Sur les terres du soleil, souffla un vent glacial

Accompagné du hurlement des meutes spectrales.

S’en était fini de l’été

S’en était finie de la prospérité

Il ne restait plus dans les coeurs

Etouffés par les griffes de la peur,

Que le parfum suranné

Des joies perdues du passé.

.

Les temps des ténèbres étaient revenus

Resurgis d’un passé qu’on avait cru révolu.

Aux banquets avait succédé la faim.

Maintenant, il fallait se battre pour un bout de pain.

Toutes ces belles machines qui avaient simplifié la vie

N’étaient d’aucun secours face à cette agonie.

Oh, il y eu des sursauts d’orgueil

Il y eu des tentatives de rendre oeil pour oeil,

Les coups de cet ennemi qui nous plongeait dans le deuil.

Rien n’y fit…

La horde glaciale avançait inexorablement

Abattant les forêts et brulant les champs.Une à une les villes tombèrent

Les remparts des cités furent mis à terre.

Toute une civilisation fut envoyée au cimetière.

.

Lorsqu’il n’y eu plus rien à piller,

Lorsqu’il n’y eu plus rien à bruler,

Le fracas des batailles s’estompa

Ne laissant qu’un silence au parfum de trépas.

Des millions d’humains qui avaient vécu ici,

Il ne resta plus qu’une poignée de bêtes traquées

Qui se terraient dans leur tanière au fond de la nuit.

Ce temps de mort dura bien des ans.

On en perdi le compte rapidement.

Le soleil avait disparu derrière les brumes nordiques

Semant dans les âmes une crainte mystique.

.

Tout cela ne pouvait être naturel

D’où avait pu surgir cet ennemi cruel?

Qu’est ce que l’on avait pas vu?

Est-ce le diable qui nous avait abattu?

Bien des questions, mais aucune réponse
Nous étions tombé sans un coup de semonce.

.

La nature pourtant, repris ses droits

Elle su rapidement s’adapter au froid.

Petit à petit, au fil des saisons

Disparurent les derniers dragons.

Nul ne su jamais pour quelle destination

Ils avaient volé au delà de l’horizon.

Alors les dernières reliques d’humanité

Ressortirent au jour avec des mines effrayées.

Le monde qu’ils avaient connu avait bien changé.

Les forêts avaient envahis les vallées

Et tous les paysages étaient enneigés.

Rivières et lacs étaient gelés.

Nous dûmes luter pour notre subsistance.

Jour après jour, nous devions trouver notre maigre pitance.

Un jour, les nuages se déchirèrent

Et les premiers rayons de soleil depuis la guerre

Firent scintiller au loin les immenses congères.

Ce fut comme un signe du ciel

La plus attendue des nouvelles.
Le printemps était enfin revenu

Et renaquit l’espoir qu’on croyait disparu.

CV

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