Je dois accéder à la salle des jugements, où se tiendra le procès. Mais seuls les membres de la cour peuvent y accéder. Comment faire ? La milice royale circule dans chaque rue et toit de la ville. Il me suffirait d’en frapper un assez fort pour l’assommer et lui voler ses habits. Je lance une pierre sur la tête d’un des gardes pour attirer son attention. Il s’approche. Puis s’écroule couvert de sang. Je ne l’ai pas frappé si fort que ça. Qu’est qui ce passe ?!? Les autres soldats sont tous blessés ou tués. Des renforts arrivent et encercle rapidement un homme. Il à une cape marron, des cheveux rouges et un masque en forme d’œil de couleur rouge dissimule son visage. Les soldats tentent de l’arrêter mais échouent. Il les esquive avec tant de grâce qu’on croirait qu’il danse. Il saisit son épée tue et démembre plusieurs soldats environnant. Tout ce sang, c’est horrible. Je ne peux en supporter d’avantage. Je me précipite vers l’entrée du château tant qu’elle n’est pas gardée. Avant de franchir la porte j’entends :
– Je suis le messager des enfant du mal, et voici votre châtiment ».
Des cris émanent du lieu de combat. Alors voici ce soit disant messager…il ne vaut pas mieux que ceux qu’il tue.
Je m’éloigne du lieu du carnage et accède sans grande difficulté à la salle de justice. Après tout, j’ai vécue six ans dans ce château et plus personne n’est en capacité de me barrer la route.
La salle est bondée d’aristocrate déchainé. Nao est ligoté à un pilier au milieu de la salle. Le procès est presque terminé et le conseiller et en train de prononcer la sentence :
– Nao Hydro, vous êtes condamné à être donné en pâture aux lions jusqu’à ce que mort s’en suive, s’exclame M. Pabel tout en se délectant de la peur de Nao. La sentence sera exécutée ce soir dans l’arène.
– Mais je…je suis innocent. Je le jure. »
Nao est en larme, il fixe la Reine droit dans les yeux attendant du secours de sa part mais elle ne répond pas. Au contraire, elle lui adresse un regard méprisant. Je vois bien que Nao désespère. Il a l’air si honnête. Et si je m’étais trompée ?
Un homme entre dans la salle, il est couvert de sang. C’est l’inconnu de tout à l’heure. À son arrivé le bruit qui accompagnait le jugement jusqu’ici soudain disparait. Il éclate de rire. La princesse réagit.
– Qui êtes-vous pour venir interrompre un jugement ! Et pourrais-je savoir ce qui vous fait vous esclaffé ?
– Mais c’est vous ma chère sœur. Vous n’avez pas beaucoup muri après toutes ces années !
Il hôte son masque et reprend de vive voix
– Vous appelez cela un jugement ? Dites plutôt une mascarade. Le vrai coupable ici, et il y en a un, c’est cet homme que vous appelé conseiller. Dommage que ma flèche l’ai manqué. »
Le bruit dans la salle recommence. Sage est là, il est donc en vie, je suis tellement heureuse. Comme aucun garde n’est en mesure d’intervenir, leur échange des plus amical continu continues.
– Tu n’as pas l’air de comprendre. Tu n’es pas le bien venue. Tu es recherché pour de multiple meurtre. Les soldats ne vont plus tarder.
– Et, où est ta garde sœurette. Elle ne vient pas s’amuser. Quel dommage.
– Qu’est-ce que…ça ne ta pas suffit de tuer papa, maman et tout ces innocents?!? »
Sur ces dernières paroles, Colombe saute dans l’arène, empoigne son épée, et combat de toutes ses forces. Sage l’esquive, souriant. Pas une seule fois ils ne croiseront leurs fers. Colombe perd patience, essoufflée elle continue de combattre avec acharnement. Mais …ma sœur s’écroule. La lame de Sage est couverte du sang de Colombe. Il tourne les talons et se dirige vers la sortie. Comment peut-il rester aussi impassible ? C’est notre sœur. Il l’a tué ? Je hurle au désespoir :
– Non ! Sauve-la ! Je t’en prie ! Ne la laisse pas mourir ! Ne…la laisse pas…mourir. Colombe ! Gardes les yeux ouvert ! Que quelqu’un l’aide !
– J’aurais voulu que tu ne voies pas ça, me dit-il sans aucune émotion.
Il s’éloigne peu à peu tandis que je regarde, impuissante, Colombe emportée par les médecins. Je cours pour le rattraper. Il ne peut pas avoir fait ça ! Sage n’est pas un meurtrier, ça ne peut pas être vrai ! Les larmes inondent mon visage. Je ne vois plus rien. La scène repasse encore et encore dans ma tête. Je ne peux pas croire ce que je viens de voir. Ça ne peut pas être…vrai ?!? Soudain je me cogne et tombe.
« Relève-toi » me murmure Nao. Voyant que je n’arrive pas à tenir debout, il me prend dans ses bras. Mais à la vue de tous les cadavres entassés devant le palais, je perds à nouveau connaissance.
A mon réveil, je suis dans la cellule dans laquelle j’avais dormi la nuit dernière. Nao entre dans la pièce et se précipite vers moi :
– Tu ouvres enfin tes jolis yeux. Je commençais à m’inquiéter tu sais.
Il me tend un bol de soupe fumante de chaleur ainsi qu’une tranche de pain. Mais je n’ai pas faim.
– Hm… Qu’est que tu comptes faire maintenant ? m’interroge-t-il.
– Je vais, reprendre les recherche sur les événements d’il y a huit ans.
– Alors, tu comptes continuer de laisser ta vie de côté !?! Tu ne peux plus sauver tes parents ! Mais tu peux encore…te sauver. Prenons la mer ensemble. Oublions tout.
– Je dois y aller, merci pour tout. Je ne pense pas que nos chemins se recroiseront.
– Ta sœur est encore en vie! Tu n’as rien à te reprocher ! »
Ses paroles me consolent, mais je dois quand même enquêter. Sinon pourquoi avoir survécu. Je ne peux pas faire comme si de rien n’était. C’est ma mission, mon seul but dans la vie. Je n’ai pas le droit de vivre tant que je n’ai pas résolu ce meurtre. Je me suis laissé détourner de mon chemin. Mais maintenant, je suis sur la bonne voie.
Récapitulons, je sais qu’ils étaient plusieurs, qu’ils viennent de Prinaco, et que l’un d’entre eux est mort. Je dois trouver sa tombe. Connaitre son nom s’avérera être un indice d’une importance capitale.
La porte d’entrée grince, quelqu’un vient d’entrer. C’est Pabel et ses gardes (probablement de nouvelle recrue). Je retourne dans la chambre avant qu’ils ne m’aperçoivent. Nao est content de me voir revenir. Mais je n’ai pas le temps de lui parler.
Comment nous ont-ils trouvés ? Je ne sais pas quoi faire Nao et moi ne pourrons jamais venir à bout de tous ces hommes. Et comme il s’agit d’une ancienne prison, impossible de prendre la fuite. S’il nous trouve, nous n’avons aucune chance d’en réchapper. Nao me montre le lit.
– Ce n’est pas vraiment l’heure de dormir ! Laisse-moi me concentrer.
– Non, cachons nous sous le lit.
– Personne ne se cacherait sous un lit dans une telle situation ! trouve autre chose.
– Justement, ils ne s’y attendent pas. »
C’est sans nul doute le plan le plus stupide que j’ai entendu, mais comme on n’a pas le choix, on se précipite sous le lit. Les gardes entrent, nous ne devons pas faire un bruit. Nous retenons notre respiration puis attendons leur départ. Ça fonctionne !?! Je suis bouche bée. Le plan de Nao à fonctionné. Nous attendons quelques temps qu’ils quittent la prison.
– Je m’en vais, ici ils me retrouveront. Il est temps de se séparer Nao…
– Attends ! Je viens avec toi.
– Je croyais que je devais laisser tomber…On ne se connait pas, ne risque pas ta vie pour un combat qui n’es pas le tiens.
– Je ne peux pas être plus en danger. Le procès d’hier ne m’a pas blanchi. Et l’arrivé du messager a sans doute fait pensé à la foule qu’il était là pour sauver son complice. Je n’ai rien à perdre. Alors si je dois mourir pour te sauver la vie, je le ferai. Même si tu penses qu’on ne se connait pas…
– Fais comme tu veux. Mais soit discret, je n’ai pas besoin d’une gêne supplémentaire.
– Alors, où va-t-on Céleste ?
– Faire le tour des cimetières.
– Ça me va ! dit-il enthousiaste. Rien de mieux qu’un tour chez les morts pour illuminer la journée, comme on dit.

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