranax, que la discorde nous gagne nous affaiblisse pour qu’il ait ensuite plus qu’à nous cueillir comme des fruits trop mûrs. Ceci étant revenons-en à des préoccupations plus urgentes dit’ il en se retournant à nouveau vers le père de Zephir.
-Pour un artefact, une relique datant de l’époque des ténèbres répondit celui-ci
Un vivats de prosternations traversa cette fois la salle. Ishtar lui en resta coi comme s’il tentait d’assimiler correctement cette nouvelle infos et ce que ça signifiait.
-Pourrais-tu être un peu plus précis ? Tu voudrais nous faire croire qu’un de ces soi-disant artefacts est entre notre possession.
-Exactement depuis bien longtemps d’ailleurs.
-Mais c’est impossible! Et tu le sais
-Oui répliqua Marsouf le boulanger l’empereur et ses prédécesseurs les ont traques inlassablement dans le but de tous les détruire il n’en reste actuellement plus un seul.
-Tu a raisons sauf un sur un point ils ont choisi d’en préserver un, celui qui se trouve actuellement dans le village.
-Mais pourquoi ! Pourquoi aurait-ils fait cela, tout le monde s’accorde à dire que les artefacts sont mauvais, qu’a causent de des choses horribles ont étaient commise durant la guerre crépusculaire. L’empereur Darod lui-même a affirmé qu’il ferait de la chasse et de la destruction de ces reliques une priorité absolue. Afin que tout le monde puisse tourner la page, et que les générations futures puissent vivre en paix.
-C’est justement la raison pour laquelle ils ont choisi de le préserver, pour l’espoir de lendemain qui chante pour nos enfants.
-Comment ça ! Comment quelque chose conçue pour apporter la mort et la désolation pourrait se montrer bénéfique pour nos petits.
-Ce n’est pas l’artefact mais plutôt ce qui l’accompagne, quand la Forge son nom officiel a été identifié autre chose a été découvert. Des glyphes. Tous les murs de la salle dans laquelle elle repose sont en effet couvert de runes les chercheurs n’arrivant pas à les identifier ont alors demandé l’aide de l’empereur en personne. Quand celui-ci en l’occurrence Waldo le saint est arrivé, il s’est attelé tout de suite à la tâche qui lui incombait. Malheureusement ni lui ni les brillants linguistes et savants qui l’accompagnaient n’ont été en mesure d’apporter des réponses. Mais ils ne sont tout de même pas repartis bredouilles. L’étude de ces antiques textes et leurs connotations uniques leurs ont permis d’affirmer avec certitude que la langue dans lesquels ils étaient écrit dérivé très certainement du haut Amériens, qui est la base de notre écriture. Ils ont aussi remarqué que sur une des parois l’écriture était plus lisible comme si elle avait été rajoutée par la suite. Son tracé était aussi légèrement différent se rapprochant sensiblement du Haut Amériens. Et c’est là que nous arrivons dans la partie la plus intéressante de l’histoire mais aussi la plus intrigante, la plus mystérieuse. Les adjectifs me manquent pour vous qualifier ce que je m’apprête à vous dire. En effet, plusieurs symboles sont récurrents sur cette paroi. Se penchant plus attentivement sur leur cas, et en les comparants à notre dialecte originel ils sont parvenus à percer leur signification. Du moins en partie et ce qu’ils ont appris les a terrorisés. Ceux-ci font référence à plusieurs adjectifs le saint, le brave, le guerrier pour en citer quelques-uns qui sont les titres données à nos imperators mais le plus inquiétant restait l’omniprésence de deux runes qu’ils ont associées à descendance et à la mort.
Un métharque passa. On aurait pu entendre les battements d’ailes d’un papillon tellement le calme qui régnait à présent dans la salle paraissait surnaturel. Puis Milthias reprit le fil de son récit.
-Il n’en fallut pas plus à notre empereur pour se convaincre de la gravité de la situation. Si un sorcier mille ans auparavant avait pu écrire son nom, dieu seul sait de quel autre prodige il était capable. Il choisit donc de laisser l’artefact, mais pas sans protection. Avant de quitter les lieux il choisit ainsi une personne en qui il avait toute confiance qui serait chargée lui et ces descendants de veiller dessus, des fois que des mains mal intentionnées veulent s’en emparer pour d’obscures raisons. Voilà vous savez tout. Maintenant libre à vous d’en penser ce que vous voulez.
-C’est bien beau tout ça mais ça n’explique pas tout reprit Wocirex. Premièrement comment se peut ‘il qu’un simple soldat comme toi soit au courant des secrets qui se trament dans les hautes sphères.
-Par ce que je les tiens de notre empereur bien aimé en personne.
-Tu voudrais me faire croire que Darod lui-même t’aurait mis dans la confidence. Arrête de te foutre de moi ! Il se fiche bien des petits troufions dans notre genre.
-C’est là que tu te trompes mon vieux. Je ne suis pas qu’un simple soldat, je suis aussi le responsable des services de renseignements.
Wocirex se décomposa.
-Toi dit’-il en le désignant du doigt.
-Oui moi ! Et si tu as des doutes sur mon identité demande toi comment je peux être en possession d’une missive porteuse du sceau royal et signée de la main de l’impérator en personne. Il lança un coup-d ‘œil en coin à Ishtar qui approuva du chef.
-Il dit vrai même s’il n’y a aucune référence à son rang dans celle-ci. Mais la signature se suffit à elle-même pour reconnaître qu’il a les faveurs de Darod.
-C’est pour cela que j’ai confirmation de ce que j’annonce car c’est à moi-même que les renseignements ont fait leurs rapports, dès qu’ils ont eu vent de ce que préparait Anthranax et je peux vous assurer sur mon honneur que je leur fait entièrement confiance. Une fois au courant je suis directement parti en informer notre vénéré suzerain. Le valeureux m’a écouté calmement, sereinement comme si tout cela ne le touchait pas mais je voyais bien que ce n’était qu’une façade des tics nerveux au niveau du visage et des mains ainsi que la sueur qui lui maculait le front me prouvait le contraire, il ne voulait tout simplement pas laisser transparaître son inquiétude. Ce qui en disait long sur la situation. Et puis il m’a demandé quelque chose qui m’a surpris, s’il pouvait me faire confiance. A cela, je lui ai répondu que la meilleure personne apte à répondre à cette affirmation, c’était lui. Il m’a dévisagé longuement puis a souri, il m’a ensuite raconté le récit que je viens de vous apprendre. Puis il m’a donné un message à délivrer à l’un d’entre vous et les deux cents hommes qui m’ont accompagnés. Il m’a dit qu’il était désolé de ne pouvoir me fournir plus de soutien mais la guerre étant inévitable il ne pouvait se permettre de trop déplacer de troupe supplémentaire sous peine de mettre en péril les défenses D’Azur. Le gros des forces étant déjà en marche pour intercepter les forces adverses. Ce qui plus est attirerait forcément l’attention de l’envahisseur, ne pouvant affirmer avec certitudes que les renseignements était à cent pour cent véridiques si celui-ci en campagne tombait sur un simple petit village défendu par plusieurs bataillons il comprendrait vite fait qu’il n’est pas aussi insignifiant qu’il semble l’être.
-Et peut-on savoir à qui tu as livré le message et la teneur de celui-ci.
-Non désolé chef mais c’est classifié secret défense pour la propre sécurité de l’intéressé.
-Dans ce cas on doit se résigner à attendre notre mort prochaine c’est cela n’est-ce pas ?
-Si mes renseignements sont exacts ce dont je ne doute pas…oui.
-Et tu crois qu’on va attendre sagement ici de crever comme des chiens pestiféra Wocirex.
-Écouter vous ne me devez rien vous êtes libres de partir si ça vous chante mais sachez qu’en ce moment vous ne serez plus en sécurité nulle part et que plus personne ne le sera si on laisse la machine tomber entre de mauvaises mains, bien qu’on ignore tout de sa fonction. Mais si Anthranax s’y intéresse au point de déclencher un conflit, ce n’est certainement pas pour ramasser des fleurs. Donc vous avez le choix partir comme des pleutres en ayant la mort de milliers d’innocents sur la conscience ou rester pour vous battre ! Et offrir à cette ordure un baroud d’honneur qu’il ne sera pas prêt d’oublier.

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