Après une heure de marche, nous arrivons au Cimetière des Abattus. C’est là que sont enterrées toutes les personnes assassinées par une arme à feu. Ce système de cimetière est typique de Prinaco. Dans nos croyances, les morts sont liés par la souffrance qu’ils ont ressentie lors de leur départ. Vue l’étendu du cimetière, les armes à feu ont déjà fait plus d’un orphelin. Nao et moi nous séparons afin de couvrir plus d’espace.
Je dois reconnaitre que je suis un peu effrayée. La plus part des tombes sont peu voir non entretenu. Je crois entendre des voix, sans doute le vent… A la vue de la stèle de mes parents, je deviens mélancolique. Je préfère ne pas m’y attarder, c’est beaucoup trop douloureux. Je reprends mes recherches funèbres, le cœur un peu plus serré qu’à mon arrivée. Les noms et les dates défilent. Jusqu’à ce que je trouve une tombe, fissurée. La date qui y est inscrite correspond. Le nom inscrit dessus est celui de Verle…Hydro. Je lis l’épitaphe à haute voix :
« On l’as retrouvé près du couple royal
Cet homme toujours loyal
Un fils et une femme on a privé
Le jour où une balle l’as touché »
Nao est derrière moi, son sourire est triste, ces yeux brillent. Après un long silence, nous nous asseyons sur un banc. Je voudrais parler mais aucun son ne sort.
– Je vais tout t’expliquer. A l’époque mon père était peu fortuné, on vivait de la chasse mais ce n’était pas suffisant. De plus ma mère était malade et les médicaments coutaient trop chère. Alors quand un jour, un homme et venue proposé à mon père un travail illégale mais très bien payé il a accepté. Il ne savait pas qu’il devrait participer à l’assassinat du roi, de la reine et de leurs enfants. Quand il l’a appris il était déjà trop tard. Il était en route pour les tués. Alors pour que je sache ce qu’il allait faire il a demandé à un voyageur de m’apporter son journal. Regarde tout est écrit là :
Mon chère Nao,
Après avoir lu ce texte tu me détesteras probablement et je le comprendrai parfaitement. Je crains ne jamais plus te revoir. Un homme m’a récemment donné une importante somme d’argent contre mon aide. Je ne savais pas encore en quoi consisterai cette emploie. Si je t’écris, c’est parce que je viens d’apprendre que je vais participer à l’assassinat de la famille royal. Je ne peux pas me désister ou ils vous feront du mal et je ne pourrai l’accepter. Il me reste deux jours. Tu es encore jeune mais, je sais que tu prendras grand soin de ta mère… Je suis désolé de t’infliger tout ça.
Adieu Fils
Verle Hydro
– Pardonne mon père s’il te plait, me murmure Nao agenouillé.
– Ne t’en fais pas. Tu n’as rien avoir là-dedans et ton père ne voulais pas attenter à la vie de mes parents. Ce n’était qu’un pion. En plus, il m’a sauvé la vie ce jour-là.
Son visage retrouve toute la joie qui le caractérise. Une question se pose toujours, comment se fait-il qu’il me connaisse ? Son père nous a quittés, il n’a pas pu lui raconter. Je pense qu’il est plus que temps d’éclaircir se point.
– Nao, je voulais savoir…
– Comment j’ai fait ta connaissance, n’est-ce pas ? Eh bien, après avoir reçu la lettre, j’ai volé un cheval et je suis parti à la recherche de mon père. Je crois bien avoir galopé une heure ou deux avant d’arriver. J’ai vue les corps de tes parents, mais surtout je t’ai vue, si jeune, si belle. Tu étais couverte de sang, je ne savais même pas si tu étais encore en vie. Je t’ai emmené chez moi, et j’ai essayé de te soigner, je voulais réparer au moins une des erreurs de mon père. Ce n’est qu’au bout d’une semaine que tu as repris connaissance. Tu ne parlais pas et c’est tout juste si tu mangeais. Si tu ne t’en souviens pas, c’est probablement parce que ton frère est venue te cherché au bout de seulement trois jours après ton réveil.
– Alors c’est comme ça que ça c’est passé, tu m’as soignée puis Sage est venu me chercher…. Merci pour tout. »
Je n’aurais jamais imaginé qu’il avait tant fais pour moi. Dire que je l’ai soupçonné pour la flèche… Ce devait être lui la voix de mon rêve. Je comprends maintenant pourquoi il voulait me protéger. Je crois que je lui en serais éternellement reconnaissante.
Avec tout ça, je ne sais plus où aller. Je pensais que le nom inscrit sur la tombe me donnerait une piste. Mais ça ne m’as mené nulle part. La seule solution serait que l’un des tueurs se manifeste mais ce serait peu probable. Nao tire sur ma manche comme un enfant qui essaierait d’attirer l’attention de sa mère :
– Un homme là-bas est en train de se faire malmener par ton frère.
– Sage !
J’ai crié sans le vouloir. Il me regarde tout en frappant l’individu.
– Tiens, ne serais ce pas ma chère Céleste ? Qu’est qui t’amène par ici ? Tu es venu te joindre aux festivités ? S’exclame-t-il de son air moquer.
– Lâche-le ! Tu vas le tuer !
– Et alors ? Tu ne le reconnais pas ? Cet homme fais partie des vermines qui on lâchement assassinés nos parents.
– Laisse-moi le questionner, après tu pourras en faire ce que tu veux.
– Si ça t’amuse. Moi qui me faisais une joie de lui faire rencontrer mon épée. Pendant que tu lui parle je vais m’entretenir avec ton ami là-bas.
– Ne lui fais pas de mal.
Je vois Nao et Sage s’éloigner, cela m’inquiète un peu. Je questionne l’homme. Il me parle de sa situation, me raconte ses problèmes d’argent, ses motivations pour tuer mes parents. L’homme qui l’avait engagé voulait apparemment exterminer ma famille, il ne leur aurait pas donné plus de détails. La somme d’argent qu’il lui avait versé avait été conséquente. Je lui demande le nom du commanditaire. Mais à peine ouvre-t-il la bouche qu’une flèche traverse son crâne. Elle est semblable en tout point à celle qui avait blessé Pabel. L’individu s’écroule juste à côté de moi. Il est mort. Dire que j’allais enfin apprendre le nom de celui qui m’a gâché la vie. Il est forcément dans les environs. Il nous guette surement depuis le début J’inspecte autours de moi mais il n’y a personne. Les garçons reviennent.
– Je t’avais dit de me le laisser. Je suis déçu. Pour la peine tu dois me trouver quelqu’un d’autre à…
– Tuer. C’est ça que tu allais dire ? tu ne sais faire que ça. Par ta faute des dizaines de soldats sont morts, laissant derrière eux familles et amis. Et puis il y a Colombe aussi.
– Elle n’est pas morte que je sache. Et si c’était toi qui était décédée elle aurait était heureuse. Vous êtes jumelle mais elle t’as toujours vu comme un enfant du mal. Tu es vraiment naïve de penser qu’elle t’ai déjà vue comme sa sœur. Quant aux soldats, ce que je leur ai fait n’ai rien comparé à tous ces enfants abandonné par leur parent et maltraité juste à cause de leur yeux. Ils pensent nous être supérieurs, c’est à nous, les enfants du mal de montrer que nous sommes plus forts qu’eux.
– Tais-toi ! Comment en es-tu arrivé à penser comme eux. Colombe ne nous a jamais détestés, tu te trompes. Ta haine t’aveugle et t’as fait oublier comme nous étions unis avant. Ce n’est pas en tuant que tu nous rendras justice.
– Un jour tu comprendras. Pour eux tu n’es rien.
Il quitte les lieux sans se presser. Je ne comprends pas pourquoi il agit comme ça. Il a tellement changé. C’était un garçon si gentil à l’époque. Il me protégé, on jouer pendant des heures…Tout ça est tellement loin. Je me demande parfois pourquoi le temps s’écoule et nous vole nos plus beaux moments.
C’est une impasse. La tombe ne m’a mené nulle part, mon seul témoin s’est fait transpercé par une flèche. Petit à petit, les preuves disparaissent et l’espoir de découvrir un jour la vérité aussi.
La nuit tombe, la priorité est de trouver un endroit où dormir. Je dois remettre les recherche a demain. Espérons que la nuit me porte conseil. Nao et moi établissons notre campement dans la forêt. Je dois reconnaitre que je regrette un peu ma petite cellule. Je me laisse emporter par le sommeil…
« Colombe et les deux autres réveillez-vous ! » C’est notre gouvernante, une vieille femme hautaine et superstitieuse. « Les deux autre » c’est moi et Sage. Elle ne nous porte pas vraiment dans son cœur. Elle pense que nous sommes des petits démons. Mais ce n’est pas seulement parce que nos yeux sont rouges, c’est aussi à cause des sales coups qu’on lui joue. Des escargots installés sur sont lit, de la terre dans sont café ou encore de la peinture dans ses tartines. J’ai toujours détesté cette vieille femme… « Préparez-vous, nous partons dans trois heures. »
Aujourd’hui nous allons en vacances dans un territoire voisin. Mon père doit faire des choses importantes là-bas, mais je n’en sais pas plus. C’est l’occasion de changer d’air. Prinaco, bien qu’elle soit la capitale, n’est pas une ville très mouvementée.
Moi et Colombe sommes habillées pareil. Nous portons une jolie robe à volant blanche avec des rubans violets. Elle me regarde, je fais semblant d’être son reflet. On a toujours aimé ce jeu. Le seul problème c’est qu’on nous reconnait tout de suite. Elle, le petit ange aux yeux ciel, et moi, le démon aux yeux de feu. Sage de son cotés prépare une farce pour la gouvernante. Il n’a pas voulue mettre ses beaux habits. Il a préféré enfilé ceux qui lui servent à chasser. Ce sont ses habits préféré. Il n’a même pas coiffé ses longs cheveux rouges. Maman entre dans la chambre, je crois qu’elle à deviner les intentions de Sage.
– Bonjour mes petits cœurs. Alors vous êtes prêt à partir ?
– Oui ! dis-je enthousiaste.
– Il ne me reste plus qu’une chose à faire et on pourra y aller.
– Sage tu peux me montrer ce que tu as dans les mains ?
– C’est rien qu’une araignée, pas besoins de s’inquiéter.
– Les enfants, s’il vous plait soyez sages, rien qu’aujourd’hui, et vous aurez une récompense à la hauteur de votre effort. Maintenant, je dois y aller. On se voit tout à l’heure.
Elle ferme la porte. Colombe ne l’a pas dit à maman mais elle ne veut pas partir. Elle ne veut pas nous dire pourquoi mais je vois bien qu’elle est inquiète. Sage lui joue de l’ocarina pour la réconforter et moi je lui chante sa chanson préférer, la musique rempli la pièce et le sourire de ma sœur revient petit à petit. Une fois qu’elle est complétement apaisée, elle nous parle d’un homme aux cheveux noirs et aux yeux rouges qu’elle aurait vue menacé maman. Sage continue de faire de la musique pendant que je pars à la recherche de cet inconnu.
Dans le jardin d’hiver, mon père parle avec des hommes. Ils sont vêtus en rouge et en noir. Sauf l’un d’entre eux qui porte de riches habits blancs et bleus. Je pense que c’est lui le chef de ces mystérieux individus. Il doit avoir envieront vingt ans. Il correspond parfaitement à la description que Colombe m’en a fait. Je ne les ai jamais vues auparavant. Les hommes prennent un ton autoritaire, père semble inquiété par leurs paroles. D’habitude c’est un homme si imposant. J’ai du mal à comprendre pourquoi il semble si effrayé. Je me cache derrière un arbre afin de les entendre sans être vue.
– Je ne pense pas que vous ayez réellement le choix, nous avons les moyens de mettre en périls votre peuple ainsi que toute votre famille. Dans votre intérêt je vous conseil de coopérer.
– Je ne vous donnerais jamais mes enfants ! Et je n’ai que faire de vos ruines. Quittez le palais immédiatement ou je laisserai les gardes s’occuper de vous.
– Vous n’auriez pas du dire ça ! Nous nous reverrons. En attendant je vous conseille de profiter de votre petite famille. Le temps s’écoule si vite…
En sortant, l’individu en bleu et blanc me lance un sourire effrayant. Père semble désespéré. Je le suis. Je dois savoir la suite. Mais il est déjà trop tard, Sage viens nous chercher pour nous emmener dans la diligence. C’est l’heure du départ.
En chemin, Colombe se sent mal. Nous sommes obligé de la laissé chez des amis de père. Elle ne doit pas encore se douter de la chance qu’elle à eu. Nous repartons. Au bout d’une ou deux heures, la calèche s’arrête. Des hommes sont immobiles au milieu de la route. Notre chauffeur ainsi que la garde vont leur parler. Mais rapidement, la discussion tourne au combat et les inconnus prennent le dessus.
Sages me prend par la main et me conduis dans la forêt. J’entends un énorme cri. Je me retourne et vois nos parents s’écrouler. Sage ne cesse de répéter « Cours ! Cours ! ». Mais rapidement, ils nous rattrapent. Ils pointent le canon de leur fusils sur nous et nous demande de les suivre. Sage s’excuse puis se sauve sans moi. Ils tirent sur Verle. Et puis, une balle me transperce, me laissant comme morte sur le sol, nageant dans mon propre sang.

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